Je ne savais pas du tout qu'il avait dirigé Martinů (encore une lacune d'ailleurs... à part deux ou trois trucs entendus de façon fugace...)
Dans les années soixante-dix, il a dirigé le Concerto pour violoncelle (avec Pierre Fournier !) à New York. Très étonnant aussi, vu la caractère éminemment "néo-" du compositeur.
De Martinů, il y a vraiment de tout. Certaines choses assez "néo-", quasiment planantes (les symphonies par exemple). Mais aussi des pièces étonnantes, comme la Messe des Champs, qui utilise un langage quasiment minimaliste, d'une grande nudité (piano très seul). Moins de de moyens orchestraux que chez Glass, mais le résultat en est saisissant. Beau, je ne crois pas, mais vraiment intrigant, fascinant.
Et puis il y a Juliette ou la clef des songes, d'après la pièce de Neveu. C'est assez épatant, des textures orchestrales inimaginables, variées, et d'une force d'expression. Toi qui aimes Debussy et les musiques éthérées, ça me semble un point de passage indispensable. :)
Par contre j'ai déjà entendu du Franck Bridge ("The sea" je crois) et effectivement il y a des choses assez belles même si je préfère de loin son disciple B.Britten ! ;)
Ce n'est pas la même chose ! Britten a un langage plus personnel, ou du moins plus moderne. Bridge est vraiment dans le postromantisme très rond.
Pour Ralph Vaughan Williams, ça fait aussi partie des compositeurs à "creuser" pour moi (pas sur que je raffole mais bon...).
C'est à peu près ce que je connais de plus sirop.
Le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas précisément de la musique difficile. Très efficace sur un public peu averti, parce que le parcours est très lisible : pas de forme complexe, succession d’épisodes, assez figuratifs, peu de contrechants, mélodie un peu dégoulinante, très visible (toujours par les dessus du moment).
On m'a plusieurs fois dit que je n'écoutais pas les bonnes oeuvres, mais à chaque fois que je vais écouter ce qu'on m'indique, j'en retire la même impression : je trouve vraiment cette musique facile et superficielle. A part la mélodie (racoleuse) et son soutien sans nuance par l'orchestre, je ne trouve trace de rien.
Lorsque je lis que Vorspiel zu einem Drama de Schreker (la version de concert de l'ouverture pot-pourri de ses Gezeichneten) n'est pas une réussite, avec ses contrechants insidieux et sa construction dramatique implacable (et avec de surcroît ces thèmes très lyriques, sans la moindre vulgarité), que ça ressemble à de la mauvaise musique de film hollywoodienne, qu'on ne vienne pas me vanter les mérites de RVW en suivant !
Schreker, ça te plairait sans nul doute, ça ressemble à du Richard Strauss en plus vénéneux.
Peut-être en attendant d'autres oeuvres, mais pour l'instant, RVW, je reste à la porte.
Pour la suite Scythe, c'est, disons, un peu du sous-Sacre (sauvage mais musicalement peu surprenant), mais il s'en tire plutôt bien.
tu es sévère, j'aime beaucoup le passage lent et mystérieux de l'oeuvre (un climat assez différent du "Sacre" justement car plus éthéré et inquiétant encore...)
Pour la "Symphonie Païenne", je ne connais pas du tout (pas même de nom...) mais comment fais tu pour trouver le temps d'écouter (et de trouver) tout ça punaise ? ça m'époustoufle à chaque fois...