A Bastille j'avais essuyé la version Gardner/Sabbatini/VanDam/deYoung et à part VanDam toujours aussi mordant bien qu'affaibli, le reste était très oubliable (Sabbatini vraiment épuisé).
Sabbatini, épuisé, vraiment ? Et De Young, je suis décidément le seul à l'admirer ? J'aime beaucoup sa Kundry.
Pour le Sancta maria diabolique, ça ne m'a pas choqué, et cela serait assez cohérent avec la nuit du Sabbat de la fantastique par exemple, mais comme les voix s'enfuient ensuite effrayées, je trouve ça plus puissant et cohérent de les faire serieusement pour symboliser la dernière trace de sacré avant les apparitions diaboliques et enfin l'enfer.
C'est écrit comme cela, je pense ; mais après tout, puisque nous descendons les cercles de l'enfer, pourquoi pas les bigotes que le respect du rite n'a pas sauvées...
Bon je réecoute la version Davis et je veux bien reconnaitre que j'ai été sévère, c'est surtout la course à l'abîme et le pandaemonium que je trouve ratés, la marche hongroise est très réussie même si je préfère des versions qui accélèrent sur la fin (bien que Berlioz n'ait pas écrit cette accelération). Il y a beaucoup d'autres superbes passages (les follets notemment) mais ce final qui n'effraie en rien, ça gache tout
J'aime beaucoup le pandemonium de Davis, un des plus convaincants pour moi. De même pour la taverne très spectaculaire.
(d'autant que c'est mon passage favori).
Pour ma part, je n'ai jamais caché qu'A la voûte azurée, le court récitatif qui précède la Course, était un de mes moments favoris de tout l'opéra occidental.
Mais je suis particulièrement attaché à la réussite de la taverne et des feux follets (Ozawa y était magique, et en somme, cette page n'est pas toujours traitée avec le soin que mérite son haut degré d'achèvement). La marche hongroise et le pandemonium, ça fonctionne à tous les coups...
Mais elle est très bien, ta version Prêtre, tu peux la garder si tu veux. C'est juste que c'est moins bien chanté et plus sage orchestralement, mais ça reste excellent. ;)
Jules Bastin est formidable mais que l'orchestre sonne sec! C'est certes très nerveux mais tout sonne petit et étriqué, tout est agencé et cohérent mais rien ne se marie, aucune ampleur, aucun magma sonore ne s'élève. C'est peut-être du à la prise de son qui met les chanteurs très en avant.
Je ne comprends pas du tout... Et je m'en vais défendre mes pendards de lutin.
Je parle de ce disque-ci, où l'orchestre est au contraire très réverbéré, flatté, ample, un rien trop global si on veut chipoter, justement, mais avec une vraie pâte d'ensemble, et un éclat formidable :
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Tout ce qui manque à Davis d'habitude dans ce répertoire, à savoir cette précision, ces couleurs et ce mordant.
Oui, les voix sont plutôt en avant, mais pas plus que ce n'est l'usage généralement.
Par exemple la course à l'abime tombe vraiment à plat, on rit plus que l'on est effrayé par le monstre hideux, le tout trotte plus qu'il ne galope, ça manque de fièvre et le diable n'est sensible que par les grincements (des instruments, des chanteurs) mais absolument pas par la puissance orchestrale.
Je ne sais pas ce qu'il te faut. C'est une vision globale, au contraire, et spectaculaire. Qu'on trouve ça plus superficiel que Markevitch, c'est exact, mais pas assez puissant ?
Je suis en train d'écouter la Munch, ça me plait déjà mieux, même si la prise de son détaille moins la richesse et la multitude des pupitres. Donc merci quand même les lutins :)
C'est une lecture très cursive, assez proche dans l'esprit de ta version Prêtre (qui est très bonne au demeurant) : tout avance vite, avec le ton juste. Prêtre est un peu moins méditatif et préoccupé des questions de complexité orchestrale ou métaphysique que Münch, mais le type de direction est ici comparable.
Depuis que j'ai découvert l'oeuvre à Bastille (mes géniale à ce propos), c'est la version qui me contente le plus (j'ai testé Cambreling et Levine aussi...)
Il en existe des chariots de bonnes. Tu avais entendu qui à Bastille ? La soirée Ozawa/Larmore/Sabbatini/van Dam en 2000 était absolument anthologique ; le meilleur répertoire d'Ozawa (où il fait preuve d'une véritable finesse), et van Dam au sommet de son intelligence, avec encore tous les moyens nécessaires. Chose rare, les deux autres protagonistes étaient tout aussi remarquables.
Sinon une question, le "Sancta maria" de la course à l'abime dans la version Davis sonne très grinçant et ironique; c'est la première fois que j'entends ça, c'est une volonté de Berlioz que l'on ne respecte jamais ou une intention du chef?
La partition que j'avais acquise n'étant malheureusement jamais arrivée à son port, j'en suis réduit à supposer. Je ne crois pas m'avancer beaucoup en supposant qu'il y a là une grande latitude d'interprétation, ce peut tout aussi bien être une image du salut qu'on laisse passer qu'une moquerie contre la bigoterie impuissante, ou même des incarnations diaboliques parodiques...
Tu as le bonjour des lutins (qui sont très fâchés :-).
Charles Münch, 1954.
Harvard Glee Club, Radcliffe Choral Society.
Orchestre symphonique de Boston.
Marguerite - Suzanne Danco
C'est ici.
Je m'en réjouissais d'avance, malheureusement les lutins ont fait une méchante blague Erreur 404. :-(