mardi 22 août 2006
Le disque du jour - VII - Armide de Lully/Quinault (Herreweghe II)
Quand l'altier Herreweghe était en ma puissance,
De Diapason bravai la haine et la vengeance ;
Je ne pus suivre leurs transports.
Qu'ils s'échappent, qu'il s'éloignent, qu'ils quittent donc ces bords,
L'Enfer s'éveille à cet outrage,
Déchaîné sur leur noir rivage ;
Il y traîneront las leurs serviles efforts.
Autant dire que je ne partage pas les nombreux commentaires tièdes sur ce coffret d' Armide. Il faut certes concéder les coupures - c'est cependant la version la plus complète enregistrée, et la seule du marché -, et on peut reconnaître quelques baisses de tension, surtout pendant les pièces pittoresques de l'acte IV et la fameuse chaconne.
Outre le texte formidable de Quinault (le Tasse revisité) et la teneur de la musique de Lully (trouvailles largement reprises dans la version Gluck, de loin plus rectiligne et moins inspirée), on a droit ici à une interprétation à tempo modéré et sonorités rondes, souvent décriée, mais d'une très grande justesse dramatique, jusque dans les rôles les plus discrets. Le tout pour un résultat d'une force remarquable, certes, mais aussi d'une élégance peu commune - ce qui manque peut-être aux très brillantes réalisations en tragédie lyrique que nous connaissons.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Le disque du jour - Baroque français et tragédie lyrique a suscité :
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