Carnets sur sol

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jeudi 7 décembre 2023

Pourquoi / comment marcher ?


Outre les activités largement documentées par Carnets sur sol (écoute et pratique musicale, écriture, traduction), outre mon day job (que j'adore), un autre grand poste de dépense en temps – et en intérêt – se trouve dans les promenades. La dernière en date m'a donné l'envie d'en partager l'essence, en tâchant, comme pour les notules musicales, de m'en servir pour poser quelques questions plus générales.


1. Pourquoi marcher ?

Bien sûr, l'aspect purement agréable est bien connu : excellent pour le transit et l'humeur, l'homme est conçu pour la marche quotidienne, et le pratique produit une sorte de délassement, une meilleure lucidité sur les grands enjeux de nos vies… C'est particulièrement salutaire dans les moments de détresse et de confusion – je trouve. Tout cela est documenté par la science et ne vous apprendra rien.

Il est une deuxième raison : je travaille mieux en marchant. Écrire une notule complète, ce n'est pas évident, mais pour traiter des dossiers pour mon day job, c'est finalement plus efficace qu'à un bureau où je perds vite la concentration nécessaire lorsque la tâche est rébarbative. Aussi, sur mes moments d'étude, je m'échappe volontiers au vert pour recouvrer la liberté de mieux travailler – avec l'avantage considérable que si jamais la balade est médiocre, j'ai travaillé, et que si j'ai peu travaillé, au moins je n'ai pas perdu mon temps à regarder le plafond avec désespoir.

Mais toutes ces choses représentent plutôt des suppléments que la raison profonde qui me pousse à marcher : je crois que c'est la même que celle qui me fait explorer le répertoire musical ou visiter tous les lieux de culte que je croise – chercher à comprendre. Parcourir un espace, c'est comprendre un lieu, l'éprouver dans sa chair ; en particulier lors de balades patrimoniales, ma tradition est de ne jamais descendre de voiture au bas du monument. Idéalement il faut marcher quelques kilomètres pour le découvrir ; et en tout état de cause, après la visite, il faut monter sur le coteau ou descendre dans la vallée pour disposer d'un contrechamp, et percevoir pleinement par tous ses sens la place du monument dans son environnement.

Ça paraît une jolie position de principe un peu fade et consensuelle, mais je l'applique réellement, même au bout du monde lorsque le nombre de sites à visiter est compté. (Certes, je ne vais jamais au bout du monde et j'en dirai un mot le moment venu. Disons le bout du monde pour moi – c'est-à-dire ce qui est hors des lignes de train d'Île-de-France.) C'est en réalité capital, sans quoi on ne peut pas réellement concevoir l'isolement d'un lieu, sa place stratégique, sa proximité avec d'autres centres, le rapport à l'agriculture locale, à l'eau… la marche donne le temps de l'observer et de pleinement le ressentir.

Exemple très simple : j'ai dû, suite à une panne de train, joindre à pied Tonnerre et Auxerre. Deux villes du même département, pas très distantes en transport (une demi-heure de bus, peu ou prou). Eh bien, collines aidant, un peu chargé, rythme de promeneur, il m'a fallu deux jours complets de marche. Cela donne toute la mesure de ce qu'était, avant le train et la motorisation au pétrole, l'univers d'un humain : rien que pour se rendre au village le plus proche, il faut compter une partie de la journée. Il faut vraiment avoir une cause impérieuse pour faire l'aller-retour dans la journée, car c'est une journée de travail (ou de loisir) perdue. Et cela, les histoires de passeport à l'intérieur n'en rendent compte que par l'apparence d'un concept venu d'en-haut, que l'on peut comprendre, mais qu'il est très singulier d'éprouver. Et quand je dis éprouver, c'est évidemment particulièrement agréable lorsqu'on le fait pour son loisir.

Ainsi, lorsque je me promène dans une forêt, j'y observe l'architecture des canopées, tantôt naturelle tantôt humaine, l'entrelacement des sons (en plus des oiseaux, chaque arbre a son profil sonore)… exactement comme dans un musée, j'aime comprendre ce que je vois. Et celui-ci, c'est le musée du vivant dont nous procédons, et avec lequel nous sommes devenus ce que nous sommes. Je découvre seulement depuis une poignée d'années des espèces naguère si familières à tout humain, et même l'impact / le charme / la dureté du cycle des saisons, que notre confort post-industriel a grandement gommé. Aussi, chaque promenade est l'occasion de parfaire ma compréhension de cette réalité complexe et subtile, de lever un bout du voile sur cette grande architecture qui outrepasse les conventions culturelles humaines. C'est l'occasion de comprendre pourquoi les humains ne consomment pas / plus de glands ; de voir les champs changer de visage selon les cultures et au fil des saisons ; de chercher à identifier l'individualité de certains passereaux dont le chant brode de façon unique sur un canevas commun à l'espèce… et bien sûr de faire bonjour à des écureuils et des sangliers. Ce sont des émotions que je ne trouve pas si éloignées de celles du concert, la dimension active et mobile en sus.


2. Éloge de la proximité

Pour diverses raisons, je n'aime pas voyager. J'ai attendu quelques décennies de vie – et une rencontre décisive – pour m'y mettre, marginalement. Cependant, je peine à m'éloigner loin et longtemps – parce qu'il y a toujours beaucoup d'autres choses à faire, bien sûr, mais surtout parce que je ne comprends pas, en moi-même, le principe du voyage lointain tant que je n'ai pas épuisé la diversité de ce qui existe à proximité. Car je sillonne l'Île-de-France depuis une dizaine d'années, avec des explorations de toutes les lignes de train plusieurs fois par semaine, et je continue d'être surpris par le patrimoine ou les paysages que j'y découvre – alors même que la région n'est pas exactement, ne nous mentons pas, la plus exaltante de France…

Aussi, rien qu'en voyageant jusqu'en Comté, Auvergne ou Forez, à deux ou trois heures de train, j'ai encore des mondes à découvrir – quel vertige me prend alors de découvrir des montagnes ! Et même de nouvelles espèces végétales et animales… Chênes pubescents, genévriers, grands corbeaux… c'est à chaque fois une émotion particulière.

Le désir du lointain ne m'étreint donc pas, et l'avantage, avec la fin du pétrole et très probablement le renchérissement considérable des mobilités, est que mon approche est possiblement – de façon tout à fait involontaire – pionnière. Par ailleurs, comme elle est à la fois plus simple et plus économe en temps et en devises, je profite de cette notule pour vous dire un mot de la méthode que j'adopte, et qui rend facile le voyage au bout du monde au bout de la rue.


3. Improvisation

La compétence qui fait l'admiration de mes amis, c'est la possibilité d'improvisation infinie, surtout avec un réseau aussi dense et performant que l'Île-de-France – mais je l'applique aussi ailleurs avec succès.

Beaucoup de compères me disent « mais il y a trop souvent des imprévus en train, la dernière fois je me motive vraiment à prendre le transilien, j'arrive en gare en gare, il est annulé – je suis rentré chez moi et j'ai perdu mon après-midi ». Ce n'est en réalité pas du tout un obstacle à la promenade réussie, car tout peut être décidé une fois dans la gare, voire une fois dans le train – et cela limite grandement le stress de l'horaire et les fastidioseries de la préparation.

Pour ce faire, il suffit d'un seul prérequis. Soit vous connaissez bien le territoire, et dans ce cas vous savez sur quelle sous-branche de quelle ligne sont les choses qui vous intéressent ; dans ce cas bravo, vous n'avez sûrement pas besoin de ce micro-tutoriel. Soit vous avez tout simplement la carte IGN 1:25000 avec vous, et c'est possible grâce à l'application (gratuite !) Géoportail, financée avec vos impôts ! Toute la France est ainsi couverte (avec une carte papier c'est plus complexe, dans la mesure où il faut choisir les bonnes cartes avant le départ !).

Cette carte a la particularité de faire figurer en violet les points d'intérêt patrimoniaux et naturels (y compris les petites églises, certains pans de murs remarquables et quelques arbres), ce qui rend immédiatement visible, mieux que dans n'importe quel guide ; de même, les sentiers de randonnée balisés sont représentés en violet, ce qui permet de pouvoir constituer un circuit dans des chemins en général bien entretenus (les autres sont plus aléatoirement praticables), et présélectionnés pour leur caractère agréable et varié. Cela ne veut pas dire que toutes les sections des sentiers soient parfaitement entretenues ou absolument intéressantes, mais ces circuits sont globalement conçus pour montrer de belles choses, et vous aideront grandement si vous ne connaissez pas déjà le territoire ! Lorsque vous avez le choix, privilégiez plutôt les PR (sentiers de petite randonnée, des boucles prévues pour la promenade), qui sont en général plus pittoresques : les GR (grande randonnée) ont aussi pour but de couvrir du territoire, d'aller d'un point A à un point B, donc pour une petite marche botanique ou patrimoniale, ils ne proposent pas nécessairement les jolis détours.

Concrètement, il suffit de regarder le violet sur la carte et d'opérer son panachage patrimoine / nature / distance. Ça paraît intimidant, mais rien de plus simple. La géolocalisation fonctionne même en mode avion, ce qui permet de se repérer sans épuiser sa batterie. Prévoyez tout de même toujours un plan B dans votre circuit, il arrive que des chemins ne soient plus entretenus (alerte tiques) ou n'existe plus du tout, évitez le détour imprévu qui vous fait manquer le dernier train.

Pour savoir où descendre, une fois en gare, utilisez SNCF Connect : l'option « horaires en gare », sur la page d'accueil de l'application, vous permet de voir chaque gare intermédiaire desservies par les prochains trains. Il vous suffit de vérifier sur votre carte IGN (dans l'application Géoportail, sinon c'est plus long) l'environnement des différentes stations grâce à la boîte de recherche, et vous pouvez vous lancer ! (Vérifiez quand même toujours l'horaire des trains retour, c'est plus prudent.)

Pour des idées de balades en Île-de-France, j'ai commis ce tableau récapitulatif qui recense un grand nombre d'arrêts avec les activités qu'on peut y faire.

jeudi 21 mars 2019

Les chaînes vidéo (gratuites) des orchestres


Aujourd'hui, pour les amateurs de musique en vidéo, l'offre donne le vertige – le problème est plutôt d'imaginer que telle maison qu'on aime met tout à disposition, que de trouver de quoi s'occuper… Je parlerai prochainement des opéras rarissimes sous-titrés disponibles en ligne, mais pour l'heure, un petit tour de ce qu'on trouve aisément en musique symphonique. De très grands orchestres, parmi les meilleurs du monde, se sont prêtés à l'exercice, et sans organiser de paywall à la façon du Philharmonique de Berlin – je suppose qu'ils sont les seuls à disposer de la notoriété suffisante pour faire payer sur leur seul nom, mais j'avouerai que cela me paraît presque indécent, considérant le prix très élevé (et sans réduction pour catégories sociales spécifiques) alors qu'on trouve sans peine gratuitement des concerts en HD d'orchestres sensiblement aussi passionnants.

Je propos donc un petit tour de quelques chaînes vidéos testées par mes soins.


http://operacritiques.free.fr/css/images/goteborg_orchestra.png


FRANCE
National de France
L'orchestre « de prestige » de la Radio, dévolu au patrimoine français (oui, c'est marqué dans les statuts même si…), au grand répertoire, à l'accompagnement de productions vocales extérieures de prestige. Site de France Musique.
Philharmonique de Radio-France
Possiblement l'orchestre le plus virtuose de France. La présentation des vidéos dans le site de France Musique rend à peu près impossible une recherche cohérente, mais on peut retrouver au fil du temps les derniers concerts (du moins ceux captés, ou diffusés, ou laissés en ligne).
National de Lille
Avec l'arrivée d'Alexandre Bloch, l'orchestre entreprend de vidéodiffuser ses concerts (dont la qualité a vertigineusement augmenté, comme en témoignent les récents Pêcheurs de Perles et Poème de l'Amour et de la Mer, de grands, grands concerts & disques). Pas encore beaucoup de chose, mais il y a au moins une intégrale de Mahler en cours (certes, ça ne va pas changer la face du répertoire si on joue du Mahler, mais d'autres choses sont susceptibles d'apparaître désormais). Merci Eusèbe.

ESPAGNE
Sinfonica de Galicía (Youtube)
Énormément de choix depuis des années, et interprété avec un entrain et un professionalisme qu'on pourrait par préjugé ne pas attribuer à un petit orchestre. Une des meilleures chaînes d'orchestre. Et les chefs ne sont anodins : Slobodeniuk, Skrowaczewski, Orozco-Estrada, Maazel, Segerstam…

ROYAUME-UNI
London Symphony
Beaucoup de vidéos pédagogiques remarquablement conçues, et le grand répertoire vu sous des jours très différents selon les chefs.
London Philharmonic
Essentiellement des vidéos à la fois promotionnelles et pédagogiques très courtes, avec partition.

IRLANDE
RTÉ
Des extraits de tout genre. La chaîne est finalement moins riche qu'il m'avait semblé (peu d'intégrales). Mais on peut entendre Pirates des Caraïbes joué proprement par un orchestre de haut niveau. Pourquoi pas.

ALLEMAGNE
Radio de Francfort (YouTube)
Ou sous son nom actuel hr-Sinfonieorchester, je vous renvoie à cette vaste notule pour l'histoire (contorsionnée) du nom et le répertoire de la formation. Beaucoup de vidéos, surtout du grand répertoire très bien joué (orchestre pas très coloré, mais très discipliné et engagé, toujours un plaisir), mais aussi pas mal de XXe siècle et de contemporain de diverses obédiences (Walton, Blacher, Macmillan, Eötvös, Widmann, Hillborg, Say…). Essentiellement des concerts des directeurs musicaux P. Järvi (assez exceptionnels, comme leur Huitième de Mahler) et Orozco-Estrada (toujours très bons).
Gürzenich de Cologne
L'orchestre « de concert » de la ville, par opposition à la WDR (l'orchestre de radio). Sur sa chaîne, essentiellement du grand répertoire, mais le niveau s'est beaucoup élevé sous Kitayenko (et surtout Stenz), donc de belles versions. Beaucoup de concerts récents dirigés par Roth.
Herford, Nordwestdeutsche Philharmonie

PAYS-BAS
Concertgebouworkest (YouTube, Bachtrack)
Seulement des extraits ces dernières années, mais dans les archives de la chaîne, on peut trouver leurs Mahler entiers, par exemple. Un mot sur l'orchestre et sa place dans le paysage néerlandais.
Chambre des Pays-Bas
Philharmonique des Pays-Bas
Deux orchestres couplés au fil des fusions, à retrouver dans le premier volet de notre série (trois notules pour l'instant) autour des orchestres des Pays-Bas, de leur onomastique complexe, de leur histoire extrêmement tournmentée – une des explorations les plus stimulantes de CSS et aussi un de ses plus gros bides.
Des œuvres moins issues du grand répertoire.

DANEMARK
Radio Danoise
Pas l'orchestre le plus virtuose ni le plus incisif du monde, mais très dynamique, répertoire original (Nielsen, vastes suites de concert de films, dont la plus complète jamais diffusée pour Star Wars – mais aussi les grands westerns, le Parrain, Avatar, etc.). Hélas, il semble qu'on ne trouve plus que des extraits.

NORVÈGE
Tronhdeim SO
Le plus bel orchestre du monde. Le compte est moins alimenté désormais, mais on peut y retrouver les étincelles produites lors de l'ère Urbański sur les quelques vidéos intégrales diffusées pendant son mandat. Des Beethoven 3 ou Carmina Burana qui sont des références absolues pour moi.
Bergen PO (ou Bachtrack)
L'autre prétendant au titre. Un peu moins typé depuis l'ère Litton, dont on peut voir tout de même mainte merveille, et à présent le mirifique Gardner. Fonds assez varié, pas de raretés absolues mais des standards à  l'opéra et la musique de film, il y a de quoi se faire plaisir, dans des lectures qui, là aussi, sont peu ou prou les plus grisante qu'on puisse trouver.
Chambre Norvégienne
Les classiques pour petit orchestre par cet ensemble de haut niveau. (Merci Iskender.)

SUÈDE
Göteborg SO (ou Bachtrack)
Intéressant pour suivre le jeune prodige Rouvali qui y rode ses Symphonies de Sibelius avant enregistrement chez Alpha : des Sibelius complètement atypiques, où les transitions deviennent les parties thématiques, très frémissants et panthéistes, pas du tout dans la veine lyrique ou mélodique habituelles, une sorte de vie étale et profusive, très agitée, mais en souterrain, voilà qui renouvelle beaucoup l'écoute !  (au disque, c'est Saraste qui s'en approche le plus, mais ce n'est pas à ce point différent)
Pour le reste, le niveau actuel de l'orchestre m'a paru en deçà de ce dont témoignent les nombreux disques N. Järvi, mais je n'ai pas encore bien exploré le fonds. (Merci Ptitof.)
Stockholm, Philharmonique Royal (ou Bachtrack)
Le Royal Philharmonic local était, comme l'anglais, un peu à la traîne dans une nation aux orchestres de très haut niveau, plutôt opaque, un peu mou. Sous Oramo cela a complètement changé et, prises de son BIS aidant, sans être devenu le plus mordant de la discographie, il se pare de couleurs extraordinairement variées, chaleureuses et transparentes, plus proche du Berlin de Rattle que du Philharmonia de Klemperer, disons.

RUSSIE
orchestres de la Philharmonie de Moscou
Site en russe uniquement. Beaucoup d'audio exaltant, mais aussi de vidéos.

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Il en manque évidemment. Je n'ai pas trouvé grand'chose du côté américain : que des extraits brefs chez New York, Boston, quelques rares concerts déjà anciens chez Chicago (de toute façon l'ère Muti reste un mauvais moment à passer), même les dynamiques San Francisco et Buffalo ne proposent rien. Mais si vous avez de bonnes adresses, n'hésitez pas à les partager !

Les chaînes les plus stimulantes sont à mon sens celles de Bergen (vraiment une expérience sonore !), du Symphonique de Galice (vaste choix et grands chefs moins bien documentés), le dépaysant site de la Philharmonie de Moscou et pour le grand répertoire Francfort, LSO, Gürzenich.

Belles balades sonores à vous !

Suite de la notule.

samedi 23 mai 2015

[biz & bicrave] Les bonnes affaires de CSS


À cause des effets de pénurie autour des grandes salles parisiennes (Opéra surtout, mais largement aussi la Philharmonie, et quelquefois pour les concerts courus du Théâtre des Champs-Élysées), il peut être difficile de trouver des places, surtout à tarif abordable (tout étant déjà beaucoup plus cher que n'importe où ailleurs, non seulement qu'en France, mais aussi que dans la plupart des capitales culturelles du monde). D'où il découle deux conséquences : pour ma part, depuis que j'ai dépassé les limites d'âge pour tarif nourrisson, j'achète assez en amont les places peu chères, quitte à revendre les dates où je suis empêché ; pour les autres moins prévoyants, avoir accès à des places abordables au fil de l'année est un avantage.

Aussi, je me propose de centraliser en commentaires à cette notule les places peu chères que j'aurai à revendre ; les billets électroniques et les plates-formes d'échange du type ZePass rendent l'opération beaucoup plus commode qu'autrefois. J'ai tout fait ces deux dernières saisons en passant directement par ces canaux, mais les lecteurs de passage pourraient aussi avoir envie d'en profiter. [Bien sûr, cela m'arrange aussi pour celles qui peinent à se vendre, mais ces places raisonnables trouvent en général très vite preneur sur les bourses d'échange, même sans les annoncer ailleurs.] Disposées sur une notule unique, cela me rend le partage beaucoup plus simple. Évidemment, si des lecteurs veulent proposer leurs propres affaires (ou négocier les prix), c'est permis.

mardi 23 juillet 2013

Le tuyau du siècle


  • Si vous avez toujours voulu dévoiler les logiques harmoniques des oeuvres que vous écoutez ;
  • si les formations en conservatoire, avec leurs horaires fixes, leurs examens pesants (et pour un certain nombre leurs profs bons pour le cabanon) sont trop contraignantes pour vous ;
  • si vous n'avez jamais rien pu retirer des traités rigides qui énoncent une série de règles, parfaitement arbitraires intellectuellement et artificielles auditivement ;


alors préparez-vous à voir la lumière.


Ce site, L'oeil qui entend, l'oreille qui voit, réalisé conjointement par Luce Beaudet (professeur à l'Université de Montréal) et Sylvie-Anne Ménard (une de ses étudiantes, également auteur de bandes dessinées), est une petite merveille. Pour plusieurs raisons :

  • Il explique la raison profonde des logiques harmoniques, pas simplement en faisant reproduire des schémas (qu'il faut ensuite désapprendre selon chaque style), mais en exposant la construction des énoncés musicaux à partir du cycle des quintes (avec énormément de substitutions et altérations possibles, évidemment) ; tout devient donc logique ;
  • il expose de façon très progressive les différentes notions, si bien qu'elles deviennent tout à fait accessibles ;
  • les exemples sont extrêmement nombreux et, plus important, tous réeexpliqués en détail (pas seulement des illustrations balancées) ;
  • pour les moins à l'aise (il faut tout de même lire la musique pour pouvoir suivre), chaque exemple est doublé de son extrait sonore ;
  • visuellement, la structure en sketches de bande dessinée (à base de lapins) rend l'abord beaucoup plus fluide, et facilite le repérage dans les pages, tout simplement.


Une petite précision pour aider à la lecture, sur un détail qui semble avoir gêné pas mal de monde : l'interpolation, qui est une notion importante, correspond au sens le plus rigoureux (notamment celui utilisé en mathématiques) et non au sens de la langue la plus usuelle (pas forcément documenté dans les dictionnaires, d'ailleurs). Il s'agit d'un ajout, d'une insertion, et non d'un échange.

Autant je tiens pour à peu près impossible l'apprentissage de l'harmonie dans les manuels, autant ce site permet une approche, très méthodique et très concrète, des nécessités à l'oeuvre dans les partitions.

Une des plus belles choses que j'aie rencontrées sur la Toile à ce jour, toutes catégories confondues.

lundi 13 août 2012

Comment enregistrer les rediffusions des concerts de France Musique ?


Solution respectueuse de la loi, avec tutoriel en images.

Suite de la notule.

samedi 28 novembre 2009

Agenda des concerts classiques


On s'était posé la question un peu tempêtueusement il y a quelque temps. Depuis, nous avons découvert d'autres choses (pour la France entière). Beaucoup d'indications figuraient en commentaire, mais voici.

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Suite de la notule.

dimanche 6 septembre 2009

Livres libres sur la Toile

Une liste classée de sites-sources, glanée sur la Toile depuis 2001-2002. Extrêmement utile pour feuilleter pour découvrir, se documenter aisément, voire pour lire comme le font les lutins - mais le confort de lecture est différent, bien entendu.

On y rencontre souvent des ouvrages totalement épuisés, anciens, des documents rares, parfois en fac-simile. Beaucoup de surprises en tout cas pour qui accepte de se promener... et les grands classiques de la littérature mondiale à disposition.

Vu le sujet de CSS, on a privilégié les sites au contenu littéraire, mais on rencontrera très souvent des scientifiques et des philosophes sur ces pages.

N.B. : Pour plus de commodité, cette notule est également accessible directement par l'adresse
http://musicontempo.free.fr/livres.html .

Suite de la notule.

samedi 23 mai 2009

Un autre site de flux

Après Deezer, Jiwa et surtout le pléthorique MusicMe, un nouveau site de flux (streaming) est accessible, de façon très complémentaire, en ligne. La Naxos Music Library est certes payante, mais propose un quart d'heure d'écoute gratuite sur des catalogues qui ne sont pas toujours accessibles sur les autres sites (Timpani, Simax Classics, Signum Classics, CPO, Berlin Classics, Ondine, Delos, Hungaroton, Capriccio, Nimbus, Naxos, Da Capo, Danacord...). L'usage est plus simple que sur le site commercial standard de Naxos (pas d'inscription et lecteur prompt). La qualité sonore, en accès libre, n'est pas très bonne, en revanche.

Attention toutefois, il semblerait que les quinze minutes ne soient pas prises sur le temps réel d'écoute, mais sur les pistes lancées, voire sur le temps de connexion au site, recherche comprise... On peut avoir ensuite un essai gratuit de sept jours. Utile si on veut se documenter sur un catalogue.

vendredi 7 mars 2008

Faut-il acheter les intégrales à prix minuscule ? - III - Johannes BRAHMS chez Brilliant Classics

Le contenu de l'intégrale Brilliant Classics consacrée à Brahms vient de paraître en avance. Carnets sur sol, sur demande, joue dans la mesure de ses possibilités le guide.

Avant toute chose, il faut rappeler les deux précédentes étapes de cette réflexion :

  1. Autour de Mozart et Bach.
  2. Autour de Mozart, Bach, Chopin et Beethoven. Avec inventaire commenté du coffret Beethoven. Et surtout avec quelques considérations sur le modèle économique de Brilliant et l'intérêt ou non, selon les profils, d'acquérir de telles intégrales.

Aujourd'hui, inventaire commenté du coffret Brahms.

Suite de la notule.

vendredi 15 février 2008

Compositeurs, interprètes & chanteurs : sites choisis

Quelques perles (oeuvres rares, interprétation exceptionnelles) peuvent figurer sur des sites d'artistes. On peut y découvrir des oeuvres méconnues ou des interprétations inédites mais superlatives.

CSS en a sélectionné quelques-unes pour vous (en exclusivité mondiale comme il va de soi).

Pour les chanteurs par exemple, on précise le type de voix, les emplois, et les extraits à découvrir.

Ce billet, placé dans la catégorie Astuces, devrait être mis à jour de temps à autre, au fil des découvertes.

Suite de la notule.

dimanche 23 décembre 2007

Quelles sont les règles pour déterminer si un enregistrement est libre de droits / dans le domaine public ?


Une synthèse simple pour connaître ce que vous êtes en droit de copier et diffuser gratuitement, sans vous plonger dans le Code de la Propriété Intellectuelle (CPI - attention, droit français uniquement). Avec une incursion facultative dans le droit européen, et une réflexion sur les usages.

En bas de page, vous trouverez un récapitulatif pratique des vérifications à effectuer. On a fourni le plus de précisions utiles possibles pour ne pas se tromper, mais en suivant une procédure simple, on peut se rendre droit au but.

Vous pouvez retrouver aisément cette notule par l'adresse suivante : http://musicontempo.free.fr/droits.html .

Suite de la notule.

jeudi 9 août 2007

[liens] Les sites consacrés aux partitions gratuites (et aux meilleurs revendeurs)

Découverte il y a quelques mois du site de Nicolas Sceaux, largement consacré à la tragédie lyrique et l'opéra seria . On y trouve, réalisées par ses soins, des copies manuelles des partitions intégrales d' Armide et Psyché de Lully, de Giulio Cesare de Haendel...

L'occasion de faire un point sur les sites proposant des partitions gratuites (et sur les meilleurs revendeurs payants). Car on se trouve bien souvent face à des doses homéopathiques de partitions, redondantes, célébrissimes, ou face à des annuaires d'annuaires. Le fruit de plusieurs années de guet sur la Toile...

Il va de soi que toutes les adresses proposées sont respectueuses de la propriété intellectuelle, c'est ce qui fait tout leur intérêt.

Lien aisément mémorisable pour retrouver ou lier l'article :
http://piloris.free.fr/partitions.html .

Suite de la notule.

mercredi 8 août 2007

Musique légale en libre accès sur la Toile - les sites incontournables

La Toile constitue un formidable vecteur de diffusion de musique libre de droits - donc largement « classique » - mais il convient de s'y retrouver. [1]

C'est pourquoi Carnets sur sol a aujourd'hui choisi de partager son escarcelle, en offrant des liens sélectionnés (un minimum de fichiers par site) et classés.

On ne propose bien sûr ici que des sites légaux, soit que les ayants droit aient souhaité en tolérer la diffusion (cas des sites personnels ; ou des archives radio qui rémunèrent les artistes), soit que les enregistrements (compositeur, auteur, interprètes) soient tombés dans le domaine public.

La liste peut être amenée à s'élargir, évidemment.


Pour citer ou visiter cette liste, il sera plus commode d'employer cet adresse aisée à retenir :
http://piloris.free.fr/musique.html (et, pour sa version actualisée : http://musicontempo.free.fr/musique.html) .

Notes

[1] Si vous saviez le nombre de requêtes que certains sites musicaux - pas trop CSS - reçoivent sur : "free music mp3 gratuit musique gratuite gratis télécharger download"...

Suite de la notule.

lundi 6 août 2007

Enregistrer les radios du monde

Dans la série CSS rend votre vie plus douce et votre peau plus trépidante, prenons la suite de ce que nous expliquions jadis : Ecouter les radios du monde à volonté, sans 'surfer'.

Aujourd'hui : comment diable enregistrer un programme exceptionnel diffusé par quelque obscure radio exotique ?

Un tutoriel qui devrait permettre à chacun de s'y frotter sans peine.

Suite de la notule.

jeudi 12 avril 2007

Faut-il acheter les intégrales à prix minuscule ? - II - Mozart, Bach, Chopin, Beethoven et Brilliant Classics

N.B. : Le commentaire de la dernière intégrale (Brahms) figure ici.


Un essai d'étude rationnelle du phénomène des intégrales à prix plancher. Les raisons ; les enjeux, avantages et inconvénients ; le moyen de se décider ; les alternatives.
Commentaire également du contenu précis du coffret Beethoven.


Suite de la réflexion amorcée avec Mozart et Bach.

J'apprends aujourd'hui qu'un site maudit [l'histoire sera pour une autre fois] a dévoilé la prochaine intégrale Brilliant, à savoir une intégrale Beethoven. [J'ai l'honneur de vous annoncer que, devant témoins, interrogé sur le contenu possible d'une intégrale en cent disques, j'avais avancé le nom du sourd grincheux de Bonn. Un emploi de directeur de la communication m'attend à Brilliant.]


Comment cela fonctionne-t-il ? 

Faut-il acquérir ces intégrales ?

Avec en bonus les recommandations si l'on choisit de se passer d'intégrale.

Suite de la notule.

lundi 22 mai 2006

Ecouter les radios du monde à volonté, sans 'surfer'

Astuce :

  1. Se rendre sur cette très large sélection de radios classiques du monde entier. Vous enregistrez la cible sur votre disque dur. (sous Windows : clic droit + "Enregistrer la cible sous"/"Save target as") Vous faites ça pour plusieurs radios qui vous intéressent, et vous les regroupez dans un dossier de votre choix avec un nom explicite pour chaque fichier téléchargé : NRK, Radio Tchèque 1 ou autre...
  2. Télécharger Media Jukebox, qui permet de lire du .mp3, du .wma, du .ogg, et toutes autres sortes de choses utiles par ailleurs. [Edit du 6 août 2007 : VLC est encore plus compatible, et surtout utilisable pour les possesseurs de Mac.]
  3. Vous cliquez sur le fichier téléchargé de votre choix. Il faut ou configurer l'ouverture par défaut dans Media Jukebox (clic droit + "ouvrir avec"/cocher "toujours ouvrir avec"), ou faire glisser le fichier vers la fenêtre de Media player.


Vous pouvez alors écouter les radios dont vous avez chargé l'adresse. Si le programme ne vous plaît pas, vous pouvez changer à tout moment. C'est tout l'avantage de la méthode : au lieu de revenir sur le site pour choisir une autre radio, il vous suffit de sélectionner le canal de votre choix, sans vous interrompre dans votre travail.
Idéal pour faire des découvertes sans être prisonnier d'un programme.







Ajout du 6 août 2007 :

Carnets sur sol vous propose sa propre sélection de radios aux programmes particulièrement excitants. Il vous suffit de cliquer sur les liens pour lancer directement les flux dans la meilleure qualité disponible (parfois même, elle n'est pas disponible directement sur le site...). On essaie pour votre usage de les classer par intérêt décroissant à notre goût, mais ce sera vraiment à la louche.

  • NRK Alltid Klassisk.
    • La radio spécialiste norvégienne. Des disques rares, surprenants et de qualité, des concerts vraiment originaux, des opéras toujours de haut niveau, dans un style véritablement spécifique... Des présentateurs aux voix enchanteresses, et aussi éloquents que des acteurs de théâtre... Un modèle.
    • A noter : la nuit, les programmes euroradio sont identiques à ceux de BBC3, avec parfois des cycles de musique contemporaine européenne (slovène, croate...) ou des raretés édifiantes. Assez proche du principe de feu Hector, en fait. Et tout aussi réjouissant !
  • France Vivace
    • Format plus riche que le flux proposé sur leur site ! (Votez CSS.)
    • On en a déjà parlé sur CSS, et on y signale régulièrement des programmations extrêmement stimulantes.
  • La troisième chaîne lettonne.
    • Belle programmation pas forcément aventureuse en termes de compositeurs, mais variée, offrant d'excellents concerts et des oeuvres plutôt peu fréquentées. On peut peut-être plutôt aller fouiner dans leurs immenses archives laissées en ligne, ce risque être plus fructueux.
  • Deutschlandradio Kultur, radio berlinoise. De bonnes représentations venues d'Allemagne, régulièrement.
  • France Musique[s]
    • La radio spécialiste française. Pratique pour suivre et enregistrer sans dépenser des fortunes en supports fragilissimes (cassettes audio, Disques simplifiés Minidisques...).
  • Musiq3
    • Alter ego belge de France Musique[s].
  • Auditorium de la RAI
    • A écouter dans la nuit de samedi à dimanche, à partir de minuit : toujours de grandes raretés très stimulantes du répertoire italien (Don Giovanni de Malipiero, Orfeo de Fernando Bertoni ou, aux antipodes, d'Alfredo Casella, etc.).
  • Radio Bartók, la radio classique hongroise.
    • Surtout intéressant à cause du débit d'excellente qualité !
  • Concertzender
    • Réputé pour sa musique contemporaine.
  • BBC3
    • Mieux vaut écouter les derniers concerts à la carte sur leur site, le débit est identique. On y trouve des adaptations théâtrales, aussi !
  • Espace 2
    • La radio suisse spécialiste. A choisir, rendez-vous plutôt sur les archives de leur site, puisque le débit est le même à la carte qu'en flux continu.



On tâchera de compléter cette liste lorsque d'autres radios que nous surveillons nous sembleront particulièrement engageantes.

David Le Marrec

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Cet aimable bac
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divers badinages :
opéra, lied,
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en discrètes notules,
parfois constituées
en séries.

Beaucoup de requêtes de moteur de recherche aboutissent ici à propos de questions pas encore traitées. N'hésitez pas à réclamer.



Invitations à lire :

1 => L'italianisme dans la France baroque
2 => Le livre et la Toile, l'aventure de deux hiérarchies
3 => Leçons des Morts & Leçons de Ténèbres
4 => Arabelle et Didon
5 => Woyzeck le Chourineur
6 => Nasal ou engorgé ?
7 => Voix de poitrine, de tête & mixte
8 => Les trois vertus cardinales de la mise en scène
9 => Feuilleton sériel




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