Précédents épisodes :
¶ principe
général du parcours ;
#1 programmation en langues
russe, ukrainienne, tatare, géorgienne ;
#2 programmation en langues italienne et
latine ;
#3 programmation en allemand ;
#4 programmation en français ;
#5 programmation en anglais ;
#6 programmation en polonais,
tchèque, slovaque, slovène et croate ;
#7 programmation en espagnol, gaélique irlandais, danois, bokmål,
suédois, estonien, hongrois.
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A. Le bout du chemin
Ce dernier volet est probablement
le
plus intéressant
; depuis onze mois, je relève et écoute patiemment les opéras donnés
cette saison, avec pour résultat un panorama de ce qui est
réellement donné à l'échelle d'une
année dans le monde.
Certes, considérant la quantité (et le fait que tous n'ont pas été
captés et diffusés, même s'il existe aujourd'hui un choix immense et
inattendu en la matière), j'ai dû faire des choix, et j'ai fait porter
l'effort sur ceux dont j'estimais déjà les compositeurs ou dont le
sujet me paraissait fécond ou simplement amusant. Ce ne constitue donc
pas une étude méthodique.
En revanche, cette assez vaste exploration permet tout de même de
constater des tendances contre-intuitives.
Considérant les dizaines de titres à décrire (et certains qui me
restent encore à écouter, n'ayant été donnés ou captés pour la première
fois que cette saison), je livre ici une première partie de la fournée
: certaines entrées sont déjà bien remplies, d'autres, vous le verrez,
encore assez vides. C'est en cours.
Inutile de vous immerger en une notule sur ce que j'ai exploré en un an
(voire davantage pour les reprises…), voici déjà une première livraison.
B. Langues
Sans surprise,
deux langues dominent
clairement la création mondiale :
l'anglais
et l'allemand.
Plus étonnant, il existe un
microclimat
de création dans certaines parties du monde : 4 opéras contemporains à
l'échelle de la
République Tchèque
(dont certains sont des œuvres pour enfants, certes), 8 dans les
pays baltes (dont la plupart dans
les langues locales) !
C. Styles
Autre fait dont on pouvait se douter, mais dont je ne mesurais
personnellement pas l'ampleur : de même que pour les mises en scène,
hors du cœur de l'Europe dominante (Allemagne, Autriche, France,
Italie, Espagne, éventuellement Angleterre),
la plupart des œuvres sont écrites
dans une langue musicale encore tout à fait
tonale, ou au minimum une
atonalité très polarisée et
traditioonnelle… Les opéras expérimentaux bizarres sur les livrets
abscons ne sont absolument pas la norme à l'échelle du monde –
contrairement à ce que je croyais, beaucoup de créations & reprises
aux États-Unis… à ceci près que ce sont des créations dans une veine
néo-tonale (post-Puccini, post-Barber, etc.), pas du tout dans
l'innovation, beaucoup plus proche de l'esprit des musiques filmiques.
Et il se trouve que beaucoup d'entre elles ne m'ont pas paru fades ni
conventionnelles, mais réellement personnelles (à défaut d'inventer
quoi que ce soit, mais l'opéra n'est pas vraiment le bon vecteur pour
cela). Plusieurs très belles découvertes dans des veines variées, des
opéras que j'ai pris plaisir non seulement à découvrir, mais à
réécouter, et sis sur des livrets qui fonctionnent sur une scène
théâtrale et ne versent pas dans l'hystérie phonématique ni la
verbosité philosophisante avinée.
Il existe donc encore (pas en France ni en Allemagne, il est vrai) des
gens qui écrivent de l'
opéra
traditionnel,
ils semblent être au moins aussi nombreux que les compositeurs
officiels qui occupent les scènes de l' « Europe culturelle » et, plus
étonnant, qui réussissent des propositions assez abouties. Je ne saurai
trop vous engager à faire le test, même si vous n'aimez pas le
contemporain : j'ai laissé, lorsque c'était possible, les liens vers
les vidéos (beaucoup sont disponibles), et la plupart sont plus faciles
d'approche de Berg / Chostakovitch / Prokofiev / Britten, je vous le
garantis.
Pour ceux qui au contraire cherchent dans le contemporain le
prolongement des langages du XXe siècle,
il y a aussi de quoi s'amuser – j'ai été très impressionné par
l'aboutissement d'
Anne Frank
de Frid, dont je n'attendais pourtant rien. Et on rejoue les
quasi-classiques (créations ou reprises de compositeurs d'opéra
contemporain emblématiques) de Reimann, Rihm, Hosokawa, Adams, Eötvös,
Glass,
Adès, Benjamin, on présente aussi des nouveautés très stimulantes de
Dean et Battistelli…
D. Sujets
L'autre grand sujet d'émerveillement a été non seulement la diversité,
mais aussi
l'audace, la liberté des
sujets, n'hésitant pas à enfreindre
les règles tacites sur la dignité du genre.
On se permet de refaçonner
l'histoire récente (JFK,
Marilyn, Anne Frank), on ose toucher aux plus
grands classiques (le
Minotaure, Ovide, le nô,
Hamlet,
Richard III,
Frankenstein,
Cyrano,
Dracula,
The Importance of Being Earnest,
Usher,
Canterville,
Moby Dick,
Solaris,
Fin de Partie, Streetcar), aux
contes et à la
littérature de jeunesse (
Le Chat botté,
Les Musiciens de Brême,
Blanche-Neige,
Gulliver,
Lord of the Flies…), aux
films aussi (
Marnie,
Hercules vs. Vampires,
Dead Man Walking,
The Addams Family), aux
bandes dessinées (
Max et les Maximonstres), aux
livres de psychiatrie (
The Man Who Mistook his Wife for a Hat),
et on propose même des
suites d'opéras
(de la trilogie de Figaro, d'
Aida
ou de
Gianni Schicchi), ou
l'exploration d'aspects
plus sociaux
(alpinisme, homosexualité, Alzheimer, nucléaire), voire des opéras
quasiment érotiques (en tout cas
tout le sujet de la courtisane de
Powder
her Face, ou de
Das Gehege
– où une femme rêve, je n'invente rien, de se faire déchirer par un
aigle)…
J'ai même mis sur lan main sur quelques grands exemples de
drames lyrico-nawak : une œuvre tout
en glossolalies (splendide d'ailleurs :
Svadba), un
lipdub
opératique pour un film de Bava (dans le goût des Maciste, sauf que
c'est Hercule, contre des vampires), et même, mon préféré, l'opéra «
d'espionnage onirique mathématique » de Mancuso, qui convoque Hedy
Lamarr, George Antheil, John Conway, Ganesh et sainte Rosalie. À part
ça l'opéra c'est triste et conventionnel, hein, et on va voir les
Avengers au cinéma pour être
surpris. Mais bien sûr.
Certes, on n'a toujours pas
l'opéra de zombies (mais pas mal de vampires,
c'est déjà ça !) ni
celui sur Star Wars
que j'appelais de mes vœux, mais avouez qu'on s'en approche beaucoup.
Je vous souhaite une excellente balade dans cet univers étrange…
étendez les frontières de votre univers lyrique, vous verrez, de belles
surprises, en plus grand nombre et en plus haute intensité que j'aurais
jamais cru !
E. Histoire
Adams,
Girls of the Golden West (San
Francisco, Dallas, Amsterdam)
→ Le dernier opéra d'Adams se fonde sur
des lettres écrites par une femme au moment de la Ruée vers l'or. Il
s'éloigne plus que jamais du minimalisme et touche même à
une forme de folklorisme
hypertonal [vidéo],
voire d'opéra
populaire, au langage extrêmement consonant,
aux
limites du sirupeux [vidéo].
→ Je n'ai pas l'impression que ce soit le plus grand Adams, plutôt une
utilisation de ses talents au profit d'une œuvre réellement adressée à
tous. Je suis cela dit convaincu que c'est cette
veine un peu filmique qui peut réconcilier
un vaste public avec la création, plutôt l'univers de
Marius et
Fanny de Cosma, d'
Il Postino de Catán, de
The Fly de Shore, de
Fellow Travelers
de Spears, voire mes souhaits d'opéra-
Star Wars ou d'
opéra-zombies,
que les explorations « sérieuses » autour de collages de poèmes
d'auteurs d'avant-garde d'il y a soixante ans, enfermés dans leur
bureau avec leurs fantômes et les psychoses, sis sur des musiques
défragmentées impossibles à apprivoiser en un soir. Indépendamment de
la qualité, d'ailleurs : il faut un sujet accessible et une musique
acessible si l'on veut intéresser le plus grand nombre (c'est-à-dire
ceux qui n'ont pas passé des heures d'écoutes dans le maquis des écoles
sonores contemporaines, ceux qui écoutent volontiers la musique en
fond, etc.). Au demeurant, à l'opéra, je suis
convaincu que le langage est plus contraint, car
l'on associe depuis l'enfance des émotions à des enchaînements du
système tonal,
et aussi, plus simplement encore, parce que la prosodie a ses
contraintes, plus compatibles avec les mélodies conjointes qu'avec les
grands sauts d'intervalle.
(Jay)
Reise,
Rasputin (Helikon de Moscou) –
traduit en russe
→ Autour de la figure politique
intriguante de la fin de l'Empire, un opéra plutôt bien écrit (dans un
langage intermédiaire), déjà donné dans une mise en scène olé-olé
(défilé de nus…) typique du potentiel du Helikon. Doit assez bien
fonctionner en vrai – pas seulement visuellement, je veux dire.
F. Histoire récente
U. Zimmermann, Die Weiße Rose (Gera)
→ Un bel oratorio sur le destin de
Sophie & Hans Scholl, miliants pacifistes dans l'Allemagne nazie
(bien évidemment exécutés). Seulement deux voix, sur une écriture
modale, presque tonale, très douce et méditative – rien de planant ni
de néo-, c'est bien de la
musique contemporaine, mais qui hérite finalement de l'esprit des
oratorios méditatifs ou hymniques du XIXe siècle, façon Mendelssohn ou
Dubois, l'intimité en sus. Finalement donné assez régulièrement dans
les pays d'Europe où le répertoire est le plus étendu.
→ Il en existe plusieurs belles versions au disque (celle chez Berlin
Classics est particulièrement réussie.)
(David)
Little,
JFK (Montréal)
→ Là aussi, reprise d'une commande pour
Fort Worth et l'American Lyric Theater.
Assez étrange matériau musical : des
boucles d'arpèges en
accompagnement (qui évoquent presque plus les musiques de
séries DC
Comics que l'influence minimaliste, d'ailleurs), et une écriture mélodique qui sent l'influence
du musical,
sans être particulièrement évidente. Toutefois,
ça a l'air de fonctionner avec une certaine fluidité, en tout cas
musicalement – je n'ai pas réussi à bien suivre en audio seul (et je
n'ai pas le livret).
Adams,
Nixon in China
(Würzburg)
→ Sans doute l'œuvre la plus jouée
d'Adams, malgré le succès fulgurant (et la qualité supérieure, me
semble-t-il) de Doctor Atomic.
C'est aussi le plus purement
minimaliste de ses opéras,
et celui dont le style est le plus proche de Philip Glass ; certes,
l'harmonie en est plus riche (et moins fautive), mais les
boucles d'arpèges à l'infini peuvent légitimement irriter les ennemis
de l'immobilité. Opéra à part, que je trouve physiquement difficile à
écouter, mais qui n'est pas dépourvu d'intérêt comme tant de
glasseries. (Et qui marque par l'originalité de son sujet, sa place
dans l'histoire contemporaine de l'opéra, etc.)
G.
Bio-ops / Vies d'artistes –
ou célébrités
Rihm,
Jakob Lenz (Bielefeld)
→ Le deuxième opéra du jeune Rihm (il
l'écrit pendant l'année de ses vingt-cinq ans) se ne fonde pas sur un
texte très tendu ni même toujours clair, mais il demeure écrit dans une
veine qui, quoique atonale, demeure toujours pulsée, et prompte aux
références à la musique du passé. Ce n'est pas constamment passionnant,
mais on y trouvera de très belles choses, surtout si l'on est sensible
à ce jeu d'échos.
→ Publié au disque, et présenté plus en détail sur CSS à l'occasion
d'une représentation
en 2006.
(Avner)
Dorman,
Wahnfried (Detmold)
→ Opéra satirique protéiforme, tantôt
atonal post-bergien, tantôt cabaret grinçant, qui met en scène
l'univers domestique des Wagner.
Chamberlain (le théoricien racialiste)
y fait un discours sur fond de défilé de walkyries, et à l'exception du
Maêêêêêtre, tous sont là : Cosima, Siegfried, Winifred, Isolde,
Bakounine, Hermann Levi, l'Empereur… et même un Wagnerdämon !
→ Ce doit être du grand n'importe quoi (et un peu prêchi-prêcha, vu les
personnalités en présence – difficile de présenter Chamberlain
autrement qu'avec distance, à tout le moins), mais les extraits
disponibles en ligne laissent penser que ce doit être assez amusant.
Déjà donné ces derniers mois, au moins à Karlsruhe.
Frid, Das Tagebuch von
Anne Frank
→ L'opéra d'une heure de Grigori Frid
mélange
de façon très étonnante les styles du XXe siècle…
le Prélude est d'une atonalité acide, avec des stridences et des
agrégats hostiles, tandis que le chant s'apparente bien davantage à
l'univers des lieder de
Max Reger, du
jazz, en tout cas de la tradition. Tout cela se mélange, alterne, avec
un résultat qui peut ressembler à du Berg de jeunesse comme à de
l'atonalité libre du second XXe… assez séduisant en réalité, d'autant
que dans la représentation que j'ai vue, Nina Maria Edelmann chante
avec un timbre, une diction et une éloquence magnétisants. [
vidéo]
Bryars,
Marilyn Forever (San Francisco)
→ Créé à au Long Beach Opera il y a
deux ans, je crois – en tout cas pas une création. Le
projet est de montrer Monroe dans l'intimité plutôt que dans la gloire
publique, et utilise des styles
musicaux assez variés, ça se déhanche
comme du jazz blanc, les voix ne sont
pas toujours purement lyriques.
Joli (malgré le sujet qui m'intéresse très peu), mais je n'en ai
entendu que des extraits.
H.
Littérature patrimoniale
(Alexander) Zhurbin, Métamorphose[s?]
de l'Amour (Stanislavski
de Moscou)
→ Adapté d'Ovide, je suppose.
→ De la tonalité errante typiquement
soviétique (mais capable d'être authentiquement primesautier, chose
rare dans cette
génération – né en 1945) dans ses symphonies, mais aussi de véritables
chansons… je suis plutôt curieux de ses opéras. [Les crochets sont de
moi, je ne disposais que du titre traduit en anglais, où le pluriel est
indécelable.]
Hosokawa,
Matsukaze (Nouveau National de
Tokyo)
→ Le sujet est tiré d'une
pièce de nô
de Zeami (fin du XIVe siècle) et, comme Hosokawa en a pris l'habitude,
chanté dans une langue européenne influente – ici, l'allemand.
→ On y retrouve le
sens des textures
et des atmosphères propre au compositeur, sac et resac de la
mer, tintement des clochettes des portiques sacrés… toujours beaucoup
de
poésie chez Hosokawa. (Des
bandes enregistrées diffusent en outre les bruits de l'eau de l'Océan.)
→ Vocalement, il y a là sans doute moins d'intérêt, l'essentiel se
trouvant plutôt
dans le climat et
l'évocation
que dans le drame et l'élocution, mais le tout fonctionne très bien.
(Lorsque ça a été créé à Bruxelles, il y avait néanmoins de quoi se
remplir la glotte : Hannigan, Hellekant, Olsen, Vocalconsort Berlin… et
c'était dirigé par Heras-Casado !)
→ À écouter
ici.
(Brett)
Dean,
Hamlet (Glyndebourne)
→ Dean
confirme
son affinité avec l'opéra : un savoir-faire d'orchestre remarquable,
pour commencer, avec une qualité de fondu et de cohésion rare dans les
écritures contemporaines ; vocalement aussi, les lignes ont vraiment
une direction, et ne s'opposent pas aux nécessités de la prosodie et de
l'expression. Par ailleurs, le langage accessible (atonal, mais très
polarisé et avenant) permet réellement de s'approprier ses œuvres. Il
n'y a plus dans
Hamlet
l'aspect un peu expérimental de
Bliss,
belle réussite également, mais dont le geste ne paraissait pas à ce
point assuré. Il est bon de constater qu'il reste des
compositeurs d'opéra.
→ Court
extrait vidéo de la production.
Battistelli, Richard III (Venise) – en anglais
→ Dans un langage quelque part
entre l'atonalité polarisée et la tonalité
élargie, Battistelli écrit dans une langue non dépourvue de
lyrisme… Il fait un
grand usage des
chœurs,
notamment dans la scène finale, où ils flottent en beaux agrégats,
impalpables, au-dessus de la scène jonchée des cadavres que foule le
nouveau roi. Mérite d'être entendu.
→ [extraits vidéos captés au Grand-Théâtre de Genève en 2012 :
1,
2]
Tamberg,
Cyrano de
Bergerac (Tallinn)
– en estonien
→ Compositeur estonien contemporain
(mort en 2010).
Cyrano (1974)
est écrit dans une langue sonore
délibérément archaïsante, que je
trouve assez irrésistiblement charmante – un peu à la façon du
Henry VIIIde Saint-Saëns ou
du
Panurge de
Massenet, pour situer. Cela sied si bien au ton à la fois lointain
et badin, épique et familier qui parcourt l'ouvrage. Contrairement
à Alfano (à
mon sens plus loin de l'esprit, même si l'acte V est une merveille),
ici Cyrano est baryton et non ténor – ce qui paraît beaucoup plus
cohérent avec toute sa dimension d'anti-jeune-premier.
→ L'écriture manque peut-être de contrastes (et les épisodes sont
réellement très raccourcis, peu de discours !), mais elle recèle aussi
de
belles trouvailles,
comme la délicieuse cavatine de Christian qui ouvre la pièce (tout
l'acte I est supprimé étrangement, point de tirade du nez ni de ballade
du duel, on débute au II avec les « ah ! » de l'aveu manqué).
Le personnage de Roxane est
remarquablement servi : Tamberg lui attache une harmonie plus archaïque
et une orchestration spécifique (qui ne se limitent pas à son
leitmotiv,
mais accompagnent ses interventions tout au long de l'ouvrage), qui
traduit de façon particulièrement persuasive l'empire et la fascination
qu'elle exerce sur les protagonistes qui l'entourent.
→ [
extraits
vidéos] ; on peut aussi voir
l'intégrale dans
une production filmée que j'ai dénichée sur le replay de la télé
estonienne
(on a les passe-temps qu'on peut).
L'opéra est aussi disponible chez le label
♥CPO
♥
!
(David)
DiChiera, Cyrano à Charlotte (Caroline du
Nord) – en français
→ Il s'agit du véritable texte (coupé
et parfois arrangé – « hanap » devient « coupole »), mis en musique par
David DiChiera (né en 1935) dans une
langue
complètement tonale, et simple
(beaucoup d'aplats, pas particulièrement virtuose). L'accent porte
évidemment davantage sur le texte (d'ailleurs les facéties de l'acte I
sont conservées, pas seulement l'histoire d'amour), mais je trouve
cependant le résultat moins prégnant musicalement que chez Tamberg,
clairement.
→ Voyez par exemple
la
tirade du nez et le
quintette des noces (production de Detroit 2008), très
traditionnels.
Reimann,
L'Invisible (Deutsche Oper de
Berlin)
– en allemand
→ L'opéra réunit trois courtes pièces
de Maeterlinck,
L'Intruse, Intérieur
et
La mort de Tintagiles
; on y retrouve la langue postberguienne de Reimann, peut-être moins
aride que dans
Lear.
Je trouve personnellement la langue musicale de Reimann (à la fois
grise et très dramatique) assez incompatible avec l'univers de
Maeterlinck, mais les critiques ont été dithyrambiques. Il faut dire
que la distribution, réunissant le délicieux Thomas Blondelle et la
miraculeuse
Rachel Harnisch, magnifie tout ce qui peut l'être
dans cette partition.
(Jack) Heggie, Moby-Dick (Pittsburgh, Salt Lake City)
→ L'opéra de Jack Heggie est
manifestement un succès (puisqu'il aussi été donné, ces dernières
années, à San Francisco et Adelaide, au minimum), et il faut dire que
sa veine tonale mais riche, lyrique mais variée ne manque pas de
séduction. Le texte du livret, simple et
sans façon, la place efficace des
chœurs, permettent d'entrer aisément dans cette veine épique, très
directe.
→ [
extraits
vidéos]
Kurtág,
Fin de partie (Milan)
→ Kurtág
a déjà mis en musique les poèmes de Beckett, qui cadrent bien avec ses
énoncés musicaux énigmatiques et son matériau raréfié. Dans les pièces
plus longues, ou bien pour grand orchestre ou pour voix, je ne l'ai
jamais trouvé convaincant, sa grâce fragile habituelle se dissout dans
un langage et un discours difficiles à saisir, sans les pôles ou restes
de folklore qui affleurent dans ses aphorismes weberniens accoutumés.
Pour la voix, ce sont aussi les intervalles trop disjoints, qui
s'éloignent vraiment de la parole tandis que la musique ne compense pas
par une richesse accrue (comme c'est souvent le cas dans les opéras
ambitieux, à partir de Wagner).
→ Je ne parie donc pas vraiment, structurellement, sur un succès, mais
je suis tout de même curieux d'entendre cette œuvre (qui doit faire à
elle seule la durée d'un tiers ou un quart de son catalogue…), de voir
ce qui a pu pousser ce poète, qui n'a plus rien à prouver et qui ne
cherche pas l'exposition superflue, à se lancer pour la première fois
dans une aussi vaste et délicate entreprise. (C'est le texte qu'il lui
fallait, en tout cas ! – même si j'aurais personnellement davantage
aimé un Pilinszky.)
→ Repoussé à la saison prochaine.
Previn, A Streetcar
Named Desire (Pforzheim
en Bade-Wurtemberg, Boise dans l'Idaho)
→ Sur le texte littéral (bien sûr
coupé) de la pièce de Tennessee Williams, un bijou absolu de conversion
musicale à l'américaine : naturel du galbe des mots, aspect nonchalant
de l'accompagnement discret mais mobile… l'atmosphère est très
exactement campée, et les mots croqués avec gourmandise. Un Capriccio à l'américaine, en mieux.
→ Existe au disque (Fleming-Previn, chez DGG).
I. Contes et
jeunesse
(Jonathan)
Dove,
Le monstre du labyrinthe
→ Livret assez didactique (et bavard
sur les émotions), musique qui cherche à être accessible, mais qui
n'est pas toujours très séduisante – on dirait que Dove prend garde à
appauvrir son langage pour ressembler à de la comédie musicale plus
qu'il n'en trouve les clefs grisantes (ça ne pulse ni ne mélodise
guère). Pour autant, de la jolie musique tonale très accessible, pas
très saillante certes, mais qui ne rebutera personne. Pensé pour le
jeune public (parce qu'il y a des chœurs d'enfants très présents ?),
mais vraiment sérieux et immobile pour cela.
→ Avait été
diffusé en vidéo par Arte Concert.
(Jens)
Joneleit,
Schneewitte-
→ Théâtre musical. Mélanges étranges
entre chuchotements conceptuels, longs textes parlés, bouts de
ponctuations sonores, chant amplifié mi-mélodique mi-atonal… il faut
plutôt le voir comme une musique de scène, vraiment un habillage sonore
plutôt qu'un opéra.
(Efrem)
Podgaits, Lord
of the Flies (Théâtre
Musical
des Enfants de Moscou) –
en russe
→ Joli sujet bien dramatique pour un
opéra.
Par ailleurs, Podgaits écrit remarquablement pour chœur (tonal mais
avec beaucoup de notes étrangères et d'accords très riches), dans une
tradition sophistiquée qui évoque plutôt les Scandinaves et les Baltes
que les Russes. Très appétissant.
J. Fantastique
(Gordon)
Getty,
Usher House (Santa Monica en
Californie)
→ Dans un langage qui évoque l'atonalité romantique (héritage
revendiqué de Schönberg), un peu
gris, mais avec un certain sentiment de naturel et de liberté,
une variation autour de la nouvelle de Poe. Getty parle de la
prévalence de sa propre nécessité intérieure sur le fait de faire de la
nouveauté. (pour autant, cela ressemble bien à de l'opéra du second XXe)
→ Se trouve au disque chez PentaTone (2013) avec notamment Christian
Elsner, Étienne Dupuis, Lawrence Foster.
(Gordon)
Getty,
The Canterville Ghost (Santa Monica
en Californie)
→ Ce versant plus comique du legs de
Wilde a aussi été capté chez PentaTone, avec le Gewandhaus de Leipzig
(direction Foremny, le chef de la monographie
Oskar Fried). La déclamation est évidemment plus à
nu, sans être particulièrement savoureuse, mais cela s'écoute sans
grand effort, même si l'absence de séduction particulière du langage
renforce un peu le côté braillard inhérent à l'opéra post-1800 en
général.
(Frank)
Wildhorn,
Dracula (Detmold)
→ Bien que référencé sur Operabase, il
s'agit d'un
musical
(amplifié, émissions en
belting,
musique semi-synthétique, pulsation et harmonie caractéristiques),
assez joli d'ailleurs. L'influence des
Miz
de Schoenberg est frappante, ce qui propose une bien belle fresque,
très fluide et vivante, culminant dans de beaux ensembles !
→ L'intrigue suit de très près le roman, tout en en changeant l'
end game
: Dracula cherche ultimement à séduire Mina plutôt qu'à conquérir le
monde, et l'ambiguïté érotique du vampirisme est beaucoup plus
explicitement développée (de façon assez convaincante d'ailleurs).
→
Vidéo
complète et sous-titrée en anglais.
(Victoria) Borisova-Ollas, Dracula, en suédois (Stockholm)
→ Un orchestre mahlérien à oiseaux et
cloches, un souffle lyrique au parfum nordique, du chant aux mélodies
conjointes pénétrantes, une petite merveille, qui puise à bien des
influences, et s'organise comme une douce cantate, au service des
douceurs de la langue suédoise.
K. Science-fiction
Fujikura,
Solaris
(Augsburg)
→ Une des trois adaptations de
Solaris de Lem présentées
sur les scènes d'opéra. En anglais, et mêlé de ballets et de
doubles. Présentation de l'œuvre
dans cette notule de 2015.
L. Cinéma
(Nico)
Muhly,
Marnie (ENO de Londres)
→ Adaptation du roman de Winston
Graham, mais il est évidemment que la proposition, sans rien récupérer
de la partition de Bernard Herrmann, compte sur la notoriété du film de
Hitchcock.
→ Je n'ai pas réussi à trouver la bande complète (mais elle doit
exister, ayant été jouée et filmée au Met)… on y entend manifestement
un vrai lyrisme tonal, mâtiné
d'influences adamsiennes,
aussi bien dans les recherches harmoniques que dans les orchestrations
à coups de boucles… Lorsque ce fut joué à New York, avec Isabel Leonard
qui a un physique très actrice-des-fifties
(outre le timbre splendide, bien sûr), ce devait être saisissant.
M. Suites ou échos d'opéras
Langer
:
Figaro Gets a Divorce
(Poznań)
→ Le sujet, supposément la suite (un
brin actualisée) de La Mère coupable,
rate complètement son objectif. Texte
sans saveur, sans humour, sis sur
un langage sonore contemporain très standard (atonal gris indifférencié), sans
le moindre esprit qui puisse cadrer avec les personnages,
réussir les
références à Rossini-Mozart-Milhaud, ni quoi que ce soit. Et quand,
avec un sujet en or comme cela, on assiste à cet objet médiocre, il y a
de quoi être grognon.
→ Avait été diffusé sur Arte Concert, doit encore se trouver. Mais à
quoi bon ?
Ching, Buoso's Ghost (Wilmington au
Delaware)
→ Une fois que Gianni Schicchi a dupé
les cupides cousins de Buoso, ceux-ci tâchent de récupérer le bien de
leur défunt parent. Schicchi découvre qu'ils avaient planifié
l'empoisonnement de Buoso.
→ Musique assez sommaire (d'aimables ostinatos), mais agréable.
Quelques citations de l'original, d'ailleurs (« Addio, Firenze »).
→ Un
extrait vidéo avec accompagnement de piano, ici.
Eötvös,
Radames (Neue Oper de Vienne)
→ Plus qu'une suite, c'est un « opéra des coulisses », comme l'
Opera seria de Gassmann ou
El dúo de La Africana
de Fernández Caballero : en raisons de coupes budgétaires, le chef
d'orchestre ne peut réunir que trois musiciens (saxophone soprano, cor,
tuba, et lui-même au piano) ; il embauche un contre-ténor (qui peut
tenir la tessiture sans coûter aussi cher) et qui fera à la fois
Radames et Aida. Au bout des 35 minutes de l'œuvre, le contre-ténor
(ainsi que tous les participants, si j'ai bien suivi) meurt, écrasé
sous la pression de la production. L'œuvre suit les répétitions.
→ Une œuvre de 1975 (révisée en 1997), d'un jeune Eötvös, contient
beaucoup de « bruit blanc » et de dialogues parlés, majoritairement en
allemand. Musicalement, rien de très bouleversant, malgré des ensembles
intéressants (mélangeant le chant du chanteur de l'intrigue et le chant
de assistants de production, sur différents niveaux de rythme et de
vgolume). Mais il n'est pas un secret que je n'ai jamais beaucoup
estimé Eötvös compositeur (comme chef, c'est autre chose).
→ Quelques extraits sur
sa page professionnelle.
O. Aspects de la
société & actualité
Hosokawa,
Stilles Meer (Hambourg)
→ Conçu comme un hommage au aux
victimes de Fukushima, cet opéra explore plusieurs des facettes de
Hosokawa (notamment son intérêt pour les percussions seules, dans la
veine du très impressionnant
taiko
traditionnel japonais), avec un résultat très contemplatif (tout le
monde est assis sur le bord d'une plate-forme et commente).
→ Je n'ai pas encore eu l'occasion de l'écouter en intégralité, ni
surtout avec le livret du grand
Hirata ; mais le tout est facile d'accès, puisque
publié en DVD par EuroArts dans une belle distribution (Fujimura, B.
Mehta, Nagano).
Adès,
Powder Her Face (Magdebourg,
Detmold, Brno)
→ Conçu pour un accompagnement alla jazz,
la décadence d'une demi-mondaine ambitieuse dans la première moitié du
XXe siècle. Pas exactement plaisant, vu le sujet (bien plus réaliste et
sordide que Lulu), ni très
joli musicalement, mais comme toujours avec Adès, accessible et très
bien intégrée au théâtre. L'œuvre est d'ailleurs régulièrement reprise
depuis sa création, ce qui est loin d'être la norme. [Pour ma part,
c'est The Tempest que j'aime
vraiment de lui, du Britten en plus animé.]
(Gregory) Spears, Fellow Travelers (Chicago)
→ Amours uranistes entre un jeune
diplômé et un officiel sexagénaire du Département d'État, dans
l'entourage de McCarthy et l'action anticommuniste américaine. Créé à
Cincinnati, un beau succès ; il en existe même un disque, chez le label
de l'orchestre,
Fanfare Cincinnati.
→ Musique purement tonale, à l'accompagnement très étale, au matériau
très simple (petites volutes de vent sur aplats de cordes…), avec des
accords de quatre sons, la plupart du temps en tonalité majeure, qui
permet de se dédier à la conversation en musique (très peu d'ambitus,
on comprend tout sans livret !) sans être concurrencé par l'orchestre.
Très belles atmosphères, le livret (plaisant sur l'univers
administratif et militant) se situe quelque part entre
Le Consul de Menotti et un épisode
de
The West Wing, la romance
en prime ; la musique entre la simplicité du
musical, Hahn (
début de l'acte II de L'Île du Rêve, tout est écrit
sur ce patron), Martinů (
Juliette,
Ariane,
Jour de bonté), Barber (plutôt l'
Adagio et les moments limpides de
Vanessa), Damase (
L'Héritière plutôt que
Colombe),
Adams (les parties les plus simplement mélodiques d'
El Niño ou
Doctor Atomic)…
Beaucoup de formules régulièrement motoriques (façon petit train), de
petits rebonds comme les accompagnements de Damase (doublure de piano
permanente), et même une petite imitation du début de
Rheingold dans le tableau à St.
Peter.
→ À l'échelle de l'histoire de la musique, vraiment simplet – surtout
en ce que les accompagnements sont repris lorsque revient une situation
comparable ! (très beaufinal qui s'enrichit et s'irise légèrement, cela
dit)
→ À l'échelle d'un opéra où l'on peut suivre le texte (pas mauvais
d'ailleurs), un petit bijou, si l'on aime les couleurs claires, les
climats apaisés. Vraiment rien de tourmenté là-dedans, tout est
toujours joli. [Ça me parle énormément, mais je conçois très bien qu'on
trouve que ça manque de corps.]
→ Quelques
extraits,
avec un aperçu de la multiplicité des lieux, sur un des interludes
instrumentaux (on entend bien la nudité de cette musique apaisés, à
défaut de pouvoir vérifier la qualité très réelle de la
déclamation-conversationnelle).
→ Repris dans une [
notule].
Dayer,
Alzheim (Berne)
→ Comme l'indique son titre,
l'évocation de la maladie autrefois décrite comme simple démence sénile.
Nyman,
The Man who Mistook his
Wife for a Hat (Krefeld, Mönchengladbach)
→ D'après un livre à succès du
neurologue Oliver Sacks, paru en 1985, décrivant les systèmes et
symptômes les plus étranges croisés pendant sa carrière.
→ Musique typiquement répétitive, bien sûr. Je dois m'y plonger avant
d'en parler sérieusement.
P. Langues
minoritaires
(Jan)
Gorjanc (né en 1993 !),
Julka in Janez (Ljubljana) – en
slovène
→
Du contemporain défragmenté, traversé de répétitions plus minimalistes
et de bouts de tonalité, pour ce que j'ai pu en juger.
→
[très bref extrait
vidéo]
Q. Zarby
(Ana) Sokolović, Svadba (Montréal)
→
Objet particulièrement étrange, donné à Aix-en-Provence en 2016. Un
opéra sans texte, essentiellement
des
chants vocaliques qui miment un
mariage, pour six voix de femmes, quasiment sans accompagnement.
D'une
imagination sonore et d'une virtuosité qui n'ont que peu d'exemple :
déroutant et enchanteur, sur une durée d'une heure à peine.
→ [Capté en
vidéo à Aix, cela se trouve en DVD me semble-t-il, et en tout cas
en ligne – sur Arte, plus sûr que ça y soit.
Extrait ici, mais cette étrangeté se goûte sur la
longueur.]
(Patrick)
Morganelli,
Hercules vs. Vampires (Nashville,
Tucson)
→ On est tenté de ricaner et d'insinuer qu'il ait en préparation un
Maciste contro gli morti caminanti ou un
Lannister ed i Argonauti… à ceci
près que cet
Hercule est bel
et bien une
adaptation d'un film de
Bava ! Et davantage encore,
une proposition de bande son, censée être jouée
pendant le film, les chanteurs
prenant la parole lorsqu'on les personnages sont dans le champ de la
caméra (
spoiler : le
lip dub n'est pas parfait…). Un
objet très étrange, commandé par l'Opéra de Portland, mais repris en
plusieurs endroits depuis 2010.
→ Des bruitages ont été conservés, et
le langage est traditionnel, plutôt proche d'une musique de
film, en un peu plus planante, et au dramatisme accentué par le langage
opéra ;
très américain aussi,
dans ses harmonies, on sent bien la nation de Barber là-dedans. Assez
beau, même si la juxtaposition avec les images n'est pas parfaite.
Malgré le débit par essence beaucoup plus lent, les chanteurs sont
finalement beaucoup plus bavards que les acteurs du film !
→
Extrait ici.
Mancuso,
Atlas 101 (Trévise)
→ Créé en novembre à Trévise sur une
seule date, il se présente lui-même comme un « opéra d'espionnage onirique
mathématique », où apparaissent, comme personnages chantés, Hedy
Lamarr, George Antheil, John Conway, Ganesh et sainte Rosalie.
Oui,
voilà.
→ Je n'ai pas réussi à en entendre des extraits (pas sûr qu'il y ai eu
une captation officielle sur si peu de dates, hors des archives du
théâtre), mais ce semble à coup sûr bizarre.
Rihm,
Das Gehege (Bruxelles, Stuttgart)
→ Il s'agit seulement d'un
monodrame,
commandé par l'Opéra de Bavière, écrit en 2004-2005, créé par Gabriele
Schnaut (ouille). Mais on n'est pas si loin de l'opéra dans la mesure
où l'Aigle dont il est question est incarné sur scène par un mime.
→ Le texte tiré de Botho Strauß : une femme rêve de se faire déchirer [
sic]
par un aigle, ouvre sa cage, mais constatant qu'il est vieux et
impuissant, le tue. Deux lignes. Une heure. De sucroît la musique est
tout sauf vénéneuse, tourmentée ou paroxystique, une atonalité douce
assez poliment ennuyeuse à mon gré – sorte d'
Erwartung délavé.
→ Vous pouvez en voir une représentation (sans Schnaut !)
ici
et même suivre
la partition sur le site de l'éditeur.
Et pas encore présentés, mais à titre d'indication :
R. Opéras de compositeurs
vivants, mais tchèques
Schiffauer,
Zob, Zob, Zoban !!! – en tchèque (Ostrava, en Moravie)
Kubička,
Jakub Jan Ryba
– en tchèque (Plzeň)
Acher,
Sternenhoch – en tchèque (Prague)
Nejtek,
Règles de bonnes manières dans le monde
moderne, en tchèque (Brno)
S. Opéras de
compositeurs vivants, mais baltes
Puur,
The Colours of Clouds – quelle
langue ? (Tallinn)
Lill,
Dans le feu – en estonien (Tartu)
Liepiņš,
Turaidas Roze – en letton (Riga)
Ešenvalds,
The Immured – en anglais (Riga)
Mickis,
Zuikis Puikis – en lituanien
(Vilnius)
Šerkšnytė,
Cinq Miracles de Marie – en
lituanien (Vilnius)
Tamulionis,
La petite Airelle – en
lituanien (Vilnius)
Troublantes propositions, n'est-ce pas ? À bientôt pour la suite !
(avec le bilan de ma propre saison francilienne dans l'intervalle…
peut-être aussi quelques ténors verdiens et une histoire de la
contrebasse, nous verrons)
(et je vous dois les images des jolis-théâtres pour cette notule ! ;
leur collecte, leur mise en forme et leur commentaire vont me demander
un couple d'heures que je n'ai pas présentement)