Je n'en suis pas sûr ; et le pire, c'est que c'est manifestement le cas depuis très longtemps.
Portion des lieux.
Petit citadin élevé pour partie dans la campagne profonde, je n'avais jamais ressenti aussi nettement, pour ainsi dire dans ma chair, le paradoxe rural.
Depuis quatre cents heures ils surplombaient l'abîme,
Traversant les enfers sur des tapis volants ;
Et bien que parcourant ce village à pas lents,
Sur chaque objet jetant un vif regard qui trime,
La voilà, pour qui toujours la notule prime,
La bruyante cohorte des lutins insolents.
Ceux qui savent lire et écouter connaissent déjà notre sort. Appelés par le service glorieux de la Nation sur les fronts menacés de la République, la troupe joyeuse des lutins va prochainement prendre son essor, en une nuée de tapis volants bigarrés, vers d'autres cieux chargés de périls. Là-bas, l'épreuve est vaste - là-bas, la gloire est immense.
Hier vendredi, alors que nous étions retenu - mais libre - tout l'après-midi dans la sympathique bourgade de Libourne, après avoir fait quelques choses utiles à la société et lu quelques brassées d'auteurs sympathiques (depuis Aulnoy jusqu'au jeune Hugo), il nous prit la fantaisie d'aller contempler le confluent, qui s'est alors révélé se situer à deux pas - la ville y est adossée.
Le théâtre représente une campagne où une rivière forme une île agréable.
A l'acte II d'Armide de Lully - manière d'éviter Smetana et Johann Strauss II -, l'assoupissement de Renaud (Paul Agnew) près d'une rivière. On remarquera le figuralisme ondulant des cordes. Les flûtes sont l'attribut traditionnel, dans la tragédie lyrique, du tableau bucolique et du sommeil. Représentation radiodiffusée du Théâtre des Champs-Elysées (novembre 2008), dirigée par William Christie.
Spectacle étonnant pour celui qui a renoncé depuis longtemps à l'admiration prolongée de la nature pour des édifices plus délibérées et plus sophistiqués.
- Quel bonheur ! Nous allons à une ferme, monsieur Rodolphe ? [...]
La voiture arrivait près de Saint-Denis, la haute flèche de l'église se voyait au loin. [...]
A ce moment, Rodolphe dit au cocher, qui avait dépassé le village de Sarcelles :
- Prends le premier chemin à droite, tu traverseras Villiers-le-Bel, et puis à gauche, toujours tout droit.
Il m'est avis que certains héros des services publics (suivez mon regard) n'y font pas tous les jours la partie de campagne du onzième chapitre des Mystères de Paris.
Rien qu'à y penser, chacun en sue à grosses gouttes.
Je suis ici comme un nouveau-né perdu dans la forêt.
A moins que ce ne soit Eichendorff qui ait raison :
Tritt nicht hinas jetzt vor die Tür,
Die Nacht hat eignen Sang,
Das Waldhorn ruft, als rief's nach dir,
Betrüglich ist der irre Klang,
Endlos der Wälder Labyrinth -
[...]
Überm Lande die Sterne
Machen die Runde bei Nacht,
Mein Schatz ist in der Ferne,
Liegt am Feuer auf der Wacht.
Übers Feld bellen Hunde ;
Wenn der Mondschein erblich,
Rauscht der Wald auf im Grunde :
Reiter, jetzt hüte dich!
Hörst du die Gründe rufen
In Träumen halb verwacht ?
Oh, von des Schlosses Stufen
Steig nieder in die Nacht ! -
Die Nachtigallen schlagen,
Der Garten rauschet sacht,
Es will dir Wunder sagen
Die wunderbare Nacht.
Mais oui, c'est Eichendorff qui a raison, il faut que ce soit Eichendorff qui ait raison.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie H.S. a suscité :
Remise des prix chez Sindelaar. C'est pertinent en diable, redoutablement drôle, en même temps que si triste... Mais, sur ce dernier point, ce n'est pas sa faute !
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie H.S. a suscité :
Je viens d'apprendre, assez abasourdi, l'exclusion de Jacques Lefranc, directeur de France Soir, en raison des caricatures de Mahomet reproduites par son journal, justement pour prouver la liberté
d'expression en France...
Je déconseille fortement la lecture de ce billet, qui doit contenir beaucoup de bêtises. C'est juste pour m'amuser à réfléchir à la question, puisque mes députés ne le font pas.
Sur le projet de loi DADVSI, je n'ai pas de compétences, je n'ai pas d'avis, mais je m'émerveille.
Voici qui résume remarquablement le problème de défiance face à ce qui est "un peu mieux". En ajoutant une réflexion systématique très intéressante en tant que telle.
David - toujourspareil
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie H.S. a suscité :
Les débats contradictoires ne sont pas toujours une solution viable, notamment en raison de la possible manipulation des chiffres, des articles, notamment en raison du principe d'opposition univoque, notamment à cause du pathos inopportun ou des dissimulations possibles, et notamment à cause de la compétence des intervenants artificiellement étendue à tous les domaines.
Dans l'agitation, il n'est pas évident d'ordonner (et surtout de hiérarchiser!) les arguments, ni de vérifier la qualité des affirmations, à moins d'être soi-même suffisamment informé - auquel cas l'on est vite agacé par les banalités, facilités ou fausses vérités assénées.
Alors, pour échapper à ce cercle infernal, quelques lieux de paix - pas par le consensus, mais par leur calme sérieux, rassérénant.
Cet aimable bac à sable accueille divers badinages :
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interlopes,
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