vendredi 21 juillet 2006
Le disque du jour - III - La Première Symphonie de Felix Weingartner
On ne chantera jamais assez les louanges de CPO : petits prix, grandes découvertes, bonnes interprétations.
Cette Première Symphonie de Felix Weingartner (par ailleurs l'excellent chef beethovenien que l'on sait) n'est pas une curiosité comme le sont les symphonies de Furtwängler, pas une pierre apportée à la connaissance d'un chef d'orchestre.
Il s'agit véritablement d'une oeuvre de premier intérêt, aux développements amples, au badinage constant, à l'optimisme ravageur ; dépourvue de sirop comme de longueurs, sans cesse aiguillonnant l'auditeur par des nouveautés dans le discours, tout en suivant un parcours dépourvu de bricolage et d'effets ostentatoires.
Une oeuvre qui tranche par sa modestie brillante et le sérieux d'une facture sans austérité. Le terme de postromanique ne sied pas, tant il échappe à l'esprit de prétention - ou, inversement, de pastiche - de l'exercice.
Le Sinfonieorchester Basel (Orchestre Symphonique de Basel[1]), dirigé par Marko Letonja, en offre une interprétation qui dépasse de loin la probité, doté d'un niveau technique et d'un enthousiasme très enviables.
La prise de son parachève la réussite, à la fois d'une grande clarté et légèrement réverbérée pour le confort. Il s'agit d'un SACD (hybride, ainsi que stéréo et multicanal), ce qui explique le prix plus élevé qu'à l'accoutumée. L'intégrale des symphonies de Weingartner est désormais très bien avancée, mais il faut savoir qu'il a également écrit musique de chambre, lieder et opéras !
Ce disque comprend également le poème symphonique König Lear Op.20.
CPO, jusqu'où iras-tu ?
– Jusqu'à la fin de l'intégrale, pardine.
Notes
[1] Cité de la Suisse septentrionale, mal connue en France, et dont les toits de la cathédrale portent le même motif polychrome qu'à Vienne.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Le disque du jour a suscité :
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