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Le disque du jour - III - La Première Symphonie de Felix Weingartner

On ne chantera jamais assez les louanges de CPO : petits prix, grandes découvertes, bonnes interprétations.

Cette Première Symphonie de Felix Weingartner (par ailleurs l'excellent chef beethovenien que l'on sait) n'est pas une curiosité comme le sont les symphonies de Furtwängler, pas une pierre apportée à la connaissance d'un chef d'orchestre.
Il s'agit véritablement d'une oeuvre de premier intérêt, aux développements amples, au badinage constant, à l'optimisme ravageur ; dépourvue de sirop comme de longueurs, sans cesse aiguillonnant l'auditeur par des nouveautés dans le discours, tout en suivant un parcours dépourvu de bricolage et d'effets ostentatoires.

Une oeuvre qui tranche par sa modestie brillante et le sérieux d'une facture sans austérité. Le terme de postromanique ne sied pas, tant il échappe à l'esprit de prétention - ou, inversement, de pastiche - de l'exercice.


Le Sinfonieorchester Basel (Orchestre Symphonique de Basel[1]), dirigé par Marko Letonja, en offre une interprétation qui dépasse de loin la probité, doté d'un niveau technique et d'un enthousiasme très enviables.
La prise de son parachève la réussite, à la fois d'une grande clarté et légèrement réverbérée pour le confort. Il s'agit d'un SACD (hybride, ainsi que stéréo et multicanal), ce qui explique le prix plus élevé qu'à l'accoutumée. L'intégrale des symphonies de Weingartner est désormais très bien avancée, mais il faut savoir qu'il a également écrit musique de chambre, lieder et opéras !
Ce disque comprend également le poème symphonique König Lear Op.20.

CPO, jusqu'où iras-tu ?
– Jusqu'à la fin de l'intégrale, pardine.

Notes

[1] Cité de la Suisse septentrionale, mal connue en France, et dont les toits de la cathédrale portent le même motif polychrome qu'à Vienne.


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Commentaires

1. Le samedi 22 juillet 2006 à , par Bra :: site

Comment fais-tu pour trouver ces introuvables et ces oeuvres si peu connues ? Tu épluches tous les catalogues des labels pour aller à la pêche aux nouveauté ?

2. Le samedi 22 juillet 2006 à , par DavidLeMarrec

Non, pas seulement, mon compte en banque ne suivrait pas.

Dans le cas présent, c'était en écoutant la NRK (radio norvégienne). Une grande soirée, où j'ai également découvert une de mes oeuvres vocales favorites, à savoir la création mondiale d'Ocean of Time de Lars Ekström !


Il y a quelques moyens de mettre la main sur des raretés de qualité :
- en effet, suivre les bons labels ; CPO pour les germaniques, Da Capo pour les danois et norvégiens, Ondine pour les finlandais, Simax... Les produits sont généralement de qualité et assez peu chers. On peut se faire une idée du style, à présent, avec les extraits des sites commerciaux, et ensuite, il suffit de les acheter ou de les emprunter dans une médiathèque - lorsqu'ils ont ;
- écouter des radios qui échappent un peu à notre univers culturel, qui ont d'autres points de vue sur la programmation. En France, nous avons d'une part France Musiques qui diffuse des concerts (et malgré, les efforts notables de ces dernières années pour les tranches matinale et postprandiale, qui ne peut proposer des raretés si personne ne les joue), d'autre part Radio Classique qui diffuse des disques mais a renoncé en grande partie à produire les raretés de sa niche (baroque, classique et romantique). Or, dans nombre d'autres pays européens, moins de concerts sont diffusés et la radio nationale
propose tout de même des raretés. Tout cela est très variable selon les directeurs de chaîne, les pays, les habitudes des radios, les journées. Mais, en butinant au hasard, on peut faire de très belles découvertes. J'avais proposé un petit vade mecum pour pouvoir le faire avec le plus d'aisance possible ;
- penser à écouter, lorsqu'il est possible, les radios de nuit. Jadis Hector, dont les diffusions lyriques constituaient une véritable discothèque idéale ! Très éclectique, très rare, toujours de bon goût, toujours excellemment interprété. Et il en allait de même pour la programmation instrumentale : toutes époques mêlées, musique savante et traditionnelle aussi, une solide dose de (bon) contemporain, le tout en tranches de moyenne durée. J'ignore ce que vaut Vivace, mais apparemment le concept a été dilué - et les excellents programmateurs peut-être déplacés. Le programme de nuit qui sert à BBC3 et à nombre de radios européennes a sensiblement les mêmes caractéristiques (même si je préférais Hector), mais avec en prime, régulièrement, des nuits concert. C'est ainsi que j'ai pu découvrir Uros Krek, Krsto Odak ou Franco Parać (contemporains
slovène et croates de première qualité), des compositeurs ou des oeuvres qui n'ont jamais eu les honneurs du disque ;
- s'occuper d'un domaine précis, périodiquement : on finit par trouver des chemins de traverse. Et puis j'aime bien les "petites littératures", les "petites musiques", les "petits compositeurs", qui ont souvent le seul tort de ne pas être connus, mais sont excellents pour plusieurs d'entre eux.


Voilà, voilà. Mais très honnêtement, avec CPO ou Da Capo, on peut acheter les yeux fermés, question prix, intérêt de la découverte et qualité de l'exécution.

3. Le samedi 22 juillet 2006 à , par Bra :: site

Un bien grand merci ! Je me pencherai très vite sur ces points, pour tenter une mise en application !

4. Le lundi 24 juillet 2006 à , par Ouf

Il ne faut pas oublier la firme Naxos (= Marco Polo) qui produit aussi à tour de bras, et bien des choses interessantes hors des sentiers rebattus, en explorant notamment de manière quasi-systématique les répertoires nationaux (la série "américaine" est exemplaire, ainsi que la série "espagnole"...), mais aussi quelques tres beaux disques de musique française (Roger-Ducasse, Emmanuel, d'Indy, etc...).

Hyperion, d'outre-Atlantique nous sert aussi de fort belles choses. Dans les récentes sorties, 3 CDs de musique symphonique de Jean Françaix.

Mais s'il est un cocorico à chanter c'est pour la firme Timpani dont chaque sortie explorant quasi exclusivement le répertoire français, est une pure merveille, et qui fait avec des petits moyens, le travail éditorial que de plus grosses maisons ne font plus depuis longtemps (on ne nommera personne, ils se sentiront visés tout seuls...).

Et on dit que le disque classique est en crise ?

5. Le lundi 24 juillet 2006 à , par DavidLeMarrec

Je souscris totalement. Timpani est une mine ; chez Naxos, seule réserve, les prises de son assez métalliques (hors restaurations) et les interprétations parfois moyennes. Hyperion propose toujours, en outre, des interprétations de premier plan (voir les lieder, notamment !). Il y a aussi Gold MDG et Signal, qui ont des prises de son superbes (parfaitement naturelles pour le premier, agréablement réverbérées pour le second) et un catalogue également inventif.

Il faut aussi compter avec Berlin Classics, très peu chez, et très intéressant pour qui veut explorer le vingtième siècle en RDA. Et nombre de petits labels font de même (toute une part du catalogue ancien d'Harmonia Mundi, notamment).

Sans parler des labels 'baroques' spécialistes de l'exhumation : Alia Vox, Glossa...

En réalité, il n'y a guère que les majors qui ne font que sortir un nouveau Trouvère avec Alagna (au demeurant fort bon) ou avec Bocelli (au demeurant fort drôle).


Quant au disque en crise, sûr qu'il faudra tout de même inventer un autre modèle. La génération qui vient, déjà, n'aura plus la patience d'écouter un opéra en changeant de CD...

Il faudrait une double proposition.
Celle pratique, pour tout avoir sur un PC, un baladeur. Par exemple une solution "jeunesse", qui propose des enregistrements de piètre qualité à petit prix (quitte à augmenter la compression pour inciter à passer à la solution 2), de façon à ce que les curieux puissent se faire une culture musicale.
Et celle pour les audiophiles, auxquels on pourrait peut-être enfin proposer une vraie restitution sonore (le SACD étant meilleur mais pas parfait), à un prix différent.

Le premier marché étant censé inciter à l'accession au deuxième. Et si la restitution est parfaite, plus d'intérêt de l'écouter sur un PC, donc plus d'intérêt de faire des copies mp3 ou autres.


Mais en effet, pour ce qui est de la richesse et de l'imagination, côté disque, elle n'est en manque que chez les acheteurs.


P.S. : Si vous voulez faire un cadeau à un amateur de musique et que vous craignez le doublon, c'est du côté du catalogue de Timpani, Naxos ou CPO qu'il faut chercher, en effet. Peu de risques.

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David Le Marrec

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