on donne Tránsito
(création mondiale) de Jesús TORRES,
sur le texte littéral de la courte pièce de Max Aub, républicain
espagnol contraint à l'exil au Mexique (achevée en 1944, création en
1947 à Mexico).
¶ Situé face au Palais Royal (qui
n'est plus la demeure des souverains),
le Théâtre Royal est construit sur les ordres d'Isabelle II et inauguré
en 1850… avec La Favorite de
Donizetti !
Parmi ses aventures, la Forza del destino en présence de Verdi en 1863
ou ses avanies à cause du métro, fragilisant le bâtiment et le
contraignant à la fermeture par décret royal en 1925… jusqu'en 1966 !
Mais pour accueillir à nouveau des opéras (et pas seulement des
concerts), il fallut attendre… 1997 !
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie 1 jour, 1 opéra a suscité :
à l'Opera Theatre of Saint-Louis,
sous la direction de Leonard
Slatkin,
on donne Highway
1, USA de William Grant Still
,
le fameux « doyen des compositeurs afro-américains ».
Alors qu'on devait représenter Porgy
and Bess, les restrictions
sanitaires ont incité le théâtre à programmer une œuvre courte (2
scènes de 25 minutes), accompagnée par un orchestre allégé pour
l'occasion (membres du Saint-Louis Symphony, indique la page de
l'événement).
¶ L'intrigue de cet opéra de 1963 est afro-américaine et traite de
solidarité familiale, de difficile ascension sociale et de crimes.
Mary et Bob financent les études du petit frère de Bob, Nate, qui n'en
fait pas grand'chose. Lorsque celui-ci essaie de séduire Mary et
qu'elle lui résiste, Nate la poignarde. (Puis s'ensuivent
coups de théâtre et dénouement).
¶ Musique très romantique pour 1963 (avec de vrais récitatifs bien
stables accompagnés de cordes), mais on y entend passer, non pas le
blues comme je lis sur la page
du théâtre
mais
de rapides échos plus français post-debussystes (et un ou deux cuivres
cinglants alla Varèse).
Sinon, grands aplats de cordes plutôt dans le
goût de la musique de film de style post-brahmsien.
Il y aurait une grande histoire de Still à résumer : homonyme de son
père, destiné à la médecine, étudiant auprès de Chadwick (romantisme
américain & autres bizarreries)
et de Varèse, engagé dans la Renaissance
de Harlem…
¶ Je ne trouve pas qu'il s'agisse d'un compositeur majeur, mais cet
opéra très ramassé est une réussite, quelques réelles beautés (la flûte
solo, le petit chœur…) – je le trouve bien plus captivant que Porgy
& Bess.
¶ L'Opera Theatre of Saint-Louis, contrairement à ce qu'on pourrait
croire, n'est pas une salle mais un festival !
Depuis 1976, sur le modèle du Santa Fé Opera, il présente chaque
été 4 opéras en langue anglaise, avec des titres souvent très
originaux.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie 1 jour, 1 opéra a suscité :
¶ Luciano Chailly (1920-2002)
a beaucoup composé, jusque très tard (il
gagne un concours d'écriture chorale en 1992 !), et pour des genres
très variés, souvent d'ailleurs des oeuvres d'assez vastes dimensions :
13 opéras de tons extrêmement différents
(dont 4 Tchekhov, 2 Buzzati, 1 Stevenson, 1 Dostoïevski, 1 Ionesco, 1
Pirandello, 1 Gracq !), un Kinder-Requiem,
des oeuvres symphoniques et
autres oratorios.
Chailly a beaucoup étudié l'écriture traditionnelle, et son style
change volontiers selon les sujets :
le fonds de son langage se revendique de Hindemith, mais l'expression
harmonique & vocale peut aussi être très directe (La Riva delle
Sirti doit beaucoup à Verdi), & inclut volontiers les
influences
dodécaphoniques (dans Procedura
penale d'après Buzzati !) dans sa
grammaire.
Una domanda di
matrimonio (1957) est son deuxième opéra, d'après
Tchekhov. C'est son oeuvre la plus représentée, avec une centaine de
levers de rideau recensés.
Faute de disposer d'extraits, vous pouvez vous faire une idée de Procedura penale
de 1959 :
Et puis ce très rare extrait de La
Riva delle Sirti! Que
j'espère
tellement voir un jour programmée, même si la densité littéraire du
livret de Renato Prinzhofer, au verbe simple et à la temporalité
directe comme un Piave, ne semble clairement pas comparable à
l'original...
¶ Le délicieux Teatro Coccia de Novare
(seconde ville du Piémont après
Turin) remplace un théâtre de 1779 devenu trop étroit.
Plusieurs propositions trop ambitieuses ont été écartées, et ce
fer-à-cheval de 800 places avec 3 étages de loges (et 1 galerie
supérieure) fut retenu.
Édification achevée en 1888.
Il prend le nom du compositeur Carlo
Coccia, ultime représentant du style napolitain, mort 15 ans
plus tôt à
Novare.
Inauguration avec Les Huguenots de Meyerbeer (en italien) !
Répertoire essentiellement italo-italien.
S'y tenait de 1961 à 1980 le concours Cantelli (qui a dirigé dans ces
murs), avec la Scala dans la fosse et pour lauréats notamment Inbal,
Muti, Ádám Fischer, Zagrosek, Soudant, Renzetti !
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie 1 jour, 1 opéra a suscité :
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