jeudi 30 juin 2016
Troisième Symphonie de Mahler, adieux et bilan de Paavo Järvi à Paris
Écrit ceci pour les voisins, mais je me dis que ce peut être une archive utile vers laquelle renvoyer, lorsque je me plaindrai de la programmation germnique tradi de Harding, ou de la baisse de niveau, comme se doit de faire tout vieux mélomane.
J'ai été frappé par la diversité de la
manière de Järvi, vraiment
différente d'une œuvre à l'autre : la tension jamais relâchée dans la
Cinquième de Tchaïkovski ou dans les 5,6,7
de Sibelius, la
discontinuité assumée dans la Cinquième de Bruckner… ce soir, c'était
encore différent, avec la même science des tuilages et des transitions
(pour un chef aussi rigoureux, la battue reste très mobile dans les
ponts, beaucoup de changements de tempo très adroits pour joindre deux
sections), sans chercher à bâtir une arche continue, se laissant le
loisir de visiter les épisodes secondaires sans toujours regarder vers
l'apothéose finale.
C'était absolument parfait effectivement, et même dans les mouvements centraux moins substantiels, le temps passait comme rien – alors que j'avais trouvé ça assez long avec Cleveland et Welser-Möst, parce que tous les phrasés retombaient au lieu de s'enchaîner aux suivants (à rebours de la logique de ce qui est écrit, donc).
On mesure l'effet du travail de Järvi lorsqu'on entend le bis préparé par Aïche : tout à coup, indépendamment des approximations, le spectre sonore se bouche et s'effondre (alors que tous leurs Sibelius avec Järvi sont aérés, incisifs, verts !). Espérons que Harding continue à les faire travailler !
En tout cas, un mandat formidable, aussi bien pour la programmation originale (Rott, Nielsen, Ives, Tubin, Pärt, Amérique Latine…) que pour les interprétations de référence entendues à chaque fois sous la baguette de Järvi (jamais entendu de meilleurs Bruckner, de meilleurs Tchaïkovski, de meilleurs Mahler, de meilleurs Sibelius…).
C'était absolument parfait effectivement, et même dans les mouvements centraux moins substantiels, le temps passait comme rien – alors que j'avais trouvé ça assez long avec Cleveland et Welser-Möst, parce que tous les phrasés retombaient au lieu de s'enchaîner aux suivants (à rebours de la logique de ce qui est écrit, donc).
On mesure l'effet du travail de Järvi lorsqu'on entend le bis préparé par Aïche : tout à coup, indépendamment des approximations, le spectre sonore se bouche et s'effondre (alors que tous leurs Sibelius avec Järvi sont aérés, incisifs, verts !). Espérons que Harding continue à les faire travailler !
En tout cas, un mandat formidable, aussi bien pour la programmation originale (Rott, Nielsen, Ives, Tubin, Pärt, Amérique Latine…) que pour les interprétations de référence entendues à chaque fois sous la baguette de Järvi (jamais entendu de meilleurs Bruckner, de meilleurs Tchaïkovski, de meilleurs Mahler, de meilleurs Sibelius…).
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Domaine symphonique a suscité :
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