Assisté ce jeudi à la "table ronde" présidée par André Markowicz autour de la "lecture engagée que constitue la traduction".
L'occasion pour moi de recommander chaleureusement son travail.
1. La conférence.
La communication en question ne se voulait pas une démontration universitaire, mais plutôt un témoignage. Pas de thèse particulière, mais des considérations sur la traduction, sur sa pratique, sur ce qu'elle implique, met en jeu et, surtout, sur l'impérieux sens du détail.
André Markowicz, de langue maternelle russe, et est connu, par ici, pour avoir traduit en français tout le théâtre de Tchekov (en collaboration avec Françoise Morvan), tout Dostoïevski, tout le théâtre de Gogol, et à présent, entreprendre tout Shakespeare - sans compter l'incontournable Onéguine de Pouchkine. A ce qu'il en dit, il dispose de cinq ou six versions alternatives pour chaque intégrale, dont certaines publiées en doublon.
L'approche, dépourvue de plan, se faisait par digressions qu'il ne clôturait jamais, et s'achevait abruptement, sans conclusion ni retour sur les considérations antérieures. Un témoignage, simple, concret, vraiment pas une démonstration à thèse.
Mais un témoignage absolument confondant. D'abord par un vrai sens de conteur ; ensuite par un propos absolument passionnant.
2. Quelques axes du propos
Des choses tout à fait essentielles ont été abordées. Elles n'ont rien d'extraordinaire en soi, mais les réponses qui leur sont données par André Markowicz - et surtout leur manifestation concrète dans son travail - laissent plus qu'admiratif.
Quelques problèmes fondamentaux. Qu'est-ce qu'une traduction, quelle est sa visée ? Prenons un texte versifié, par exemple une pièce de Shakespeare.
Il n'est pas possible de la traduire en prose, on en perdrait toute la musicalité qui en fait la valeur. [Ces traductions, pour la plupart, sont en effet d'un commun terrible et ne conservent plus que la trame charmante des comédies. Toute la qualité de la langue disparaît.]
Il n'est pas possible de conserver le mètre original, le pentamètre iambique ici. Cette forme ne signifie rien aux oreilles françaises ! [En outre, je la crois assez difficile à mettre en place avec l'accentuation fixe française.] Aucun lien culturel ne peut être établi avec une telle forme pour les lecteurs.
Il n'est pas possible de le traduire en alexandrins, car le pentamètre iambique a été choisi par Shakespeare dans un esprit opposé à celui de l'alexandrin. C'est un vers heurté [souvent irrégulier chez lui, qui plus est], violent, découpé, tout le contraire d'un ronronnement à douze syllabes.
Il faut[1] donc versifier lorsqu'il y a versification sous peine de tomber dans la platitude, ne pas adopter le mètre original s'il n'a aucune signification dans la langue d'arrivée, et pour finir ne pas employer le mètre attendu dans la langue d'arrivée s'il n'est pas conforme à l'esprit du mètre original.
Le point fondamental est 'bien entendu' qu'il faut rendre au lecteur non pas un résultat le plus proche possible (André Markowicz récuse la notion morale de fidélité), non pas le plus beau possible, mais produire le même effet sur le lecteur que le texte original. Immense tâche, que, le plus souvent, il accomplit sans la moindre contorsion du sens...
La conférence prend toute sa valeur dans les exemples très précis qui émaillent son discours, sur le détail de la langue des auteurs et de la technique de rendu.
Les mille façons de demander le sel à sa mère, en russe.
La solution pour exprimer dans la phrase "le train est arrivé" l'attente du locuteur. Elle s'exprime par l'antéposition du train, en russe, mais en français. Avec la solution, en définitive "il est arrivé, ce train", qui présente tout de même une nuance familière à l'écrire absente du russe, mais qui offre une vraie porte de sortie. Et ce type d'interrogations sur chaque phrase.
Les grandes démonstrations sur les vers de Shakespeare : le seul vers faux de Hamlet, les très nombreux vers faux (pentamètres à six accents) d' Othello, la signification du décalage, depuis le microscopique, dans la langue, entre Hamlet et Macbeth - qu'il interprète comme un Hamlet à front renversé, où le Verbe, au lieu d'être incarné au théâtre dans le théâtre comme la parole divine, trompe sans cesse[2].
On parvient à l'issue de cette conférence avec l'impression que ce propos improvisé aurait aussi bien pu être tout autre, mais on le pressent tout aussi passionnant.
[1] André Markowicz a bien insisté sur le fait qu'il apporte un fonctionnement personnel et ne prétend en aucun cas le conseiller et encore moins l'imposer.
[2] On pourrait bien sûr en discuter à l'envi, puisque la parole est justement ce qui abuse Hamlet dans les propos choisis du spectre et saisit Claudius à tort ou à raison ; mais les raisons avancées sont étayées et fortes, et constituent une voie de lecture cohérente en elle-même.
**
Gerald Finley, Graham Johnson
(volume 36 de l'intégrale des lieder de Schubert chez Hyperion)
Texte
Metastasio
Traduction
DavidLeMarrec
Da
voi, cari lumi,
dipende il mio stato ;
voi siete i miei numi,
voi siete il mio fato :
a vostro talento
mi sento cangiar.
Ardir m'inspirate,
se lieti splendete ;
se torbidi siete,
mi fate tremar.
De
vous, chers astres,
dépend mon sort ;
vous êtes mes dieux,
vous êtes mon destin :
à votre aspect
je vais changeant.
Vous m'inspirez courage,
quand vous brillez joyeux ;
quand vous êtes assombris,
vous me faites trembler.
1. Contexte
Pour la petite histoire, il existe une fantaisie,
sous-titrée Ghiribizzo vocale,
de Paganini
(Catalogue Heyer, H.999), sur le même texte.
Contrairement au Traditor
deluso, oeuvre qui succède directement à celle-ci
dans l'ordre de composition, et publiée simultanément,
sous les mêmes numéros Deutsch (902) et opus (83), le
texte de cette mélodie est tirée d'un seul ouvrage, de
l'acte II d'Attilio Regolo de
Piero Metastasio.
Attilius Regulus, Marcus de son prénom, est bien
évidemment, comme c'est l'usage dans ce type de tragédie,
un personnage historique. Il est consul romain en 267 avant notre
ère, et assure alors la conquête de Brindisi qui
achève la prédominance de Rome sur la péninsule
italienne.
Les faits qui nous intéressent sont plus tardifs. En 256, il est
élu pour la seconde fois consul, durant la première
guerre punique, et se fait battre par Xanthippe - le fameux[1]
mercenaire chef des armées carthaginoises.
Fait prisonnier, il est envoyé par Carthage en tant que
prisonnier sur parole, pour négocier à Rome une
trêve, ou à tout le moins un échange de prisonnier.
Une fois sur place, il exhorte le Sénat à ne rien
concéder et, malgré les prières qui lui sont
adressées, retourne à Carthage conformément au
serment prêté, où il sera torturé et mis
à mort. Son exemple, évoqué comme symble de
courage, de vertu, de foi donnée, nous est parvenu par deux
sources :
Cicéon, De Officiis,
III, 99sq ("Traité des devoirs")
Tite-Live[2], livre XVIII (nous ne disposons que d'un
résumé)
2.
Situation
Inutile d'ajouter qu'on a ici affaire, sur le plan textuel, à
une représentation tout à
fait sérieuse, des faits aussi tragiques qu'exemplaire. Et c'est
ce que fait largement sens ici, dans les orientations de la mise en
musique.
Comme d'habitude, la tragédie invente un entourage à des
personnages légendaires ou historique - ce qui n'est pas
nié par les Anciens est possible. Ici, Metastasio invente donc
Licinio, tribun de la plèbe, amant d'Attilia, la fille de
Regolo. C'est à lui qu'est dévolue la tirade mise en
musique par Schubert.
Celle-ci fait suite à la parole accablée d'Attilia :
Que' rimproveri acerbi mi trafiggono
il cor.
("Ces âpres reproches me transpercent le coeur.")
Licinio lui promet cependant la grâce de Regolo, et l'air
isolé par Schubert est à considérer dans ce
contexte très
sérieux, annonçant une confrontation au destin, comme le Parto de Sextus[3], en quelque
sorte. Attilia reste
affligée après ce départ, en méditation sur
la
fortune changeante.
**
Joyce Di Donatodans "Parto" de La Clemenza di Tito vue par Mozart, à Genève
cette année (direction Christian Zaccharias) .
3. Brèves précisions sur
le texte.
Tout d'abord, d'une belle densité, comme toujours dans la langue
de Métastase : un verbe plus infinitif ou un adjectif, et le
tour est joué. Ce qui entraîne parfois des
ambiguïtés, comme on avait pu le signaler jadis.
Ici, le sens est assez limpide.
Précision d'usage, lumi
("lumières") est un terme employé de façon
poétique, pour désigner les yeux.[4] C'est pour cela que
j'ai suggéré la traduction "astres", qui est plus
conforme à ce qu'on attendrait en français, tout en
conservant parfaitement l'esprit du texte italien. Cela dit, dans une
traduction complète d'Attilio
Regolo, ce choix me semblerait peu explicite - on pourrait
aisément l'entendre au premier degré -, et il faudrait
alors trouver une autre solution.
Mais pour nous, la présence de commentaires nous épargne
ce casse-tête.
En outre, le terme d'astres
permet une évocation de
l'environnement païen, de la conception du destin, de la
présence de divinité. Et ces astres voilés,
fussent-ils des yeux, offrent une prémonition de l'issue :
Licinio qui parle ici ne peut sauver Regolo, les craintes [des yeux]
d'Attilia sont fondées. Car le choeur du peuple de Rome, chez
Métastase, annoncera triompher pour Regolo, mais par le seul
souvenir - on est loin de certains lieti
fini métastasiens qui sont parfois commentés comme
artificiels psychologiquement.
Pour la petite histoire, les allemands ont un équivalent exact
du terme italien, il suffit de penser à Hofmannsthal :
denn
als sie mein Weib geworden war, da stieg Zorn in mir auf gegen den Falken, daß er es gewagt hatte, auf ihrer Stirn zu sitzen und zu schlagen ihre süßenLichter !
(c'est-à-dire : "ses douces lumières", donc : "ses
doux yeux")
4. Choix
musicaux de Schubert
Il est entendu, nous sommes dans un air galant si l'on veut, mais avant
tout inséré dans un contexte tragique. Lorsqu'on voit la
façon qu'a Schubert de traiter, exactement à la
même époque, Il
traditor deluso, petit pastiche ébouriffant d'une
scène-type de seria,
on ne peut qu'être frappé par le caractère de pure
sérénade que prend ce texte de Métastase
sorti de son contexte, un badinage charmant et sans conséquence.
Une parole de Don Giovanni
plus qu'une allégeance d'amant de serio fidèle jusqu'à
la mort - ou même jusqu'au déshonneur, tel le Sextus de la
Clemenza.
Par ailleurs, la pièce n'est pas ici jouée allegretto comme indiqué -
s'agirait-il donc plutôt d'une indication de caractère ?
Il est vrai que l'accent britannique de Finley
rend la chose encore
plus exotique et extérieure
(ce n'est nullement péjoratif, simplement un parti pris
interprétatif tout à fait légitime). A
noter que dans l'intégrale Fischer-Dieskau/Moore, le piano est
encore plus tendre (joliment, au demeurant), et l'accent du chanteur
tout de bon déformé. Ce n'est donc pas une conception
isolée qui vous était proposée en extrait.
En cela, on est tout à fait dans le sens de l'écriture italienne imparfaite
de Schubert - comment peut-on accentuer correctement ce numi,
sur le sol grave pour la syllabe accentuée, et avec ce saut de
dixième vers l'aigu pour la syllabe faible, noté qui plus
est crescendo ? Pour
ma part, je tâche de résoudre la chose en ignorant le crescendo et en chantant le si le
plus doucement possible, afin de respecter un peu plus naturellement la
prosodie. Mais, si on veut réellement respecter
Schubert, il faudrait le prononcer à l'allemande - nous sommes
en plein dans les paradoxes de l'authenticité : que faire des
défauts de conception originaux de l'oeuvre d'art ?
On peut tout de même nuancer cette perception, car, assez
intrigué, je vois plusieurs issues.
4.1. La
sérénade ?
La plus évidente serait bien
entendu d'admettre le caractère
de sérénade d'un texte de Métastase tiré hors de son
contexte. Mais pas nécessairement, puisque parmi les
Métastase de Schubert, d'autres sont nettement fidèles
à l'esprit du texte d'origine (quitte à opérer
certains traficotages), comme par exemple Pensa, che questo istante D.76, ou
même Non t'accostar all'urna
D.668 n°1. Cela reste néanmoins tout à fait possible,
on a vu précédemment que Schubert n'avait pas de scrupules à
sectionner
des textes, à les détourner de leur contexte et de
leur emploi originaux, même s'ils conservent, in fine, un caractère
similaire à l'original. En outre, les trois autres Métastase
D.668 (Guarda che bianca luna !,
Da quel sembiante appresi, Mio ben ricordati) sont, eux tout
à fait explicitement de type sérénade.
Quelques détails tout simples du texte musical parlent dans ce
sens.
La voix de baryton-basse, d'abord : la ligne vocale est écrite
directement en clef de fa, ce qui est exceptionnel chez
Schubert, écrivant pour généralement sa voix de
ténor ou pour des voix plus abstraites de sopranes et,
même dans les pièces les plus basses (Der Tod und das Mädchen, Grenzen der Menschheit. Cette
tessiture est en outre inhabituelle pour un rôle d'amoureux
constant, et se trouve généralement dévolue aux
rôles de séducteurs insincères ou violents, ou aux
barbons - cela déplace donc plus l'esthétique du
côté de la sérénade badine, des serments
emphatiques à comprendre au second degré, comme le
langage fleuri d'une séduction plus commune.
De même, l'écriture rythmique,
parfaitement régulière, quasiment dépourvue
d'accidents (en réalité, Schubert ne peut pas
s'empêcher de varier le rythme obstiné de la basse, comme
vous pouvez le voir), évoque peu les véritables affres de
la passion.
L'écriture harmonique, quant à elle, ménage des « surprises »
parfaitement
prévisibles, en rien schubertiennes.
Comparez avec les épisodes de Die
Nacht (et même au sein de ceux-ci) ou, de façon
encore plus saisissante, avec les éclairages soudains de Ihr Bild (Schwanengesang n°11) : dans la
pièce qui nous occupe, la modulation a une fonction beaucoup
plus convenue de renouvellement, et n'évite pas, par ailleurs,
l'effet de ressassement (qui plus est en réutilisant
immédiatement la moindre trouvaille).
Réutilisation immédiate des
matériaux modulants.
4.2. Un vrai
pastiche, trahi par l'interprétation galante ?
J'entrevois cependant une autre solution, qui ne figure pas dans les
deux seuls enregistrements réalisés, à mon
connaissance, de cette pièce.
Si l'on en vient à marquer
un rien plus la basse du
piano, pas de façon brutale, mais
légèrement menaçant, la couleur peut en être
modifiée, avec un rappel du destin tragique sous les
ornementations stylistiquement attendues. Cette potentialité est
confirmée par la basse rampante des "contrebasses" à la
fin de la pièce, un effet du dispositif tragique.
Oui, par exemple dans la musique funèbre. On peut penser
à l'Héroïque parmi d'autres exemples :
.
En outre, le seul tempo peut modifier bien des choses quant à la
perception de la pièce. Le tempo andante con moto adopté par
les deux seules versions discographiques de la pièce donne ce
caractère paisible de contemplation amoureuse nonchalante. Mais,
en tentant le tempo allegretto tel qu'écrit, on
s'aperçoit de l'erreur ! Tout s'éclaire :
l'empressement qui en naît préfigure le départ de
Licinio - c'est le Parto de
Sextus dans la Clemenza,
c'est la diligence amoureuse au service de la bravoure, et non plus le
galant badinage. On quitte la relative mièvrerie entre la
sérénade hypocrite de Don Giovanni et la rêverie
creuse de Don Ottavio, on aboutit à un personnage beaucoup plus
conforme au seria. Certes, il
est traité avec le caractère si continu, si peu
conflictuel de la musique de Schubert, et nous n'aboutissons pas
à de grands contrastes, ni à une fresque d'un relief
particulier - ce qui peut prolonger l'impression initiale de
galanterie. Mais ainsi exécutée, la pièce prend sa place pleine et entière de
pastiche seria,
et non plus du détournement ingénu qu'on pouvait y voir -
détournement d'autant plus étonnant que la
synthèse de deux textes distincts donnait un résultat
très cohérent dans Il
traditor deluso, composé exactement au même moment
! Dans un tout autre genre, le troisième du groupe, Il modo di prender moglie,
était lui aussi parfaitement crédible en pastiche du
morceau de caractère.
On peut aussi noter que le
rythme n'est pas si régulier qu'il y peut paraître,
avec des brisures du 3+1 en 2+2. Ce peut être
pendant des transitions instables :
ou pendant le petit interlude qui survient à l'issue de
l'exposition : .
Ces raffinements, ces variations infimes créent ces
irrégularités qui font échapper à toute
monotonie, qui créent le trouble, qui maintiennent
l'intérêt pour une pièce en définitive
sérieuse. Ou plutôt, pour être plus exact, qui imite
plaisamment le seria, sans le
détourner vers un autre genre.
L'harmonie mouvante,
elle aussi, participe d'un genre plus noble que la ritournelle
populaire. Dans l'exemple de la réutilisation des
matériaux, on remarquera qu'outre la petite variation
mélodique, on a bifurqué en quelques mesures de la
tonalité de la bémol à la tonalité
lointaine de sol. Redonnons l'illustration : Réutilisation immédiate des
matériaux modulants. .
Pour finir, les
ornementations variées lors des reprises, sous forme de
diminutions[5], rappellent tout à fait les
procédés de l'opera
seria. Certes, l'ambiguïté réside dans ce ton
dépourvu de tout pathétique, sorte de regard amusé
et distancié d'un jeune romantique sur une tradition baroque
déjà lointaine, et qui aimait à présenter
les pires affres de l'âme humaine sous un jour, plus riant et
harmonieux, que le romantisme, qui ouvre un début de voie
à la déconstruction du discours musical au profit de
l'expressivité - qui occupera largement le vingtième
siècle -, perçoit comme étrange, presque
pittoresque.
Car c'est plus là, malgré l'harmonie employée,
Haendel que Jean-Chrétien Bach qui semble affleurer dans
l'esprit presque détaché de la pièce. Non pas que
ce soit le cas dans l'esprit de Schubert, mais une grande tendresse,
une certaine fascination semble voisiner avec une distanciation, un
sentiment d'étrangeté.
Madame de Véhesse nous invite à la découverte des dainas lettons, fleurs de poésie à quatre pétales.
Voilà qui est à ajouter à ma liste de pages en ligne à consulter sur les pays baltes, assurément.
Quant à Gilles, qui y est depuis belle lurette sur les excellents conseils de Philippe, il nous révèle que les Lituaniens sont les premiers ivrognes d'Europe - bien devant les Slovaques, ce que je n'aurais jamais cru[1].
Cependant, beaucoup semblent abstinents. Promesses d'ivrognes, cures de désintoxication, peur des "vrais Lituaniens", ou contraste impressionnant entre les sobres absolus et les trous profonds ? Je ne sais.
J'ajoute, dans la série Les pays baltes et moi, que j'ai pu mettre la main sur un ouvrage tout à fait digne d'intérêt sur la littérature lituanienne :
Littérature lithuanienne, Jean Mauclère, Editions du Sagittaire, collection "Panoramas des littératures contemporaines", Paris 1938.
Bien entendu, l'ouvrage n'échappe pas à plusieurs difficultés :
le caractère légèrement hagiographique, la culture lituanienne étant supérieure pour tout un tas de raisons (notamment l'ancienneté, la difficulté et la "pureté" de sa langue) ;
l'absence de textes pour étayer la présentation, le but étant de produire une histoire générale, mais le résultat demeurera un peu obscur au grand public ;
l'absence de textes traduits commercialisés (surtout en bilingue, ce qui me semble nécessaire, vu le décalage linguistique à la fois important et relatif) dans lesquels le lecteur émoustillé puisse se plonger.
Néanmoins, l'étude présente en elle-même un véritable intérêt, et si vous mettez la main dessus (en bibliothèque, ou chez des bouquinistes), j'en recommande la lecture. La découverte d'un monde est assurée pour les euroblasés !
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