Comme son compatriote
Aarre
Merikanto auteur d'un
Juha
pour la scène, comme son autre compatriote
Sibelius
à la recherche d'
équilibres
symphoniques singuliers (avec notamment la part thématique
prépondérante des bois, les réminiscences folkloriques, les motifs
tournoyants).
Pour m'en tenir aux symphonies dans ces brefs carnets d'écoute, il
existe au moins quatre intégrales (assorties d'une généreuse portion,
voire de l'intégralité de la musique orchestrale) :
¶ une intégrale par trois chefs (chez
Finlandia)
– Leif Segerstam
avec la Radio Finlandaise (n°1)
– Paavo Rautio avec le
Philharmonique de Tampere (n°2)
– Juka-Pekka Saraste avec la
Radio Finlandaise (n°3)
¶ Petri
Sakari avec le
Symphonique d'Islande (chez
Chandos)
¶ Arvo
Volmer avec le
Symphonique d'Oulu, ville natale du compositeur (chez
Alba)
¶ John
Storgårds avec le
Philharmonique d'Helsinki (chez
Ondine)
Je ne suis plus sûr de celles avec lesquelles j'ai commencé ma
découverte, mais j'écoute en ce moment, fort des succès foudroyants de
ses Sibelius et Nielsen (en particulier
Sibelius, parmi les trois ou quatre meilleures
intégrales enregistrées), l'intégrale
Storgårds,
toujours remarquable par sa directionnalité immédiate et sa limpidité
absolue des plans – secondé par une prise de son encore plus
superlative que ses Chandos : tout aussi détaillée et généreuse, mais
de surcroît particulièrement directe.
[Je testerai les autres (que des gens
que j'aime beaucoup) et en toucherai un mot, mais je doute que la
largeur d'épaules de Segerstam, les moyens plus courts chez les
participants d'Alba ni surtout la prise de son du Chandos de cette
période puissent atteindre ce degré de satisfaction, même si toutes ces
intégrales font terriblement envie sur le papier.]
Les
œuvres elles-mêmes ont
tout pour ravir les amateurs de Sibelius : grands plans évocateurs,
circulation de motifs évolutifs à travers tous les pupitres
(prédominance des bois, les cordes créant le plus souvent des trames ou
des réponses, sans que rien soit prévisible ou systématisé au
demeurant), harmonie raffinée, atmosphère légèrement tendue et pourtant
d'une grande paix lumineuse. Quand on en a assez de parcourir l'un, on
peut sans dommage courir fréquenter l'autre !