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Leevi Madetoja (1887-1947) – les trois Symphonies


Comme son compatriote Aarre Merikanto auteur d'un Juha pour la scène, comme son autre compatriote Sibelius à la recherche d'équilibres symphoniques singuliers (avec notamment la part thématique prépondérante des bois, les réminiscences folkloriques, les motifs tournoyants).

Pour m'en tenir aux symphonies dans ces brefs carnets d'écoute, il existe au moins quatre intégrales (assorties d'une généreuse portion, voire de l'intégralité de la musique orchestrale) :

¶ une intégrale par trois chefs (chez Finlandia)
– Leif Segerstam avec la Radio Finlandaise (n°1)
– Paavo Rautio avec le Philharmonique de Tampere (n°2)
– Juka-Pekka Saraste avec la Radio Finlandaise (n°3)
¶ Petri Sakari avec le Symphonique d'Islande (chez Chandos)
¶ Arvo Volmer avec le Symphonique d'Oulu, ville natale du compositeur (chez Alba)
¶ John Storgårds avec le Philharmonique d'Helsinki (chez Ondine)

Je ne suis plus sûr de celles avec lesquelles j'ai commencé ma découverte, mais j'écoute en ce moment, fort des succès foudroyants de ses Sibelius et Nielsen (en particulier Sibelius, parmi les trois ou quatre meilleures intégrales enregistrées), l'intégrale Storgårds, toujours remarquable par sa directionnalité immédiate et sa limpidité absolue des plans – secondé par une prise de son encore plus superlative que ses Chandos : tout aussi détaillée et généreuse, mais de surcroît particulièrement directe.
[Je testerai les autres (que des gens que j'aime beaucoup) et en toucherai un mot, mais je doute que la largeur d'épaules de Segerstam, les moyens plus courts chez les participants d'Alba ni surtout la prise de son du Chandos de cette période puissent atteindre ce degré de satisfaction, même si toutes ces intégrales font terriblement envie sur le papier.]

Les œuvres elles-mêmes ont tout pour ravir les amateurs de Sibelius : grands plans évocateurs, circulation de motifs évolutifs à travers tous les pupitres (prédominance des bois, les cordes créant le plus souvent des trames ou des réponses, sans que rien soit prévisible ou systématisé au demeurant), harmonie raffinée, atmosphère légèrement tendue et pourtant d'une grande paix lumineuse. Quand on en a assez de parcourir l'un, on peut sans dommage courir fréquenter l'autre !


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Commentaires

1. Le samedi 21 novembre 2015 à , par David Le Marrec

Après vérification, j'avais écouté Petri Sakari. Effectivement, une belle interprétation, beaucoup plus globale, dans une prise de son ample, plus lointaine, assez réverbérée – Chandos, en somme.

2. Le samedi 21 novembre 2015 à , par Benedictus

Je ne connais que la version Storgårds, mais je ne peux que m'associer à la recommandation: c'est vraiment épatant.

3. Le vendredi 27 novembre 2015 à , par Ouf1er

Effectivement des symphonies qu'on aimerait entendre plus souvent (souvent ??? ah ah ah) au concert en France !
Ca nous changerait de La Mer et des intégrales Beethoven.... ;)

4. Le vendredi 27 novembre 2015 à , par Ouf1er

Pour ma part, et aprés avoir réécouté des bouts des différentes, j'en reste à celle par laquelle je les ai découvertes (Finlandia), tant pour l'évidence du phrasé, que des tempis, et même de la qualité de l'enregistrement (sonorité trés homogènes et fondu des pupitres dans une grande vague symphonique. Non, Storgårds ne m'a pas vraiment emballé...

5. Le dimanche 29 novembre 2015 à , par Diablotin :: site

Comme Ouf1er, l'écoute de Storgårds ne m'a pas époustouflé plus que ça, par rapport à Volmer : les deux sont vraiment de très belle qualité -et j'aime beaucoup les sonorités et équilibre de la version Volmer / Oulu- ! Mais du coup, ça m'a permis de réécouter ces belles symphonies, qui m'étaient un peu sorties de l'oreille depuis leur découverte, au début du millénaire ! Le reste des pages orchestrales est d'ailleurs très agréable aussi. Faut vraiment que je retourne en Finlande, moi...

6. Le dimanche 29 novembre 2015 à , par David Le Marrec

De toute façon, il n'y a que des gens que j'aime beaucoup dans ces intégrales (un peu moins Segerstam, admettons), donc je ne m'offusque pas de cette discrépance – à plus forte raison quand je n'ai pas écouté celles dont vous parlez.

Disons que Storgårds est clairement avantagé par les nouvelles prises de son Chandos, infiniment meilleures que les anciennes – on en conserve l'ampleur, mais on y gagne une bien meilleure netteté et un détail sans comparaison. Et comme c'est un excellent chef en sus, ça lui donne forcément de l'avantage sur d'autres. Mais je suis très curieux d'entendre Saraste et Volmer, effectivement.

@ Ouf1er : Si jamais on les programmait (est-ce que ça a été fait, d'ailleurs ? peut-être une il y a vingt ans à Strasbourg, un truc comme ça…), ce serait à mon avis plutôt pour remplacer Sibelius, voire une 4 ou 5 de Nielsen, je doute que ce soit fait à la place de Tchaïkovski ou Mahler.
Ensuite, il faut voir comment ça sonne en vrai, certaines œuvres moins bien orchestrées ne peuvent pas forcément rivaliser avec l'impact d'autres pas forcément mieux écrites musicalement, mais mieux optimisées pour l'impact physique en concert. Mais je suis assez confiant pour Madetoja – davantage que pour Weingartner, Børresen, Weigl ou les premières d'Alfvén, par exemple.

7. Le dimanche 29 novembre 2015 à , par Diablotin :: site

Au dos des dunes, la maison d'Ondine ondoie au soleil. "Ondine, Ondine ! On dîne !, dit sa mère...
Point de Chandos pour Storgårds dans ces oeuvres de Madetoja, ce qui n'empêche pas de très très belles prises de son !!!

8. Le dimanche 29 novembre 2015 à , par David Le Marrec

Effectivement, c'est Ondine, qui a aussi bien amélioré la qualité de ses prises !

9. Le dimanche 20 décembre 2015 à , par Diablotin :: site

Sur ma lancée, j'ai écouté quelques autres pièces orchestrales. Les "Images champêtres" op.77 sont de petites choses très très agréables : Madetoja était un vrai maître de la "petite forme" : c'est très évocateur et joliment écrit !

10. Le lundi 21 décembre 2015 à , par David Le Marrec

Ah, dans les petits poèmes symphoniques de cette aire, mon chouchou, c'est Uuno Klami ! Il n'a pas fait de symphonie, manifestement, mais ses poèmes symphoniques et ses suites sont des petits bijoux, un peu de la même farine que Madetoja et Sibelius, mais pour autant avec sa propre idiosyncrasie (plus que Madetoja, sans doute).

11. Le mardi 29 décembre 2015 à , par Berwald

De Klami, en effet, une très belle suite Kalevala et d'imagés "Merikuvia" (paysages marins). Et je dois vous corriger David, Uuno Klami a composé outre une petite "symphonie enfantine" de jeunesse, deux grandes symphonies (n° 1, de 1937, et n° 2, de 1945)...

12. Le mercredi 30 décembre 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Berwald !

En effet, en cherchant dans mes notes, je m'aperçois que je les écoutées ou réécoutées en avril dernier… En réalité, je les avais trouvées très inférieures à ses poèmes symphoniques, et assez banales à vrai dire. Je soupçonne que ce n'était pas la première fois, puisque lors de ma découverte du compositeur, il y a quelques années, je me suis tout de suite demandé ce qu'il avait produit dans la grande forme…

En revanche, je ne suis pas sûr d'avoir essayé la « Symphonie enfantine », ça se trouve ?

Merci d'avoir rectifié !

13. Le jeudi 31 décembre 2015 à , par Berwald

Pour la symphonie enfantine, de 1928, il existe un enregistrement par le Tapiola Sinfonietta dirigé par Kantorow, paru chez Bis, tout à fait recommandable : l'oeuvre est très colorée et sonne en vérité assez "français", particulièrement dans ses deuxième (ici avec une touche d'hispanisme parisien) et troisième mouvements (là une légère pointe de Stravinsky), suite à un premier mouvement très nordique, mais il est vrai que Klami, outre qu'il vénérait Ravel, a travaillé avec Florent Schmitt à Paris en 1924-1925 ; il a d'ailleurs intitulé son premier concerto pour piano et orchestre, de 1925, "Une nuit à Montmartre"...

A ce propos, dans la catégorie coloriste de génie pour l'orchestre, je vous recommande également un autre élève d'Erkki Melartin, Väinö Raitio (1891-1945), éblouissant dans ses miniatures pour orchestre (à écouter, le CD anthologie "Queen of the flowers", chez Ondine, par le Tapiola Sinfonietta et Tuomas Ollila).

14. Le samedi 2 janvier 2016 à , par David Le Marrec

Ah oui, Kantorow / Tapiola, c'est très rafraîchissant en général… J'aime beaucoup dans les sérénades de Mozart (moins pour Weber et Saint-Saëns). Bien, bien, votre description fait particulièrement envie !

De Raitio, je crois que je n'ai écouté que la trilogie Antigone, sorte de Schjelderup schrékérisé, du bon postromantisme assez finement orchestré – j'avais aimé, mais sans y voir quelque chose de profondément singulier. Je vais suivre votre conseil, merci beaucoup !

15. Le dimanche 24 janvier 2016 à , par Thierry

Bonsoir,

J'ai découvert ce compositeur il y a quelques semaines en relisant une critique de disque (S 1 et 3 par Storgards). J'ai pu écouter la S2 dans les versions Storgards et Sakari, sous forme de mp3, sur une chaine hi-fi (Mp3, les disques n'étant pas les miens). Très belle symphonie. Personnellement, je préfère la version Sakari. Le son m'a paru d'abord meilleur mais je sais que les mp3 sont vraiment trompeurs. Et ensuite sur l'interprétation, Sakari me semble aller plus loin dans les "dialogues", les phrases musicales sont plus poétiques sous sa direction.
Désolé si ma façon de décrire ce que je ressens semble bizarre ; je ne suis pas du tout musicien, je parle ici de mon ressenti, avec mes mots.

Cordialement,

16. Le mercredi 27 janvier 2016 à , par David Le Marrec

Bonsoir Thierry !

Merci pour ces impressions. Pour ma part, j'ai à l'inverse été gêné par la prise de son, assez lointaine, très réverbérée, caractéristique de la première manière Chandos ; on peut trouver que ça ajoute à la poésie dans certains cas, mais pour moi, la précision (surtout quand elle n'est pas sèche, et Ondine n'a pas du tout ce problème, ni d'ailleurs les autres enregistrements de Storgårds plus récemment chez Chandos !) est plus importante, pour profiter de détails que j'ai autrement plus de difficultés à percevoir dans le disque Sakari.

Au demeurant, Sakari est un très bon chef et un fin phraseur, capable de bâtir de belles arches (sa Septième de Sibelius avec le même orchestre, mais chez Naxos, est un modèle de ce point de vue), mais même en restant sur l'interprétation, j'y entends une pointe d'indolence, en tout cas je n'en retire pas les mêmes satisfactions.

Cela dit, pour l'un comme pour l'autre, cela relève essentiellement du goût personnel, il n'y a pas de reproches cinglants qu'on puisse faire (à part, peut-être, le manque de détail de la prise Chandos, qui brouille quand même un certain nombre d'informations contenues dans la partition).

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David Le Marrec

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