Ou peu s'en faut.
Entendu, vendredi dernier, Daniel Mesguich, tout récent directeur du Conservatoire National d'Art Dramatique, en appeler à une augmentation des crédits et subventions pour la culture. Chacun prêche pour sa paroisse, c'est bien naturel, et tant mieux si chacun est convaincu de l'importance supérieur de son secteur. Sur les carnets d'avocats, on lit que la justice est première parce qu'elle assure la paix sociale ; sur les carnets d'enseignants, que l'éducation est seule à même de former une société harmonieuse, par l'amont. Et que dire de la santé sur laquelle il est inconcevable de rogner, tellement évidente qu'on l'oublierait ?
S'il fallait absolument se prononcer, CSS penche plutôt pour l'importance primordiale de l'éducation, qui à défaut de donner la santé, peut procurer un épanouissement et une sûreté qui peuvent éventuellement rendre les tribunaux moins essentiels. Mais étant donné qu'aucune de ces institutions n'est parfaite (l'école n'apprend pas à soigner les cancers par la force du mental, pas plus que l'incarcération des analphabètes ne leur apprend à coup sûr à lire), il faut bien entendu soutenir les autres pour que l'équilibre soit à peu près atteint.
Fort bien, et évidemment, CSS ne dira certes pas que la culture est négligeable, ou qu'on peut représenter des opéras sans moyens. [Il est cependant possible d'économiser à tous les niveaux de l'échelle, et ce serait donc plus une réorganisation des dépenses qu'une augmentation des crédits qui serait efficace, mais dans l'attente de réaliser ces réaménagements, il faut bien faire souffrir les chéquiers publics, c'est entendu.]
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Plus que la litanie sur les moyens qui n'est jamais corporatiste, mais toujours quand même un peu de mai 1791 [1], c'est l'analogie choisie pour argumentation qui a froncé notre sourcil serein.
En substance :
Suite de la notule.