samedi 13 février 2021
Occupations : la résurrection de la voix mixte & le mystère dévoilé d'un portrait musical
Comment occuper un samedi après une semaine intense, alors qu'on est encadré aux deux bouts du jour par les restrictions militaires qui gardent les ruines de ce qui fut nos vies ?
De mainte façon assurément (je n'aurai garde de décrire ici celles que Nature nous prescrit en la compagnie adéquate) ; mais en ce qui concerne Carnets sur sol, deux petits jeux simples m'ont occupé aujourd'hui, entre quelques lectures sur l'histoire de la facture du basson et la réception des smili-opéras à sujet sacré au début du XIXe siècle…
¶ À la demande d'un lecteur, la notule consacrée aux différents registres d'émission vocale (voix de poitrine, voix de tête, voix de flageolet, voix de sifflet et les différentes possibilités de voix mixte) a été mise à jour : les lecteurs flash désormais de mauvaise fame ont été remplacés par des lecteurs HTML 5 tout aussi libres et parfaitement conformes aux bonnes pratiques. Aussi, vous pouvez la parcourir à nouveau avec tous ses extraits – sans lesquels la démonstration perd clairement de son sel –, sur tous les butineurs, sous tous les systèmes d'exploitation.
Je n'ai pas eu le temps (ni la possibilité, aphonie oblige) de refaire mes extraits artisanaux particulièrement moches, réalisés à l'époque lointaine où je reprenais ma technique vocale de zéro, ce qui… s'entend. [Une histoire qu'il faudra peut-être narrer un jour.] Pardon pour le désagrément. Ils font partiellement le travail, à défaut de mieux – l'extrait en voix mixte est plutôt en voix-voilée, mais admettons.
¶ À nouveau sur demande, rechercher dans le fonds de Leclair l'identité de la partition qu'on aperçoit dans les mains du compositeur sur la gravure de Jean-Charles François, réalisée d'après un pastel perdu d'Alexis Loir (probablement réalisé à Lyon, vers 1741 nous dit Neil Jeffares).
Et la joie de retrouver, après avoir senti affleurer des parentés de langage, dans les sonates pour violon de l'opus 5 (final de la n°3 : sol majeur, syncopes, diminutions en arpèges brisés de doubles croches…), la source exacte dans les sonates pour deux violons sans basse continue de l'opus 3 !
En tout cas la réalisation graphique en est très soignée, avec clef et armature indiquées, trois mesures complètes, hauteurs exactes – et l'alignement des mesures sur la partition roulée dans sa main correspond même assez bien à la disposition des systèmes sur l'édition originale !
Le même travail (que j'ai néanmoins débuté) est sensiblement plus délicat pour le portrait de LULLY (gravé par Roullet d'après Mignard), d'où n'émergent que quelques notes (avec des rythmes et intervalles assez banals, peut-être imaginaires), sans référence d'instrument, de clef (ut 1, sol 1 ou sol 2, vraisemblablement) ni d'armature. Cette recherche-ci n'aboutira pas en un jour, je me prendrai le temps d'aller vérifier régulier avec des bouts de chaconne ou de danses à trois temps qui ont connu quelque notoriété.
Car il semble que ni l'un ni l'autre de ces portraits n'ont jamais été associés, dans les notices officielles, à la musique qu'ils portent. Si l'on m'avait dit que je contribuerais à la documentation de l'histoire de la gravure française…
… à suivre, donc !
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie En passant - brèves et jeux a suscité :
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