mercredi 16 juillet 2014
Bonté fatale
Après une conversation autour d'un guéridon avec le défunt Klariscope, voilà que nos hardis lutins et autres petites mains à notre solde se sont mis en quête de retrouver cette vieille citation recueillie par Justin Davidson pour un dossier du New Yorker du 21 août 2006, autour de la direction d'orchestre.
C'est une confidence de Carter Brey, violoncelle solo du New York Philharmonic, sur ce que peut être la psychologie d'un orchestre face au chef. Terrifiant.
The worst thing a young conductor can do is get up in front of the New York Philharmonic and say what a pleasure it is to be here. Conductors have to project a very great self-assurance. We [the NY Phil] have an innate sense of how the piece should sound, we know how to make it sound natural, and we’re ready at the drop of the hat to jump in and do that if the conductor loses control. There are conductors whom I’ve manipulated. I’ll push a tempo or pull it back, if I feel there’s no intensity coming from the podium. I don’t have any patience with weak personalities.
C'est-à-dire :
La pire chose à faire, pour un jeune chef, est d'arriver devant le Philharmonique de New York et de dire combien il est honoré d'être là. Les chefs doivent projeter un grand sentiment d'assurance. Nous [le NYP] avons une intuition immédiate sur la façon de faire sonner l'œuvre, nous savons comment la faire sonner avec naturel, et nous sommes prêts à nous y mettre en un instant si le chef perd le contrôle. Il y a des chefs que j'ai manipulés. Je peux pousser un tempo ou le retenir, si je sens une absence d'intensité sur le podium. Je n'ai pas d'indulgence pour les faibles personnalités.
Eh oui.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie En passant - brèves et jeux a suscité :
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