mercredi 23 juillet 2008
Pardonnez-nous nos offenses
Lundi dernier, nous nous étions rendus assister à l'un des concerts de l'Académie Internationale pour les vents, dans l'acoustique assez magique - et pour tout dire parfaite de la cour Mably, près de Notre-Dame, notre bijou local : une église baroque qui reprend les recettes romanes, voûte en berceau et voûtes d'arêtes, et les combine avec l'architecture profane bordelaise, notamment les balcons intérieurs et le fer forgé.
Son ancien cloître (devenu la cour Mably) présente des caractéristiques acoustiques remarquables : aucune réverbération parasite, mais une amplification parfaitement naturelle des timbres.

Rien n'était prévu pour recevoir les exécutants et les spectateurs, tous durent se résoudre à se tenir debout.
Et là - pardonnez-nous, car nous avons péché -, nous entendons ceci, aimablement interprété.
Du Spohr, ou quelque diable qui lui ressemble, nous disions-nous, quelque part vers Rejcha, Hummel et quelques autres compositeurs galants d'un premier romantisme encore classique - qui nous séduit beaucoup. Mais tout de même, plusieurs accidents, ou plutôt, plusieurs changements de mode soudains au milieu d'une séquence, comme si, le temps d'une note, nous empruntions en un insolite chromatisme à une autre forme de la même gamme. Qui oserait cela ? Un romantique classique un peu attardé, comme Hamerik ? Même pas, il n'oserait. Peut-être un académique un peu libre et imaginatif, comme le remarquable Czerny, qui a tout de même produit de la musique de chambre galante dans des formats tout à fait inventifs.
Nous en étions resté là pour qualifier ce Spohr aventureux, peut-être bien quelque Czerny, lorsque, répondant à notre interrogation - rien n'était désannoncé -, la clarinettiste nous jette gracieusement :
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie En passant - brèves et jeux a suscité :
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