Carnets sur sol

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lundi 25 juillet 2011

Pourquoi les cuivres sont-ils stressés ?


De même que pour la réputation mitigée de l'alto, on entend souvent courir des bruits sur les cuivres. Il paraît que les instrumentistes, en particulier au cor mais aussi à la trompette, seraient particulièrement nerveux les soirs de concert.

Pourquoi diable ?

Il semblerait qu'on aurait trouvé une explication :

Suite de la notule.

jeudi 21 juillet 2011

(Far) West Opera


On admirera la culture lyrique de Calamity Jane, du moins celle de Paul Francist Webster, le lyricist de l'histoire :

Here's a hat from Cincinnati,
same as Adelina Patti
wore in ev'ry famous concert hall.



Pas tout à fait l'image qu'on se fait de la culture de l'héroïque mais fruste alcoolique, que les spécialistes supposent vaguement analphabète (invalidant au passage l'authenticité des fameuses lettres à Janey). Mais le film de David Butler n'élude pas la propension du personnage à enjoliver sa propre légende, et la cuistrerie de la référence est assez amusante.

Cela pose aussi la question de la popularité des chanteurs d'opéra d'alors : je doute qu'on trouve Willard White ou Bryn Terfel cité dans un musical d'aujourd'hui... (et ce même si le second a déjà interprété le rôle-titre de Sweeney Todd, à Chicago)

Au passage, j'ai placé en illustration la ligne vocale de cet extrait sonore, mais il s'agit de la partition de la version théâtrale de 1962 de Ronald Hanmer et Phil Park, un peu remaniée et surtout augmentée de nouveaux numéros (par le compositeur lui-même, Sammy Fain), tandis l'extrait sonore, avec Doris Day, est tiré de la bande originale de 1953.

Elle diverge donc quelque peu, mais vous remarquerez aussi la liberté que l'interprète prend sur les hauteurs écrites, et pas seulement pour échapper au fa 2 (la partition n'est pas transposée). On vérifie également la présence raisonnable de rythmes déhanchés, ainsi que le caractère très bas des tessitures : la voix paraît claire, juvénile et sopranisante alors qu'en théâtre lyrique on parlerait de tessiture de contralto.

Bref, un illustration du propos tenu hier autour des évolutions et spécificités du genre musical, du point de vue de l'opéra.

Quatuor Zaïde


Juste un petit mot pour faire la promotion de ce jeune quatuor, Prix de la Presse au Concours de Bordeaux (ex-Evian). On peut entendre sur leur site un quatrième mouvement du Quatrième Quatuor de Zemlinsky (pourtant pas le meilleur !) proprement hallucinant, tant chaque ondoiement est parfaitement individualisé. La prise de son les flatte, certes, mais ne peut pas inventer ça.

Si elles voulaient bien l'enregistrer, ce serait gentil.

C'est par ici.

jeudi 14 juillet 2011

Carl NIELSEN - Première Symphonie - une version de référence inattendue


Les lutins ont déjà proclamé leur violente tendresse pour les premières Symphonies de Carl Nielsen. Ces oeuvres, à défaut d'être données au concert en France, ont vécu une intense fortune discographique ces dernières années - un guide discographique est en préparation.

Mais quelle ne fut pas ma surprise en découvrant, au détour d'une vérification de routine pour constater si l'on trouvait enfin une vidéo de symphonies de Nielsen hors des 4 et 5... une version de la Première (la plus négligée de toutes) qui surpasse toute les autres à mon goût, en tout cas pour son premier mouvement, l'un des plus beaux de tout Nielsen.

Et pourtant... il ne s'agit que de l'orchestre du lycée Saint-Anne à Valby (une portion de Copenhague). Qui accueille, certes, des étudiants plus âgés et extérieurs à l'établissement. Mais tout de même...


Il est d'usage de faire un effort d'originalité pour les photos d'orchestre, mais il faut bien admettre qu'ils se sont surpassés ici... les jeunes cervelles ont mouliné sévère.


Je suis effaré par la lisibilité, le feu, la logique structurelle (que j'entends mieux ici, même sans l'image, que n'importe où ailleurs)... Pourtant, instrumentalement, quoique fort bons, ce n'est pas parfait, pas du niveau d'un orchestre professionnel.

Ne vous laissez pas abuser par l'entrée en matière brouillonne (aussi bien pour la mise en place que pour la justesse), ça ne dure que quelques mesures.


(Les autres mouvements se trouvent sur la chaîne de l'orchestre, à la suite de celui-ci.)

Comment cela est-il possible ?

J'y vois plusieurs explications.

Suite de la notule.

Fête Nationale par Jean-Michel Damase


J'ai placé en ligne il y a quelques jours cet extrait tiré d'Eugène le Mystérieux, feuilleton musical de Jean-Michel Damase pour la radio (1963-1964), des scènes musicales sur des textes de Marcel Achard, d'après le roman Les Mystères de Pari d'Eugène Sue.

Il se trouve qu'il est particulièrement concordant avec l'ordre du jour, alors si certains aiment la couleur locale des éphémérides, en voici :


Illustration :
Combat pour l'Hôtel de Ville le 28 juillet 1830
de Jean-Victor SCHNETZ
1834, huile sur toile
Paris, musée du Petit Palais


Un hymne vraiment prenant, qui remplacerait avantageusement, aussi bien pour sa musique plus adroite que pour son texte plus positif, l'actuel. Il faudrait sûrement supprimer la référence réprobatrice à l'anarchisme, puisqu'il s'agit ici d'une marque de contexte du roman, qui excèderait le cadre fédérateur d'un hymne national.

L'hymne actuel ne sera pas remplacé - l'adoption de la ligne mélodique Berlioz sur "jusque dans nos bras" serait le maximum qu'on puisse espérer en matière d'ajustement...
Mais quoi qu'il en soit, musicalement, ce chant assez primesautier reste délectable hors contexte, c'est déjà beaucoup.

Sur le plan de l'exécution, vous noterez l'usage de [R] uvulaires non vibrés (quelquefois grasseyés en appui sur consonne, comme pour "patrie"), qui donne un aspect plus populaire à l'élocution - très nettement pour la basse, qui joue le Chourineur. J'aime beaucoup la façon, typique de l'école française, dont le ténor antériorise le [ou] : il prononce "bouge" en faisant tirer le [ou] vers le [u], la voyelle frémit réellement.

--

Compléments :

  • Sur Les Mystères de Paris de Sue (avec illustration sonore de Damase).
  • Un parallèle entre Woyzeck et Les Mystères de Paris (illustrations de Gurlitt et Damase).
  • Hymne patriotique (moins bon enfant, mais rengaine obsédante...) de Charles VI d'Halévy, par l'équipe des lutins.
  • La Marseillaise de KODÁLY Zoltán : A szabadság himnusza.


dimanche 10 juillet 2011

Zoltán KODÁLY - A szabadság himnusza (La Marseillaise)


Littéralement : L'hymne de la liberté. Arrangement hongrois avec de petits contrechants pointés qui donnent un semblant d'effet de canon. Très mignon.

Version mise en ligne par les lutins, une bande radio du choeur d'hommmes Béla Bartók de Pécs :


Kodály a aussi, au passage, écrit des choeurs a cappella bien moins anecdotiques, d'une simplicité assez merveilleuse - ce qu'il a écrit de mieux, à mon sens.

Mais la version mixte est ici plus convaincante (une strophe seulement), le Vikár Béla Vegyeskar est totalement déchaîné, devant un public français (Saint-Sébastien sur Loire) :

Suite de la notule.

samedi 9 juillet 2011

Absurde


Comment sélectionner une liste de compositeurs ? Le classement numéroté est bien sûr impossible (disparité des corpus, natures différentes des modes d'écoute...).

Le principe alphabétique a été proposé chez d'aimables voisins. Complètement absurde, je lui trouve beaucoup de charme.

Suite de la notule.

vendredi 8 juillet 2011

L'Opéra et le Musée


(Vidéo suit.)

Le respect scrupuleux de la lettre, dans la musique classique, me laisse dubitatif.

Je ne suis pas le seul à m'interroger sur le culte du texte : tout arrangement est une subversion, et si l'on coupe ou transpose volontiers visuellement dans les opéras, on ne changera pas un mot, quitte à être en distorsion complète avec ce que l'on montre. Si l'on voit Leporello sniffer un rail que lui offre son maître, pourquoi conserver le texte qui dit "deniers" ? Autant se mettre en accord avec ses déformations.
Et ne parlons pas des traductions, qu'on n'ose plus jouer malheureusement.

Certains accusent même cette habitude de faire de la musique un musée, où l'on n'époussette les idoles qu'en tremblant, le jour où on les sort pour leur parade annuelle. On va jusqu'à faire porter au culte du solfège l'explication du supposé déclin vocal (1,2,3), ou du lieu commun de la fadeur des pianistes d'aujourd'hui, qui seraient tout verrouillés des coudes tellement ils redoutent la fausse note.

Et il est vrai qu'aujourd'hui la sélection se fait davantage qu'autrefois sur les qualités solfégiques pour les chanteurs (même si elles demeurent moins exigeantes dans cette discipline-là), et que la fausse note pour un instrumentiste est totalement proscrite, même en contrepartie d'une vision transcendante.

Je ne vais pas trancher ici, c'est une question de priorité personnelle, et j'ai déjà montré que je ne croyais pas au déclin, et que je n'attachais pas non plus une importance particulière à l'exactitude tant que l'esprit demeure.

Mais je voudrais soumettre cet extrait très révélateur :

Suite de la notule.

Joie


Je viens de découvrir l'existence d'un label de musique nommé Marsyas.

Rien que ça, ça fait du bien.

dimanche 3 juillet 2011

Effet Bruxelles


Belle progression sur le mois de juin.

David Le Marrec

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