Contresens
Par DavidLeMarrec, lundi 14 juillet 2014 à :: En passant - brèves et jeux - Intendance :: #2492 :: rss
Après avoir programmé (fortuitement, au sein d'un cycle Grétry-Gossec-Méhul) Le Triomphe de la République (bijou roboratif de Gossec), la fantaisie m'a pris d'écouter la Marseillaise donnée ce jour sous la Tour Eiffel.
Étonnant, tout de même, de donner deux fois le premier couplet — alors que s'il y a bien un moment pour la donner en entier… Après, on va se plaindre que les français ne connaissent pas leur hymne, mais si on ne le joue jamais, forcément. D'autant que le sixième n'est pas non plus obscur, il est souvent cité, et quelquefois chanté. Pour les autres, certes, le texte est plus contextuel, moins universel, et beaucoup moins maîtrisé par le public. Mais si on en a honte, qu'on amende l'hymne, plutôt que de le cacher jusque pour la fête nationale.
Mais, ce qui motive cette notule, c'est que juste auparavant, l'on y joue la fin de l'Ouverture 1812. C'est super sympa, on entend la Marseillaise, certes, mais en débandade, bientôt couverte par les hymnes russes (dans un arrangement avec chœurs). Étrange, comme concert officiel du 14 juillet, surtout considérant les circonstances diplomatiques du moment. Je ne crois pas qu'on aurait pu jouer, même si c'est de la bonne musique, et même pendant des périodes de franche fraternité, une œuvre napoléonienne pour une fête russe.
Je suppose qu'il y a la volonté de célébrer les nations en général (Pomp and Circumstance étant aussi au programme), mais au détriment de la sienne, c'est pousser loin l'altruisme.
En revanche, 1812 reste un excellent choix pour captiver un large public, fin virtuose et tendue, chargée de thèmes célèbres et avenants, très bien mis en valeur. Moi, ça m'aurait séduit.
En France, l'Art semble une valeur plus sûre d'elle-même que la Patrie. Ce n'est pas que ce soit mal ou grave, mais c'est toujours surprenant pour la fête nationale.
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