C'est tout ?
Par DavidLeMarrec, mercredi 1 février 2006 à :: Discourir :: #140 :: rss
Des travaux plus fondamentaux que ma petite réflexion sur la représentation politique font que je parle tardivement de ceci.
A partir de la question de l'adoption, brève méditation sur la représentation politique.
Dans les Matins de France Culture, débat sur l'adoption par les couples homoparentaux. Une opposition presque rituelle. Une femme de gauche favorable, un homme de droite opposé. [L'inverse - si jamais cela se trouve à l'Assemblée - n'aurait-il pas incité à moins de postures convenues et attendues ? Je ne sais.]
On oppose, très simplement, le droit à l'égalité pour les parents (si l'homosexualité est permise, alors pourquoi la mettre à l'écart des droits des couples "standard" ?), à la norme familiale pour les enfants (un enfant étant nécessairement le produit de l'hétérosexualité, n'a-t-il pas besoin d'un équilibre qui reproduise cette réalité ?). Certes.
C'est très joli, tout ça, on pourrait presque en faire un charmant tableau, mais on n'est pas, durant les deux heures d'émission, sorti de ces deux arguments contradictoires pour poser les questions fondamentales. Et dire que ces parlementaires travaillent en commission depuis un an ! Soit ils sont frileux - ce qui est improbable vu l'audience de France Culture -, soit ils sont incompétents - ce que je soupçonne sans le souhaiter.
Car au delà de savoir s'il est mieux de bénéficier d'un père et d'une mère, il peut être intéressant de poser la question à l'envers : y a-t-il des enfants qui demeurent à la DDASS, faute de couples correspondant au profil exigé ? Si oui, assouplir l'adoption est sans doute nécessaire d'une façon ou d'une autre. Mieux vaut un seul parent, ou un couple (hétérosexuel ou homosexuel, la question ne se pose même plus, en l'occurrence) qui ne corresponde pas à la norme jugée idéale qu'un orphelin ballotté entre services sociaux et familles d'accueil, à mon humble avis.
A vrai dire, c'est un faux problème, largement idéologique ; nombre d'enfants déjà sont élevés par un parent seul, donc sans double référent sexuel. Pourquoi faire alors la fine bouche sur un couple homosexuel ? Oui, il y a sans doute plus de chances que l'enfant le devienne, question de culture (quoique des parents hétérosexuels n'aient jamais empêché quoi que ce soit sur le constat d'homosexualité). Et ? La diversité existe par le monde, l'enfant la connaîtra, les écoles sont mixtes, que je sache.
Non, vraiment, les arguments des deux parti[e]s invité[e]s n'ont pas de sens. Elles singent ce qu'on attend d'elles, en évitant au maximum d'avoir à débattre. Si on pose que la démocratie repose sur le débat des idées, cette façade qui élude le dialogue au profit de recettes qu'il n'est pas possible de choisir représente, sinon sa mort, son installation en tant que simulacre.
Il n'est hélas pas nouveau que les représentants représentent leurs partis et pas leurs électeurs, hélas. C'est même une facilité que de le souligner.
Et lorsqu'ils se réveillent égoïstement, ce n'est pas forcément mieux. Je reviendrai sur la question des droits d'auteurs et la brillante proposition sur laquelle se sont jetés les députés...
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