Si on voulait montrer qu'on était pour Salieri, on mettait des boutons décorés de notes de musique sur son habit, déclarait en substance Isabelle Duquesnoy sur France Culture - qui venait de vanter l'atmosphère romantique (sic) de la Vienne mozartienne.
J'ai cru y voir une allusion à la prolongation de la Querelle des Bouffons. Mais ce clivage existe-t-il réellement entre Salieri et Mozart ? Pas à ma connaissance, mais je compte sur des éclairages avisés que je m'en vais glaner de ce pas.
J'avoue en outre que je suis très perplexe sur cette classification de Salieri comme homme de la musique. Au contraire, si je devais effectuer une classification, je mettrais sans hésiter Mozart du côté de la musique pure, et Salieri du côté du service du texte. Mozart n'a jamais eu son sens de la prosodie ni, manifestement, son talent et son goût pour les récitatifs. Même dans le cas de la musique instrumentale, Salieri semble plus obéir à une réflexion préalable qu'aux lois de la musique - par rapport à Mozart - comme dans ses épatantes Variations sur la Follia d'Espagne.
Je serais ravi de recueillir des avis sur le sujet, d'autant plus que le lynchage de l'Europa Riconosciuta m'a laissé perplexe, tant les qualités de cette oeuvre réputée bâclée sont réelles.
David - zolastique
P.S. : Pour lire quelques réactions (dont les miennes) sur l' Europa Riconosciuta à Milan. (lien expiré)