Outre le mensonge désormais bien connu sur la prétendue acclamation publique, voici, pour qui ne l'aurait pas encore lu, un pur moment de bonheur, digne des plus belles entrevues de Sto.
Comment fonctionne ce discours ? Sur deux procédés très simples.
Et un prétexte à quelques réflexions plus générales.
Suite à une suggestion de Sylvie Eusèbe, je propose un petit billet imprévu sur Erlkönig, le roi des Aulnes.
Vous noterez inévitablement que le ton en est distinct de celui que j’affecte d’habitude dans ces notules – la cause en est simple, je l’avais d’abord rédigée comme un commentaire plus informel, en guise de réponse simple.
C’est pour plus de clarté dans la présentation et la conversation (notamment autour d’une nouvelle traduction…), que je le propose en tant qu’article.
J’en ai profité pour faire un peu de mise en forme.
Quand l'altier Herreweghe était en ma puissance, De Diapason bravai la haine et la vengeance ; Je ne pus suivre leurs transports. Qu'ils s'échappent, qu'il s'éloignent, qu'ils quittent donc ces bords, L'Enfer s'éveille à cet outrage, Déchaîné sur leur noir rivage ; Il y traîneront las leurs serviles efforts.
Autant dire que je ne partage pas les nombreux commentaires tièdes sur ce coffret d' Armide. Il faut certes concéder les coupures - c'est cependant la version la plus complète enregistrée, et la seule du marché -, et on peut reconnaître quelques baisses de tension, surtout pendant les pièces pittoresques de l'acte IV et la fameuse chaconne.
Outre le texte formidable de Quinault (le Tasse revisité) et la teneur de la musique de Lully (trouvailles largement reprises dans la version Gluck, de loin plus rectiligne et moins inspirée), on a droit ici à une interprétation à tempo modéré et sonorités rondes, souvent décriée, mais d'une très grande justesse dramatique, jusque dans les rôles les plus discrets. Le tout pour un résultat d'une force remarquable, certes, mais aussi d'une élégance peu commune - ce qui manque peut-être aux très brillantes réalisations en tragédie lyrique que nous connaissons.
Paul LE FLEM. Qui pense à lui ? Trop peu de monde, hélas. Et pourtant, sa musique vaut bien celle Ropartz ou d’un Cras, en passe d’être mieux découverts, grâce à Timpani tout particulièrement.
Il forme avec eux deux, en quelque sorte, une trinité bretonne[1] marine imaginaire, mais cohérente si l'on veut regrouper trois compositeurs d'école française[2] et d'inspiration marine dans la première moitié du XXe siècle.
Quelques brefs jalons.
Joseph-Guy Ropartz.
Notes
[1] J'en profite pour préciser immédiatement, afin de ne pas leur porter tort, que malgré mon patronyme, je n'ai, pour des raisons personnelles, aucun motif particulier d'être attaché à la Bretagne, et c'est donc la seule teneur de ces oeuvres qui a retenu mon attention.
[2] Considération esthétique et non politique : bien qu'il y ait des affinités évidentes entre ces musiques, on peut difficilement de parler d'« école bretonne », la formation se déroulant indépendamment, à Paris.
Fidèle à notre mission, pourfendons les assertions invérifiées et farfelues que nous servent les présentateurs d'émissions musicales spécialisées. [soupir]
Je suis ici comme un nouveau-né perdu dans la forêt.
A moins que ce ne soit Eichendorff qui ait raison :
Tritt nicht hinas jetzt vor die Tür,
Die Nacht hat eignen Sang,
Das Waldhorn ruft, als rief's nach dir,
Betrüglich ist der irre Klang,
Endlos der Wälder Labyrinth -
[...]
Überm Lande die Sterne
Machen die Runde bei Nacht,
Mein Schatz ist in der Ferne,
Liegt am Feuer auf der Wacht.
Übers Feld bellen Hunde ;
Wenn der Mondschein erblich,
Rauscht der Wald auf im Grunde :
Reiter, jetzt hüte dich!
Hörst du die Gründe rufen
In Träumen halb verwacht ?
Oh, von des Schlosses Stufen
Steig nieder in die Nacht ! -
Die Nachtigallen schlagen,
Der Garten rauschet sacht,
Es will dir Wunder sagen
Die wunderbare Nacht.
Mais oui, c'est Eichendorff qui a raison, il faut que ce soit Eichendorff qui ait raison.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie H.S. a suscité :
J'ai pu mettre la main sur un concert inédit Mahler-Schumann de Matthias Goerne, et tout à ma joie, je vous en propose un petit portrait.
Matthias Goerne, Christoph Eschenbach. Mahler, « Urlicht » aus Des Knaben Wunderhorn (et réutilisé dans la Deuxième Symphonie). Habituellement chanté par mezzo-soprane ou contralto, transposé pour baryton.
Mais tout était prêt et n'attendait que l'achèvement de la section publiée hier sur la Musique de Takemitsu pour être mis en ligne.
Les volets I et II sont destinés à être lus, pourquoi pas maintenant, ils comportent des informations générales sur Takemitsu.
Les volets III et IV sont des données discographiques. Le IV peut être lu, car il propose des pistes pour pénétrer l'univers de Takemitsu.
Les volets III, V, VI et VII relèvent, eux, plutôt de la somme, et sont là pour être consultés lorsque le besoin s'en fait sentir, pour trouver un renseignement précis. Le VII contient tout de même des commentaires sur les oeuvres, ce qui peut être utile pour faire son choix en même temps que la lecture du IV.
Et surtout, je rappelle à tous ceux qui n'aiment pas Takemitsu (ça peut exister, ça ?) qu'un Index est désormais à votre disposition dans la colonne de gauche. Vous pouvez donc fouiner dans le site en évitant Takemitsu s'il se montre trop encombrant ces temps-ci, ce que je conçois volontiers.
A priori, on se limitera pour l'instant à des actualisations du catalogue chronologique, que je signalerai de temps à autre.
Je vous renvoie à la
classification en périodes de l'oeuvre de Takemitsu pour les
précisions entre parenthèses.
Entre crochets figurent les [dates de
création].
En italique, mes commentaires sur l'oeuvre.
En turquoise, les oeuvres que je
recommande vivement.
Ce catalogue n'est pas exhaustif.
Il inspire sa forme de la liste proposée sur le
Wikipédia francophone et en reprend les données.
La liste a été largement
complétée et intégralement
annotée par mes soins, dates de créations
exceptées.
Je complèterai au fur et à mesure de mes
possibilités la liste. La commenter en une seule fois
n'était pas possible.
Le langage de Takemitsu peut être considéré comme très accessible, essentiellement en raison de sa conception hédoniste du son, privilégiant explicitement le climat, la couleur. Cela se traduit par la profusion des entrées à diverses hauteurs et timbres, la diversité et le chevauchement rythmiques, l'abondance de nuances dynamiques pourtant sans larges contrastes, l'emploi de modes de jeux très variés. Dans les notes qui ouvrent Les Yeux Clos, Takemitsu indique l'importance des changements subtils de couleur dans ses pièces, qu'il obtient par superposition de touches de nuances dynamiques, de rythmes distincts, de timbres d'instruments ou de hauteurs.
Assez amusant de voir que les coupures dans Sigurd et Salammbô et les interventions de Bra produisent cette singulière propulsion dans les moteurs de recherche. Oui, il en faut peu... Mais un peu d'émerveillement ne fait jamais de mal.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Intendance a suscité :
Je persiste à fournir dans l'ordre la musique, puis les commentaires sur le texte, enfin sur le matériau musical, pour entrer progressivement dans les charmes de Pelléas.
Cet aimable bac à sable accueille divers badinages :
opéra, lied,
théâtres & musiques
interlopes,
questions de langue
ou de voix...
en discrètes notules,
parfois constituées en séries.
Beaucoup de requêtes de moteur de recherche aboutissent ici à propos de questions pas encore traitées.
N'hésitez pas à réclamer.