Toujours la brève présentation des nouveautés (et autres écoutes et
réécoutes) du mois écoulé. Je laisse une trace pour moi, autant vous
donner des idées d'écoutes…
Conseils
Opéra
Trois opéras très peu présents au disque :
♦ Les
Feſtes d'Hébé de Rameau
dans leur version révisée de 1747 ;
♦ Drot og marsk de Heise, généreux opéra romantique
suédois ;
♦ Constellations d'Efrain Amaya d'après la vie de Miró (2012).
Hors nouveautés, retour aux fondamentaux :
Isis de
LULLY,
La mort d'Abel de
Kreutzer (six fois…), les meilleurs
Verdi de jeunesse dans leurs
meilleures versions (Oberto, Nabucco, Alzira, Stiffelio et sa refonte
Aroldo… ne manquait qu'Il Corsaro !),
Tristan
de
Wagner dans une version
ultime (C. Kleiber, Scala 1978), les deux meilleurs
Offenbach comiques (Barbe-Bleue et
Le roi Carotte), Barbe-Bleue de
Bartók
en japonais,
Saint François
d'Assise de
Messiaen dans
la souple version Nagano !
Récitals
♦ Romances, Ballades & Duos, parmi
les œuvres les plus touchantes de Schumann,
par les excellents spécialistes Metzer, Vondung, Bode et Eisenlohr.
♦ Un autre cycle de Jake Heggie
: Songs for Murdered Sisters.
♦ Yoncheva – disque au répertoire très varié, culminant dans Dowland et surtout une chaconne
vocale de Strozzi
éblouissante.
♦ Piau – grands classiques du lied symphonique décadent (dont les R. Strauss).
Hors nouveautés : j'ai découvert le récital composite de Gerald Finley
avec le LPO et Gardner, tout y est traduit en anglais.
Sacré
♦ Cantates de la vie de Jésus par Pfleger, objet musical (et textuel)
très intriguant.
♦ Couplage de motets de M.Haydn et
Bruckner par la MDR Leipzig.
Hors nouveautés : Motets latins de
Pfleger
(l'autre disque), motets latins de
Danielis
(merveilles à la française),
Cherubini
(Messe solennelle n°2 par Bernius, aussi l'étonnant Chant sur la
mort de Hayndn qui annonce…
Don
Carlos !), Messe Solennelle de
Berlioz (par Gardiner), Service de la Trinité et Psaumes de
Stuttgart de
Mantyjärvi.
Orchestral
Hors nouveautés :
Cherubini (Symphonie
en ré),
Mahler par Tennstedt
(intégrale EMI et prises sur le vif),
Tapiola
de
Sibelius (par Kajanus,
Ansermet, Garaguly, plusieurs Berglund…),
Pejačević (Symphonie en fa dièse)
Concertant
Hors nouveautés : concertos pour violon de
Kreutzer,
Halvorsen, Moeran, Harris, Adams, Rihm,
Dusapin, Mantovani. Concertos pour hautbois de
Bach par Ogrintchouk. Concerto pour
basson de
Dupuy par van
Sambeek.
Chambre
♦ Trios de Rimski et Borodine, volume 3
d'une anthologie du trio en Russie.
♦ Pour deux pianos : Nocturnes de Debussy
et Tristan de Wagner arrangé
par Reger.
♦ Meilleure version de ma connaissance pour le Quatuor pour la fin du
Temps de Messiaen par le Left
Coast Ensemble (musiciens de la région de San Francisco).
Hors nouveautés :
Matteis (disque
H. Schmitt et disque A. Bayer),
Bach (violon-clavecin
par Glodeanu & Haas, souplesse garantie),
Rondo alla Krakowiak de
Chopin avec Quintette à cordes,
disques d'arrangements du
Quatuor
Romantique (avec harmonium !) absolument merveilleux,
Messiaen (Quatuor pour la fin du
Temps par Chamber Music Northwest).
Et pas mal de quatuors à cordes bien évidemment :
d'Albert,
Smyth (plus le Quintette à cordes),
Weigl,
Andreae,
Korngold,
Ginastera (intégrale des quatuors
dans la meilleure version disponible)…
Solo
♦ Récital de piano : Samazeuilh, Decaux, Ferroux, L. Aubert
par Aline Piboule.
Hors nouveautés :
clavecin de 16 pieds
de Buxtehude à C.P.E. Bach.
La légende
Du vert au violet, mes recommandations…
→ * Vert : réussi !
→ ** Bleu : jalon considérable.
→ *** Violet : écoute capitale.
→ ¤ Gris : pas convaincu.
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons
disques, simplement pas nécessairement prioritaires au sein de la
profusion de l'offre.)
Liste brute suit :
Nouveautés : œuvres
♥♥
Rameau – Les Feſtes d'Hébé
(version de 1747) – Santon, Perbost, Mechelen, Estèphe, Orfeo
Orchestra, Vashegyi (radio hongroise)
→ Premier enregistrement de la version remaniée de 1747, très vivement
animée par Vashegyi (davantage tourné vers l'énergie cinétique que la
couleur). Des réserves fortes sur Santon ici (vibrato vraiment trop
large, instrument surdimensionné), en revanche Estèphe (mordant haut et
verbe clair) exhibe l'un des instruments les mieux faits de toute la
scène francophone.
→
Audible sur la radio hongroise avant parution CD
dans quelques mois…
♥♥
Rimski-Korsakov, Cui, Borodine
– Trios piano-cordes (« Russian Trio History vol.3 »)
– Brahms Piano Trio (Naxos 2021)
→ Élan formidable du Rimski. Très beau mouvement lent lyrique de
Borodine.
♥♥
Brahms, Sonate à deux pianos //
Wagner-Reger, Prélude et mort d'Isolde // Debussy, Nocturnes –
« Remixed » –
Grauschumacher Piano Duo (Neos 2021)
→ Splendides timbres, textures et couleurs du duo. Ainsi transcrits,
Tristan et les Nocturnes constituent une approche originale, et
marquante.
♥
Koželuch :
Concertos and Symphony par Sergio
Azzolini, Camerata Rousseau, Leonardo Muzii (Sony 2021)
→ Avec un son de basson très terroir.
♥♥♥
Pfleger – Cantates « The
Life and Passion of the Christ » – Vox Nidrosiensis,
Orkester Nord, Martin Wåhlberg (Aparté 2021)
→ Musique du Nord de l'Allemagne au milieu du XVIIe siècle. Œuvres
inédites (seconde monographie seulement pour ce compositeur.
→ Plus ascétique que ses motets latins (disque CPO, plus expansif), je
vous promets cependant de l'animation, avec ses solos de psaltérion,
ses évangélistes qui fonctionnent toujours à deux voix, ses structures
mouvantes qui annoncent l'esthétique des Méditations pour le Carême de
Charpentier.
→ Par ailleurs, curiosité d'entendre des textes aussi composites
(fragments des Évangiles mais aussi beaucoup d'Ancien Testament épars),
ou encore de voir Dieu s'exprimer en empruntant les mots d'Ézéchiel et
en émettant des notes très graves (mi 1 - ut 1) sur des membres de
phrase entiers.
→ On y rencontre des épisodes peu représentés d'ordinaire dans les
mises en musique – ainsi la rencontre d'Emmaüs, ou la Cananéenne dont
la fille est possédée – écrits en entrelaçant les sources des
Évangiles, des portions des livres prophétiques, les gloses du XVIIe et
les chants populaires de dévolution luthériens, parfois réplique à
réplique…
→ De quoi s'amuser aussi avec le contexte (je vous en touche un mot
dans la notice de ma main), avec ces duels à l'épée entre maîtres de
chapelle à la cour de Güstrow (le dissipé Danielis !), ou encore
lorsque Pfleger écarte sèchement une demande du prince, parce que
lui sert d'abord la gloire de la musique et de Dieu. (Ça pique.)
→ Et
superbe réalisation, conduite élancée, voix splendides et
éloquentes.
♥♥
SCHUMANN, R.: Lied Edition,
Vol. 10 - Romanzen und Balladen / Duets (Melzer, Vondung, Bode,
Eisenlohr)
→ Superbe attelage pour les lieder en duo de Schumann, de petits bijoux
trop peu pratiqués.
♥♥
Michael Haydn, Bruckner – Motets
– MDR Leipzig, Philipp Ahmann (PentaTone 2021)
→ La parenté entre les deux univers sonores (calmes homorythmies,
harmonies simples) est frappante. La couleur « Requiem de
Mozart » reste prégnante chez M. Haydn. Très beau chœur rond et
tendre.
♥
Monteverdi, Ferrabosco,
Cavalli, Strozzi, Stradella, Gibbons, Dowland, Torrejón, Murcia,
traditionnel bulgare… – « Rebirth » –
Yoncheva, Cappella Medeiterranea,
García Alarcón (Sony 2021)
→ La voix est certes devenue beaucoup plus ronde et moins focalisée,
mais le style demeure de façon impressionnante, pas le moindre
hors-style ici.
→ Accompagnement splendide de la Cappella Mediterranea, parcourant
divers climats – l'aspect « ethnique » un peu carte postale
de certaines pistes, façon Arpeggiata, étant probablement le moins
réussi de l'ensemble.
→ Le disque culmine assurément dans l'ineffable chaconne de l'Eraclito
amoroso de Mlle Strozzi, petite splendeur. . Come again de Dowland est
aussi particulièrement frémissant (chaque verbe est coloré selon son
sens)… !
♥♥♥
Samazeuilh, Le Chant de la Mer
// Decaux, Clairs de lune // Ferroud, Types // Aubert, Sillages
– Aline Piboule (Printemps des Arts de Monte-Carlo 2021)
→ Déjà célébrée par deux fois dans des programmes français ambitieux
chez Artalinna (Flothuis, Arrieu, Smit, Fauré, Prokofiev,
Dutilleux !), grand retour du jeu plein d'angles d'Aline
Piboule dans quatre cycles pianistiques français de très haute
volée :
→ le chef-d'œuvre absolu de Decaux (exploration radicale et approche
inédite de l'atonalité en 1900),
→ première gravure (?) du Ferroud toujours inscrit dans la ville,
→ lecture ravivée de Samazeuilh (qui m'avait moins impressionné dans la
version ATMA), et
→ scintillements argentés, balancements et mélodies exotiques
fabuleuses des Sillages de Louis Aubert !
→ bissé
♥
PÄRT, A.: Miserere + A Tribute
to Cæsar + The Deer's Cry, etc. – BayRSO, œsterreichisches
ensemble fuer neue musik, Howard Arman (BR-Klassik 2021)
→ Belle version de belles œuvres de Pärt – pas nécessairement le Balte
le plus vertigineux en matière de musique chorale, mais sa célébrité
permet de profiter souvent de ses très belles œuvres, servies ici par
ce superbe chœur.
Michał BERGSON – Piano
Concerto / Mazurkas, Polonaise héroïque, Polonia!, Il Ritorno,
Luisa di Montfort [Opera] (excerpts) – Jonathan Plowright au piano,
Drygas, Kubas-Kruk ; Poznan PO, Borowicz (DUX 2020)
→ Le père d'Henri – principale raison d'enregistrer ces œuvres pas
majeures.
→ Concerto très chopinien (en beaucoup moins intéressant). La Grande
Polonaise Héroïque, c'est même du pillage de certaines tournures de
celle de Chopin… (en beaucoup, beaucoup moins singulier)
→ L'Introduction de Luisa di Montfort est écrite sur le thème
« Vive Henri, vive ce roi galant », plus original et amusant.
Mais ensuite : cabalette transcrite pour clarinette, on garde donc
juste la musique belcantiste pas très riche et la virtuosité
extérieure, sans le théâtre.
→ Il Ritorno, une petite pièce vocale en français, galanterie
ornementale virtuose parfaitement banale de 4 minutes. Pas
enthousiaste.
→ Première déception chez DUX ! (mais au moins c'est
rarissime et plutôt bien joué… donc toujours une découverte agréable)
♥♥
Efrain AMAYA – Constellations [2012]
– Young, Kempson, Shafer ; Arts Crossing Chb O, Amaya (Albany 2020)
→ Très tonal, sur jolis ostinatos, déclamation sobre pour trois
personnages, un opéra inspiré par la vie (et les opinions) de Joan
Miró. Il y discute de ses ressentis d'artiste (sur Dieu, dans le
premier tableau…) avec sa femme, parfois en présence de sa fille
silencieuse. Également quelques échanges avec un oiseau, muse du
peintre (incarné par la chanteuse qui fait l'épouse), et entre l'épouse
et l'esprit de la maison.
→ Même le final, lorsque la famille fuit tandis que les bombes se
mettent à pleuvoir sur le village, sonne plutôt « oh, regarde la
télé, c'est absolument dément ce qu'ils font, tu y crois
toi ? ».
→ Ce n'est pas du drame très brûlant, mais tout ça est très joli et
délicat, assez réussi. À tout prendre beaucoup plus satisfaisant que
ces opéras qui, en voulait être simultanément un laboratoire musical ou
poétique, ne sont tout simplement pas opérants prosodiquement et
dramatiquement – devenant vite mortellement ennuyeux. Choix peu
ambitieux ici, mais plutôt séduisant.
♥♥
STANCHINSKY : Piano
Music (A Journey Into the Abyss) (Witold Wilczek) (DUX 2021)
→ Impressionnant pianiste, très découpé et enveloppant à la fois !
→ Le corpus en est ravivé (pièces polyphoniques, nocturne, mazurkas).
Mais le plus intéressant demeure les Fragments, absents ici.
♥
STANCHINSKY : Piano
Works (Peter Jablonski) (Ondine 2021)
→ A beaucoup écouté Chopin... Très similaire dans les figures et
l'harmonie, à la rigueur augmenté de quelques effets retors typés
premier Scriabine.
→ Les Fragments sont plus intéressants que les Sonates et Préludes
; beaucoup plus originaux et visionnaires, plus scriabiniens, voire
futuristes.
→ Pianiste assez lisse.
♥♥♥
HEISE, P.A.: Drot og marsk
(Royal Danish Opera Chorus and Orchestra, Schønwandt) (Dacapo 2021)
→ Superbe drame romantique, dans la veine de Kuhlau, remarquablement
chanté et joué. Tout est fluide, vivant, inspiré, œuvre à découvrir
absolument ! (il en existait déjà une version pas trop
ancienne chez Chandos)
♥♥
HEGGIE, J.: Songs for Murdered
Sisters (J. Hopkins, J. Heggie)
→ Toujours dans le style fluide et très bien pensé rhétoriquement de
Heggie.
Songs très bien
chantées.
Nouveautés : versions
Bach: 'Meins Lebens Licht' -
Cantatas BWV 45-198 & Motet BWV 118 – Collegium Vocale Gent,
Philippe
Herreweghe (Phi 2021)
→ Approche très douce et caressante, comme voilée… Agréable, mais on
peut faire tellement plus de ce corpus !
→ (Déçu, j'ai beaucoup lu que c'était ultime…)
♥♥♥
Messiaen – Quatuor pour
la fin du Temps –
Left Coast Ensemble
(Avie 2021)
→ Captation proche et très vivante, interprétation très sensible à la
danse et à la couleur, une merveille où la direction de
l'harmonie, le sens du discours apparaissent avec une évidence rare !
+
Rohde: One wing
(Presler, Anna; Zivian, Eric)
→ Très plaisante piécette violon-piano, congruente avec Messiaen,
écrite par l'altiste membre de cet ensemble centré autour de San
Francisco.
♥
R. Strauss, Berg, Zemlinsky –
Lieder orchestraux : Vier letzte Lieder, Morgen,
Frühe-Lieder, Waldesgespräch –
Piau,
O Franche-Comté, Verdier (Alpha 2021)
→ Beau grain de cordes (pas du tout un fondu « grand
orchestre », j'aime beaucoup), cuivres moins élégants.
→ Piau se tire très bien de l'exercice, même si captée de près (et pour
ce format de voix, j'aime une articulation verbale plus acérée), très
élégante et frémissante.
Verdi – Falstaff – Raimondi, OR
Liège, Arrivabeni (Dynamic)
→ Raimondi vieillissant et éraillé, mais toujours charismatique. En
revanche, tout est capté (y compris le très bon orchestre) atrocement,
comme rarement chez ce label pourtant remarquable par ses prises de son
ratées : on entend tout comme depuis une boîte sous la fosse, les
chanteurs sont trop loin l'orchestre étouffé, c'est un carnage.
→ À entendre pour la qualité des interprètes, mais très peu agréable à
écouter.
♥
Beethoven: König Stephan (King
Stephen), Op. 117 (revised spoken text by K. Weßler) – Czech
Philharmonic Choir, Brno; Cappella Aquileia; Bosch, Marcus (CPO 2021)
+ ouvertures de Fidelio
→ Version très informée et sautillante, avec un récitant (à défaut du
texte d'origine) ce qui est rarement le cas.
Autres nouvelles écoutes : œuvres
♥♥♥
Offenbach – Le roi Carotte –
Pelly, Lyon (vidéo France 3)
→ Les sous-entendus grivois les plus osés que j'aie entendus sur une
scène d'opéra… Formidable composition étonnamment libre pour du
Offenbach, livret d'une ambition bigarrée assez folle, une petite
merveille servie au plus haut niveau (Mortagne, Beuron, Bou !).
→ Grand concertato des armures qui évoque Bénédiction des Poignards,
superbe quatuor suspendu d'arrivée à Pompéi, impressionnante figuration
des chemins de fer…
♥♥♥
Danielis – Motets –
Ensemble Pierre Robert, Desenclos (Alpha)
→ Petites merveilles à la française de ce compositeur wallon ayant
exercé en Allemagne du Nord, où – à Güstrow notamment – il s'est
illustré par ses frasques, insultes, caprices, chantages au départ…
→ Interprétation à la française également, d'une sobre éloquence, comme
toujours avec Desenclos.
→ Bissé.
♥♥
Buxtehude, Böhm, Weckmann, J.S.
Bach, C.Ph. Bach, W.F. Bach – Vom Stylus phantasticus zur freien
Fantasie – Magdalena Hasibeder sur
clavecin 16’ de Matthias Kramer (2006) d’après un clavecin
hambourgois (vers 1750) (Raumklang 2013)
→ Impressionnante majesté du clavecin doté d'un jeu de seize pieds (au
lieu du huit-pieds traditionnel), capté de façon un peu trouble. Mais
la superbe articulation de M. Hasibeder compense assez bien ces
limites. Un pont entre deux esthétiques de l'affect différentes, sur un
rare modèle reconstitué.
♥♥
Moeran – Concerto pour violon
– (Lyrita)
→ Lyrique, atmosphérique, dansant, très réussi. Mouvements lents
encadrant un mouvement rapide très entraînant et bondissant.
+ Rhapsodie en fa# avec piano (aux formules digitales très
rachmaninoviennes)
+ Rhapsodie en mim pour orchestre, très belle rêverie !
♥♥
Roy
Harris & John
Adams:
Violin Concertos – Tamsin
Waley-Cohen, BBC Symphony Orchestra, Andrew Litton (Signum)
→ Deux concertos très vivants et colorés, où l'orchestre jou sa part.
→ Bissé.
♥♥
Halvorsen – Concerto pour
violon – Henning Kraggerud, Malmö SO (Naxos 2017)
→ Très violonistique, mais beaucoup des cadences simples et sens de la
majesté qui apportent de grandes satisfactions immédiates.
♥♥
Rihm, Gedicht des Malers
– R. Capuçon, Wiener Symphoniker, Ph. Jordan
+ Dusapin, Aufgang – R.
Capuçon, OPRF, Chung
+ Mantovani, Jeux d'eau –
R. Capuçon, Opéra de Paris, Ph. Jordan
→ Mantovani chatoyant et plein de naturel, Rihm lyrique et privilégiant
l'ultrasolo et le suraigu, Dusapin plus élusif.
♥♥
Svendsen: Violin
Concerto in A major, Op. 6 / Symphony No. 1 in D major, Op. 4 – Arve
Tellefsen, Oslo PO, Karsten Andersen (ccto), Miltiades Caridis (symph)
(Universal 1988)
→ Timbre d'une qualité surnaturelle… Sinon belle plénitude
paganino-mendelssohnienne, et plus d'atmosphères que d'épate.
→ Symphonie plus naïve, en bonne logique vu le langage.
♥
Matteis – False
Consonances of Melancholy – A. Bayer, Gli Incogniti,
A. Bayer (ZZT / Alpha 2009)
→ Très beau disque également, mais de consonance plus lisse.
♥♥
Matteis – Ayrs for the
Violin –
Hélène Schmitt (Alpha
2009)
→ Œuvres magnifiques, déjà tout un art consommé de doubles cordes
notamment, mais toujours avec poésie.
♥
Saint-Saëns – Suite pour
violoncelle et orchestre – Camille Thomas, ON Lille, A. Bloch (DGG 2017)
→ Suite d'inspiration archaïsante mais extrêmement romantisée, très
réussie.
+ des Offenbach arrangés
♥
Boccherini, Couperin-Bazelaire, Frescobaldi-Toister,
Monn-Schönberg –
Concertos pour
violoncelle –
Jian Wang,
Camerata Salzburg (DGG 2003)
→ Boccherini G. 482 en si bémol, plein de vie. Le reste du corpus est
moins marquant, surtout Monn, assez terne. Très belle interprétation
tradi-informée.
Pabst –
Trio piano-cordes (« Russian Trio
History vol.2 ») – Brahms Piano Trio (Naxos)
→ Bissé. Beau Trio à la mémoire d'A. Rubinstein, bien fait, mais je
n'ai pas été particulièrement saisi.
Dupuy: Flute Concerto No.
1 in D Minor – Petrucci, Ginevra; Pomeriggi Musicali, I; Ciampi,
Maurizio (Brilliant Classics 2015)
→ On y retrouve les belles harmonies contrastées et expressives propres
à Dupuy, mais l'expression galante et primesautière induite par la
flûte n'est pas passionnante.
♥
Édouard
Dupuy – Bassoon
Concerto in A Major – van Sambeek, Sinfonia Rotterdam, Conrad van
Alphen (Brilliant 2012)
→ Orchestre hélas tradi-mou. Belle œuvre qui mériterait mieux, quoique
en deçà du gigantesque concerto en ut mineur…
♥♥
Kreutzer –
Violin Concerto No. 14 in E Major –
Peter Sheppard Skærved, Philharmonie Slovaque de Košice ; Andrew
Mogrelia (Naxos 2007)
→ Quelle grâce, on pense à Du Puy !
+ n°15, Davantage classicisme standard, mais interprétation très belle
(quel son de violon, quelle délicatesse de cet orchestre tradi !) qui
permet de se régaler dans les moments les plus lyriques.
(Arrêtez un peu de nous casser les pieds avec Saint-George et
faites-nous entendre du Clément et du Kreutzer, les gars !)
Kreutzer: 42 Etudes ou caprices –
Masayuki Kino (Exton 2010)
→ Vraiment des études de travail, certes plutôt musicales, mais rien de
bien passionnant à l'écoute seule, si l'on n'est pas dans une
perspective technique. Un disque pour se donner des objectifs plutôt
que pour faire l'expérience de délices musicales…
→ (mieux qu'Aškin et E. Wallfisch, paraît vraiment difficile à timbrer)
♥♥♥
Marschner ouv Vampyr,
Korngold fantaisie Tote Stadt,
R. Strauss Ariadne Fantaisie,
Meyerbeer fantaisie Robert le Diable
– « Opera Fantasias from the Shadowlands » –
Le Quatuor Romantique (violon, violoncelle,
piano, harmonium) (Ars Produktion 2010)
→ Arrangements passionnants qui ne se limitent pas aux moments
instrumentaux les plus évidents mais parcourent l'œuvre (le pot-pourri
d'Ariadne est particulièrement exaltant !), et dans un effectif
typique
de la musique privée de la fin du XIXe siècle, un ravissement – qui
change radicalement des disques qu'on a l'habitude d'entendre.
→ Trissé.
♥♥
Wagner – Wesendonck,
extraits de Rienzi, Lohengrin, Meistersinger, Parsifal –
« Operatic Chamber Music » – Suzanne McLeod,
Le Quatuor Romantique (violon,
violoncelle, piano, harmonium) (Ars Produktion 2013)
→ À nouveau des arrangements qui (échappent un peu moins aux grands
tubes mais) renouvellent les équilibres sans déformer l'esprit ni
l'impact des œuvres. Très persuasif !
♥♥
Tchaïkovski,
Casse-Noisette (extraits),
Waldteufel
Patineurs,
Humperdinck
ouverture Hänsel &
Noëls
traditionnels allemands – « CHRISTMAS MUSIC - A Late
Romantic Christmas Eve » – (Elena Fink,
Le Quatuor Romantique) (Arsk
Produktion 2010)
→ Encore un délice…
♥
BRAHMS, J.: Piano
Quintet become String Quintet, Op. 34 (reconstructed by S. Brown) /
WEBER, J.M.: String Quintet in D
Major (Divertimenti Ensemble) (Cello Classics 2007)
→ Belle œuvre de Weber (Joseph Miroslav).
→ Transformation réussie du Quintette avec piano en quintette à cordes,
les contrastes et les effets rythmiques demeurent vraiment de façon
convaincante – davantage que dans la version Sonate pour deux pianos,
pourtant de la main de Brahms !
♥♥
Mantyjärvi – Service de
la Trinité, Psaumes de Stuttgart et autres motets – Trinity College
Cambridge, Layton
→ Excellent exemple de la belle écriture chorale de la baltique, avec
une progression harmonique simple, des accords riches, un rapport
éttroit au texte, une lumière intense.
♥♥
Smyth – Quatuor en mi mineur
– Mannheim SQ (CPO)
+ quintette à cordes
→ Œuvres remarquablement bâties, avec une belle veine
mélodico-harmonique de surcroît. Le Quintette (de jeunesse) plus marqué
par une forme de folklore un peu rustique, le quatuor plus sophistiqué
(peut-être encore meilleur).
♥
Bosmans – Quatuor –
→ Bien bâti, particulièrement court.
♥♥
Honneur à la patrie (Collection "Chansons de France") –
Chants patriotiques – Thill, Lucien
Lupi, Dens, Arlette Deguil, Legros, Roux, Michèle Dorlan… (Marianne
Melodie 2011)
Cherubini, Galuppi, Clementi, Bonazzi, Busi, Canneti… –
Sonatas for two organs – Luigi
Celeghin, Bianka Pezić (Naxos 2004)
→ Cherubini avec des marches harmoniques alla Bach, Galuppi tout
bondissant en basses d'Alberti… quelles étranges choses. Assez sinistre
sur ces pleins-jeux blanchâtres (pourtant des orgues italiens de 1785),
pièces pas passionnantes… et l'effet de dialogue est
complètement perdu au disque (la matière musicale seule ne paraît pas
justifier l'emploi de deux organistes.
→ Seul Cherubini m'a un peu intéressé, par sa tenue et son décalage
avec l'habitude. Sinon, l'arrangement par Francesco Canneti du grand
concertato à la fin du Triomphe d'Aida est un peu divertissant et
tuilé, à défaut de subtil.
Cherubini:
Sciant gentes – Keohane, Maria;
Oitzinger, Margot; Hobbs, Thomas; Noack, Sebastian; Stuttgart Chamber
Choir; Hofkapelle Stuttgart; Bernius, Frieder (Carus 2013)
→ Gentil motet sans éclat particulier, bien joué sans électricité
excessive non plus.
♥♥
Cherubini –
Chant sur la mort de Haydn, Symphonie en ré
– Cappella Coloniensis, Gabriele Ferro (Phoenix 2009)
→ Début de la mort de Haydn contient pas mal d'éléments du début de
l'acte V de Don Carlos ! Culture sacrée commune aux deux, ou
souvenir de Verdi ?
Cherubini –
Pimmalione
– Adami, Berghi, Carturan, Ligabue, RAI Milano, Gerelli (libre de
droits 1955)
Cherubini – Les Abencérages –
Rinaldi, Dupouy, Mars ; RAI Milan, Maag (Arts)
→ Quelques variations (orchestrales !) sur la Follia en guise de
danses de l'acte I.
→ Ne semble pas génialissime (récitatifs médiocres en particulier),
mais joué ainsi à la tradi-mou avec une majorité de chanteurs à fort
accent et plutôt capté, on ne se rend pas forcément compte des beautés
réelles… M'a évoqué le Cherubini-eau-tiède d'Ali Baba et de Médée, eux
aussi très mal servis au disque…
♥
Cherubini – Messe Solennelle
n°3 en mi (1818) // 9 Antifona sul canto fermo 8 tona // Nemo
gaudeat – Ziesak, Pizzolato, Lippert, Abdrazakov ; BayRSO,
Muti (EMI)
→ Mollissime. Il y a l'air d'y avoir de jolies choses, mais Muti,
pourtant sincère amoureux de cette musique, noie tout sous une mélasse
hors style.
→ Quand même la très belle découverte du motet Nemo gaudeat, très
belles figures chorale, curieux de réentendre cela en de meilleures
circonstances…
♥♥
Bartók, Le Château de Barbe-Bleue (en japonais) – Ito, Nakayama, NHK
Symphony, Rosenstock (1957, édité par Naxos)
→ Pas très typé idiomatiquement en dehors du Prologue, mais très bien
chanté et joué, beaucoup d'esprit !
♥
Górecki: String
Quartet No. 3, Op. 67, "Pieśni śpiewają" ( … Songs Are Sung) – DAFÔ
String Quartet (DUX 2017)
→ Aplats et répétitions, pas aussi détendant que son Miserere ou sa
Troisième Symphonie, clairement, mais dans le même genre à temporalité
lente et au matériau raréfié.
→ Premier mouvement un peu sombre, le deuxième est au contraire un
largo en majeur, en grands accords lumineux et apathiques, les deux
scherzos intermédiaires apportant un brin de vivacité, jusqu'au final
largo, plus sérieux et prostré. Assez bel ensemble, plutôt bien fait
(mais très long pour ce type de matière : 50 minutes !).
♥♥
CHOPIN : Rondo alla
Krakowiak (Paleczny, Prima Vista Quartet, Marynowski) (DUX 2015)
→ Réjouissante version accompagnée par un quintette à cordes, pleine de
saveur et de tranchant par rapport aux versions orchestrales forcément
plus étales et arrondies – et ce même du côté du piano !
Autres nouvelles écoutes : interprétations
♥
Chabrier, ouverture de Gwendoline, España, Bourrée fantasque,
Danse
villageoise / Bizet, Suite de l'Arlésienne / Lalo Ys ouverture /
Berlioz extraits Romé / Debussy Faune / Franck Psyché extts / Pierné
Cydalise extts, Ramuntcho extts, Giration, Sonata da Camera –
Orchestre
Colonne, Pierné (Malibran)
→ Quelle vivacité, quel élan ! Et le son est franchement bon
pour son temps.
♥♥
Berlioz – Messe Solennelle (Resurrexit)
– ORR, Gardiner (vidéo 1993)
→ La folie pure.
♥♥
Messiaen – Saint François
d'Assise – Hallé O, Nagano (DGG)
→ Quel naturel par rapport à Ozawa ! On sent que la
partition fait
désormais partie du patrimoine et que son discours coule de source.
Walton – Concerto pour violon –
Suwanai (Decca)
→ Toujours son très beau son, mais l'œuvre me laissant assez froid…
♥♥♥
Mahler – Symphonie n°5 – LPO, Tennstedt (EMI)
→ Tourbillon dément. Même l'Adagietto est d'une tension à peine
soutenable.
MONN, G.M.:
Cello Concerto in G Minor (arr. A.
Schoenberg) (Queyras, Freiburg Baroque Orchestra, Müllejans) (Harmonia
Mundi)
→ Un peu aigre comme son d'orchestre pour du classicisme, serait sans
doute très bien dans une œuvre intéressante mais ici…
Saint-Saëns, Berlioz – «
French Showpieces (Concert
Francais) » –
James Ehnes, Orchestre symphonique de Québec, Yoav Talmi (Analekta 2001)
♥♥
Bach – Oboe Concertos –
Alexei Ogrintchouk, Swedish ChbO (BIS 2010)
→ Quel son incroyable, et quel orchestre aussi…
Verdi –
Oberto (version originale), acte I
– Guleghina, Stuart Neil, Ramey ; Saint-Martin-in-the-Fields,
Marriner (Philips)
→ Tire beaucoup plus, joué ainsi, vers Norma et le belcanto plus
traditionnel. Plus formel, moins stimulant.
→ Avec Marriner, les formules d'accompagnement restent de
l'accompagnement. Et même Ramey semble un peu prudent, composé. (Manque
d'habitude de ces rôles en scène, probablement aussi : la plupart
n'ont
dû faire que ce studio.)
♥♥
Verdi – Oberto –
Dimitrova, Bergonzi, Panerai ; Gardelli (Orfeo)
→ Grande inspiration mélodique et dramatique pour ce premier opéra.
Distribution qui domine ses rôles ! Et des ensembles
furibonds
étourdissants !
♥♥
Verdi – Alzira – Cotrubas,
Araiza, Bruson, Gardelli (Orfeo)
→ De très très beaux ensembles… Un des Verdi les moins joués, et
vraiment sous-estimé.
♥
Sibelius – Symphonie n°2 –
Suisse Romande,
Ansermet
(Decca 1962)
→ Belle version pleine d'ardeur, avec des timbres toutefois très
aigrelets. Tout ne fonctionne pas à égalité (le mouvement lent manque
peut-être un peu de plénitude et de fondu ?), mais la toute fin
est assez incroyable de généreuse intensité.
♥♥
Sibelius – Tapiola –
Helsinki PO, Berglund
→ Un peu rond, mais rapide et contrasté, extrêmement vivant !
♥♥
+ Kajanus
→ Orchestre limité et problématique (justesse, disparité de timbres),
mais élan irrésistible, conduite organique du tempo, saveur des
timbres !
♥♥
Messiaen – Quatuor pour la fin
du Temps – Chamber Music Northwest (Delos 1986)
Messiaen – Quatuor pour la fin du Temps – Jansen, Fröst,
Thedéen, Debargue (Sony)
→ Très soliste, manque un peu de cette fièvre commune (trop facile pour
eux ?). Même Thedéen, mon idole d'éloquence élégance dans Brahms,
paraît un peu forcer son timbre.
♥
Verdi – Nabucco (extraits en
allemand) – Liane Synek, Lear, Kónya, Stewart, Talvela ;
Deutsche Oper Berlin, H. Stein (DGG)
→ Version très bien chantée (en particulier le ferme mordant de Stewart
et la tendreté de Lear).
→ Les extraits sont étrangement choisis (pas d'ensembles, pas
d'Abigaille hors sa mort !).
♥♥♥
Verdi – Aroldo – Vaness,
Shicoff, Michaels-Moore ; Maggio Firenze, Luisi (Philips 2001)
→ Distribution, orchestre, captation de luxe pour cette refonte
de Stiffelio, dans le contexte plus consensuel des croisades. Les
meilleurs morceaux (le grand ensemble du duel à l'acte II, l'air du
père au début du III…) sont cependant conservés, à l'exception du
prêche final, hélas. (La version Aroldo de la fin Deest non seulement
musicalement fade, mais aussi dramatiquement totalement ratée.)
→ Meilleure version disponible au disque pour Aroldo, à mon sens.
→ bissé
Schubert – Quatuor n°13 –
Diogenes SQ
+ Engegård (plus vivant)
+ Ardeo (un peu gentil)
+ Takacs (vrai relief, son grand violon)
+ Terpsycorde réécoute (instruments anciens)
+ Mandelring (belle mélncolie)
+ Chilingirian SQ (autant leur Quintette est fabuleux, autant ce
quatuor, épais et mou me déçoit de leur part)
♥♥♥
Sibelius – Tapiola –
Suisse Romande, Ansermet
→ Ce grain incroyable, cette verdeur, cette clarté des timbres et du
discours !
(+ Davis LSO, très bien)
♥♥
(+ Berglund Radio Finlandaise, contrastes incroyables !)
♥♥♥
Cherubini – Medea acte I –
Forte, Antonacci, Filianoti ; Regio Torino, Pidò
→ Toujours aussi mortellement ennuyeux… et malgré Pidò (il faut dire
que la distribution n'aide guère…).
♥
Debussy, œuvres à deux
pianos – Grauschumacher Piano Duo (Neos 2021)
♥
récital : Weber
(Euryanthe), Wagner (Tannhäuser, Meistersinger), Verdi (Otello),
Tchaïkovski (Iolanta), Bizet (Carmen), Adams (Doctor Atomic), Turnage
(The Silver Tassie)…
en anglais
–
Finley, LPO, Gardner
(Chandos 2010)
→ Très beau récital très varié et original, splendidement chanté sur
toute l'étendue des tessitures et des styles…
+ réécoute de l'air d'Adams avec BBCSO & Adams (Nonesuch 2018)
♥♥
Quel tube immortel !
Haendel – Jephtha (disco
comparée)
Gardiner, c'est plutôt un de
ses disques tranquilles (mous). Pas du niveau de son
Penseroso par exemple.
Biondi est très bien mais
attention, il utilise un orchestre moderne, les cordes sont en
synthétique et très ronde même si ça vibre peu, couleurs des vents
plutôt blanches aussi, et on entend que les archets sont modernes, ça
n'a pas le même tranchant à l'attaque : c'est très bien pour un
orchestre pas du tout spécialiste, mais vu qu'on a du choix au disque,
n'en attends pas un truc comparable à ses enregistrements de Vivaldi.
Budday sonne un peu écrasé,
Grunert plutôt triste. Même
Christophers n'est pas très
électrique.
Creed reste un peu tranquille,
mais un des plus animés et équilibrés en fin de compte.
Harnoncourt a un peu vieilli,
mais ça a le grain extraordinaire et l'engagement du Concentus des
débuts… Il faut voir sur la longueur ce que ça donne, mais l'effet
Saül n'est pas à exclure ! En
tout cas, c'est nettement la plus habitée, je trouve. (Avec Biondi,
mais instruments modernes…)
Schumann – Szene aus Goethes
Faust, « Mitternacht » – Jennifer, Vyvyan
Fischer-Dieskau ; ECO, Britten (Decca)
+ réécoute Harding-BayRSO <3
+ réécoute Abbado-Terfel
+ réécoute Wit-Kortekangas
+ réécoute Harnoncourt-Concertgebouw
(avec partition d'orchestre)
♥
Smetana: Má vlast
– Bamberg SO, Hrůša (Tudor 2016)
→ Beaux cuivres serrés, superbes cordes, grand orchestre assurément et
par la légèreté de touche d'un habitué du folklore. Ensuite, je trouve
toujours cette œuvre aussi univoque, faite de grands aplats
affirmatifs, sans discours très puissant, une suite de grands
instantanés grandioses. À tout prendre, dans le domaine du mauvais goût
pas toujours souverainement inspiré, l'Alpestre de Strauss m'amuse
autrement !
Réécoutes : œuvres
♥♥♥
LULLY – Isis (actes III, IV)
– Rousset
♥
Pierné – Cydalise & le
Chèvre-pied – Luxembourg PO, Shallon (Timpani)
→ Très joli, dans le genre de Dapnis (en plus rond). Le sujet
versaillais n'induit pas vraiment d'archaïsmes. Très beau ballet galant
et apaisé.
Pierné – La Croisade des Enfants (en
anglais) – Toronto SO, Walter Susskind
→ Un peu lisse, en tout cas joué / chanté ainsi.
♥♥
Pierné – L'An Mil –
Peintre, ON Lorraine, Mercier (Timpani)
→ Aplats vraiment pauvres des mouvements extrêmes, mais ce scherzo de
la Fête des Fous et de l'Âne est absolument extraordinaire, et illustre
de façon éclatante le génie orchestratoire de Pierné – certains
éléments, comme l'usage des harmoniques de violon pour créer des
résonances dynamiques, sont abondamment réutilisés dans L'Oiseau de feu
de Stravinski…
Moulinié: Le Cantique de Moÿse –
par les Arts Florissants, William Christie (HM)
→ Toujours pas convaincu par cet corpus qui regarde bien plus vers la
Renaissance et la polyphonie assez austère que vers les talents
extraordinaires de mélodiste que manifesta par ailleurs Moulinié.
♥♥
Pfleger – Motets latins
– CPO
♥♥♥
Kreutzer – La mort d'Abel
– Droy, Bou, Pruvot ; Les Agrémens, van Waas (Singulares 2012)
→ six fois
♥♥♥
Édouard Dupuy – Concerto
pour basson – van Sambeek, Swedish ChbO, Ogrintchouk (BIS 2020)
→ Un des disques les plus écoutés en 2020, pour ma part ! Le
thème lyrique et mélismatique du premier mouvement est une splendeur
rare. Et ces musiciens sont géniaux (meilleur bassoniste du monde,
meilleur orchestre de chambre du monde, dirigés par le meilleur
hautboïste du monde…).
♥♥
Ginastera – Quatuors 1,2,3
– Cuarteto Latinoamericano (Brilliant)
→ Folklore et audace de l'harmonie, des figures… du Bartók à
l'américaine (australe).
♥
ANDREAE : String
Quartets Nos. 1 and 2 / Divertimento (Locrian Ensemble) (Guild)
♥♥
Weigl – Quatuors 7 &
8 – Johann Christian Ensemble (CPO)
♥♥♥
d'Albert – Quatuors –
Sarastro SQ (Christophorus)
♥♥♥
Joni Mitchell – Blue
(1975)
→ La parenté avec la pensée du
lied schubertien me frappe à chaque fois…
♥♥
PEJACEVIC, D.: Symphony
in F-Sharp Minor, Op. 41 / Phantasie concertante (Banfield,
Rheinland-Pfalz State Philharmonic, Rasilainen)
→ Symphonie expansive et persuasive, riche ! Pas du tout une
musique galante.
♥♥
Cherubini –
Messe solennelle n°2 en ré (1811) –
Ziesak, Bauer ; Stuttgart Klassische Ph, Bernius (Carus)
→
Qui tollis a l'aspect de
volutes du début du Songe d'Hérode chez Berlioz (source de sa parodie).
Et puis marche harmonique très impressionnante.
→ Dans le Sanctus / Benedictus, Hosanna en contraste, façon Fauré, très
réussi.
→ Spectre orchestral qui respire beaucoup, réussite de Bernius.
♥♥
BACULEWSKI, K.:
String Quartets Nos. 1-4 (Tana
String Quartet)
https://www.nml3.naxosmusiclibrary.com/catalogue/item.asp?cid=DUX1238
♥
DOBRZYŃSKI, I.F.: String
Quartet No. 1 /
MONIUSZKO, S.:
String Quartets Nos. 1 and 2 (Camerata Quartet) (DUX 2006)
→ Beau romantisme simple, où se distingue surtout le Premier de
Moniuszko.
Réécoutes : versions
♥♥♥
Offenbach – Barbe-Bleue
(duos de l'assassinat au II, entrée et duel de BB au III)
versions Pelly (Beuron), Cariven (Sénéchal), (Legay), Campellone
(Vidal), Harnoncourt
« Le ciel, c'est mon affaire » (Zampa)
« Non dans un vain tournoi, mais au combat mortel » (Robert Le Diable)
« Le ciel juge entre nous » (Les Huguenots)
♥♥♥
Mahler – Symphonie n°3 –
LPO, Tennstedt (Ica, concert de 1986)
♥♥♥
Verdi – La Forza del Destino
(adieux et duel de l'acte III) – Del Monaco, Bastianini, Santa Cecilia,
Molinari-Pradelli (Decca)
→ Quel verbe, quelles voix, quel feu !
→ (bissé)
♥♥♥
Bach – Sonates violon-clavecin
– Glodeanu, Haas (Ambronay 2007)
→ Merveille de souplesse, d'éloquence, la pureté et la chair à la fois.
Mahler – Das Lied von der Erde
– K. König, Baltsa, LPO, Tennstedt (EMI)
→ Un peu plus terne, manque de cinétique, un peu décevant. Les couleurs
mordorées de Baltsa sont un peu inhibées par son allemand qui paraît
moins ardent que son italien ou son français.
♥♥
Offenbach – Barbe-Bleue (acte
III) – Collart, Sénéchal, Peyron… Cariven
♥
Mahler – Symphonie n°2 –
Soffel, LPO, Tennstedt (EMI)
→ Très très bien, mais pas aussi singulier / tendu / abouti que le
reste de l'intégrale. Quand même le plaisir de profiter des
frémissements de Soffel dans un tempo d'Urlicht ultra-lent.
→ On entend tout de même remarquablement les détails, les doublures,
l'ardeur individuelle aussi (quelles contrabasses !). Le chœur
chante avec naturel aussi, voix assez droites qui sonnent à merveille
ici.
♥♥♥
Mahler – Symphonie n°1 –
LPO, Tennstedt (EMI)
♥♥
Mahler – Symphonie n°4 –
Popp, LPO, Tennstedt (EMI)
→ Excellent aussi.
♥♥♥
Mahler – Symphonie n°3 –
Wenkel, LPO, Tennstedt (EMI)
→ Tellement tendu de bout en bout, et très bien capté !
♥♥
Verdi – Nabucco –
Souliotis, Prevedi, Gobbi ; Opéra de Vienne, Gardelli (Decca)
→ Chœur superbement articulé. Splendide distribution. Pas
l'accompagnement le plus ardent, mais un sens du pittoresque qui n'est
pas dépourvu de délicatesse.
♥♥♥
Verdi – Nabucco –
Theodossiou, Chiuri, Ribeiro, Nucci, Zanellato ; Regio Parma,
Mariotti (C Major)
→ La version moderne idéale de l'œuvre, fouettée et dansante à
l'orchestre (vraiment conçue sèche comme un os, aucune raison d'empâter
ces harmonies sommaires conçues pour le rebond), chantée avec un luxe
et une personnalité très convaincants.
♥♥♥
Verdi – Stiffelio –
Regio Parma, Battistoni (C Major)
→ La version sans faute de ce bijou trop peu joué. Comme
Traviata, un drame de mœurs contemporain (l'adultère de la femme
d'un pasteur).
♥♥♥
Rott – Symphonie en mi
– Radio de Francfort, P. Järvi (RCA)
→ La superposition des deux thèmes du I est vraiment génialissime… et
que de traits qui tirent le meilleur de Bruckner et annoncent le
meilleur de Mahler !
♥♥
Korngold – Quatuor n°3 –
Flesch SQ (ASV / Brilliant)
♥♥
Korngold – Quatuor n°2 –
Brodsky SQ ()
♥♥
Korngold – Quatuor n°1 –
Franz Schubert SQ (Nimbus)
♥♥
Verdi: Aida: Act
II Scene 2: O re pei sacri numi (Il Re, Popolo) – Hillebrand, Nikolaus;
Bavarian State Orchestra; Muti, Riccardo (Orfeo)
♥♥♥
Wagner – Tristan, acte III
– Ligendza, Baldani, Wenkoff, Nimsgern, Moll ; Kleiber Scala 1978
(MYTO)
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