Carnets sur sol

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lundi 25 février 2019

Une décennie, un disque – 1750 – Mondonville, le grand motet figuratif


1750


quichotte duchesse

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Cœli enarrant : « In sole posuit tabernaculum suum ».
Solo suspendu de basse-taille, à la lente colorature, miraculeusement articulé par Jérôme Correas.

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Venite exultemus : « Quoniam ipsius est mare » (Jérôme Correas).
Cette fois, vocalisation rapide, avec un contrechant de hautbois concertant et des cordes palpitantes typiques de la manière italienne… et des orages à la française.



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Venite exultemus : « Hodie si vocem » (Catherine Padaut).
La voix juvénile de Catherine Padaut mêle sa sobre prière à un chœur d'hommes, dispositif très inhabituel dans le répertoire français documenté (on songe plutôt à la Passion selon saint Jean de Bach)
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Cœli enarrant gloriam Dei, chœur liminaire.
Grand début en majesté, typique du genre.


Compositeur : Jean-Joseph CASSANÉA de MONDONVILLE (1711-1772)
Œuvre : Cœli enarrant gloriam Dei (1750) et autres grands motets
Commentaire 1 : Bien que défenseur du style français aux côtés de Rameau dans la Querelle des Bouffons (contre Rousseau et tous les philosophes – qui n'entendaient manifestement  rien à la musique et voulaient de jolies ritournelles), Mondonville illustre, pour l'auditeur du XXe siècle, un tournant spectaculaire dans le style français, en réalité amorté dès la fin du XVIIe siècle avec la vogue de l'opéra-ballet, tandis que toutes les les tragédies, pourtant jamais aussi travaillées, tombaient les unes après les autres devant un public instatisfait.
    En effet, quittant le hiératisme et la primauté prosodique des genres lyriques français, Rameau et Mondonville adoptent un style beaucoup plus mélodique et souple, qui fait la part belle aux coloratures (vocalisations sur une seule voyelle à l'intérieur d'un mot) et à une orchestration généreuse et volontiers spectaculaire. Un style plus purement musical, plus brillant et généreux, que l'auditeur d'aujourd'hui qualifierait volontiers… d'italien. Mais ce n'était pas du tout ainsi qu'on le percevait alors – la notion d'italianisme varie considérablement selon les périodes (à la fin du XVIIe cela désigne le contrepoint et la surprise harmonique, au milieu du XVIIIe l'imitation d'ariettes simples à la façon des intermèdes bouffe, au début du XIXe l'influence du bel canto et donc la mise en valeur de la voix devant tous les autres paramètres musicaux).

Interprètes : Catherine Padaut, Guillemette Laurens, Rodrigo del Pozo, Jérôme Correas ; Les Chantres de la Chapelle, Ensemble Baroque de Limoges, Christophe Coin
Label : Astrée – Auvidis (1997)
Commentaire 2 : Les meilleurs représentants historiques du renouveau baroque français sont présents, en particulier la saveur capiteuse de Guillemette Laurens et le verbe de Jérôme Correas, imperturbablement posé sur un timbre mordant et résonant… L'Ensemble Baroque de Limoges, comme toujours, et dans ce disque plus encore que dans les autres, n'a rien d'un ensemble de niveau provincial et sert avec chaleur et beaucoup de style ce qui est, après l'opéra, le genre matériellement le plus exigeant de la musique du XVIIIe siècle.
    Une merveille de chaque instant, des voix fines et calibrées pour ce répertoire, des phrasés intelligibles et expressifs, un orchestre très coloré et tout à fait précis… le meilleur de tous les mondes à la fois.

Un peu de contexte : Mondonville
    Mondonville est un autre exemple (Boismortier pour la décennie précédente) de provincial (né à Narbonne) dont la fortune s'est faite à Paris : d'abord violiniste & chef à Lille, puis au Concert Spirituel à Paris, il épouse une claveciniste, se lie avec Rameau. Il est celui qui crée le label « Pièces de clavecin en concert », plusieurs années avant Rameau. Il est aussi le premier, à ma connaissance (je n'ai pas trouvé d'éléments sur le sujet, je livre simplement un constat personnel sur la petite partie du répertoire qui m'est accessible), à être publié de façon méthodique en numéros d'opus.
    Sa musique de chambre, en grande quantité, jouit d'une belle réputation – mais demeure essentiellement décorative, comme à peu près tout le répertoire instrumental baroque, à l'exception de quelques Germains fanatisés. Ses opéras se caractérisent aussi par leur rondeur, leur moelleux, dans une veine où l'intrigue est devenue complètement secondaire et essentiellement le prétexte à ballets et ariettes.
    Ce sont donc ses grands motets (compositions sur les psaumes avec orchestre, solistes et chœurs, contrairemnet aux petits motets qui sont écrits pour un à trois chanteurs, basse continue et parfois un ou deux instruments mélodiques) qui lui valent cette belle notoriété, en raison de leur grande variété au sein d'une même mise en musique, de leur orchestration brillante, de leurs effets inédits ou saisissants, de leur veine mélodique immédiate. Sur les 17 attestés, il ne nous en reste que 9.

Complément discographique :
    … ce qui nous amène à la recommandation complémentaire.  Le disque standard, recommandé par tous (et à bon droit), est celui des Arts Florissants, avec trois autres grands motets : le majestueux Dominus regnavit, le très figuratif In exitu Israel (avec les flots en furie de « Super flumina Babylonis »), et le De profundis. Attaques fines, mobilité, c'est un univers différent de la recherche de l'atmosphère et de la couleur du disque de l'Ensemble Baroque de Limoges – dans les deux cas, le soin apporté à la déclamation est très réel, témoin d'une forme d'âge d'or dans l'intérêt pour la rhétorique des interprétations baroques. Complément absolument évident au présent disque.

   


Suite de la notule.

mercredi 20 février 2019

Premières indiscrétions Philharmonie : Orchestre de Paris 2019-2020


Pour ceux qui ne lisent pas assez souvent l'excellent et mirifique forum Classik, on y trouve déjà les programmes de l'Orchestre de Paris saison 2019-2020.

mardi 19 février 2019

Une décennie, un disque – 1740 – Don Quichotte chez la Duchesse : ballet, comédie et tragédie en musique


1740


quichotte duchesse

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Première scène : Sancho est poursuivi par un monstre. Voyez plutôt la prodigalité de cette exposition de deux minutes !  Et précisons que tous les effets orchestraux, bruit du monstre excepté (mais la tradition comprenait assurément des bruitages), sont notés par Boismortier, ces cors furieux, ces trilles…

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Acte II : Venus délivrer Dulcinée de la Grotte de Montésinos, les deux héros croisent un hostile nanique qui se change soudain en géant.

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Acte III : Devant l'acharnement de l'enchanteresse jalouse Altisidore (qui les a prétendument transformés en ours et en sapajou – la cour du Duc fait semblant de les percevoir sous cette forme), don Quichotte chante un air espagnol.

Compositeur : Joseph BODIN de BOISMORTIER (1689-1755)
Œuvre : Don Quichotte chez la Duchesse (1743)
Commentaire 1 : Ballet comique en III actes mais qui tient tout entier en 1 heure (il servait d'intermède au Pouvoir de l'Amour de Pancrace Royer et avait été donné à la Cour le même soir que la Ragonde de Mouret), et qui est, quoique parcouru de courtes danses (souvent chantées !), clairement à classer parmi ce que nous appelons opéra, cette œuvre est sans doute le plus grand bijou de concision et de drôlerie que recèle tout le répertoire.
    Le livret de Favart fusionne de façon assez fidèle deux épisodes du Quichotte (Favart va jusqu'à conserver la manie des proverbes de Sancho !), l'épisode de la Grotte de Montésinos étant fondu dans la mystification organisée par le Duc (qui fait croire à des prodiges aux deux crédules), mais avec une concentration en action assez incroyable. Les actions se succèdent d'autant plus rapidement que les airs et danses font entre 1 et 2  minutes (!), et la veine mélodique superlative de Boismortier peut ainsi s'écouler sans jamais se répéter, les fulgurances se succédant à un rythme proprement étourdissant.
    Le style vocal (souvent orné, quoique très ciselé sur les récitatifs qui sont presque des ariosos) et orchestral tire clairement sur Rameau, mais avec une rondeur et une grâce qui empêchent toute confusion – Rameau a quelque chose de plus tranchant et élancé, là où Boismortier ne se départit jamais d'une beauté mélodique instantanée et d'accompagnements colorés.
    Si je ne devais, pour faire aimer l'opéra, ne citer qu'un titre sans rien connaître des goûts de mon interlocuteur, ce serait assurément, sans hésiter, Don Quichotte chez la Duchesse. Je n'ai jamais rien rencontré de tel, et je suis à la vérité assez triste que le rythme dramatique et musical de la plupart des opéras ressemble davantage aux Reines Tudor ou à Tristan qu'à ce Boismortier-ci !

Interprètes : Stephan Van Dyck (Don Quichotte), Richard Biren (Sancho), Meredith Hall (Altisidore), Paul Gay (Le Duc, Merlin, un Japonais), Marie-Pierre Wattiez (une paysanne), Patrick Ardagh-Walter (Montésinos), Paul Médioni (un traducteur), Akiko Toda, Brigitte Le Baron, Nicole Dubrovitch, Anne Mopin ; Chœurs et Orchestre du Concert Spirituel, Hervé Niquet
Label : Naxos (1996)
Commentaire 2 : Distribution au sommet, le meilleur du chant baroque est là. Stephan Van Dyck possède la grâce élancée des meilleurs haute-contre, avec cette excellente gestion de l'équilibre entre l'héroïsme, la galanterie et le second degré, sans prêter lui-même à rire (et splendide français). Richard Biren, baryton aussi clair que possible, joue lui aussi des poses sans façon de son personnage. Tandis que la substance même des voix d'Ardagh-Walter et Médioni impressionne. Seul point noir, Meredith Hall, voix beaucoup plus mûre et opaque, au français moyen, qui sans être réellement déplaisante dépare ce plateau parfait. (Mais elle chante avec beaucoup de conviction la méchante et cela fonctionne très bien.)
    Très beau chœur intelligible, orchestre toujours aussi rond et coloré, direction haletante qui ne relâche jamais cette course permanente à l'action, à travers géants menaçants, magiciennes furieux, coups de bâtons, métamorphoses et princesses lointaines. Un modèle pour tous.

Un peu de contexte : Boismortier
    Boismortier mérite un mot, car il est un personnage. Un ambitieux talentueux qui semble avoir produit ce chef-d'œuvre un peu par hasard, au sein d'un catalogue (parmi les plus importants du XVIIIe français, ai-je lu sous des plumes sérieuses – sans avoir le temps de le vérifier dans le cadre de cette très courte notule) qui se caractérise davantage par son abondance que par son exigence ou sa sophistication.
    Quittant Metz pour Perpignan (il y voit manifestement un marché prometteur) comme confiseur, comme son père, il fait un beau mariage avec l'héritière d'un orfèvre (qui meurt bientôt, leur léguant de beaux biens), envoie ses airs à Ballard, « monte » vers la capitale et fréquente Bernier, Gervais, Mouret à la Cour de Sceaux… Bientôt très à la mode dans les salons parisiens, prisé pour sa séduction immédiate et son talent à improviser des vers, il écrit beaucoup de musique de chambre (lui-même grand flûtiste), mais aussi un assez grand nombre de motets. Face aux critiques, il avouait volontiers qu'il écrivait pour l'argent.
    Lorsqu'il compose Don Quichotte, c'est un vieux compositeur (55 ans) qui rencontre un librettiste qui vient de connaître la gloire (33 ans, Favart a écrit la fondatrice Chercheuse d'esprit deux ans plus tôt). Boismortier avait beaucoup composé pour les théâtres de la Foire, en avait dirigé des représentations, là où Favart exerçait aussi ses talents de librettiste. Mais comme on le voit ici, sur des scènes plus officielles, leurs talents se sont combinés et nourris de façon tout à fait exceptionnelle.

Compléments discographiques :
    Il existe de beaux extraits de danses du Quichotte par l'ensemble Les Boréades de Montréal (couplé avec la cantate L'Hyver des Saisons avec la jeune Karina Gauvin), très bien interprétés, pour renouveler le plaisir. (Ces Cantates, gravées avec un accompagnement plus prudent par Isabelle Desrochers, méritent tout à fait le détour.)
    Ne surtout pas débuter avec la version vidéo de Niquet (mise en scène des époux Benizio), faite à 20 ans d'écart : la partition est « remplie » pour tenir une soirée et « rendre accessible » par diverses pitreries qui auraient été bienvenues dans un opéra italien à numéros (je verrais très bien des saltimbanques au milieu d'un opéra un peu mineur de Porpora ou Jommelli), mais qui ici distendent complètement une action dont la densité est précisément le point fort de toute l'œuvre. Pitreries pas tellement plus drôles, à mon sens, que le livret lui-même (qui en contient grande quantité).
    À cela s'ajoute que le plateau vocal n'est pas du tout aussi exaltant que dans le studio, et que le Concert Spirituel, moins souvent réuni alors que la carrière de chef romantique d'Hervé Niquet a déjà décollé, n'a pas du tout la même ardeur, la même griserie de jouer cette musique.
    J'ai beau adorer l'œuvre, je ne parviens pas à être intéressé par cet objet.
    En revanche, n'hésitez pas à écouter Daphnis & Chloé également chez Naxos par le Concert Spirituel, dans les mêmes années : une grande réussite dans cette pastorale vraiment inspirée (culminant notamment dans sa rare chaconne à quatre temps). C'est à mon sens le plus intéressant du legs de Boismortier, les motets et la musique de chambre étant d'essence beaucoup plus galante et, comme le laissent supposer les commentaires du temps, peut-être délibérément plus superficiels.
   


vendredi 15 février 2019

Nouveautés discographiques, suite


Faute de temps pour achever une des notules plus ambitieuses en préparation, quelques présentations supplémentaires des nouveautés 2019 sous l'article concerné.

(Il m'en reste une demi-douzaine à commenter et une bonne dizaine à écouter… sans parler de ceux qui ont dû paraître ce vendredi. Le fil devrait continuer à être alimenté, donc.)

samedi 9 février 2019

Une décennie, un disque – 1730 – joie de la mort & promesse de résurrection[s]


1730


singet_scholars.png

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Requiem en ré ZWV 46 : Tuba mirum et Recordare.

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Reprise du Kyrie et Christe Eleison.

Compositeur : Jan Dismas ZELENKA (1679-1745)
Œuvre : Requiem en ré majeur ZWV 46 pour le Prince-Électeur Friedrich August Ier (1733)
Commentaire 1 : Couplé avec un Office pour les Défunts complet (constitué de 3 Leçons et 9 Répons – les 6 autres leçons étant, sauf erreur, simplement lues), ce Requiem (on en a au moins retrouvé 4, dont un seul en mineur) présente de nombreux traits originaux qui justifient sa mise en avant pour cette décennie 1730.
    Sa lumière d'abord, une vision réellement radieuse de la mort, clairement inspirée par l'idée de Résurrection… le faste de Contre-Réforme dans ses chatoyances les plus expansives. Plus largement ensuite, on est frappé par le nombre de solos instrumentaux, d'airs lumineux, de contrepoints très mélodiques, d'effets orchestraux.
    Et pourtant, cela ne se transforme pas en opéra déguisé, en prétexte à virtuosité… la forme en est singulière, aussi éloignée de l'opera seria que possible : chaque section dispose de son caractère, sans répétitions systématiques ni formes réellement closes. En revanche, débauche musicale qui a peu d'exemple, comme ce Tuba mirum pour deux basses solo, dont les tuilages sont augmentés de sonneries de trompette, comme grand solo de clarinette, rare pour l'époque, en contrepoint de l'alto et du ténor dans le Recordare (de même pour le soprano solo du Christe eleison et l'alto solo de l'Agnus Dei), ou comme cette fugue pour la reprise du Kyrie, interrompue par des échos de la section de vents, comme si un concerto grosso de plein air venait interrompre la fugue finale du Messie. Le style harmonique et mélodique n'est par ailleurs pas sans parentés avec celui de Bach (qui appréciait ce confrère), que ce soit pour les chœurs avec trompettes (façon oratorios de Noël ou de Pâques), pour les airs ornés ou pour les chromatismes choraux (tels ceux, ascendants, du Lacrimosa, qui évoque les chœurs d'action des Passions).
    Une sorte de réservoir d'idées assez originales, qui couvre une bonne partie des pratiques du temps et les outrepasse – tout à fait jubilatoire à l'écoute.

Interprètes : Hana Blažíková, Markéta Cukrová, Sébastian Monti, Tomáš Král, Marián Krejčík – Collegium Vocale 1704, Collegium 1704, Václav Luks
Label : Accent
Commentaire 2 : Luks et son ensemble me paraissent tout simplement les meilleurs interprètes de la musique de cette période – du moins pour la zone d'influence germano-anglaise. Animation et sobriété, grand soin de la rhétorique verbale, tout claque mais sans à-coups ni discontinuités, et sans chercher à multiplier, comme beaucoup d'ensembles spécialistes, les effets. Tout est au cordeau, mais pensé pour la musique elle-même, sans recherche de la surprise, mais toujours dans une forme d'équilibre sophistiqué qui profite à l'éloquence.
    Par ailleurs, il n'a pas été chercher ici des chanteurs de seconde zone : outre le chœur excellent, Hana Blažíková (exemple-type du soprano finement focalisé à la tchèque) est souvent recrutée pour des solos d'oratorio ou des parties de madrigal par les plus grands (Lassus et Gesualdo de Herreweghe dernièrement, mais ses enregistrements sont nombreux !), Sébastian Monti (découvert dans le plain-chant de la Messe de Boutry remontée par Martin Robidoux, et présent dans plusieurs productions importantes de tragédie en musique), Tomáš Král… Les deux basses tchèques mêlent verticalité de l'assise et clarté du timbre d'une façon absolument délectable.
    Une belle version animée et interprétée à très haut niveau, donc, qui parachève l'expérience.

Un peu de contexte : Zelenka
    Zelenka est une redécouverte récente de la musicologie. Depuis les années 1980, il est passé d'inconnu à pilier du répertoire discographique, abondamment documenté. Né en Bohême, formé à Prague et à Vienne, il a exercé à Prague et surtout à Dresde, dont il constitue la grande figure musicale du début du XVIIIe siècle, en particulier sacrée (mais aussi instrumentale). Catalogue extrêmement riche, explorant des styles assez variés, qui reflètent largement les tendances de son temps. Zelenka a la particularité d'avoir écrit hors des contingences des services liturgiques réels : ses dernières messes, beaucoup plus longues et exigeantes en effectifs, paraissent fantaisistes pour l'insertion dans une célébration, et, nommées Missæ ultimæ par lui-même, on soupçonne qu'elles constituent une sorte de testament-démonstration plus qu'une réponse à un besoin concret de commanditaires.
    Ses Répons pour l'office des Ténèbres, ou bien ses œuvres instrumentales parfois d'une assez grande liberté, donnent une image de son originalité et de son talent, aussi bien dans l'instrumentation que dans le contrepoint, le tout servi par une veine mélodique qui, sans être la plus forte de son temps, soutient immanquablement l'intérêt. (Mais je crois vous avoir sélectionné son plus beau disque disponible à ce jour. Contre-propositions acceptées en commentaires…)

Alternative discographique :
    Il existe une autre version, sur instruments modernes avec l'Orchestre de Chambre de Berne, parue chez Claves en 1985, dirigée par Dähler dans une distribution de grands chanteurs (Brigitte Fournier, Balleys, Ishi, Tüller), évidemment beaucoup moins affûtée stylistiquement (quoique tout à fait opérante).
  
David Le Marrec

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Invitations à lire :

1 => L'italianisme dans la France baroque
2 => Le livre et la Toile, l'aventure de deux hiérarchies
3 => Leçons des Morts & Leçons de Ténèbres
4 => Arabelle et Didon
5 => Woyzeck le Chourineur
6 => Nasal ou engorgé ?
7 => Voix de poitrine, de tête & mixte
8 => Les trois vertus cardinales de la mise en scène
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