Que s'est-il passé au disque en octobre ?
Je change un peu de présentation pour classer autrement que par
arbitraire ordre d'écoute.
Du vert au violet, mes recommandations… remplacées par des
♥.
♦ Vert : réussi !
♥
♦ Bleu : jalon considérable.
♥♥
♦ Violet : écoute capitale.
♥♥♥
♦ Gris : pas convaincu.
♠
(aucun cette semaine)
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons
disques, simplement pas nécessairement prioritaires au sein de la
profusion de l'offre.)
En rouge, les
nouveautés.
OPÉRA & musiques de scène
Côté opéra, qui l'eût cru, c'est un
Donizetti enfin documenté qui attire le plus mon attention…
♥
Monteverdi – Orfeo – I Gemelli, Gonzalez-Toro
(Naïve)
→ Belle version dynamique et nette, qui ne m'a pas paru apporter de
nouveautés marquantes dans l'instrumentation et autres choix
esthétiques, et dont les voix ne sont pas typées. Une excellente
version, néanmoins pas prioritaire dans le cadre de la très riche
discographie. (Petit plaisir d'entendre Zachary Wilder dans son rôle
étendu de Berger !)
Lully - La Grotte de Versailles, Georges
Dandin - Jarry (CVS)
→ La Grotte n'est pas le Lully le plus palpitant, et la manière assez
tendre, pour ne pas dire indolente, de Jarry accentue sans doute encoe
cet aspect peu tendu de l'œuvre – de même que les voix moelleuses, un
peu ouatées, peu typées… (Le disque Reyne faisait une proposition
autrement colorée et évocatrice !)
→ Sous ce traitement, le charmant Dandin sombre lui aussi dans une
uniformitée policée qui, je dois l'aouer, m'exalte assez peu.
(→ Pourtant, les vidéos prises lors de l'enregistrement sont beaucoup
plus électrisantes – lissage artificiel lors de la post-production
?)
♥♥
Donizetti – L'Ange de Nisida – El-Khoury,
David Junghoon Kim, Naouri, Priante ; ROH, Elder (Opera rara, mars
2019)
→ Double histoire d'inachèvement que cet Ange. Commandé en 1834 par le
Théâtre de la Renaissance Donizetti y inclut des éléments de son
Adelaide inachevée. La partition est écrite en 1839, mais alors même
que les répétitions avaient commencé, la troupe fait faillite. L'œuvre
n'est jamais représentée. De ce fait, vous retrouverez dans cette
partitions beaucoup d'endroits que Donizetti réutilise, la même année,
pour confectionner La Favorite, sur une intrigue similaire (le jeune
homme éperdu d'amour idéal qui se retrouve à épouser la maîtresse du
roi), passant de l'Italie à l'Espagne, et remaniée par Eugène Scribe.
→ Belle interprétation ; Elder a peu de mordant ici, mais la
captation qui rend très présents à la fois les chanteurs et
l'orchestre, permet une écoute optimale.
→ Vocalement, très belle version, en particulier chez les hommes, bon
français, et très expressif comme on s'en doute chez les électrisants
Naouri et Priante.
→ Belle découverte qui manquait, parmi le legs français de
Donizetti ! Je trouve même le livret plus palpitant que celui de
La Favorite : des épisodes comiques menaçants (façon Fiesque ou
Ruy Blas, disons), moins d'airs, des échanges / affrontements /
contrats plus mobiles, un peu plus de mystère aussi. Mais n'en attendez
pas de révélation si vous connaissez la Favorite : les
meilleurs morceaux y ont été réutilisés, et il y manque ses solos
marquants.
Donizetti –
L'Ange de Nisida – Lidia Fridman, Konu Kim, Sempey, Roberto
Lorenzi ; Donizetti Opera O, Tingaud (Dynamic, octobre 2020)
→ Étrange initiative de publier, à si peu d'intervalle après la
luxueuse version d'Opera Rara il y a dix-huit mois, cette version plus
fruste – ténor certes intéressant (beau timbre, bonne prononciation,
mais il reste des raucités fréquentes chez les chanteurs chinois et
coréens), mais la justesse moyenne des cordes, accentuée par la prise
de son comme souvent très contre-productive de Dynamic (zoom sur les
trous dans le spectre orchestral, voix rejetées en arrière), rend
l'écoute moins confortable.
→ Version tout à fait décente au demeurant, mais paraissant juste après
une autre sensiblement plus aboutie, la nécessité de l'acquérir (voire
de l'écouter) ne paraît pas évidente. [Oh, je me rends compte que la
version physique de l'objet est un DVD et non un CD, ce qui change en
effet l'intérêt de la chose… ce doit être très agréable avec le
visuel !]
Moniuszko – Paria – Poznan PO, Borowicz (DUX)
→ Opéra de jeunesse de Moniuszko, écrit sur un thème non local
(intrigue bouddhique à Bénarès) pour séduire le public européen d'après
une pièce de Casimir Delavigne… sur un livret en italien d'un auteur
polonais.
→ Résultat assez standard comme on pouvait le craindre, un des opéras
d'école italienne comme on en a tant produits, sans grande inspiration
mélodique, impact dramatique ni effets d'harmonie ou d'orchestration.
L'équipe de chanteurs polonais prononce de surcroît un italien assez
peu savoureux.
→ Donc assez secondaire, en rien une urgence, sauf pour la curiosité
d'entendre Moniuszko en italien. L'œuvre n'eut pas de succès non plus
en son temps.
Verdi – La Traviata – Duo
Germont-Violetta par Santini-Callas-Savarese,
Mugnai-Callas-Campolonghi, Giulini-Callas-Bastianini,
Rizzi-Grubverová-Zancanaro, Callegari-Devia-Zancanaro,
Muti-Fabriccini-Coni, Pritchard-Sutherland-Merrill,
Votto-Scotto-Bastianini…
♥
Verdi – La Traviata – Studer,
Pavarotti, Pons ; Met,
Levine (DGG 1992)
→ De mauvaise fame et pourtant chantée au plus haut niveau, de façon
impeccable techniquement et très frémissante.
♥
Godard – Le Dante – Gens,
Montvidas, Lapointe; Radio de Munich, Schirmer (Singulares)
→ Livret toujours aussi nul, de jolies choses dans la musique et une
distribution de feu !
RÉCITALS VOCAUX (pouah)
Haendel – « La
Francesina, Handel's nightingale » – Sophie Junker, Le Concert de
l'Hostel Dieu, Franck-Emmanuel Comte (Aparté)
→ Beau disque, programme original pour un récital Haendel (beaucoup
d'airs d'opéras anglais peu joués), et interprètes remarquables de
style et de vivacités, très bien captés. Avouerai-je une petite
frustration d'entendre Sophie Junker, très grande déclamatrice (adorée
dans Erlkönigs Tochter de Gade aussi bien que dans le premier XVIIe
italien chez Rossi…), se prêter à l'agilité ostentatoire du seria où
l'aération de son timbre paraît moins un atout ? Ce n'était pas le
répertoire où j'avais envie de l'entendre s'épanouir : j'entends
un bon disque Haendel là où l'on pourrait avoir du lied ou des cantates
XIXe absolument saisissants, voire du XVIIe de haute volée.
MUSIQUE SACRÉE
Abondance de biens comme
chaque semaine de ce côté : disque particulièrement abouti de la SWR,
varié et prenant, très loin des habituelles joliesses des albums de
Noël (si vous êtes abonné à Qobuz, on m'y a commandé, il y a un an, une
présentation de l'ensemble de la discographie du chœur) ; formidable
démarche et intégration du disque Jarry que j'avais commenté en son
temps, et encore tout récemment ;
une excellente surpris de Jommelli ; Huygens le meilleur compositeur de
petits motets à la française ?
♥♥
Constantijn Huygens: Pathodia Sacra & Pathodia
Profana – Auvity,
Rignol, Van Rhijn (Glossa)
→ Corpus majeur du motet à voix seule, on ne fait pas plus prosodique /
harmonique / rhétorique que ça ! Mais déception après les avoirs
entendus en concert : Auvity est mal capté, la voix sonne avec
dureté et étrangeté, trop près des micros, sans respirer dans un espace
plus vaste… Un peu inconfortable à l'écoute alors que le niveau
artistique est fabuleux. (De ce fait je recommande en priorité le
disque Kooij, excellent aussi, qui ne souffre pas cette
réserve.)
♥♥♥
Constantijn
Huygens:
Pathodia
Sacra & Pathodia Profana – Anne Grimm, Brummelstroete, van der
Meel, Kooij – Leo van Doeselaar (NM Classics)
♥♥♥
Balbastre,
Dandrieu,
Daquin : noëls
populaires et pour orgue – Pages du CMBV, Jarry
(CVS)
→ Déjà commenté à sa sortie en novembre 2019, puis dans une notule
spécifique.
♥♥
Jommelli – Requiem – Piau,
Vistoli, R. Giordani, M. Lombardi, Rillevi, Cadel, Salvo ;
Ghislieri O, GIulio Prandi (Arcana)
→ Connu pour ses opéras seria dans un style à la jointure du dernier
baroque et du premier classique (dont les caractéristiques sont les
airs très longs et l'effort d'adjoindre des contrechants de vents dans
l'orchestre), Jommelli révèle ici une tout autre facette (il n'en
existait, je crois, qu'un autre enregistrement, chez Bongiovanni).
→ Épuré, recueilli, persuasif, peu d'effets extérieurs, son harmonie
apparaît beaucoup plus sophistiquée qu'à l'ordinaire, approchant une
grâce digne des grands Mozart.
♥♥
Gibbons, Parsons, Byrd, Ord, Wishart, Howells,
Holst, Vaughan Williams, Britten, Ravenscroft, Poston, Wilcocks, Adès,
traditionnels –
Christmas Carols – SWR Vokalensemble (Hänssler / SWR
Classik)
→ Nombreux cantiques de Noël de langue anglaise, remarquablement
choisis (pièces toutes passionnantes, pas trop homogène à l'écoute,
mais interprétation qui leur procure une cohérence malgré leurs
provenances très diverses), parcourus avec une simplicité frémissante
par l'Ensemble Vocal de la SWR (au legs exceptionnellement divers).
Vivement recommandé.
CONCERTOS
Émerveillement pour l'interprétation
de Weber. Et retour à mon chouchou bassonné Hummel.
♥
Vivaldi –
Les Quatre Saisons – Jaap van Zweden, Combattimento Consort Amsterdam
(Challenge Classics, 2016)
→ Sur instrument modernes (me semble-t-il à l'oreille), mais sans
vibrato, version d'une virtuosité impressionnante permise par les
instruments récents, tout en exposant une netteté et une fureur propre
aux versions « musicologiques », une très belle
proposition !
Dussek,
Eberl, Beethoven, Eybler
– « Beethoven's World » : concertos pour deux pianos,
Gratulations-Menuett, Follia d'après Marais – Tal & Groethuysen,
Radio de Francfort, Goebel (Sony)
→ Encore une superbe réussite de Goebel sur instruments modernes, mais
ce volume me séduit moins que les précédents : pas de révélation
vertigineuse sur le plan du programme. Des concertos pour piano bien
faits parmi tant d'autres – et ce n'est pas mon genre de prédilection.
Les volumes consacrés aux concertos pour violon de Clément ou aux
concertos pour deux violoncelles de Reicha et Romberg étaient autrement
stimulants !
♥♥♥
Weber,
Kurpinski – Concertos
pour clarinette –
Hoeprich, Orchestre du XVIIIe s., van Waas (Glossa)
→ Ces timbres, ces gradations en dynamiques, harmonies, en grain !
Van Waas transfigure ces œuvres qui paraissaient un peu monumentales en
un univers frémissant de vie, très théâtral, comme issu en ligne
directe de la dramaturgie de Gluck, la palette compositionnelle étendue
des romantiques en sus !
(→ Le court concerto en un mouvement de Kurpinski est moins marquant,
d'où le classement en section « interprétations ».)
♥♥♥
Hummel – Concerto pour
basson – Luoma, Tapiola Sinfonietta,
Nisonen (Ondine)
→ Bijou de légèreté (très informée musicologiquement), ma version
chouchoute pour ce concerto à la verve merveilleuse !
♥♥♥
Hummel –
Concerto pour basson – Kuuksman
→ Pour du grain et du terroir, le sommet. Le Mozart est aussi
superbement réussi, une de ses grandes lectures !
♥
Paganini
– Violin Concertos 1 and 2 – Rudolf Koelman, PBSO, de Vriend (Challenge
Classics, 2012)
→ Très belle version mobile et vivalnte, mais moins radicale qu'avec La
Haye dont de Vriend est directeur musical, évidemment. Ouverture très
réussie de Matilde di Shabran, crescendo rossinien remarquablement
maîtrisé.
Mendelssohn – Concertos pour 2 pianos – Ammara,
Prosseda, Den Haag, Vriend (Decca 2019)
→ Celui en la bémol procède vraiment de l'imaginaire mozartien. Œuvres
de prime jeunesse sans doute, assez peu marquantes (ce qui en fait, en
soi, des œuvres à connaître : c'est si rare chez
Mendelssohn !).
Moszkowski: Piano Concerto in E
Major – Matti Raekallio,Tampere PO, Leonid Grin (Ondine)
→ Correspond bien davantage que la découverte émerveillée de ses Suites
orchestrales… au préjugé que j'en avais. Du gentil néo-Chopin (très)
bien fait, certes, mais pas particulièrement décoiffant de singularité.
(Petit côté fanfare de cirque qui me plaît bien dans le final…)
♥
Finzi, Vaughan Williams, Holst,
J. Gardner, Arnold, Stanford, J. Horovitz, P. Hope, G. Jacob,
Rawsthorne, Leighton, H. Blake, Gunning, C. Lambert, Fogg – «
My England », concertos anglais pour bois – Groves, Wordsworth, Bolton,
P. Daniel… (Universal 2015)
→ Des raretés absolues dont certaines très stimulantes ! En cours
d'exploration.
SYMPHONIES
& poèmes orchestraux
Exploration partielle du fonds
La Haye / de Vriend. Très convaincant dans l'ensemble, avec un faible
particulier pour cette Neuvième de Schubert qui vient de sortir, et
cette Première Sérénade de Brahms hors du commun. Sinon, Arriaga dans
une lecture plus tradi que Savall, mais tout aussi aboutie… La Symphonie de
Mantovani tient ses promesses, plutôt le meilleur de l'auteur – en
revanche il ne faut pas en attendre de neuf, c'est du vrai Mantovani
typique.
♥
Beethoven – Intégrale des
Symphonies et des Concertos – Den Haag, de Vriend (Challenge Classics)
→ Belle intégrale dans le genre « musicologique », sur
instruments modernes (pas les cuivres manifestement, à l'oreille !),
qui fouette avec un brin de sècheresse ces œuvres, très animées mais à
mon sens un peu au détriment de la structure : lecture très
verticale, dont les lignes s'interrompent vraiment lors des sforzati
(dans l'esprit, à comparer avec Harnoncourt dans son intégrale avec le
COE).
→ Des aspects électrisants, mais dans le même genre, on dispose de
discours plus fouillés, variés, colorés.
Schubert: The Complete
Symphonies Vol. 1. Symphony No. 2, D. 125 /
Symphony No. 4, D. 417, Residentie Orkest The Hague, Jan Willem de
Vriend (Challenge Classics, septembre 2018)
→ Moins convaincu que par les autres volumes. Vif et claquant, mais pas
très touchant.
♥
Schubert: The Complete
Symphonies Vol. 2 (Symphony No. 1, D. 82 / Symphony No. 3, D. 200 /
Symphony No. 8, D. 759 – Residentie Orkest Den Haag, Jan Willem de
Vriend (Challenge Classics, mai 2019)
→ Vivement fouetté comme ses Beethoven, cela fonctionne très bien pour
ces symphonies. (J'aime moins pour le couplage 2 & 4 de 2018.) Là
encore, pas le lieu de la poésie, plutôt une façon très dynamique de
susciter ces œuvres, avec une certaine homogénéité dans la durée.
♥♥
Schubert: The Complete Symphonies Vol. 3:
Symphony No.9, D.944 –
Residentie Orkest Den Haag, Jan Willem de Vriend (Challenge Classics)
→ Splendide Neuvième atypique, pleine de vivacité, qui semble courir
sans fin pendant sa vaste durée, on perd de vue l'impression de
longueur, et l'infini se ressent dans la perpétuation de la
précipitation. J'aime beaucoup – même si la dimension poétique des
belles courbes mélodiques ou de certaines modulations est moins au
premier plan que la dimension motorique ajoutée.
♥♥♥
Arriaga –
Symphonie – Mackerras (Hyperion)
→ Mackerras encore tradi (pas le baroquisant des dernières années),
avec un son d'orchestre moelleux (un peu trop même lorsqu'adviennent
les doublures de bois sur les cordes vibrées), mais on sent qu'un très
grand chef est aux manettes dans le frémissement constant des phrasés !
Seule petite réserve, le thème B de l'Andante (point culminant de la
symphonie pour moi, un peu comme le climax du mouvement lent du Quatuor
de Debussy – il faut impérativement le réussir !) qui n'est pas
ineffable au même point que
Savall, mais pour tout le reste, c'est
absolument passionnant, en effet une alternative complètement valable
et exaltante, quoique non « musicologique », de cette œuvre qui
méritait pleinement ces grandes lectures !
♥♥♥
Brahms – Sérénade n°1,
Variations sur un thème de Haydn –
Den Haag, De Vriend (Challenge Classics)
→ Incroyable de parvenir à produire une Première Sérénade d'un tel
éclat, pas du tout dans la contemplation pastorale, mais spectaculaire
comme peuvent l'être les Variations sur Haydn (moins surprenantes de ce
fait). Grande lecture très originale de cette page, qui sonne
totalement différemment de la pâte brahmsienne habituelle, plus élancée
et insolente !
♥
Massenet – Brumaire, Visions, Espada, Les
Érinnyes, Phèdre –
Royal Scottish NSO, Tingaud (Naxos)
→ Impressionné par Brumaire, Visions et Phèdre, qui témoignent d'un
sens dramatique avancé ; les deux Suites plus spécifiquement
attachées à la scène sont beaucoup moins passionnantes à mon gré.
→ Un peu déçu que Tingaud tire moins de couleurs du prestigieux Royal
Scottish que de (l'excellente, certes) RTÉ irlandaise, mais belle
lecture dynamique, malgré les timbres assez blancs – et la prise de son
un peu dure.
♥
Strauss:
Metamorphosen, TrV 290 – Sinfonia Grange au Lac; Salonen, Esa-Pekka
(Alpha, septembre 2019)
→ Grain individidualisé, tension de l'arche, grande version !
Prokofiev – Symphonies 1,2,3 – Bergen PO,
Litton (BIS)
→ Versions captées avec l'aération de BIS et la beauté de Bergen, mais
je ne leur ai pas trouvé la fermeté directionnelle ni la netteté
(réverbération un peu forte pour cette musique ?) des grandes
intégrales que je fréquente d'ordinaire (Weller par-dessus tout,
Kitajenko, Gergiev…).
Pino
Donaggio – Prélude pour Blow Out de
De Palma –
Sinfonica di Milano
→ Thème sirupeux postrachmaninovien assez standard, avec un petit côté
variétaire dans le solo (sous-Concerto en sol), moui.
Bollon – Œuvres orchestrales – Radio de
Sarrebrück, Nicholas Milton (HM)
→ Par le grand chef qui nous a révélé les mérites de Magnard dans ses
récentes parutions des Symphonies, voici des compositions.
→ Étrange pièce avec flûte à bec amplifiée et modifiée par ordinateur
(inconfortables disproportions, lorsqu'on écoute au disque), puis
pièces assez planantes et tendues, avec des frottements menaçants assez
habituels, des cordes dans le suraigu, des bouts de
beat, tout cela
surnageant dans une forme que je n'ai pas réussi à définir. Pas
déplaisant, mais je n'ai trouvé cela ni très singulier ni très
passionnant, je l'avoue.
♥
Mantovani –
Symphonie n°1 « l'idée fixe », Abstract – Coppey, Monte-Carlo
PO, Rophé (Printemps des Arts de Monte-Carlo)
→ Toujours cette écriture où l'on semble glisser d'un motif à l'autre
par les timbres, au sein d'une pensée orchestrale en strates vraiment
riche, animée, ludique à suivre. Une musique totalement atonale qui
suit un parcours accessible, il y a de quoi toucher un plus vaste
public qu'à l'ordinaire.
→ Et le Philharmonique de Monte-Carlo est superbement capté !
MUSIQUE DE CHAMBRE
Grand coup de cœur pour les œuvres
pour vents de Strauss, qui n'a pas beaucoup brillé dans la musique de
chambre… sauf, manifestement, lorqu'elle peut faire du bruit ! Savoureusement interprétées ici. Gedalge également, très belle découverte
(sa Première Sonate aussi, pas enregistrée mais entendu au concert il y
a quelques jours) !
♥
Schubert – Quatuors n°4, 12 & 14 – Arod
SQ
(Erato)
→ Encore un jalon dans la jeune génération de quatuors très ardents
dans ces pages depuis la rupture épistémologique des Jerusalem, qui ont
ouvert une brèche depuis brillamment empruntée par les Ehnes, Novus,
Cremona… À un degré de nouveauté certes moindre, les Arod
impressionnent aussi par l'engagement absolu, le soin des textures et
la tension qui émanent de leur appropriation d'aujourd'hui de ce
quatuor.
→ Dernière variation du mouvement lent à pleine force, très
impressionnante. Moins convaincu par la strette finale du
quatuor : de loin la plus rapide jamais enregistrée, mais au point
que le phrasé devient impossible, dommage.
→ Pas fanatique non plus que leur Quartettsatz, là encore surtout
rapide, dans une œuvre qui a beaucoup d'autres choses à livrer ; en
revanche leur Quatrième très fouillé permet de mettre à l'honneur la
part de jeunesse des œuvres pour quatuor de Schubert, pas du niveau de
ses derniers évidemment, mais parfaitement dignes d'intérêt dans un
genre beaucoup moins
typé et
contrasté !
♥♥ André Gedalge – Sonate violon n°2,
concours trompette,
trombone, mélodies – Laurenceau, Hacquard (Polymnie 2007)
→ Langage assez naturel et simple, ses mélodies chant-piano coulent de
source, mais sa Sonate manifeste davantage d'ambition, très
stimulante.
♥♥
R.
Strauss – Œuvres pour
vents : Suite en si bémol,
Sérénade en mi bémol, Sonate n°2 en mi bémol – Octophoros, Dombrecht
(Passacaille)
→ Étrange mélange entre le Strauss contrapuntique sinueux qui affleure
par moment et une écriture pour vents beaucoup plus traditionnelle,
mélodique, sans ombre, une musique de véritable plein air, très
homorythmique. Le vaste final de la Sonate est un modèle du R. Strauss
lumineux, profusif et jubilatoire.
→ Je retrouve avec plaisir Octophoros et ses instruments anciens
nasillards et capiteux, qui n'avaient pas trouvé de débouché
disographique, me semble-t-il, depuis leur période chez Accent dans la
décennie 2000.
♥
Walter
Kaufmann – Quatuors,
Septuor – Chamber ARC Ensemble (Chandos)
→ Incluant du folklore, assez calme et sombre, de belles œuvres
accessibles mais sans superficialité. À approfondir.
SOLOS
Bach – Variations Goldberg – version
harpe de Parker Ramsay (Label du King's College de Cambridge)
→ Très fondu et romantique, peu de contraste entre les sections,
beaucoup de réverbération… je trouve qu'on y perd en richesse.
→ À l'opposé, je révère la lisibilité de la version de Catrin Finch
(DGG 2009), acérée, variée, n'hésitant pas à travailler l'irrégularité
des phrasés, à changer le tempo entre variations. Une très grande
lectures de ces pièces, qui mène au niveau supérieur le changement
d'instrument. Dommage pour Ramsay, donc.
Chaminade : Callirhoé Op.37 n°3 : pas des écharpes,
Erik Parkin (Chandos 1991)
→ Charmant. Mais le lien avec Callirhoé n'est pas évident.
LIED & MÉLODIE
Splendides duos rares, un Winterreise
totalement bizarre, une réédition salutaire d'un des meilleurs disques
d'airs de cour de tous les temps… De quoi être content cette semaine.
♥♥♥
Lambert – Airs de cour –
Mellon, Feldman, Laurens, Visse, Cantor… ; Les Arts Florissants
(réédition HM)
→ Réédition.
→ La façon d'orner et de gérer le tempo a changé depuis
l'enregistrement de ce disque vénérable, mais tout reste merveilleux
ici, notamment la typicité de ces voix étroites, qui mettent le timbre
et le texte au premier plan, loin des profils beaucoup plus couverts /
ouatés qui prévalent aujourd'hui (même chez Christie).
→ Un Lambert vibrant et plein de poésie, chanté souvent à plusieurs
mais avec la précision d'inflexion d'une interprétation monodique, pour
un corpus qui sert lui aussi l'expression d'un goût suprême.
♥♥♥
Schubert – Die
Winterreise (arrangement Wolf & Siegmeth pour récitant, sax et
archiluth) – Stefan Hunstein, Axel Wolf, Hugo Siegmeth (Oehms)
→ Encore un Winterreise bizarre. Mais celui-ci ne se contente pas de
faire jouer la musique par des instruments exotiques, il offre une
lecture intégrale des poèmes (remarquablement dits par Hunstein),
accompagnée / entrecoupée par l'interprétation des thèmes écrits par
Schubert. Quelquefois en entier, quelquefois avec variations,
quelquefois par bribes, ou encore des sortes d'improvisations vaguement
inspirées par le motif d'origine. Des bouts d'atmosphères qui surnagent
autour du poème.
→ Et par deux instruments tout à fait inattendus (le sax ténor fait
vraiment trop musique de cave enfumée pour l'esprit recherché, mais le
sax soprano, la clarinette basse, et surtout le théorbe et l'archiluth
parviennent capturer de réelles beautés bien présentes dans le cycle
initial, et à le redéployer (ce qui est rarissime) sans le ridiculiser
ni l'affaiblir. J'y retrouve tout le plaisir du Winterreise, mais selon
une autre méthode, en quelque sorte. À essayer pour renouveler son
approche, en particulier poétique !
♥♥
Mendelssohn,
Brahms, Gounod, Delibes, Massenet, Fauré,
Chausson, Saint-Saëns… –
Lieder & mélodies en duo « Deux
mezzos sinon rien » – Deshayes, Haidan, Farjot (Klarthe)
→ Programme enthousiasmant, qui n'a rien (comme aurait pu le suggérer
son titre) d'un récital de bis aimables, mais propose des pièces
pleines de saveur, légères comme profondes.
♥
Duparc – Phydilé – Sen
Ren (sur son Facebook)
→ Belle diction, voix
sonore et saine.
Mélodies
suédoises (flonflons Björling, « art song » de Söderström, von
Otter, monographie
Melartin…)
LISTE D'ÉCOUTES à
(re)faire
(cette section contient beaucoup de citations de mes mécènes en
suggestions, copiées-collées dans mon dossier !)
L'Oiseau de feu, Suite du ballet (1945)
= Igor Stravinsky, Orchestre philharmonique de New York
(Columbia, janvier 1946)dusapin nigl
Die Bakchantinnen wellesz
Nordic Autumn? Ce sont des mélodies avec orchestre de Rangström,
Madetoja et Palmgren et Luonnatar de Sibelius - par Camilla Nylund et
Ulf Schirmer avec le Münchner Rundfunkorchester?lazarevitch îles
britanniques / getchell
• Nobody’s Jig. Mr Playford’s English Dancing Master
- elfin knight frederiksen
Christoph Prégardien: ténor Christoph Schnackertz: piano
Moniuszko:traduits en français par Alfred des Essarts.
Paderewski: Douze mélodies Catulle Mendès op.22.
Rihm – Das Rote
tintagiles RVW, loeffler
Sous l'eau du songe
Lieder and melodies by Lili Boulanger (1893-1918), Alma
Mahler (1879-1964) and Clara Schumann (1819-96)
Maria Riccarda Wesseling (mezzo-soprano), Nathalie Dang (piano)
→ Krogulski/Nowakowski (Goerner)
→ Stolpe
HIGH ROAD TO KILKENNY (THE) - Gaelic Songs and Dances from the 17th and
18th Centuries (Getchell, Les Musiciens de Saint-Julien, Lazarevitch)→
Lazzari, . Effet de Nuit fait son effet, par contre, la symphonie est
interminable et les autres pièces symphoniques pas palpitantes (j'ai
même trouvé la rhapsodie spécialement niaise). son trio pour piano et
sa sonate pour violon ravi
→ Joubert (hors quatuors, je n'ai pas pris de notes), : la symphonie
No. 2 (moment ineffable dans le II avant un finale diabolique), le
concerto pour hautbois (sombre et véhément) et les pièces chambristes.
Le cycle vocal Landscapes, le trio pour piano avec beaucoup
d'atmosphères, ses sonates pour piano, surtout la No. 2,
→ tailleferre
→ final choral 2e partie Theodora
→ hummel
→ Marshall-Luck pour la Sonate violon d'Elgar
→ Requiem de Kastalsky par Slatkin
→ dallapiccola vol de nuit→ Alla Pavlova musique de film sous étiquette
symphonique. C’est très sucré
→ Stacey Garrop l’aspect narratif de ses pièces (sa symphonie Mythology
collection de poèmes symphoniques
→ Ses quatuors
→ Lea Auerbach sa musique de chambre, souvent autour des variations,
jeux de miroirs au sein de la même pièce ou entre les pièces (les
mouettes du I dans son premier trio), ses motorismes, toutes ces choses
et plus encore me transportent.
→→ Ses deux trios pour piano et ses 24 préludes (surtout ceux pour
violoncelle et piano, même si violon et piano, un autre numéro d’opus,
sont de haute volée) seraient mes premières recommandations.
→ Gloria Coates Noir, tourmenté, très râpeux
→ Rosalind Ellicott quelle verve mélodique ! Ses deux trios pour piano
→ En vitesse, Lucija Garuta a laissé un très beau concerto pour piano,
Louise Héritte-Viardot 3 quatuors de belle facture, Rita Strohl un
saisissant duo violoncelle/piano Titus et Bérénice. Elisabeth Lutyens
m’a été très difficile d’approche, mais elle a définitivement des
choses à dire.
→ Australiennes, comme Myriam Hyde, Elena Kats-Chernin et Margareth
Sutherland (Women of Note, permet de se faire une idée des noms qui
accrochent).
schleiermacher
moszkowski catalogue
hauer opéra
rubbra ccto pia, botstein
mephisto minnesota oue
callirhoe chaminade
tailleferre cc 2 pianos, hommage à rameau
barber sonata kenny
copland sonata
trauermusik haydn
voces8 marcello
compét' symphonistes brits
sawyer 4vaccai sposa messina
polonia panufnik
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tout gold MDG : leipziger (gade, sibelius, schoeck), consortium…
tout Hortus Gde guerre
opéras CPO : pfitzner, fibich, weingartner, feuersnot…
delius mass of life
DUX bacewicz vln-pia
saygunmoeran songs
Emile Jaques-Dalcroze: La Veillée
par Le Chant Sacré Genève, Orchestre de Chambre de Geneve, Romain Mayor
abraham, hollaender
… de quoi vous amuser sous couvert d'échapper aux flammes.