Par citations
Par DavidLeMarrec, samedi 4 mars 2006 à :: Langue :: #162 :: rss
Billet-hapax, a priori.
Je n'aime pas m'exprimer par citations ; c'est toujours réduire sa pensée, et en déformer la réception auprès de ses interlocuteurs - qui ont généralement une autre perception de la citation en question.
C'est aussi une forme de paresse dans la formulation, une façon de ne pas se réapproprier ce qui nous est important. Aussi, je m'abstiens généralement d'en saupoudrer mes textes - ou alors à titre d'illustration précise d'un commentaire, et non d'argument d'autorité ou de substitut. Surtout que l'on a tendance à contorsionner les citations en les détournant de leur contexte pour les adapter à son cas particulier.
Comme on se sent valorisé de partager ses états d'âme avec un grand nom, ou mieux, qu'il ait éprouvé le besoin de parler de soi ; quelle ivresse, quelle consolation...
Pourtant, c'est avoir une vision fragmentée de soi, une vision masquée. Je préfère la parole maladroite qui se cherche à celle qui se drape dans ce qui n'est pas elle. C'est plus exigeant, plus risqué aussi, mais d'une justesse tellement supérieure.
Il n'empêche, après m'être mis les deux tiers de la blogosphère littéraire à dos par cette remarque, je vais suspendre cette habitude le temps de la fin de cette note. En intermède à mon silence forcé, je propose quelques citations de circonstance.
Celle-ci est peut-être la plus parlante, la plus proche de la situation, tirée d' Acajou et Zirphile :
« Et l’on fait plus pour ceux que l’on craint, que pour ceux que l’on estime. »
Duclos.
Etant pénétré de textes de lieder, comment ne pas penser à celle-ci ? Certes, elle dévie de la réalité, mais elle porte à la réflexion, justement en ce qu'elle est légèrement décalée :
« Soltzes Herz ! Und jetzt du bist so elend. » [1]
Heine.
Mais celle qui décrit le mieux mon état d'esprit est sans doute empruntée à An Emma, elle est même redoutablement exacte :
« Ihrer Flamme Himmelsglut
Stirbt sie wie ein irdisch Gut ? » [2]
Schiller.
Mes excuses pour cette note personnelle, et absconse, j'imagine, pour pas mal de lecteurs. Je tâcherai de ne pas recommencer.
Commentaires
1. Le lundi 6 mars 2006 à , par kfigaro :: site
2. Le mercredi 8 mars 2006 à , par DavidLeMarrec
3. Le mercredi 15 mars 2006 à , par Philippe[s]
4. Le mercredi 15 mars 2006 à , par DavidLeMarrec
5. Le mercredi 15 mars 2006 à , par Philippe[s]
6. Le mercredi 15 mars 2006 à , par DavidLeMarrec
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