Michel Onfray - un nouveau titre
Par DavidLeMarrec, jeudi 17 août 2006 à :: Vaste monde et gentils :: #358 :: rss
La suite des conférences de Michel Onfray, censément sur une Contre-histoire de la philosophie.
Je ne reviens pas sur ce que j'ai pu en dire, mes impressions sont similaires.
Contenu pas extrêmement nourri. Beaucoup d'histoire personnelle du philosophe présenté et de paraphrase, peu de commentaires sur les enjeux de son époque (grosse illusion d'optique qui place notre époque pour seul étalon), pas beaucoup de démonstrations logiques développées.
On se contente le plus souvent de suivre le propos du philosophe, en l'accommodante à sa sauce, en poussant ses idées pour lui faire dire ce qu'on a envie d'entendre.
Discours toujours parfaitement clair, extrêmement pédagogique. Tout ce qui est expliqué est limpide, le plan est souligné discrètement mais très efficacement à chaque articulation, de l'excellent travail.
Sujet intéressant aussi, sur des philosophes il est vrai moins fréquentés du grand public.
Toujours les mêmes dérapages : le Nouveau Testament est blâmable parce que Hitler en aimait des passages. Typique de l'aveuglement temporel et moral qui consiste à faire de notre présent l'étalon des attitudes passées. C'en est drôle, mais pose quelques problèmes sur le plan logique. Surtout que Michel Onfray insiste à de nombreuses reprises, et avec raison, sur la difficulté qu'il pouvait y avoir à forger ces pensées largement inconcevables chez les contemporains d'alors.
En somme, je crois identifier plus précisément ce qui me trouble. Il ne s'agit nullement d'une Contre-histoire de la philosophie. Il s'agit bien plutôt d'une histoire (un peu militante) de l'athéisme en philosophie. Ce qui comporte une nuance assez sensible. Vu sous cet angle, et acceptant qu'il s'agit d'une lecture depuis notre époque où l'athéisme est plus aisément concevable, les réserves que j'ai pu exprimer - à quelques amalgames près, comme ceux que j'ai pu citer autour du nazisme comme moyen de disqualification - se trouvent nettement atténuées.
Avec ses forces et ses faiblesses, une série qui demeure plutôt intéressante et surtout très bien faite (dont pourraient s'inspirer les collègues enseignants).
P.S. : J'en profite pour signaler la série des débats sur les mutations économiques de Daniel Cohen (Grands débats contemporains sur France Culture), tout à fait vivifiante. De même que la vidéodiffusion sur le site de l'INA de l'intégralité du Procès Papon (chaque jour trois à quatre heures de disponibles), tout à fait éclairante sur le fonctionnement technique et éthique de la justice française. Résultat plutôt convaincant et justice d'aspect assez rassurant, d'ailleurs.
Et ce, indépendamment du double résultat du procès (condamnation, puis libération prétendument pour maladie).
En revanche, bien qu'il y ait toujours beaucoup à dire sur le fond ou la forme d'un procès, veuillez m'excuser si je me retire à présent, j'ai un encore un stock trop important d'autocollants-svasktika à écouler pour me lancer dans l'aventure. Parce que sur la Toile, voyez-vous, on se les voit souvent distribuer à bon compte...
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