Les chorals de Bach - prérequis culturels (1)
Par DavidLeMarrec, dimanche 28 janvier 2007 à :: Vaste monde et gentils :: #503 :: rss
Enrique Blanco[1] amorce une série tout à fait nécessaire sur le choral.
Comme il s'agit d'un article en espagnol, j'en résume les idées principales. Mais je vous invite fortement à le lire directement, Enrique Blanco écrit dans une langue élégante, fortement structurée mais non sans souplesse.
- A partir de son expérience, il relève que le choral est réellement sous-estimé dans la production de Bach, du moins les moins connus.
- Il postule que cela peut être lié à une méconnaissance des fondements culturels du genre, ce qui me paraît une approche féconde, plus que les affirmations impérieuses et dénuées de sens que l'on entend parfois : tout serait dans Bach, son génie d'écriture et sa puissance émotive devraient assurer l'adhésion de chacun sans le moindre commentaire nécessaire.
- Après un prudent rappel de neutralité religieuse qui peut laisser pantois dans une France mécréante et laïcarde[1], il rappelle que le culte luthérien est donné en langue locale (vernaculaire), et que l'assemblée est censée participer par des chants.
- Le problème est alors la maîtrise des partitions par l'assemblée ! Trois solutions ont été retenues pour ces chorals :
- Les thèmes grégoriens, appris avant la Réforme.
- Des thèmes de chansons populaires, signées ou non, sur lesquels un texte religieux est posé, avec parfois des superpositions étonnantes.
- Et quelques rares thèmes inventés pour la circonstance, dont le plus célèbre est bien entendu celui du flûtiste Luther lui-même : Ein feste Burg ist unser Gott.[2]
Simple, clair, indispensable, pour ce sujet et pour d'autres.
Le deuxième épisode a paru tandis que je publiais cette notule.
Notes
[1] Récemment entendu un chiffre à laisser pantois : un catholique sur deux aurait déclaré ne pas être sûr que Dieu existe, voire être persuadé du contraire (sondage CSA pour Le Monde des Religions). Moi qui m'étais ouvertement (et longuement) gaussé des proches qui m'avaient révélé des choses similaires...
[2] J'ajoute qu'on peut notamment aisément retrouver ce thème, outre chez Bach, dans l'ensemble de la partition des Huguenots de Meyerbeer - ouverture, chanson du Marcel au I, exultation de Marcel au III (fin du duel), chant des femmes et enfants dans le temple au V et credo des trois martyrs. Ou dans la Cinquième Symphonie de Mendelssohn, dont le quatrième mouvement est précisément constitué d'une suite de variations sur ce thème. Enrique Blanco, lui, annonce qu'il traitera Bach, Mendelssohn, Stravinsky et Ned Flanders.
Commentaires
1. Le vendredi 9 février 2007 à , par Morloch
2. Le vendredi 9 février 2007 à , par DavidLeMarrec
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