Il Da Ponte ollandese - ossia Beaumont in trionfo
Par DavidLeMarrec, mardi 30 janvier 2007 à :: Disques et représentations - Opéras de l'ère classique - Tirso, Molière, Beaumarchais, Da Ponte et Mozart :: #505 :: rss
Rapide introduction à la trilogie Da Ponte à Amsterdam (Ingo Metzmacher, 2006). Vidéos lisibles sur la Toile jusqu'en février.
Urgent, donc, d'en toucher quelques mots.
Très brièvement, je signale ces vidéos néerlandaises qui ne seront, paraît-il, disponibles que jusqu'en février (je ne sais quand exactement).
Avant, peut-être, plus ample commentaire de ma part.
Mises en scènes transposées de façon homogène, avec des résultats très disparates. Le choix délibéré du metteur en scène se porte sur la proximité avec l'univers du spectateur, plus encore qu'à l'accoutumée. Visuellement, le résultat est prosaïque, mais Mozart résiste fort bien, et surtout, dans le Così fan tutte, grâce au soin particulier observé dans la transposition (cohérente de bout en bout), à une bonne direction d'acteurs et surtout à des comédiens hors pair, le drame fonctionne pleinement.
Les Noces s'essouflent assez rapidement passé l'acte 1 et les performances d'acteurs du couple Susanna-Figaro ; quant à Don Giovanni, on s'approche nettement du naufrage, y compris vocal.
Je recommande tout de même chaleureusement d'y jeter un oeil et une oreille, particulièrement au Così très réussi. Le sommet vocal en est sans doute le duo Dorabella/Guglielmo (peu après 2h00 sur la vidéo), et scénique le quatuor amoureux qui précède la signature des contrats.
Maite Beaumont, malgré une tendance récurrente à chanter bas, y est stupéfiante :
- des sons droits magnifiques, qui rendent la ligne de Dorabella plus audible que jamais ;
- une force et une précision d'expression peu communes dans le visage ;
- sans parler de l'enthousiasme musical et scénique qu'elle manifeste.
La voix bien placée et le jeu convaincant de Luca Pisaroni constituent aussi un point fort de cette production.
On peut tout de même écouter les deux airs de Chérubin dans les Noces, où Maite Beaumont propose encore une fois une lecture d'anthologie, dans une veine juvénile plus qu'ambiguë qui peut rappeler le ton de Berganza dans ce rôle (peut-être son meilleur).
Le tout est dirigé par Ingo Metzmacher, l'un des tout plus grands chefs d'aujourd'hui. Mozart n'est certes pas son domaine de prédilection (plutôt Stravinsky ou Rihm), mais le résultat demeure convaincant, à une ou deux brèves baisses de tension près.
Mode d'emploi :
- Così fan tutte : http://cultura.nps.nl/page/programmadetail/160473 ;
- Le Nozze di Figaro : http://cultura.nps.nl/page/programmadetail/160474 ;
- Don Giovanni : http://cultura.nps.nl/page/programmadetail/160475.
Il suffit de cliquer sur le lien "Video" en haut de la page. Attention, le lien juste inférieur, "Video (met show en commentaar)" contient des commentaires en néerlandais qui se superposent à la musique. J'ai déjà eu des plaintes comme quoi il était scandaleux de faire subir ça aux auditeurs, mieux vaut le préciser.
Les distributions figurent à chaque fois en bas de page. Windows Media Player est nécessaire pour visionner ces vidéos. [Je n'y suis pour rien, et ça vous apprendra à acheter des Mac.] Son très compressé mais tout à fait audible.
Une curiosité qui, me concernant, a renouvelé le plaisir d'entendre cette (ces) oeuvre(s).
P.S. : Pour suivre Maite Beaumont au disque (encore peu de choses pour l'instant), je ne puis trop recommander le Motezuma de Vivaldi (version Curtis), où elle investit de façon étonnante les récitatifs de Cortes. Récitatifs nettement mieux écrits que de coutume chez ce compositeur, et entourage plus qu'exemplaire pour cette interprétation.
Quant à Ingo Metzmacher, assez bien servi au disque, on peut surtout le rencontrer dans le répertoire allemand du vingtième siècle, notamment à travers Die Eroberung von Mexico, d'une énergie formidable, que je signalais précédemment, ou son intégrale des symphonies de Karl-Amadeus Hartmann avec Bamberg.
Commentaires
1. Le dimanche 25 janvier 2009 à , par DavidLeMarrec
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