vendredi 31 août 2007
Al tradimento ! [le public du Met a disparu]
Petite question incidente : qu'est-ce qui peut empêcher le public du Met d'applaudir pendant la fin d'une oeuvre ?
Ah, bien sûr, vous nous direz certainement les deux dernières minutes du Götterdämmerung[1], où au terme de quinze heures de pérégrinations, l'univers ancien s'effondre pour, peut-être, laisser place au nouveau ; cette récapitulation grandiose mais pas moins sublime où s'entrelacent les leitmotivs qui courent sur plusieurs générations ; principe originel du rhin, walhalla en flammes, rédemption par l'amour s'énoncent simultanément tandis que le bûcher des époux flambe et que l'humanité bégayante contemple, stupide, sans comprendre ce qui se joue.
Et le monumental orchestre qui après avoir tant fanfaronné pendant cinq heures, s'éteint à la wagnérienne, dans la seule survivance de la résonance des bois.
Bien, trêve de rêverie. [2]
Notes
[1] Le Crépuscule des Dieux, de Richard Wagner.
[2] Kubelik le 8 mars 1974, avec Birgit Nilsson dont on reconnaît le legato admirable, la grâce infinie et surtout la diction merveilleuse. Si vous entendez les bois piano, seuls à conclure, vous pouvez vous dispenser d'un test d'audition chez un spécialiste, tout va pour le mieux chez vous. A propos, malgré la lourdeur de ces dernières mesures, l'ensemble de la soirée par Kubelik était incroyablement électrisante, d'une présence physique surprenante.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Carnet d'écoutes a suscité :
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