Musique, domaine public - XVI - Ludwig van BEETHOVEN - Fidelio - Vašata 1953, National de Prague - (Dvořáková, Blachut, extraits en tchèque)
Par DavidLeMarrec, mercredi 5 septembre 2007 à :: Opéra romantique allemand - Musique, domaine public :: #712 :: rss
Une petite curiosité dans notre série d'insolites (comme ici par exemple) : Fidelio en tchèque, à télécharger sur nos serveurs.
LEONORE - Ludmila Dvořáková
FLORESTAN - Beno Blachut
PIZARRO - Přemysl Koči
ROCCO - Rudolf Asmus
MARZELLINE - Vlasta Urbanová
JACQUINO - Oldřich Kovář
Choeurs (chef de choeur : Jan Mario Ourednik) et orchestre du Théâtre National de Prague, dirigés par Rudolf VAŠATA.
Enregistré en novembre 1953.
L'adaptation prosodique est correctement réalisée : même si les accents sont moins pertinents qu'en allemand, pas de contorsions (ce qui est déjà convenable pour l'air de Pizarro !).
Les chanteurs et l'orchestre assurent avec une grande probité leurs tâches respectives. Rien d'exceptionnel ici, mais un bel engagement et une belle réalisation. Sur une telle musique, il y a là déjà de quoi se repaître amplement.
[Sinon, on pourra chercher les témoignages de Helene Werth chez Fricsay[1], Sena Jurinac, Karita Mattila, Waltraud Meier côté rôle-titre ; ou Furtwängler 1950 et Harnoncourt, côté chef. Parmi les choses disponibles, l'enregistrement de Nikolaus Harnoncourt en effet est sans doute le plus original et le plus roboratif, mais la discographie compte tant de réussites que chacun pourra aller y quérir ses chouchous.]
L'intérêt réside surtout dans le renouvellement de l'écoute qu'implique le changement de langue.
Quant à l'incontournable[2] Beno Blachut, avec cette voix toujours ronde et bonhomme, dont le métal est entièrement « sous » le timbre (et non partie de celui-ci), il aurait pu sembler inadéquat pour assumer Florestan.
Pourtant, il est le seul dans tout ce que nous avons entendu, studios compris (parmi notamment Anders, Patzak, Windgassen, King, Heppner, Seiffert...) à ne manifester aucune tension dans la tessiture, particulièrement lors de cette fin redoutable. On aurait pu imaginer, à la lumière des aigus un peu étranglés de son Trouvère dans les mêmes années une difficulté au contraire, mais il n'en est rien : son émission haute lui permet, sinon d'accomplir des écarts éclatants comme le réclame l'écriture verdienne, de soutenir des tessitures très élevées comme celle de Florestan (dans son air).[3]
Même si l'exécution en est très vocale, on appréciera une émotivité réelle dans ses phrasés.
A découvrir, donc, par curiosité.
http://piloris.free.fr/fidelio53/
Notes
[1] Attention, seule Helene Werth surnage ici, le manque de répétitions est flagrant : même Fricsay n'impulse aucune lecture marquante. Choeurs en français (de la Suisse Romande).
[2] Dans un nombre incroyable d'enregistrements tchèques de l'époque, dont beaucoup jamais reportés au CD.
[3] Pour être tout à fait honnête, il est sans doute aidé par les voyelles plus confortables de la version tchèque, mais en tout état de cause ses "i" ont la qualité des "a" et ne sont pas nasalisés comme chez beaucoup de chanteurs spécialistes d'école allemande et américaine (ce qui aide !). Et il peut oser des piani dans la redoutable montée de la coda.
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