Enregistrements, domaine public - XXXII - Germaine Lubin dans Weber, Wagner et Reyer (tout en français)
Par DavidLeMarrec, dimanche 3 février 2008 à :: Musique, domaine public :: #835 :: rss
Germaine Lubin est réputée comme la gloire du chant wagnérien entre les deux guerres, l'Isolde inégalée, qu'elle chanta à Bayreuth avec Lorenz sous la direction de Sabata.
Aussi, CSS s'est fait un devoir de permettre à ses lecteurs de l'entendre dans quelques-uns des témoignages qui ont subsisté.
(Surtout, avouerons-nous, les commentaires à faire sont minces, ce qui nous épargne un temps précieux pour la préparation d'autres notes un peu plus profondes que des jeux puérils de reconnaissance à l'aveugle, n'est-ce pas...).
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Que dire ?
1. Répertoire intégral de Germaine Lubin
Ces airs d'opéras sont enregistrés par Germaine Lubin entre 1929 et 1930. Parmi eux, également un Gounod dont nous ne disposons pas, et deux extraits de Tosca de Puccini (non libres de droits, bien que composés en 1899 et créés en 1900...).
Existent également des mélodies de Chopin [1], Fauré, Debussy, Durante, Leguerney, Blangini, des lieder de Schubert, Schumann, Wolf, et pour finir du Bach.
Les plages sont précisément indiquées, mais détaillons tout de même ce que contient le paquet :
- Weber, Freischütz, Leise, leise, fromme Weise
- Wagner, Tannhäuser, Dich, teure Halle.mp3
- Wagner, Lohengrin, Einsam in trüben Tagen.mp3
- Wagner, Tristan und Isolde, Mild und leise.mp3
- Wagner, Die Walküre, Der Männer Sippe.mp3
- Wagner, Siegfried, Ewig war ich.mp3
- Wagner, Götterdämmerung, Starke Scheite.mp3
- Reyer, Sigurd, Salut, splendeur du jour
Walküre est chantée avec René Verdière en Siegmund, mais vous ne l'entendrez pas ici.
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2. Chargement
Nous avions oublié Sigurd dans ce paquet, aussi vous le trouverez ici.
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3. Commentaire
CSS avoue sa grande frustration à l'écoute de ces pages, l'un des rares vestiges discographiques du grand répertoire allemand chanté en français. Bien sûr, on trouve toujours les partitions, qui révèlent parfois de véritables talents de traducteur, mais très peu de choses sous forme de résultat sonore. Aucune intégrale, déjà - si l'on excepte, assez récemment, le Franc-Tireur de Penin, avec récitatifs de Berlioz (encore plus savoureux que l'original, en réalité).
Car nous sommes ici en face d'une légende qui nous reste étrangère - chacun parle pour soi, bien entendu.
La voix est d'un blanc pâteux, plus épaisse que large, la diction - sans même parler du sens, la simple articulation - absolument absente. La voix robuste peut rappeler Helen Traubel, mais avec des aigus émis « à l’ancienne », tirés, escamotés : sans que ce soit la faute de la technique d'enregistrement, il semble entendre la voix « pleurer ». Le tout pour servir une incarnation qui en plus de sentir fortement le studio - peut-être en allait-il autrement en salle -, reste d'une expressivité plutôt bovine.
En tout état de cause, n'était la gloire des moyens (discutables, de surcroît, dans l'aigu), le plaisir que l'on peut prendre à entendre ces pièces dans sa langue maternelle se trouve totalement suspendu par l'absence d'articulation et d'effort expressif. Sinon scolaire, fade.
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Ce format écrasant ne s'impose pas du tout dans la Brunehild de Sigurd (qui relève plus du grand lyrique que de l'hyprahéroïque), et la ligne délicate de Salut, splendeur du jour se trouve irrémédiablement écrasée, presque méconnaissable. Lorsqu'on songe que Régine Crespin connaissait déjà des problèmes de souplesse pour exécuter la pièce, on saisit bien le problème qu'il y a à le confier à une robuste Isolde.
Etrange, d'ailleurs, que cet air ait connu plus de fortune que le second dans les récitals (toujours coupé pour moitié à la scène !), qui est pourtant si fascinant. Etrange aussi qu'il ne reste qu'une exécution de l'air de Salammbô (seul extrait de Salammbô disponible tout court), aux balbutiements du phonogramme par Germaine Martinelli. Second air de Salammbô, peut-être moins intéressant que le premier, ici aussi.
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Il n'est pas dans la coutume de CSS de présenter des enregistrements pour récriminer, mais l'interprète est tellement légendaire, et libre de droits : il nous fallait le mettre à disposition.
Ensuite, on s'est contenté de donner notre avis, qui n'a pas valeur de dogme, mais qui permet, au besoin, de remettre en perspective, si on n'aime pas Wagner comme cela.
Plutôt recommandé aux amateurs de Traubel que de Ligendza, donc.
Quoi qu'il en soit pour vous, bonne écoute !
Commentaires
1. Le mercredi 6 février 2008 à , par Morloch
2. Le mercredi 6 février 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
3. Le mercredi 6 février 2008 à , par Morloch
4. Le mercredi 6 février 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
5. Le vendredi 28 mars 2008 à , par kfig
6. Le vendredi 28 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
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