Carnets sur sol

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[soyons amis] Difficulté comparative des instruments


Les lutins ont préparé sur un autre support, il y a quelques jours, un petit tour d'horizon qui ne tait aucun point polémique dans ce sujet. Déconseillé aux amateurs de premier degré et aux susceptibles.

Au programme :
A. Difficulté de production ou difficulté d'organisation ?
B. Difficulté de jeu (intrinsèque)
C. Difficulté de répertoire (extrinsèque)

Voilà un sujet qu'on avait envie de lancer depuis longtemps, et qui promet d'être hilarant, voire très troll.

Je m'interroge depuis longtemps (depuis toujours, en fait), sur la difficulté relative de tel ou tel instrument.

Par exemple lorsqu'on dit que le violon ou le piano (en général ce sont ces deux instruments qui sont cités) est l'instrument "le plus difficile". Sur quels critères ?

Au piano, les notes sont toutes prêtes, c'est donc plus facile. Mais au violon, il n'y a qu'une à deux notes à jouer simultanément, donc beaucoup moins de déchiffrage et de doigtés possibles (encore qu'on puisse faire la
même note sur plusieurs cordes).

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A mon avis, il y a effectivement des instruments plus ou moins difficiles que d'autres. Et c'est là où le débat devient vraiment intéressant, parce que ça saigne un peu.

Si nous faisions le bilan ensemble ?

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A. Difficulté de production ou difficulté d'organisation ?

On peut différencier deux types de difficultés, qui me paraissent vraiment difficiles à hiérarchier :
- la difficulté pour produire une note juste et timbrée, qui rend le premier morceau simple correctement exécuté assez éloigné dans la chronologie de l'apprentissage, mais présente beaucoup moins de progrès nécessaires une fois cette base acquise (typiquement le violon) ;
- la difficulté pour gérer beaucoup d'informations, sur un instrument qui serait facile en mode simple (typiquement le piano).

Après, est-il plus difficile de jouer un Klavierstück de Stockhausen parce qu'il y a beaucoup d'informations, ou un Caprice de Paganini parce qu'il faut le son et le justesse en amont, c'est quasiment impossible à trancher. (On pourrait faire des études socio-musicologiques sur le temps mis par un étudiant pour obtenir un résultat dans cette perspective, et en déduire lequel est le plus difficile - mais ne se hausse-t-on pas lorsque le but est plus lointain, pour l'atteindre justement ?)

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B. Difficulté de jeu (intrinsèque)

On peut considérer le piano comme un instrument difficile, puisqu'il suppose la gestion de plusieurs notes à la fois, et plus difficile que le clavecin puisqu'il réclame une gestion précise des nuances.
Pour le rapport à l'orgue, on peut discuter, puisque l'orgue réclame un legato parfait. Le pédalier en revanche, c'est vraiment anecdotique, un truc de plus à penser, mais pas bien compliqué à ajouter, même pour un pianiste - talon-pointe, c'est pas trop complexe en "doigtés", et comme ça tient la basse, c'est logique harmoniquement.

Les instruments à cordes frottées (plus que grattées) sont aussi très difficiles, à cause de la justesse.
Mais ici, on peut distinguer les instruments à frettes, beaucoup plus faciles puisqu'il sont justes, même s'ils ont un peu plus de cordes comme la guitare ou la viole de gambe. (Certes, la viole de gambe est l'instrument le plus difficile du monde parce qu'il faut être capable de la réaccorder pendant qu'on joue.)
Dans la famille sans frettes, pour en avoir testé trois sur les quatre que compose la famille, c'est l'alto qui me paraît le plus difficile, parce qu'il est inconfortable et assez physique. Clairement, il serait difficile d'obtenir une virtuosité tout à fait comparable au violon, indépendamment de sa couleur propre qui ne s'y prête pas.

Les cuivres sont aussi épouvantablement difficiles, parce que la pression du souffle, la position des lèvres sont primodiaux, et singulièrement pour le cor. Avoir les lèvres gercées est une catastrophe. Et je ne parle pas du temps de chauffe, des cascades d'eau qui se forment dans les tuyaux, etc. Une horreur.
Peut-être parce que je n'ai pas fréquenté de trombonistes, il me paraît avoir moins mauvaise réputation en termes de difficulté que le cor et la trompette (grâce à la coulisse, peut-être, qui peut faire plus de notes, mais encore faut-il les faire justes !).

Enfin, sans doute à tort, les percussions m'ont toujours paru beaucoup plus faciles, à l'exception peut-être des xylophones / métallophones / marimbas qui demandent d'être un peu adroits. La difficile de mise en action est tout de même beaucoup plus réduite (oui, j'avais bien dit qu'on se fâcherait). Pour eux, c'est plutôt la quantité d'instruments à maîtriser qui force l'admiration. (Et leur capacité pratique à compter pendant des minutes entières.)

Pour les bois, mon exéprience est plus limitée, mais j'ai l'impression que c'est plus facile, malgré la nécessité d'entretien des muscles de la bouche. Les difficultés sont assez diverses : colonne d'air exacte pour la traversière, gestion de l'air (et de l'apoplexie) pour le hautbois, maux de dos pour le basson. La clarinette, c'est tellement facile qu'on n'en parle même pas, c'est juste utile pour boucher les trous dans les fanfares.
C'est surtout l'entretien qui est extrêmement pénible (tampons, anches, fêlures...). Je me rappelle d'un entretien de Paul Meyer où il reconnaissait très humblement qu'il jouait de l'instrument le plus facile.
Clarinettistes de tous pays, défendez-vous !

Le saxophone représentant une version bâtarde beaucoup plus facile à jouer que la clarinette (pression nécessaire moindre, doigtés beaucoup plus rationnels, résistance à l'usure...), je n'ose imaginer les réactions enflammées que susciterait un commentaire supplémentaire de ma part.

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C. Difficulté de répertoire (extrinsèque)

Et c'est là où on va vraiment se fâcher.

En raison de leurs caractéristiques techniques, mais surtout de leur place dans l'orchestre (une partie de dessus est plus virtuose qu'une partie qui tient la basse), de leur popularité, les instruments ont une difficulté beaucoup plus objectivable qui est celle liée à leur répertoire.

Aussi, je crois qu'on peut affirmer que le piano et l'orgue sont infiniment plus durs que le clavecin où le répertoire ne fait quasiment que jouoter des comptines pour enfants sages. Quand au célesta et glockenspiel, ce sont tout au plus des bouche-trous, certes souvent pervers rythmiquement, dans des orchestres. Je ne parle même pas du vibraphone qui s'est surtout illustré dans l'accompagnement de musiques d'esclaves (pouah !).

Pour la famille à cordes, la guitare, c'est bien gentil, et le luth peut frimer avec toutes ses cordes, mais ça ne va pas chercher bien loin par rapport au violon qui en plus d'être non fretté doit pouvoir réaliser toutes les acrobaties les plus inhumaines en un temps record. Le violoncelle n'est déjà qu'un second choix, et l'alto et la contrebasse, clairement des instruments de timides ou de médiocres, où l'on ne risque pas trop de susciter la tendinite ni la presbytie précoce en contemplant ses petites croches sur une note obstinée.
Je ne parle même pas de la viole de gambe, du théorbe et autres machins archaïques qui ne sont conçus que pour composer des accords parfaits dans des boucles harmoniques préhistoriques.

On pourrait être plus mesuré sur les bois, où chaque instrument a été mis très en valeur dans des oeuvres très virtuoses, même si hautbois et basson sont un peu moins fournis.

Pour les cuivres, le répertoire soliste est à peu près inexistant, et je n'ai pas essayé les parties d'orchestre. Tout de même, le cor est le plus exposé thématiquement, et il doit gérer quantité de couleurs différentes, de l'éclatant au diaphane. Les trompettes et trombones (passons le tuba sous silence s'il vous plaît, il fait assez de bruit comme ça) on généralement des motifs plus rudimentaires, qui accentuent ou colorent, mais ne chante pas tant.
Le cor est d'ailleurs parfois assimilé à un bois (jeu doux, en particulier dans les formations de chambre).

Pour les percussions, le répertoire est difficile en regard du cerveau des percussionnistes, mais on ne peut pas dire que les phrasés ou l'exactitude thématique les préoccupent beaucoup. Quantité négligeable.
D'ailleurs, dans les orchestres amateurs, les timbales sont généralement tenues par n'importe qui.
Et même chez les professionnels : j'ai vu le Trio pour piano de Kurtág où la grosse caisse finale était actionnée par le clarinettiste (oui, ça fait le ménage aussi : il faut tolérer qu'il joue, mais c'est très pratique dans la vie de tous les jours).
Il existe cependant beaucoup de répertoire contemporain, diabolique en rythme, et ça rend du coup le travail des percussionniste beaucoup plus difficile en moyenne et bien moins intuitif que celui de la plupart des instrumentistes... (Je ne parle pas des timbaliers planqués.)

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On n'a pas tout abordé évidemment, il s'agit simplement d'une invitation à la danse (non, rangez vos colts s'il vous plaît, c'est à Weber que je pensais !).


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Commentaires

1. Le jeudi 29 avril 2010 à , par DavidLeMarrec

Et concernant la voix ?

C'est tellement différent selon le matériau de départ. Si la voix est naturellement placée, c'est un instrument si aisé... Sinon, c'est la misère. Certains ne parviennent jamais à s'en servir, alors que le plus mauvais guitariste / clarinettiste / pianiste parvient toujours à actionner l'instrument, à en sortir des sons conventionnels.

Après, restent :

1) Difficultés intrinsèques

Comme on ne peut pas laisser reposer l'instrument comme un violon ou un cor, selon la façon dont on a utilisé son conduit phonatoire (rhume, parole informelle, parole en public amplifiée ou non), il faut faire une vraie rééducation, et adapter les mécanismes à ce qui bloque l'émission chantée. Même chose pour les rhumes qui peuvent, en plus de limiter les résonances dans les fosses nasales, bloquer une partie des notes en mécanisme léger (ou allonger la zone de résonance en rendant la voix plus grave).

Voici ce que peut produire un rhume. Il s'agit ici d'un sol aigu (sol 3) qui est émis de la façon habituelle (où il sort, et timbré, quel que soit l'état vocal), et sans se blesser le moins du monde. Tout le reste de la tessiture fonctionne, il n'y a que cette note qui, invariablement, n'est pas "émissible" tant que la gorge ne sera pas dégagée. Mécaniquement, le son ne sort pas (mais comme le rhume était déclinant, il sort à moitié, et là on se marre).
Je trouve l'effet très amusant :



(C'est tiré de Psyché d'Ambroise Thomas, un inédit passionnant qu'on publiera un jour prochain dans une version pianistiquement plus soignée, et surtout non trompettante.)

Le rhume altère donc plusieurs fonctions, oui. Si on choisit la mauvaise voie, ça timbre mal, le son ne sort pas, ou est étouffé, etc. Mais c'est la même chose avec le cor, sauf que c'est tout le temps : selon la chaleur de l'objet, selon la quantité d'eau dedans, selon l'état des lèvres, il joue plus ou moins juste et plus ou moins beau...

La voix n'est donc pas si malcommode qu'on le dit quelquefois, en particulier par rapport à l'entretien également contraignant des instruments à vent.

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2) Difficultés extrinsèques.

Pour le répertoire, en revanche, on rencontre de vraies difficultés, puisqu'alors que la facture (et pour cause) ne connaît pas d'améliorations rapides, les compositeurs ont élargi les exigences en termes d'étendue et de puissance au delà du raisonnable. On peut considérer qu'une majorité d'oeuvres du répertoire germanique à partir du Wagner tristanien ne sont pas chantables, à moins de sacrifier des voix ou d'attendre des forces de la nature hors du commun. (Voir la Femme sans ombre de Richard Strauss, par exemple.)

En ce sens, les récriminations des glottophiles aigris sur le manque de grandes voix sont envoyées à la mauvaise adresse...

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Tout dépend donc du répertoire requis, cela change grandement la difficulté de l'instrument, entre l'émission d'une chanson baroque avec un joli timbre et l'affrontement d'intervalles odieux pendant trois heures en devant remplir des salles-hangar par-dessus des orchestres aussi pléthoriques que déchaînés.

C'est encore plus valable ici, vu les limites naturelles de l'objet, que pour les autres instruments.

2. Le vendredi 30 avril 2010 à , par Papageno :: site

Concernant la difficulté de la production du son je donnerais la palme au hautbois qui demande de contrôler finement la pression à travers une anche double qui ne mesure que quatre dixièmes de millimètre d'épaisseur. Tous les autres instruments à vents sont plus faciles, basson, cor et voix humaine inclus.

Et quant aux instruments les plus faciles:
- le clavier (d'ordinateur)
- la (mauvaise) langue
- la chaîne (hi-fi)
- la harpe laser (façon JM Jarre)
- la harley davidson ("je ne crains plus personne... ")

3. Le vendredi 30 avril 2010 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Patrick,

Merci pour le témoignage pour le hautbois - effectivement, rien que la production d'anches est un emploi à temps plein, source de bien des anecdotes (véritables)...

4. Le dimanche 2 mai 2010 à , par aymeric :: site

Derrière la provocation clamée en préambule, l'élégance et le courage d'exposer ses flancs, ou plutôt son chant, à la critique.

5. Le dimanche 2 mai 2010 à , par DavidLeMarrec

Vu la civilité de mes visiteurs, puis-je vraiment prétendre prendre un risque ?

Merci. ;)

6. Le lundi 10 mai 2010 à , par Insula dulcamara :: site

Article désopilant et très jouissif... Toutefois je vous surprend pour le deuxième fois à confondre "orgue symphonique" avec "orgue (au sens large)" : le legato absolu, c'est bon pour Vierne et Widor, Dupré, jusqu'à Messiaen qui sur ce point comme sur d'autres était assez traditionnel. Mais dans Bach, Buxtehude, Couperin, Grigny, Frescobaldi, Froberger, Corea de Arauxo, il n'est pas du meilleur effet... Un peu comme si vous réduisiez le répertoire de piano à l'époque romantique, vous voyez ?
Et je ne relèverais pas le jeu de pédalier "pas bien compliqué à ajouter"... :-)
Pour tenter d'être constructif, je dirais pour ma part que la difficulté n'arrive pas au même moment de l'apprentissage pour tous les instruments. Certains deviennent réellement très difficiles après 4 ou 5 ans (piano), d'autres le sont surtout au début (violon).

7. Le lundi 10 mai 2010 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir ID !

Oui, la difficulté arrive à des moments différents parce que leur nature est différente. On n'apprend qu'assez tard à faire sonner un piano, mais c'est jouable tout de suite. La première note correctement émise au violon, c'est déjà un bel exploit. C'est vrai que lorsqu'on a la technique de départ en revanche, il est plus aisé d'ajouter des couches.

Concernant l'orgue, comme j'ai pratiqué moi aussi, je me permets d'insister en éclairant le sens de mon propos : la moindre interruption du son qui n'est pas maîtrisée est immédiatement catastrophique. Ca réclame donc, sinon le legato sempre, la capacité au legato qui s'incarne dans les doigtés très exacts, et la netteté des détachés. C'est cela que je désignais par legato absolu : non pas la nécessité du legato partout, mais la capacité à fournir une continuité en toute circonstance. La gestion du silence est beaucoup plus pointilleuse qu'au piano bien sûr, et même qu'au clavecin. L'expression était sans doute trop allusive, vous avez eu raison de souligner la tension.

Quant au pédalier, c'est bien sûr une contrainte supplémentaire, et qui peut être considérable, mais pour un autre claviériste, il se maîtrise extrêmement vite : c'est un nombre limité de notes à produire. Ca épouvante celui qui n'a pas essayé ("même avec les pieds !"), mais ce n'est vraiment pas là où se situe la difficulté de l'instrument.

Merci pour ce commentaire bien précis, et bonne soirée !

8. Le jeudi 14 juin 2012 à , par marie

cette idéé vient t elle de quelqu un d actif sur un instrument passif ou de quelqu un de passif en pleine
reflexion sur des instrusments actif ?

de part ce que j ai lu, je proscrit la 1er proposition !

9. Le dimanche 17 juin 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Marie,

Mal deviné. :)

Sortir nos sens de l'humour de temps en temps évite de les laisser rouiller, ça peut toujours servir.

Je vous souhaite une agréable journée.

10. Le vendredi 4 janvier 2013 à , par Popov

Personne ne parle de la guitare mais personellement etant guitariste etant passé sur pas mal d autres trucs je trouve que techniquement la guitare est un des instruments les plus compliqués qui neccessite une finesse/coordination tres grande pour les deux mains:
- la main gauche je crois qu il y a meme pas a discuter entre les accords jazz et le sweeping, dexterité enorme
- la main droite est responsable de la couleur de chaque note sur un escpace super petit, sans appuie, le son qui se joue sur un seul pincement avec toutes les couleurs que tu peux mettre c est super fin comme travail
- theoriquement le manche n est pas instinctif du tout, avec toutes les frettes ca a l air d etre un gros quadrillage

En effet jpense que les plus simples sont les bois, mains presques fixes, la anche perso ne m as pas posé de problemes notables, c est d ailleur assez plaisant de faire courir un sax^^, biensur gere comme un charlie parker requert beaucoup de dexterité (purement techniquement) mais ce ne sont que des instruments solistes, tout le travail se consentre sur le solo

La batterie c est particulier, ca a pas l air dur, ca ne l est pas enormement, mais c est une escpece de lutte contre ton corps

Pour les solo, de sque je connais le plus jouissif c est le violon (atention aux oreilles), c est vraiment un instrument qui doit vivre, des deux cotés de la corde t as le controle presque total, main gauche une finesse tres etrange est necessaire, il faut vraiment ressentir le geste, main droite tu controle la note tout le long, j ai l impression que les notes de violon font partie de mon corps c est bizar^^

Le piano c est l instrument roi, theoriquement tout est la en face de toi, presque rien a comprendre, c est l instrument qui harmoniquement ofre le plus de possibilitées et elles sont immences, le piano je dirais presque que c est l instrument le plus simple et le plus compliqué

Dans la basse la difficulté consiste a distinguer la note que tu joue, plaquer suffisament fort la corde et s ecarteler les doigts, si non avec la basse t es un peu le dieu du groupe, t as un role unique, c est toi qui passe les vitesses et mets des coups d accelerateurs

Enfin voila, en resumé, bises

11. Le vendredi 4 janvier 2013 à , par David Le Marrec

Bonjour Popov,

Personne ne parle de la guitare, sans doute, mais je ne suis pas personne. Regarde, il en est mention dans la notule juste en haut. ;)

D'accord pour la coordination - mais elle est sensiblement la même dans les autres instruments à cordes, même si elle peut être particulièrement polyphonique dans le cas des cordes grattées et singulièrement de la guitare et du luth. Pour ce qui est du manche, la justesse et le confort physique sont quand même plus immédiats sur un violon ou un alto... tant que les frettes sont bien réglées, ça facilite le travail.

On pourrait débattre des possibilités harmoniques comparées du piano (grâce à la pédale forte et à la sostenuto) et de l'orgue (le pédalier en plus, et la rémanence du son).

Heureusement que la musique c'est nul, sinon, quel temps on passerait à essayer de jouer de ces trucs !

12. Le jeudi 21 février 2013 à , par alexandre

et la harpe ?

13. Le vendredi 22 février 2013 à , par David Le Marrec

La harpe est un objet bizarre, elle sert à jouer des formules pianistiques, mais est plus difficile à jouer et bien moins virtuose - à part le fameux glissando caractéristique.

Instrument particulièrement archaïque et peu productif - sans parler de son utilisation seulement occasionnelle dans les orchestres. Avec les rationnalisations budgétaires des années à venir, les compositeurs ne pourront plus se permettre d'écrire pour des harpes quelques mesures dans une symphonie ou un opéra. Concerto pour harpe ou rien - cela permettrait en plus de dé-fonctionnariser les harpistes, qui basculeraient en profession libérale.

Heureusement que je suis là pour remettre les choses à leur juste place.

14. Le vendredi 10 avril 2015 à , par Dam

Je pense que la personne qui a écrit le site n'avait AUCUNE expérience en contrebasse! Vous seriez surpris de la difficulté de l'instrument, meme si on croit qu'on peut jouer facilement de fausses notes c'est vrai pour en jazz mais pas en classique, loin de là. Le son de la contrebasse bat de LOIN celui de tout autre instrument de la famille des violons. Certes que quand on regarde le/la violoniste qui joue du violon a l'air de souffrir à cause de la vitesse, mais la contrebasse demande un effort tout aussi important. Tous les effets sonores de la contrebasse sont beaucoup plus difficiles, le violoncelle étant selon moi le plus facile. Les trémolos, glissandos et vibratos sont très difficile à maîtriser.
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Avis de contrebassiste

15. Le samedi 11 avril 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour Dam,

Tiens, un autre lecteur à qui la dimension badine de la notule a moins apparu que sa dimension provocatrice. :)

Si on veut parler sérieusement, l'avantage de la contrebasse est tout de même la justesse (les profanes ne l'entendent pas à des fréquences aussi basses, et les écarts sont moins dramatiques qu'au violon) et bien sûr l'absence d'agilité dans une très grande partie du répertoire.

Ensuite, c'est certain, il faut de la robustesse physique, et faire entendre un effet est d'autant plus difficile vu la taille et la tessiture de l'instrument.

Mais ce n'était pas forcément l'objet de la notule. :)

16. Le vendredi 7 août 2015 à , par totolezheros

Et la guitare sommaire ? Vous n'avez pas abordé la guitare sommaire...

17. Le vendredi 7 août 2015 à , par David Le Marrec

C'est vrai. Je voulais éviter de poucer sur cette corde-si.

18. Le mercredi 12 août 2015 à , par edmurphy

La guitare est au contraire plus difficile à jouer à cause de ses frettes car elles démultiplient les manières de jouer l'instrument. Jouer en accords est impossible au violon, jouer du allan Holdsworth est impossible par exemple sur cet instrument, pourtant il me semble que ce n'est pas à la portée du premier venu de jouer en accord de cette manière...C'est évidement assez barbare.
Et il n'y a pas qu'un seul type de guitare, mais plusieurs.

Très populaire mais assez mal compris la guitare est un instrument qui si on veut jouer à peu près de tout (grosso modo ce qui reste assez connu si on se limite à la musique occidentale), avec les principales techniques utilisées, est en réalité un instrument très long à maîtriser.

Au bout de combien de temps arriverez-vous à jouer correctement(c.a.d. en sonnant bien et avec un bon rythme) quelques morceaux de Marcel Dadi, Django Rheinhardt, BB King, Jimi Hendrix, et même Bach (et j'oublie des centaines d'artistes importants) ?
Les possibilités de cet instrument sont telles qu'il vous faudra quelques années pour ne pas être ridicule.

19. Le jeudi 13 août 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour EdMurphy,

Vous faites une distinction qui est, de fait, fondamentale, entre la difficulté intrinsèque pour produire un son (ce qui était plutôt mon propos, dans ce cas la guitare est vraiment facile) et le répertoire écrit pour l'instrument qui peut réclamer davantage s'il est facile à manœuvrer. Autant le clavecin est facile puisqu'il s'agit de presser des touches et qu'une large partie du répertoire (pas Bach et Royer, certes) s'écrit quasiment à une note par main, autant le piano, même si produire une note est facile, peut réclamer de grandes ressources si on commence à regarder Brahms ou Ravel.

J'ai effectivement vu des arrangeurs jouer des morceaux polyphoniques extrêmement complexes, qui posent des problèmes en tout cas très différents de ceux qu'on rencontre avec un cor ou un violoncelle.

Néanmoins, si l'on considère la difficulté intrinsèque du produit de lutherie et pas le répertoire, il est incomparablement plus facile de jouer un trait juste à la guitare qu'au violon…

[Le caractère délibérément badin et très modérément sérieux du propos de la notule ne vous aura de toute façon pas échappé, il ne s'agit pas de dévaloriser les instruments mais de plaisanter.]

20. Le lundi 13 juin 2016 à , par Air

Je suis vraiment navrée de vous contredire mais je ne suis pas vraiment d'accord avec ce que vous dites ^^ Mais bon, c'est mon point de vue ^^
Je suis tombée sur ce site par hasard, et ça m'a pas mal intriguée ^^
Déjà, j'irai sur le point de vue de mon instrument, soit l'orgue ^^ J'ai vu que vous avez déjà répondu à un commentaire mais voilà. Déjà, vous affirmez qu'il n'y a que quelques notes à jouer au pédalier, et désolé de vous le dire, mais c'est une des plus grosses blagues que j'ai entendu. Ce n'est peut-être pas la plus grande difficulté de cet instrument, mais ce n'est pas là le problème. Il suffit de remonter aux sonates en trio, ou aux préludes de Bach pour le voir. Ou rien que dans la 6e de Mendelssohn. D'accord au début en temps que débutant on en reste que sur quelques notes, mais sinon, il y a un toucher, un art et la manière. Et ce n'était pas la femme de Dupré qui disait qu'on devait savoir jouer avec les pieds la même chose qu'aux mains? Une fois que le déclic est fait, en effet les pieds ne sont pas la chose la plus compliquée techniquement parlant. Mais d'un, cela demande de l'endurance pour les morceaux qui les sollicites beaucoup, et un temps de déchiffrage plus long, car avoir 3 parties à déchiffrer/doigter/maîtriser/rendre mélodique est beaucoup plus long que deux. Ensuite, je comprends votre point de vue question legato. En effet, un des plus grandes difficultés des pianistes/organistes est de savoir quand relâcher telle note. Mais ce n'est pas tout, il faut aussi, et là on en revient au clavecin, savoir quel toucher faire pour produire telles nuances. Et l'orgue devient un instrument plus complet au moment où on doit changer de registrations, choisir les bonnes registrations pour obtenir le bon son, puis enfin maîtriser la pédale (expressive), tout en comptant que chaque orgue est différent, et que sur les cavaillés coll on retrouve également la cuillère.
Bon j'espère ne pas avoir été trop agressive. Je suis totalement d'accord sur le fait que chaque instrument a ses propres difficultés, comme la harpe, la contrebasse, et énormément d'autres.
Sur ce, bonne soirée

21. Le lundi 13 juin 2016 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Air !

Si vous êtes tombée, comme beaucoup d'autres, sur Carnets sur sol directement par les moteurs de recherche, la dimension délibérément provocatrice n'est sans doute pas aussi évidente.

Je suis organiste aussi. :)  Probablement le seul instrument où la progression soit aussi directement liée au travail – très gratifiant pour les laborieux, très piégeux pour les dilettantes. Bien sûr que c'est difficile à jouer, mais disons que le pédalier n'apporte pas une difficulté incommensurable par rapport à la division non seulement des tâches dévolues aux bras, mais même aux doigts à l'intérieur des mains, et aux voix entre les mains. C'est un handicap supplémentaire, pas un changement profond de paradigme.

Effectivement, pour rendre les nuances sans mécanisme spécifique (les gros crescendos baveux des pédales expressives ne sont pas du tout comparables à l'individualisation des attaques au piano ou sur la plupart des autres instruments), ça réclame toute une science des détachés et de la registration, c'est là que le grand art se loge.

Mais mon propos n'était absolument pas dans ce sens : je voulais simplement tester les limites (courtes, à ce qu'il semble à la lecture des commentaires) des résistances des musiciens à la provocation gratuite.

Mais vous vous en êtes assez bien tirée, je dois dire. :)

22. Le mercredi 23 novembre 2016 à , par LMM :: site

J'aurais bien aimé voir une tentative de classement !

23. Le mercredi 23 novembre 2016 à , par DavidLeMarrec

Bienvenue M le Magnifique,

Un classement, c'est assez simple, du plus facile au plus difficile :

1. clavecin


∞. cor

Après, il faudrait dire pourquoi… Le clavecin n'a pas les enjeux de justesse, d'attaque, de maîtrise du timbre, et le répertoire reste assez modérément virtuose, rien à voir avec le piano (qui est facile si l'on y joue des Tchaïkovski pour la jeunesse, éverestique si on se met à Sorabji, Rzewski ou Lauba). Le cor, parce que ça plante même chez les plus grands. Ou le ténor wagnérien, mais il y a d'autres raison à ça (à commencer par la taille du cerveau).

24. Le mercredi 23 novembre 2016 à , par antoine

Ok avec ce classement, du moins pour le cor.

25. Le mercredi 23 novembre 2016 à , par DavidLeMarrec

J'avais noté ce tropisme-là de longue date chez vous. :)

J'adore absolument le cor, dans les nuances piano c'est vraiment le plus bel instrument de l'orchestre, délicat, évocateur et pourtant si prégnant physiquement…

Mais tout de même, sérieusement, un instrument que même les plus grands virtuoses (ceux du niveau des violonistes qui passent une vie sans faire un écart d'un comma, et il y en a pas mal…) ne peuvent totalement maîtriser, ce n'est pas un peu… déraisonnable ?

26. Le jeudi 24 novembre 2016 à , par antoine

Eh oui, mon cher David, c'est le plus difficile et aussi le plus beau! Que ce soit le cor naturel, toujours à la limite de la justesse, caractéristique qui lui donne un charme supplémentaire, que ce soit dans un tricotage avec les cordes, et toujours magnifique, démonstration faite avec le final de l'adagio de la deuxième de Bruckner, n'est-ce-pas? Les instrumentistes, et il en existe d'admirables, assurent l'essentiel en général mais là comme ailleurs la glorieuse incertitude rend la performance encore plus magnifique.

27. Le samedi 26 novembre 2016 à , par DavidLeMarrec

Ah, j'aime un peu moins le cor naturel, justement parce qu'il n'a pas cette qualité de suspension dans les nuances douces. Je m'attendais bien à ce que vous citiez à nouveau le final de l'adagio de la 2… (pourquoi ce moment plus que le solo de September ou mille autres instants ineffables, je n'en sais rien ?)

28. Le lundi 28 novembre 2016 à , par antoine

David, vous ne trouvez pas que ces frottements à la limite de la justesse du cor naturel sont irrésistibles? Le final de l'adagio, non seulement parce qu'il constitue une incontestable démonstration, mais aussi en raison de son actualité récente ici

29. Le mercredi 30 novembre 2016 à , par DavidLeMarrec

C'est plutôt une affaire de souplesse et de timbre : le cor naturel est toujours riche et un rien trompettant, alors que le cor domestiqué a une délicatesse supérieure. Mais je n'y suis pas insensible non plus, même à ses micro-sorties de route. :)

30. Le mercredi 30 novembre 2016 à , par antoine

Mon cher David, le cor naturel présente une double différence : une justesse parfois limite et instable, pleine de charme et des sons ouverts ou partiellement bouchés qui donnent des effets très particuliers à condition d'ailleurs que la composition soit adaptée, c'est à dire que lorsqu'il s'agit de sons bouchés, le compositeur doit avoir eu la bonne idée de le faire jouer seul ou presque, idée trop souvent oubliée, mais quand c'est le cas, une beauté époustouflante!

31. Le dimanche 4 décembre 2016 à , par jccn664

Bizarre, le commentaire sur la clarinette et saxophone, violent et non-constructif car non, je vais casser les mythe du "le saxophone c'est cool mais trop simple" , ou du la "clarinette c'est pas trop facile".
Ce sont des instruments proches.
Lorsque vous parlez du saxophone, vous ne définissez clairement pas l'instrument, vous le raclez comme un fond d'ordure, étant un saxophoniste depuis 13, je ne peux être que outré de cette description si violent et sans explication, n'oubliez pas qu'il y a une dizaine de saxophone différent : 1) Soprillo, sopranino, soprano, alto, ténor, baryton, basse, contrebasse, subcontrebasse, tubax : pour info le soprillo et sopranino font partie des instruments à vents à teneur très compliqué, à telle point qu'il est souvent élevé au premier rang des instruments les plus difficiles des vents.
Hélas, non le saxophone n'est pas facile, c'est contrairement à son apparence et sa mécanique simpliciste que c'est un instrument simpliste, c'est tout l'inverse, c'est extrêmement batards, car les faussent notes arrivent ironique plus facilement qu'avec un bassons ou même une flûte traversière, c'est pour infos, plus difficile à sortir un son correct avec un bon bec et un bon sax et une bonne anche que de sortir un bon son au violon.

Pour ce qui concerne la clarinette, une chose que vous avez surement négligé de dire, mais à fortiori cela ne vous dérange pas de choquez les musiciens, vous n'avez aucun acte et aucune réelle connaissance des chose, juste des légère connaissance par ci par là qui vous suffit "de faire une analyse". Le petit détail, c'est que la clarinette possèdent 4 octaves soit un terme de possibilité égale à 4 saxophones ou 4 flutes traversières, ou 4 hautbois et le tout sur un instruments de 60-80cm, c'est déjà pas si mal hein.
De plus, le problème d'une ergonomie très complexe (le fameux doigtés très différents des autres instruments, tellement différent et pas aussi logique que le "hautbois" que vous citez justement, d'ailleurs, la clarinette a un doigté beaucoup plus complexe que le hautbois. Le tout avec un registre 3X à 4X plus grands que le hautbois par exemple. Le registre du Clairon, du chalumeaux et du suraigu, ce qui revient à définir la difficulté du souffle, qui non seulement n'est pas variable contrairement aux autres instruments à vents.

32. Le dimanche 4 décembre 2016 à , par DavidLeMarrec

@ Antoine

Mais les sons diversement bouchés existent aussi dans les cors à piston… la différence technique est surtout une affaire de degré (de difficulté…), pas de nature. La différence est donc avant tout le timbre, que je trouve moins délicat, moins prégnant physiquement, tout simplement.

--

@ jccn664 :

Et voilà un nouveau promeneur de passage qui manque tout à fait la dimension trollisante de la notule… Tout cela est fort intéressant au demeurant (quoique discutable par endroit), mais passe tout à fait à côté du propos parfaitement badin. Étant la dernière réaction d'une foule suffisamment vaste pour m'avoir occupé assez, je ne vais pas répondre au détail. Dommage simplement de l'avoir dit sur ce ton-là – car, oui, choquer (ou plus exactement chatouiller) était le but de l'opération.

33. Le dimanche 4 décembre 2016 à , par antoine

Mon cher David, je suppose en conséquence que vous ignorez qu'avec le cor naturel, le son est parfois nécessairement bouché, ainsi par exemple pour le ré bémol et le ré naturel sous la portée ou encore le la bémol médium, auquel cas le compositeur doit le mettre en évidence pour qu'il soit entendu mais hélas trop souvent l'oublie.

34. Le dimanche 4 décembre 2016 à , par jccn664

Maintenant, j'ai compris mais bon, tacler en particulier ces deux instruments qui sont superbes comme tous les autres, c'était un peu énervant, surtout pour un saxophoniste et un amoureux de la clarinette que je suis, là ou je suis en accord avec vous, c'est que le saxophone n'est pas un instrument difficile intrinsèquement parlant, mais c'est beaucoup plus délicats dans le jeux, dans la production de son agréable, et dans le souffle.
A comparaison, le hautbois, qui est un des instruments les plus difficile comme le cors sont plus difficiles intrinsèquement parlant mais beaucoup "plus facile" dans la production permanente de son juste , car la clarinette comme le saxophone, (la flute traversière aussi mais beaucoup moins accentué) sont des instruments dont la conception n'autorise pas un son juste permanent, donc en jouant , 1) faut s'écouter soi même pour pouvoir 2) rééquilibré vers le son juste, 3) c'est ironique mais plus tu montes en niveau, plus le saxophone et la clarinette sont difficile car tu fais plus d'erreurs de son, plus de fausses notes, car tu es plus à l'aise et travaille "moins" la technique pure. Le saxophone comme la clarinette sont des instrument peut être les plus facile d'accès mais après cela se ressert et devient très dure, il faut voir sur le long terme et non que sur le court terme.
Un conseil pour vous, je ne vais pas plus vous critiquer car je n'avais pas compris et j'en suis fort désolé, mais mon conseils, ne regarder pas la difficulté des instruments "en surface", mais "en profondeurs", cela vous évitera quelques erreurs, je dit ceci en conseil d'amis. Cordialement jccn664

35. Le lundi 5 décembre 2016 à , par antoine

Certes mais avec le cor, en particulier naturel, il faut créer de toutes pièces la note!

36. Le dimanche 11 décembre 2016 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Antoine !

Cette question des sons bouchés est justement une des disparités un peu arbitraires de l'instrument : il n'est pas toujours possible pour les compositeurs ou les interprètes (surtout considérant que les modes de jeu évoluent continûment au fil des époques) de ménager une réelle nécessité à la succession de chaque son ouvert ou bouché, brillant ou suspendu. Merci les pistons !

37. Le dimanche 11 décembre 2016 à , par antoine

Mon cher David, c'est tout sauf arbitraire puisque naturel! D'abord, il est des "défauts" qui donnent du charme et ici c'est bien le cas. En outre, il est créateur d'emplois puisque, pour varier la palette, il faut une partie des cors à embouchure étroite pour le haut de la partition et une autre à embouchure large pour le bas. Enfin, elle permet à la virtuosité de s'exprimer, celle bien entendu des cornistes et celle des compositeurs, comme Weber, Méhul ou Rossini, contrairement à Gluck sauf dans l'air d'Alceste.

38. Le mercredi 14 décembre 2016 à , par DavidLeMarrec

Arbitraire dans le sens musical : l'instrument change de timbre sans que ce soit une volonté du compositeur ou de l'instrumentiste. Rien à voir avec le choix motivé d'aller frotter sur le chevalet ou de pincer les cordes dans le piano.

L'argument sur l'emploi est intéressant, je fais suivre aux services compétents. Le temps de passer commande pour des recharges à tampon, vous recevrez accusé de réception de notre prise de connaissance avant examen.

39. Le lundi 10 juin 2019 à , par Emma Tolfo

Je ne connais pas grand chose en musique, mais un instrument que vous n'avez pas citez est la batterie. Je pense que c'est l'instrument qui demande le plus de coordination ( comme je le dis je n'y connais rien, peut-être qu'(il y a un instrument plus compliqué niveau coordination ), dans un morceau, on peut faire un rythme avec la ride, faire un autre avec la grosse caisse ( pied ) encore en faire un sur la caisse claire ou les autres toms et faire encore un autre rythme avec le charleston avec l'autre pied.

Je suis des cours de batterie depuis 5 ans, et depuis quelque temps on fait des exercices de synchronisation où on utilisait les 2 pieds et les 2 mains en lisant une partition et c'est très difficile.

Donc comme je le dis ce n'est que mon avis mais je pense que la batterie a sa place dans ce forum.

40. Le dimanche 16 juin 2019 à , par DavidLeMarrec

Bienvenue Emma !

Oui, bien sûr, les percussions en général demandent beaucoup de coordination. Je ne suis pas sûr que ce soit l'instrument où c'est le plus difficile (lorsqu'il faut jouer une fugue à l'orgue, il y a les deux mains, les deux pieds, et plusieurs voix réparties entre les doigts…), mais elles combinent d'autres difficultés : il y a plusieurs instruments à maîtriser (et quand c'est mélodique comme un marimba, pas évident), et il faut surtout être extrêmement fiable. Un percussionniste / batteur qui fait une erreur de rythme mais tout le monde dans le décor immédiatement.

Au demeurant, mon petit parcours était largement une (gentille) provocation en direction des musiciens (j'ai reçu beaucoup de messages un peu courroucés parce que je ne prenais pas suffisamment en compte la difficulté de leurs instruments).

Si on en juge par le nombre de pains gigantesques faits par les meilleurs techniciens du monde, alors il s'agit sans conteste du cor ! (ce qui ne veut pas dire que d'autres aspects soient plus difficiles ailleurs, comme la polyphonie au piano, l'aptitude physique au chant, etc.)

41. Le jeudi 19 septembre 2019 à , par alto_et_clar

Sujet intéressant

J'ai commencé tardivement (35 ans) la musique par les deux instruments qui m'intéressaient en parallèle, le violon alto et la clarinette.

Commencer à 35 ans signifie des difficultés de concentration, d'écoute (l'oreille est plus à l'écoute quand on est jeune, les langues vivantes et la musique s'apprennent jeune pour cela).

J'ai sur chacun des instruments un niveau plus ou moins fin 2nd cycle. Mes impressions ne sont donc pas celles d'un débutant, ni d'un avancé.

L'alto m'a semblé plus difficile au début, car notamment je n'avais absolument pas d'oreille. La clarinette, en première approche, dans le registre grave, on peut jouer très rapidement des morceaux sympas qui sonnent "à peu près" justes .

Passées les premières années d'apprentissage, j'ai cependant trouvé l'alto nettement plus facile que la clarinette. Bien entendu, je ne parle pas de jouer des trucs de très haut niveau, mais sur des morceaux équivalents, après le travail du morceau, un peu plus long en amont à l'alto, le rendu est nettement meilleur à l'alto qu'à la clarinette. Lorsque les morceaux sont de niveau premier cycle, le travail à l'alto est même plus rapide pour moi.

En effet, à la clarinette il y a un réel effort à faire en terme d'homogénéité des registres, le travail pour sortir certaines notes (après 20 ans de clarinette, je ne sors toujours pas "sérieusement" le haut de la tessiture). Même certains solistes de grands orchestres ont un son "moyen" à partir du la suraigu.

Il me semble que très rapidement je n'ai plus eu un son de merde à l'alto, alors qu'à la clarinette pour jouer correctement le clairon et le début de l'aigu il m'a fallu quelques années, le suraigu est toujours moche - pour les notes que j'arrive à faire-.

Surtout, si la clarinette est "globalement" à peu près juste, elle ne l'est pas dans l'absolu. Impossible d'avoir une gamme parfaitement juste sur 2 des registres parmi les quatre du chalumeau, le clairon, l'aigu et le suraigu. La position des trous est médiane et l'instrumentiste doit corriger chaque note à l'embouchure, à l'alto il suffit de placer le doigt au bon endroit. D'ailleurs dans un cours de clarinette que je prenais, j'avais rencontré une violoniste diplômée du CNSM de Lyon qui souhaitait se mettre à la clarinette. Elle a rapidement renoncé, car justement elle était gênée par le fait que simplement boucher les trous ne faisait pas une gamme parfaitement juste ...

Lorsque je joue le même morceau à une copine qui a une oreille très développée, elle m'assure que je suis nettement plus juste à l'alto qu'à la clarinette, sur le deuxième instrument je me repose sur les doigtés sans nécessairement toujours parfaitement corriger à l'embouchure, ce qui est considérablement plus complexe que de déplacer son doigt d'1mm.

La clarinette, comme tout instrument transpositeur, est susceptible de perturber ceux qui ont l'oreille absolue. Je connais un type qui s'est mis au hautbois car il était gêné par cet aspect (on ne joue pas la note qu'on lit).

Je me suis mis naturellement aussi à travailler différentes clarinettes. Si les doigtés sont à peu de choses près les mêmes, en revanche l'embouchure, les notes à corriger, la vitesse d'air sont très différentes d'un instrument à l'autre. La petite clarinette en mib, le cor de basset (une clarinette de registre intermédiaire) sont des instruments très faux, je n'ai jamais atteint sur la clarinette mib (que j'ai certes peu travaillée, je préfère les instruments de registre intermédiaire) une justesse acceptable.

Enfin, pour un nul en solfège comme moi, l'aspect transpositeur des instruments m'a aussi posé des difficultés. Il m'est arrivé de devoir jouer à la clarinette en sib, à la clarinette basse en sib, ou au cor de basset, des voix écrites en ut, les transpositions d'une seconde, d'une quarte, d'une quinte, eh bien à moins que le morceau soit vraiment simple, je fais pas mal d'erreurs ...

Bien sûr à un niveau pro, mon niveau médiocre en solfège fait que j'aurais moins de mal en orchestre symphonique à jouer une partie de clarinette que d'alto, car dans le deuxième cas on est constamment sollicité. En revanche, comme me l'a fait remarquer une copine violoniste pro dans un orchestre, les cordes sont pour la plupart des instruments "du rang", nombreux à faire la même chose, les vents sont solistes.

CONCLUSION : en restant à un niveau modeste, si le coût d'entrée au violon alto est plus élevé que la clarinette, passé le premier cap l'alto m'est apparu plus facile.



42. Le vendredi 20 septembre 2019 à , par DavidLeMarrec

Bonjour !

C'est avant tout une petite brève en forme de provocation, même s'il y a du fondement à ce qui est dit.

Merci pour te témoignage éclairant (peu travaillent simultanément cordes et bois, a fortiori en les commençant en même temps !).

De mon expérience personnelle (d'observateur : j'ai déjà tenu en main un alto, jamais une clarinette), beaucoup de clarinettistes parviennent à des résultats très honorables à tous les niveaux, tandis que j'ai entendu beaucoup d'altistes peiner – même des compositeurs professionnels, même des supersolistes à l'Opéra qui sont fébriles dans leur solo… Je vais confiant entendre des clarinettistes de tout niveau en concert, même des amateurs. Pour les cordes, je suis plus prudent (à Paris, bien sûr, il y a quantité d'amateurs qui jouent juste, mais dans les conservatoires ou en province, j'ai remarqué ce tropisme).

Mais ce que vous dites de la justesse relative de la clarinette est très vrai, si on veut jouer vraiment proprement, il y a une alchimie difficile qui se joue dans la pression du souffle et qui est inégale selon les registres, et même les notes !  Jouer globalement bien est facile, jouer proprement est excessivement délicat.
L'aspect transpositeur, aussi, est une plaie, surtout quand on aime déchiffrer, jouer autre chose que le répertoire de son instrument, travailler des pièces rares, qu'on n'a pas de clarinettes dans deux à quatre tonalités, ou tout simplement faire de la musique avec des amis « donne-moi un crayon et un quart d'heure, j'arrive ». Je m'étais toujours dit que, si j'étudiais un instrument transpositeur, je le ferais en sons réels. (au moins pouvoir penser correctement ce qu'on fait, quitte à récrire de toute façon…)

Effectivement, les clarinettes en mib et en ut sont réputées pour être instables !

Mais tout cela ne me paraît rien en comparaison de la discipline, de l'ascèse, de l'intuition et du travail cumulés qu'il faut pour bien jouer des cordes, et en particulier de l'alto, plus physique que le violon ou le violoncelle, et plus difficile à jouer juste et/ou agile. Je suppose qu'il s'agit d'une adéquation à la personnalité de chacun.

Pour les parties d'orchestre, tout dépend, en vérité, de la pièce. Pour accompagner du belcanto ou une symphonie de Haydn, il y a beaucoup de ploum-ploums en partie d'alto, donc ce doit être plus facile que la clarinette qui a de grandes phrases solo ou des traits un peu agiles même en accompagnement. En revanche s'il s'agit du grand répertoire romantique très sollicité (Tchaïkovski, Mahler, ou même Mendelssohn…), la qualité requise en alto est considérable (en clarinette aussi cela dit, mais je crois que l'effort à produire est moins grand pour passer entre les deux répertoires !).

Merci pour ce témoignage détaillé !

43. Le vendredi 20 septembre 2019 à , par Laurent :: site

Je me réveille après 9 ans d'hibernation et découvre cet article avec un retard impardonnable.
Mais mieux vaut tard que jamais et je ne regrette pas ma lecture… C'est drôle et juste !
Ah oui pardon, j'ai oublié de défendre mon steak au premier degré. Permettez-moi donc de vous dire que vous me faites bien rire avec vos pianos ridicules et vos bassons pourris. L'instrument le plus difficile, c'est la guimbarde. Accessoirement, c'est aussi le seul instrument à bénéficier d'un répertoire à peu près intéressant.
Bisous

44. Le vendredi 20 septembre 2019 à , par alto_et_clar

Bonjour

Il est tout à fait exact que la clarinette (et sans doute le saxo) sont assez flatteurs au début. On peut jouer "rapidement" des morceaux qui sonnent, même s'ils ne sont pas parfaitement justes ni parfaitement équilibrés en termes de registres. Le découragement, au moins aux débuts, guettera moins le clarinettiste, que nombre d'autres instrumentistes.

Un autre intérêt de la clarinette, c'est me semble t-il les contraintes modérées qu'elle impose au corps de l'instrumentiste. Certes la pression de la colonne d'air pourrait avoir quelques répercussions comme chez les chanteurs et autres soufflants, le pouce est sollicité s'il est mal placé, mais sinon on joue droit, corps bien placé. Les clarinettes que l'on pose au sol, et notamment la clar alto et le cor de basset, sont des très bons compromis entre l'aspect transport et le fait de jouer sans trop s'abîmer la santé. Mon âge avançant, j'ai revendu mon alto il y a 2 ans, souhaitant approfondir les clarinettes qui au final me plaisent davantage (le plaisir d'en jouer plusieurs avec des sensations physiques très différentes) ...

Sur les clarinettes délicates, je n'ai aucune expérience de la clarinette en ut. Cependant si les piccolo (mib, ré) sont réputées délicates, le cor de basset l'est aussi. Avant que Leblanc n'invente dans les années 50 un cor de basset à large perce, les cor de basset systèmes français avaient une toute petite perce, proche de celle de la sib, lui donnant beaucoup de défauts. Je tiens de plusieurs personnes que même les grands solistes d'orchestre français ne jouaient pas le cor de basset à l'orchestre, et prenaient la clarinette en sib pour jouer le Requiem ou "Non piu di Fiori", et ce,même à l'opéra de Paris. Je suis d'ailleurs à 99% certain qu'encore aujourd'hui les solistes de l'opéra de Paris ne jouent pas "Parto, Parto" avec une clarinette en sib de basset (instrument initialement prévu), en tout cas c'est l'impression que j'aie eu la dernière fois que j'y suis allé. Certes, les fabriquants français ne proposent pas cette clarinette qui ne sert qu'à deux oeuvres (contrairement à la La de basset que l'on a désormais aux catalogues), mais certains artisans outre-Rhin la proposent. Pourtant, même un soliste d'opéra ne va pas prendre le risque de travailler cet instrument (on voit Sabine Meyer la jouer, avec Cecilia Bartoli au chant sur le net).

De plus en plus attiré par les bois, et toujours par les tessitures intermédiaires, je me serais volontiers mis au cor anglais, mais tailler les anches me fait peur !


La chose chose qui moi me paraisse complètement inaccessible, même pour jouer des trucs simples, sont les instruments polyphoniques, en raison de mon niveau faible en lecture... Quand je pense qu'il y a deux ans, j'ai joué une partie de clar sib au cor de basset (je jouais ce que je voyais, je jouais donc une quarte plus bas), le pianiste, non prévenu que j'allais jouer une quarte plus bas, a transposé directement au déchiffrage sa partie, avec aucune erreur à la deuxième lecture ... Il me faudrait plusieurs vies pour espérer arriver là !



45. Le dimanche 22 septembre 2019 à , par DavidLeMarrec

@ Laurent : La guimbarde est redoutablement difficile en ce qu'elle réclame une maîtrise assez considérable pour être utilisée de façon intéressante. Ainsi dans le chant diphonique mongol, l'ajouter peut permettre d'obtenir une troisième voix. De surcroît, la finesse organique qui préside à son exécution ne permet pas une notation solfégique précise de son usage. Probablement l'instrument le plus difficile et, joué par les bonnes personnes, le plus riche qui soit. Pardon de l'avoir oublié.

@ Alto & Clar :
En effet, le cor de basset n'est retourné en grâce qu'assez récemment, notamment à la faveur du mouvement de retour aux instruments anciens. Ce qui prouve qu'aussi difficile soit-il, il est bel et bien jouable ! Mais pour un résultat sonore qui n'est pas forcément très différent (du moins sur les cors de basset modernes ; les anciens en poirier sont vraiment particuliers, même par rapport aux clarinettes équivalentes), ce doit réclamer un travail titanesque. Dans les orchestres, c'est vrai qu'on n'en voit quasiment jamais (peut-être parce que c'est beaucoup de travail pour simplement être fondu dans l'orchestre, ou parce que tous les musiciens titulaires n'en possèdent pas).

Effectivement, les anches doubles, c'est vendre son âme au Roseau ! Tous ceux que j'ai pu croiser ne vivent qu'au rythme de la trempette et du gonflement de leurs languettes… À côté, avoir une maison remplie de chats ou de nouveaux-nés semble être un parcours de santé.

La difficulté est d'un autre ordre sur les instruments polyphoniques : c'est vrai la qualité de lecture (et de conception de la polyphonie) qui fait la différence. Le tarif d'entrée est beaucoup plus bas (en particulier pour le clavecin et l'orgue, où l'intensité du toucher n'a aucun effet sur le son), mais la difficulté se situe ensuite, lorsqu'il faut jouer proprement des fugues… Ça ne se travaille pas aussi « facilement » qu'un note à note linéaire avec un instrument monodique. Disons que pour bien jouer quelque chose de simple avec un instrument monodique, il faut assez longtemps (contrairement au piano), mais qu'ensuite l'adaptation est sans doute plus facile, hors certaines pièces de virtuosités conçues pour être injouables).

Dans tous les cas, on s'adapte au besoin… et on est plus ou moins doué pour tel ou tel aspect. Chacun fait à la mesure de ses envies, de son potentiel… (Je n'adore rien davantage que de jouer salement des œuvres polyphoniques, c'est assez délicieux et je ne suis pas sûr que j'aurais la patience pour atteindre la perfection sur une simple mélodie.)

Merci pour tous ces éléments !

46. Le jeudi 16 janvier 2020 à , par Le Bassiste anonyme

Article intéressant, quoique plutôt léger.

Etant à la fois pianiste classique et bassiste de rock (si, si, ça existe !) et en plus (ex) mari de violoncelliste, je peux affirmer qu'il n'existe pas d'instrument facile.

Comme l'article parle du piano et du violon (pas "-celle", mais bon, pour simplifier on va dire que c'est pareil, aux dimensions près), je vais parler de la basse, ou précisément de la guitare basse électrique dans le rock, et je soumets à votre réflexion un élément de difficulté qui est complètement occulté dans l'article : le rôle de l'instrument, ou plus exactement celui de l'instrumentiste.

Je m'explique : vous prenez un bassiste dans un groupe de rock. Il joue des choses simples sur un instrument à cordes frettées, et en plus il n'y a que 4 cordes. C'est donc facile, n'est-ce pas ?

Je ne mentionnerai pas le fait qu'il existe plusieurs techniques de jeu à maîtriser - jeu en buté avec les doigts, jeu en slap, jeu au médiator, accord en drop D, etc. - et qu'il faut aussi savoir utiliser à bon escient la balance entre le micro chevalet et le micro manche (sauf si on joue sur une Fender Precision, bien entendu…), les pédales d'effet et les réglages de l'ampli (tonalité, overdrive, etc.) selon le caractère qu'on veut donner à ce qu'on joue.

Non, je parlerai plutôt du rôle du bassiste.

Contrairement à ce qu'on pourrait croire quand on ne sait pas, son rôle n'est pas un rôle d'accompagnement, mais un rôle de chef d’orchestre, avec toutes les responsabilités qui en découlent. La (guitare) basse (électrique) est un instrument à la fois rythmique et harmonique (même si elle ne joue le plus souvent qu'une note à la fois ; paradoxal, n'est-ce pas ?), et même parfois mélodique (rarement, quand même).

Le bassiste, donc, avec ses 4 cordes, construit la fondation harmonique et rythmique du morceau sur laquelle se reposent tous les autres membres du groupe.

C’est lui qui donne le groove, en liaison étroite avec le batteur. Il n’y a pas de terme français pour ça ; je pourrais parler de tempo, mais c’est bien plus que ça, c’est ce qui fait que le groupe arrive à susciter l’enthousiasme du public. Là, on parle vraiment de musique, et non plus de technique instrumentale.

C’est également lui qui pose la base de l’harmonie en jouant la fondamentale (mais pas que !) des progressions d’accords sur lesquels le guitariste s’appuie pour construire et improviser ses solos.

Pour assurer ces responsabilités le bassiste doit afficher une confiance en soi inébranlable et se comporter en meneur, mais en meneur tranquille sur lequel les autres membres du groupe s’appuient spontanément sans qu’il n’impose jamais rien.

Tout cela réclame des compétences qui vont bien au-delà de la technique instrumentale pure, mais qui font aussi partie de la maîtrise de son instrument.

47. Le jeudi 16 janvier 2020 à , par DavidLeMarrec

Bienvenue, Bassiste sans Nom !

Bien sûr, la notule se voulait une petite suite de provocations. Aucun instrument n'est facile à maîtriser (même s'il est probablement plus difficile de jouer les pièces les plus difficiles pour violon ou hautbois que les pièces les plus difficiles pour triangle ou flûte irlandaise) ; effectivement pour certains d'entre eux, à la difficulté technique intrinsèque il faut ajouter un rôle particulier ; dans la musique non exclusivement écrite, le contrebassiste de jazz, le batteur, le bassiste électrique ont un rôle capital dans le groove / le beat et tout ce qui joue sur l'irrégularité du rythme (sans quoi ces morceaux seraient d'une platitude insupportable). De la même façon que dans le jazz ou le baroque, les joueurs de clavier ont moins besoin d'être virtuoses que de solides improvisateurs et d'excellents accompagnateurs, ce qui repose sur des qualités assez distinctes de la pure maîtrise instrumentale.

Merci pour ces champs ouverts !

48. Le mardi 7 juillet 2020 à , par Amiable

10 ans après, le canard est toujours vivant ! Remarquable !
Désolé d'arriver en retard.
J'ai lu cette notule et ses commentaires avec un énorme sourire. J'aime ce ton très "note bleue". J'ai considéré tout ça avec beaucoup de distance et d'amusement jusqu'à ce qu'un juron explose spontanément. fxxt cxxxr bxxxel ! Moi aussi je suis musicien, même si je ne suis qu'accordéoniste, bandonéoniste, concertiniste et autres soufflets exotiques. J'aimerais tant que l'on nous inclue un jour dans la liste des instrumentistes qui comptent, même si c'est uniquement pour dire du mal.
Alleeez, un effort, c'est sympa l'accordéon. Et pas super facile... mais pas super compliqué non-plus.
Je vous aime.

49. Le jeudi 9 juillet 2020 à , par DavidLeMarrec

Bienvenue Amiable !

Vous l'aurez remarqué, je parlais essentiellement des instruments de l'orchestre standard (rien sur l'Heckelphone, ni même sur la clarinette basse !), à la rigueur des instruments accompagnateurs de musique de chambre (la guitare). L'accordéon est un peu à part de ces univers-là.

Ce n'est pas par mépris : considéré tantôt comme facile (appuyer sur un nombre de touches limité…), tantôt comme impossible (les deux configurations du chromatique, les innombrables accords à géolocaliser à la main gauche), j'ai une très grande tendresse pour l'accordéon. Moins pour son répertoire naturel (quelques très belles pièces contemporaines cependant, comme chez Pascal Gaigne) que pour ses transcriptions : une des toutes plus belles versions des Goldberg que je connaisse est celle de Mika Väyrynen (les autres étant essentiellement réparties entre la harpe – autre instrument négligé dans cette page – et la guitare).

Mais il est encore plus passionnant en grand orgue (Messiaen à l'accordéon, c'est quelque chose, avec une souplesse dynamique qui peut faire défauts aux grands claviers à tuyaux) ou en alternative symphonique (les ouvertures de Rossini !). Quelques artistes osent ce type d'appropriation, et le résultat, malgré le timbre aigrelet qui vaut ce qu'il vaut, en est assez fulgurant, supérieur même aux originaux.

50. Le jeudi 7 octobre 2021 à , par Negro de la street

11 ans et personne ne fait de remarque sur la remarque raciste du vibraphone ?
Ok le vibraphone c'est de la merde, mais pourquoi taper en dessous de la ceinture et ensuite revendiquer le droit à l'humour ?

51. Le dimanche 10 octobre 2021 à , par DavidLeMarrec

Mon hypothèse : vraisemblablement parce que tout le monde jusqu'ici avait pressenti la dimension parodique de cette liste, et en particulier du discours sur le vibraphone.

Je vous présente bien sûr mes excuses si je vous ai offensé en quelque façon.

52. Le mercredi 28 septembre 2022 à , par yakoba

Tous les instruments ont leur difficulté propre et je ne vais pas tout énumérer.

Au niveau des instrument a vents la difficulté viens de la production d'un son correct. Il est difficile au début de produire un son sur la flûte traversière, il y a souvent des problèmes de posture (comme le violon) et de respiration, il faut avoir une excellente oreille pour contrôler la qualité du son. La flûte en métal, la flûte bansuri et la flûte peul sont très différent mais sont tous basés sur la maîtrise de la colonne d'air.
Comme la flûte, le saxophone est un instrument virtuose et le plus facile d'accès mais souvent les débutant ont un son très moche (surtout si on a un bec ouvert).
Le début a la clarinette est facile mais ensuite rapidement beaucoup plus difficile lors du passage au clairon. Les bec sont plus fermés que les sax (sauf dans la musique klesmer) et donc on aura un son sans doute moins personnel (mais très joli si c'est bien maîtrisé).
L’interprétation étant fondamentale, un bon instrumentiste est facilement reconnaissable (j'avoue ne pas toujours aimer le son coincé de certains flûtistes classique).
Certains instrument sont tout de même plus accessible :tin whistle, chalumeau, triangle..

Au niveau des percussions (batterie compris) si on sort du répertoire classique il n'existe pas de percussionniste capable de jouer correctement toutes les polyrythmies du monde qui sont très riches et très différentes. Ayant fréquenté des musiciens de jazz, d’Amérique latine, Afrique de l'ouest, Magrèb, turque et indien je me rend compte des différences de swings (des fois très subtiles mais qui font toute la différence).

Il me semble que vous avez oublié le mélodica!

53. Le jeudi 29 septembre 2022 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Yakoba,

Effectivement, pour les vents (et les cordes frottées), la production première d'un son correct (produit avec une bonne posture) est le travail harassant des premières années d'apprentissage, en cela moins gratifiant que les claviers ou percussions. Pour autant, effectivement, on peut avoir d'assez bons résultats assez vite avec les flûtes et les clarinettes !

54. Le lundi 12 février 2024 à , par Bibi

La viole de gambe et le théorbe conçus pour des accord archaïques...on passera le qualificatif personnel douteux, mais si vous aviez révisé votre histoire de la musique, vous sauriez qu'il y avait deux grandes écoles au XVIIe siècles : ceux qui privilégiaient les accords, et les autres une ligne mélodique simple...
Ou alors vous trolley simplement et c"est réussi.
Bien à vous

55. Le lundi 12 février 2024 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Bibi,

C'est en effet un troll très réussi, puisque l'ensemble des instrumentistes du monde se retrouvent sur cette page pour s'indigner de mes propos, sans prêter grande attention semble-t-il au ton de la notule ni au contenu du site en général. Il ne faut pas se sentir ainsi attaqué si quelqu'un émet un avis sur un instrument – surtout lorsqu'il ne s'agit que d'évaluer leur difficulté relative (ce qui n'a en soi qu'un sens… très relatif), et même pas d'évoquer leur beauté ou leur intérêt.

Oui, je suis toujours très amusé par ces théoriciens qui pronostiquaient la fin de la musique avec le développement de la guitare baroque, qui permettait de jouer de jolies choses en grattant quelques accords, sans la longue et difficultueuse initiation mystique du luth… Le XVIIe est un univers fascinant, mais ce n'était pas mon propos que de le souligner – il y a quantité d'autres notules qui en parlent plus à loisir que la récréation que vous avez lue – un peu trop sérieusement, je le crains.

David

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