mercredi 6 mars 2013
Les nouvelles modes de l'information
Non, rien de profond à dire (un peu plus structurant, il y a ceci), mais un brin d'émerveillement devant quelques tendances (respectivement comique, préoccupante et futile).
Hier, à l'occasion du décès de Jérôme Savary, étonnamment relayé avec une certaine abondance dans les médias généralistes :
Bonjour [Quel-qu'ait-été-son-prénom], vous êtes en direct de l'Opéra-Comique.
C'était mardi, 15h. Evidemment la place était vide, on ne pouvait pas même interroger le spectateur ébaubi.
La mode de l'hendécaplex est très sympathique, mais aller jusqu'à dépêcher un journaliste pour couvrir une rubrique nécrologique en direct d'un lieu désert où le défunt ne travaillait plus depuis près de six ans, c'est peut-être pousser le zèle un peu loin.
A l'inverse de cet ultra-professionnalisme, il semble que Twitter soit devenu un alibi formidable pour faire dire tous les gros mots et toutes les outrances qu'on ne peut en principe jamais proférer à l'antenne ou dans les journaux. Le temps passé à lire, ou la place occupée par les captures d'écran, émanant d'anonymes qui ont seulement l'heur de parler avec excès (ou d'avoir la même opinion que celui qui écrit le papier), devient particulièrement pénible.
Il faut dire que c'est commode, par le pouvoir de la citation, on peut traîner les gens dans la boue en donnant en pâture des déclarations à l'emporte-pièce (souvent sans intérêt, et de toute façon pas conçues pour être lues à grande échelle), sans bien sûr n'avoir rien dit soi-même. Le chef-d'oeuvre de la prétérition. Le comble simultané de la complaisance et de la lâcheté.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Vaste monde et gentils a suscité :
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