Pleyel, Champs-Elysées, Cité de la Musique, Opéra-Comique en 2013-2014 : tendances
Par DavidLeMarrec, dimanche 7 avril 2013 à :: Saison 2013-2014 :: #2231 :: rss
En qualité de râcleur de fond de tiroir, ayant dû lire attentivement l'intégralité de ces brochures, je propose un petit mot sur les tendances actuelles qui se dégagent de la programmation des grandes salles parisiennes.
Cité de la Musique
Beaucoup plus de contemporain que les saisons précédentes. Beaucoup plus ouvert aux musiques actuelles que de coutume, aussi. La distinction de "vocation" vis-à -vis des autres salles (transversalité, pégagogie) est plus nette que les dernières saisons.
Enormément de spectacles conceptuels aussi : je n'ai jamais essayé les leurs, je ne peux donc pas me prononcer sur leur qualité, mais en lisant la brochure, c'est amusant, presque une caricature de ce qu'on reproche parfois à la Cité de la Musique (une usine à jolies formules d'« ouverture »). Certains machins font assez envie d'ailleurs ; par exemple le Pécou, même si le sujet risque d'être peu fécond - dire aujourd'hui que l'esclavage c'est mal, quelle audace !
Je m'avoue très impressionné par la liste des quatuors et des clavecinistes invités. Tout simplement les meilleurs au monde qui défilent en quelques jours.
Quatuors :
=> Voce, Arcanto (celui de Weithaas, Zimmermann & Queyras !), Borodine, Arditti, Pražák, Emerson, Belcea, Jerusalem - et Modigliani et Ysaÿe, ce n'est pas mal non plus. Il n'y que le Pacifica qui m'étonne (le niveau est vraiment sensiblement moindre, même si c'est une bonne formation).
Clavecinistes. Plutôt des spécialistes du style français, mais comme c'est celui que j'écoute le plus...
=> Ho, Koopman, Martin, Baumont, Rannou, Alard, Hantaï, Rousset, Asperen... et parmi ceux qui me paraissent moins fondamentaux, mais qui ont leur notoriété : Moroney, Cochard, Alessandrini, Staier, Weiss, Frisch !
Symphonique
On commence par une nouvelle rassurante : il y a moins de Mahler après avoir épuisé le tout-Paris d'intégrales, mais il y a toujours du Mahler, presque plus que du Beethoven (oui, j'ai dit presque). On est rassuré, on aurait pu craindre qu'on finisse par oublier leurs noms.
Plus réjouissant, le retour de Bruckner et de Lutosławski, qui ont toujours été programmés à Paris, mais qui semblent particulièrement bien en cour cette année, et sur plusieurs théâtres. La Musique Funèbre de Luto semble avoir retenu l'attention de beaucoup de monde.
Entre Pleyel et le Théâtre des Champs-Elysées, Ein Heldenleben sera donné pas moins quatre fois, et Don Juan (de Strauss) au moins trois. Il en va de même pour le Deuxième Concerto pour piano de Saint-Saëns, donné quatre fois au seul TCE - d'autant plus dommage qu'à mon gré les 1, 3 et 4 sont de loin les plus intéressants du corpus.
Opéra-Comique
- Deux opéras tout récents : une création, et une coproduction de création ;
- encore et toujours Platée (par Christie cette fois, qui décidément s'encroûte méchamment, niveau répertoire...) ;
- un récital Grand Opéra (Massis & Spyres) qui remplace le Robert le Diable en version de concert initialement envisagé par la direction ;
- une Lakmé prometteuse ;
- la reprise très attendue (par moi) du Pelléas de Braunschweig - cette fois avec Langrée, une des meilleures maîtrises de cette partition, et toujours sur instruments d'époque avec l'Orchestre des Champs-Elysées ;
- l'adaptation de Manfred de Schumann (musique de scène complète) par Carmelo Bene, arrangée en français - ce n'était pas toujours très nerveux, mais si c'est bien fait cette fois, cela pourrait tout changer. En tout cas, j'ai entendu des versions en allemand qui fonctionnaient ;
- Ali-Baba de Lecocq. La partition, complètement inédite au disque à ce jour, est réellement délicieuse, Lecocq y reproduit un peu le charme d'Hérold à un demi-siècle d'écart.
Saison nettement moins à l'économie, donc - malgré la suppression de Robert, mais nous ne sommes pas censés en avoir été informés...
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