Octobre arrive
Par DavidLeMarrec, dimanche 29 septembre 2013 à :: Saison 2013-2014 :: #2322 :: rss
… comment feriez-vous sans le planning de CSS ?
Théâtre
Parmi l'immensité de la production du terroir, quelques trucs sympas qui se jouent en ce moment, relevés pour ma consommation personnelle : Le Neveu de Rameau, et puis La Religieuse, au Ranelagh (mais les tarifs sont assez élevés), du Grabbe à Gennevilliers (il faut oser la ligne 13, on n'a que rarement l'occasion de le voir en France – Hannibal en l'occurrence), Regardez mais ne touchez pas de Gautier (Passerelle), La Locandiera de Goldoni à l'Atelier (dans une production assez prometteuse à en juger par les extraits visibles).
Musique
En gras, là où je devrais aller (dieux, qu'un voile honteux couvre ma rougeur et mon conformisme !).
Souligné, là où je ne serai pas mais où je vous conseille d'aller voir si j'y suis.
1er – Oratoire du Louvre – Motets de la famille Bach (Vox Luminis).
1er – Pleyel – Concerto pour violon de Corigliano, et le toujours irrésistible Don Juan de Strauss (Orchestre Colonne).
5 – Cité de la Musique – Orfeo syncrétique, entre Monteverdi et musique indienne (Lasserre). Françoise Lasserre est d'ordinaire excellente dans ce répertoire (bel et original Combattimento, par exemple), il faut voir à présent comment le tout s'articule (en général, ce type de fusion rate immanquablement, du fait de la disparité des langages... impossible de glisser simultanément dans les deux modes d'écoute). De toute façon, le site de la Cité semble indiquer la soirée comme plus ou moins complète.
6,8,10 – Genève – Sigurd
Déjà mentionné dans la liste hors Île-de-France. L'œuvre n'a pas été rejouée dans le monde depuis 1995 à Montpellier. Et mis à part Marseille en 1991, il faut remonter dans les années 70 et 80 pour en trouver des traces sporadiques sur les scènes, alors même que l'œuvre avait été, dans les années suivant sa création, particulièrement fêtée – c'était même l'un des standards dans les récitals français.
Le gros point fort à Genève est Frédéric Chaslin, personne ne dirigeant mieux que lui, à l'heure actuelle, la forme Grand Opéra, avec ce mélange d'urgence, de souplesse et de densité. Vocalement, le tableau est un peu plus mitigé : Antonacci en Brunehild et Courjal dans l'air du Barde constituent de grandes promesses, mais il ne faudra pas attendre beaucoup de grâce de la part d'Andrea Carè, une voix dramatique au timbre un peu farineux (et au français médiocre jusqu'à présent), ni de Todorovitch.
Je me demande si Chaslin rétablira les parties habituellement coupées (le duo entre Uta et Hilda à l'acte III, le second duo de Hilda et Brunehild à l'acte IV) ; c'est possible, du moins si le matériel d'orchestre existe encore (il se dit que les souris font le tri de la postérité dans les greniers de Choudens).
8 – Versailles (17h30) – Conférence sur le grand motet au XVIIIe siècle.
8 – Pleyel – Camilla Nylund & José Cura dans un récital italien fin-de-siècle : Otello, I Pagliacci, La Fanciulla del West.
10 & suivants – Bastille – Aida avec Marcelo Álvarez et Luciana D'Intino. À peu près impossible de trouver des places, même à l'ouverture des guichets, mais ce devrait être superbe (et puis, musicalement, l'un des plus soignés et aboutis de Verdi, incluant même un petit réseau de leitmotive).
12 – Versailles – Motets de Telemann, Mondonville et Rameau (Pichon, avec Scheen, Warnier, Boden, Gonzalez-Toro, Arnould).
13 – CiMu (16h) – Récital Karen Vourc'h, accompagnée sur un Érard de 1890 : Liszt, Schumann, Wieck-Schumann, Ravel, Delage, Honegger, Poulenc ! Apparemment (j'en suis surpris), complet. J'étais assez tenté, même si je redoute un peu que les tessitures post-impressionnistes un peu plus tendues ne soient pas favorables à Vourc'h.
13 – Garnier – Musique pour ensemble de Strauss (Till), Schreker (Der Wind), Janáček, Schulhoff, Eisler, par des membres de l'Orchestre de l'Opéra. Pas des pièces majeures, mais toutes intéressantes, et un panorama général intéressant. Assez mauvais souvenir d'une soirée de ce genre que j'avais trouvée très compassée chez les musiciens ou chez moi, donc je ne peux rien garantir.
15 & suivants – TCE – La Vestale de Spontini, en version scénique (Rhorer / Lacascade). Autant je suis séduit par Fernand Cortez, autant La Vestale ne fonctionne pas totalement pour moi (un peu lourd et naïf, à une époque encadrée par Catel et Hérold, d'une autre trempe !), mais il est vrai que la discographie assez sinistrée (coupures, essais plus ou moins convaincants, style inadéquat) ne permet pas facilement d'en voir le meilleur visage. Avec la pâte plus adéquate du Cercle de l'Harmonie et mis en scène, ce peut peut-être évoluer. Du moins si les ballets sont coupés ou correctement habités sur scène, sans quoi la soirée sera interminable. Ce qui m'écarte personnellement de cette production est le style et la diction des chanteurs : à part Borras, on navigue entre le superbe lyrique flou (Jaho, magnifique dans le répertoire italien, mais assez Netrebko-like en français), l'épaisseur pas toujours raffinée (Uria-Monzon), la pâleur étudiée (Richards, pour un baryténor !). Difficile de faire aussi disparate... pas très proche du style attendu non plus, sauf préparation très intensive.
15 – Herblay – Il Combattimento di Tancredi e di Clorinda (déclamation intercalée d'Éric Génovèse). Avec mise en scène.
16-7 – Amphi Bastille – Poèmes d'Apollinaire par Beuron et Varupenne (lecture). Poulenc, Honegger, Mompou, Barber et même Louis Beydts, resté dans les mémoires pour quelques opérettes qui ne sont plus jouées, tandis que ses mélodies révèlent un monde harmonique et un imaginaire à la fois personnels et très denses. À peu près rien n'existe au disque (quelques pistes isolées et pas forcément intéressantes, dans de vieux récitals) et je n'ai pas lu ses Apollinaire, mais c'est prometteur.
Ayant beaucoup entendu Beuron dernièrement, n'adorant pas tout le programme (les Barber en particulier), et vu qu'il n'y aura qu'un Beydts, je n'ai pas encore décidé de ma présence, surtout vu les prix de l'Amphithéâtre lorsqu'on a perdu les tarifs pour nourrisson.
17 – Versailles – Messe des morts de Gossec. Son œuvre la plus célèbre, pas du tout sa meilleure, mais c'est sympa et ce n'est pas non plus donné tout le temps.
18 – Temple du Luxembourg – Reynaldo Hahn : extraits de Prométhée triomphant et autres cycles pour voix ou pour chœur et piano, avec L'Oiseleur des Longchamps, Stéphanie Humeau et l'ensemble vocale Apostroph'. Libre participation aux frais. Et promesse d'une interprétation de qualité.
18 – Pleyel – Première Symphonie de Chambre de Schönberg et Quatrième Symphonie de Schumann, un couplage égoïstement séduisant (Philharmonique de Radio-France).
22 – Garnier – Così fan tutte dans l'indémodable mise en scène de Toffolutti, avec Stéphanie D'Oustrac. Il y a bientôt dix ans que je n'ai pas vu CFT sur scène, et comme pour la Clémence et la Deuxième de Mahler en décembre, j'ai envie de me faire ce petit plaisir tout à fait contraire au cahier des charges exploratoire de CSS.
22 – Versailles – La Caravane du Caire de Grétry (Waas). Je le mentionne seulement pour qu'après ma promotion éhontée de certaines œuvres de Grétry, on ne se précipite pas là-dessus, eu égard à la distribution exceptionnelle (Velletaz, Santon, Weynants, Borghi, Dubois, Mechelen, Christoyannis, Buet !) : il s'agit d'un opéra-comique aux ressorts pittoresques pachydermiques, et dont le texte aussi bien que la musique ne méritaient pas forcément ces efforts de la postérité. Plus proche de Richard que d'Andromaque, clairement.
26 – Vaux-le-Vicomte – Atys de Piccinni. Reprise de l'œuvre déjà donnée et décrite (1,2) l'année passée, une des plus belles soirées de la saison, une expérience hautement recommandée.
27 – Gaveau – Dupont, cycles pour piano et musique de chambre : extraits des Heures Dolentes, de La Maison dans les Dunes, du Poème pour piano et quatuor à cordes. Par la spécialiste (excellente) Anne-Catherine Girod, et le Quatuor Pražák. Des œuvres qui font la part belle aux climats, qui collectionnent les miniatures subtiles, évoquant des paysages, des situations, des émotions, avec une belle délicatesse assez fauréenne (mais plus figurative).
Pour des raisons qui me sont propres, je n'y serai probablement pas, mais je le recommande très vivement – et c'est excessivement rare en concert, a fortiori pour une soirée entière !
30 – Bastille - Im Sommerwind et L'Oiseau de feu (plus une création de Pintscher, beaucoup moins attirante). L'acoustique de Bastille est idéale pour les concerts symphoniques, et l'Orchestre de l'Opéra étant ce qu'il est, il n'y a pas lieu de se priver d'une prévisible orgie sonore, du moins si l'Oiseau est donné en entier, ce que je vais m'empresser de vérifier.
31 – Bastille – Elektra, mise en scène de Carsen, et distribution assez idéale : Théorin (l'une des quatre ou cinq plus grandes Elektra de tous les temps, tout simplement), Merberth, Meier (la Clytemnestre qui me fascine le plus, alors même que je n'ai rien d'un inconditionnel), Begley et Nikitin. J'ai toujours manqué mes occasions de voir l'œuvre sur scène, alors que j'ai vu plusieurs fois Salome, par exemple.
Commentaires
1. Le jeudi 3 octobre 2013 à , par Ouf
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5. Le jeudi 3 octobre 2013 à , par DavidLeMarrec
6. Le dimanche 6 octobre 2013 à , par Caroline
7. Le dimanche 6 octobre 2013 à , par Caroline
8. Le mardi 8 octobre 2013 à , par DavidLeMarrec
9. Le vendredi 25 octobre 2013 à , par Caroline
10. Le vendredi 25 octobre 2013 à , par DavidLeMarrec
11. Le samedi 26 octobre 2013 à , par Caroline
12. Le samedi 26 octobre 2013 à , par DavidLeMarrec
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