[Lacoste] Le Festival des Vieilles Gloires
Par DavidLeMarrec, mercredi 2 juillet 2014 à :: Saison 2013-2014 :: #2486 :: rss
En feuilletant le programme lyrique de province pour la saison à venir — dont les raretés et gourmandises seront proposées ici dans les tout prochains jours —, je suis tombé par hasard sur ce petit bijou.
Au festival de Lacoste (quelque part entre Apt, Forcalquier, Lourmarin, Pertuis, Beaucaire et Carpentras), le 11 juillet de cette année, on pourra entendre Iolanta de Tchaïkovski, avec accompagnement de piano... mais quelle distribution.
Je m'y suis repris à plusieurs fois tant l'attelage disparate paraît sorti du cerveau d'un mélopathe tout à fait décadent, assemblant pêle-mêle :
¶ Les vieilles gloires russes : Irina Bogacheva (née en 1939 !), Elena Obraztsova, Evgeny Nesterenko (qu'on croyait tous retirés), plus l'excellent spécialiste (américain) de ce répertoire Neil Shicoff, lui aussi en assez petite forme actuellement ;
¶ Des chanteurs toujours en activité qui ont eu leur moment de gloire, mais qu'on entend moins ces derniers temps, plutôt dans un genre baroque (Inga Kalna), mozartien (Deborah York) ou belcantiste léger (Élisabeth Vidal) : Laura Claycomb, Joan Rodgers, André Cognet (qui a pas mal d'engagements, mais on ne le voit guère en France)... Pour certaines, le déclin est possiblement amorcées ; pour d'autres, c'est plutôt un effet de mode des programmateurs ou des magazines. Je crains en effet que la période diapasonnable d'Inga Kalna ne soit définitivement passée.
¶ ... et Vito Maria Brunetti, d'une présence extraordinaire dans les minuscules répliques de Gubetta (l'équivalent d'Annina de La Traviata dans Lucrezia Borgia de Donizetti) de l'enregistrement de Perlea et Caballé — vous pouvez entendre la quasi-intégralité du rôle sur cette piste : http://www.deezer.com/track/71838212. Mais c'était en... 1966, à une époque où la voix était de toute évidence déjà mature. Néanmoins, vu sa notoriété déjà extrêmement confidentielle (c'est son intervention la plus célèbre !), je ne vois pas pourquoi ils auraient dépêché un fils ou un neveu dans ce rassemblement d'illustres éclipsés et de grabataires vocaux.
Tout cela ne manifestant pas le moindre début de cohérence stylistique, à part le côté déclinant des voix, dont certaines promettent d'être... impressionnantes.
Le plaisir de frémir d'effroi dans le Théâtre des Carrières me tenterait même assez, je l'avoue.
Je ne pouvais pas ne pas partager cette trouvaille avec les honorables lecteurs de CSS, évidemment.
Commentaires
1. Le mercredi 2 juillet 2014 à , par Pierre
2. Le mercredi 2 juillet 2014 à , par DavidLeMarrec
3. Le mercredi 2 juillet 2014 à , par Faust
4. Le jeudi 3 juillet 2014 à , par DavidLeMarrec
5. Le jeudi 3 juillet 2014 à , par Pierre
6. Le jeudi 3 juillet 2014 à , par DavidLeMarrec
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