mardi 28 février 2017
[Mise à jour] – Les plus beaux scherzos #2
Quelques ajouts à la précédente liste.
J'avais omis celui, très marquant et célèbre, de la Sonate pour piano n°30 de Beethoven.
Puis une poignée d'exemples, surtout symphoniques, de premier choix, qui manquaient dans la précédente sélection.
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Hofkapelle Stuttgart, Frieder Bernius (Carus).
¶ L'atmosphère combattive de la Première Symphonie de (Norbert) Burgmüller, une
tempête à couper le souffle, dans le goût du scherzo de la Quatrième
Symphonie de Schumann. Hofkapelle Stuttgart, Frieder Bernius (Carus).

Un extrait du trio (à tempo rapide) du scherzo du Troisième Quatuor – vous notez aussi les décalages d'entrées, assez typiques de l'écriture pour quatuor deStenhammar.
¶ Ceux des Quatuors 3 & 4 de Stenhammar, d'une agitation incessante (le Troisième est insoutenable physiquement pour des interprètes, toujours vif, toujours dans l'aigu, le trio cavalcadant encore plus que le scherzo lui-même…). Très intenses, au sein d'œuvres qui sont des jalons majeurs du romantisme finissant, à mon sens – la forme stable s'y gorge de fugatos, d'une belle liberté de contrepoint, d'harmonies étranges qui, sans du tout subvertir le format traditionnel, lui procurent une saveur assez neuve – mais toujours « positive », avant que des langages plus tourmentés n'apparaissent.
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Philharmonique de la NDR (Hanovre), David Porcelin (CPO).
¶ Les violons prestes (dans le grave) de la Troisième
Symphonie de Sinding (bijou
par ailleurs), progressivement chargés de contrechants de flûtes, cors
ou bassons, toujours avec le même élan motorique (comme imitant un
ressac) que pour le premier mouvement. Pas de trio au demeurant, la
même thématique se charge progressivement de plus en plus d'éléments,
sans être réellement un mouvement à variations (pas de mutations en
valeurs rapides) ou à « étages » (comme les effets de marches
lointaines, du type « Marche au supplice » ou premier acte de Dalibor), le matériau mute plutôt en même
temps qu'il s'enrichit, d'une façon qui annonce plutôt Sibelius.Philharmonique de la NDR (Hanovre), David Porcelin (CPO).
¶ Le spectaculaire Presto feroce de la Troisième Symphonie de Röntgen (notule), dont la fureur se mue en poudroiement doré dans le trio.
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Chœur Nicolas de Grigny, Orchestre National de Lorraine, Jacques Mercier (Timpani).
¶ Le mouvement central de L'an mil de Pierné : « Fête des fous et
de l'âne ». Tout crépite comme dans le scherzo de Maab chez Chœur Nicolas de Grigny, Orchestre National de Lorraine, Jacques Mercier (Timpani).

■ Plus traditionnel, moins essentiel sans doute, le beau scherzo sombre de la Première Symphonie de Jan van Gilse (notule de présentation), avec ses renforts de timbales légèrement décalés et son trio où la palpitation des cors rappelle très vivement l'écriture brahmsienne.
Vous pouvez désormais les retrouver, inclus dans la notule qui présente le genre scherzo, établit ses limites et propose une liste assez fournie d'exemples de réussites.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Oeuvres a suscité :
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