Devinettes des 01-02/04/07 - les réponses
Par DavidLeMarrec, samedi 7 avril 2007 à :: Carnet d'écoutes :: #579 :: rss
Deux indices supplémentaires.
Suite de l'extrait mystère 1, c'est-à -dire la réponse.
Un autre extrait, encore difficile, mais plus parlant, pour compléter l'extrait 2.
Le premier extrait était bel et bien un tube, il s'agissait ni plus ni moins de la Clémence de Titus de Mozart/Métastase (entrée de Titus), telle que représentée au Norske Opera (Oslo) en mars dernier.
Une belle représentation, dirigée par Rinaldo Alessandrini à la tête de l'Orchestre de l'Opéra - d'un niveau instrumental et stylistique phénoménaux, comme tant de phalanges nordiques : Trondheim, la Radio Danoise, la Radio Suédoise, l'Opéra de Riga, etc. Et avec des couleurs plus attachantes que les phalanges internationales les plus célèbres, Concertgebouw excepté.
Etrange chose, la musique des récitatifs est conservée, mais sur des textes en norvégien (bokmål) , ce qui explique cet effet heurté - non du fait de la langue, mais dû à l'incompatibilité des deux prosodies. Sans m'être encore penché de près sur la question, il semble qu'il s'agisse plus d'une adaptation libre que d'une traduction fidèle.
En revanche, choeurs et airs sont conservés dans leur langue originale, l'italien. Le concept n'est pas inintéressant, à savoir "respecter la musique" la plus intéressante de l'oeuvre, et donner à comprendre l'action.
A ceci près, cependant :
- qu'un air, plus musical que verbal, est plus aisé à traduire qu'un récitatif,
- que dans la Clémence, l'essentiel même de l'action dramatique et psychologique se déroule dans les numéros,
- et qu'il semble que cette adaptation soit avant tout un souhait de se conformer [conformation ayant un autre sens] à une visée conceptuelle du metteur en scène, pas nécessairement dans le souci de facilité l'accès à l'oeuvre et à sa richesse intrinsèque.
Ici, un beau Titus, et un Annius vraiment remarquable, le reste demeurant largement au delà de l'honorable !
Titus: Helge Rønning
Vitellia: Birgitte Christensen
Sextus: Hege Høisæter
Annius: Signe Sannem Lund
Servilia: Silvia Moi
Publius: Magne Fremmerlid
Den Norske Opera, Choeurs et Orchestre
Rinaldo Alessandrini
...Et je découvre à l'instant que le metteur en scène n'est autre que Peter Konwitschny, l'immortel auteur du Götterdämmerung de Stuttgart. En effet, il s'agit bel et bien de bricolage avec plus ou moins de rapport l'oeuvre, si j'en crois ses autres réalisations. Avec un talent visuel certain, cependant.
Bref, une bizarrerie pas nécessairement déplaisante, mais qui, entendue à la NRK samedi dernier, m'a fortement intrigué. Très belle réalisation musicale, en outre.
Le deuxième extrait est tout simplement tiré de la Petite Suite de Debussy. Une des oeuvres, avec La Damoiselle Elue et surtout L'Enfant Prodigue, les plus méconnaissables stylistiquement de Debussy. Bien plus que la Fantaisie avec piano ou que les deux Rhapsodies.
L'extrait n'est pas représentatif de l'oeuvre, mais il m'a fait dresser l'oreille dubitativement : Debussy a donc pu écrire de telles choses ! L'Enfant Prodigue, lui, se pliait à un genre ; la Fantaisie, elle, faisait alterner des épanchements tour à tour tchaïkovskiens, prérachmaninoviens ou postbrahmsiens [il y a plus vraisemblablement du Saint-Säens quelque part, et l'on entend déjà le début des Dialogues des Carmélites de Poulenc] avec des ruptures étonnantes - on y entend notamment, au début, une arrivée brutale du motif de la "forêt" de Pelléas :
.
[Au demeurant, cette Fantaisie est une oeuvre (romantique) de toute beauté.]
Je n'avais donc pas souvenir de ces surprises plus 'conformistes' dans la Petite Suite.
Les réponses sont fournies, vous pouvez disposer (dans la paix et la bonne humeur).
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