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A la découverte de Saintes (1)

Sur une insistante et néanmoins gracieuse invitation, un petit groupe de lutins s'est rendu à Saintes. C'est qu'ils rêvaient depuis longtemps de l'escapade, les sacripans, dans cette région symbole du roman le plus abouti, le plus riche et le plus divers.

Aussi, dans le cadre d'un emploi du temps chargé, ils risquent vous entretenir de considérations plus architecturales, péché mignon de la rédaction de CSS, mais encore peu présent dans ces pages.

Je vous prie d'avance de les excuser pour la liberté éditoriale intolérable qu'ils prennent de la sorte.


Splendide panneau lumineux vingtième de la gare de Saintes. Style cheap & kedalle.
1. Aspect général

La cité en elle-même s'apparente à une ville modeste de l'Ouest du Périgord, du Nord de la Gironde, ou des Charentes, avec ses maisons basses en pierre de Saintonge (évidemment) sur le modèle (appauvri) de l'échoppe bordelaise, souvent avec un étage cependant ; les rues présentent chacune un caractère assez peu homogène, mais répondent largement à ces mêmes critères architecturaux.


Bossage souligné au rez-de chaussée, encadrement en léger relief, aucune décoration au-dessus des entrées.


De part et d'autre de la Charente s'étendent de longues rues parallèles au fleuve (si bien qu'y compris avec notre guide local lamentable, il était impossible de se perdre), légèrement convexes, qui permettent de rayonner très rapidement vers les églises à dévorer (en particulier le cours Reverseau, où figure l'église réformée).


Le temple protestant, cours Reverseau.


La façade du temple est assez caractéristique des mélanges de ce début du vingtième siècle, entre son porche néo-roman propre aux néo-gothiques, ses ouvertures étroites stylisées à la byzantine, son allure élancée Art Nouveau... Dans le genre, on peut également penser à la synagogue de Bordeaux, que nous présenterons peut-être un jour par ici.


La synagogue de Bordeaux. (Photos CSS.)


Derrière le cours Reverseau, en retournant vers le fleuve (donc totalement au coeur de Saintes) on peut parcourir un ancien chemin de ronde, qui descend soudain vers une cuvette boisée. Plusieurs kilomètres carrés absolument vides d'urbanisation, non pas des jardins d'agréments ou des cultures maraîchères... Simplement une verdure jamais élaguée, avec quelques maisons logées au milieu d'une flore abondante. Pas un commerce, pas une institution, pas une route. Simplement des pentes et des escaliers de pierre pour accéder à cet univers presque silencieux, hors du monde. Et exactement au milieu de la ville, une sorte d'impensé de l'urbanisme de la ville.
Impressionnant et délicieux. C'est là qu'on débouche, au bout d'une espèce d'avenue piétonne en gazon qui parcourt le « quartier » sur sa longueur, sur l'amphithéâtre (voir article suivant).


Depuis la cuvette, vue en contrebas de saint Eutrope (au niveau du reste de la ville). Très vilaine photographie, mais c'est tout ce que l'on trouve en ligne et nous n'avons pas pris de cliché à ce moment pour ne pas ralentir notre aimable guide. Elle donne une idée de la situation de cet assez vaste lieu absent du reste de la ville.
A droite, une carte qui permet de mesurer l'ampleur de cet ensemble vierge au coeur du centre-ville.


L'ensemble de la petite cité saintongeaise est d'ailleurs étonnamment vide, y compris un jour de festival (peu de places dans l'abbaye, il est vrai). Vingt minutes avant le concert de vingt heures, deux personnes dans le jardin immédiatement derrière l'abbaye. Et une trentaine de personnes devant l'entrée. Dès 22h, le cours National et l'avenue Gambetta, artères principales qui traversent la Charente, sont absolument vides d'hommes et de circulation (en marchant, dans une pénombre assez importante, une voiture toutes les trente secondes sur la rue la plus animée de la ville, et un passant toutes les cinq minutes...), avec une impression de désert civilisé absolument délectable.

Dans la journée même, un samedi de festival avec concert du héros local Herreweghe, difficile de croiser quelqu'un dans les lieux touristiques classés, comme la crypte saint Eutrope, pourtant un bijou d'un type assez rare. Vraiment étonnante atmosphère.


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Commentaires

1. Le mardi 15 juillet 2008 à , par kfigaro

Saintes est la ville natale de mon père, j'y allais à Noël tous les ans à l'époque où mes grands parents paternels étaient encore de ce monde (ma tante y vit toujours), c'est une ville relativement peu animée, un peu tristounette mais remplie de petits coins sympas à défaut de commerces bien passionnants...

PS : une anecdote futile, mon père a été l'ami d'enfance de François Rivière, un écrivain et scénariste de BDs "ligne claire" assez cotées et haut de gamme.

2. Le mardi 15 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonjour Christian !

Oui, il y a quelques bijoux dans cette ville simple, notamment Saint-Eutrope ou l'abbaye (je suis resté en admiration devant sa coupole sur trompes...).

J'imagine qu'en hiver, ce doit être totalement désert...

3. Le mardi 15 juillet 2008 à , par kfigaro

A Noël, il y a un peu plus d'animation mais le reste de la saison, ça doit être en effet bien calme...

PS : sinon j'aime bien l'amphithéâtre romain aussi, j'y suis souvent allé...

4. Le mardi 15 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Tu as pu visiter le thermes ? Tout ça, c'est la notule que je suis en train de rédiger, mais je n'y suis pas allé samedi.

5. Le mardi 15 juillet 2008 à , par kfigaro

Oui j'ai déjà visité les thermes mais ça fait un bon bout de temps déjà ! un re-visite s'impose...

6. Le mardi 15 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

C'est vaste ?

7. Le mardi 15 juillet 2008 à , par kfigaro

Non je ne crois pas, mais je le répète mes souvenirs sont vagues...

8. Le mardi 15 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Merci à toi, en tout cas. :)

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