Léguman : le soleil est ton père
Par DavidLeMarrec, mardi 16 août 2011 à :: En passant - brèves et jeux :: #1805 :: rss
1. Présentation
J'ai découvert aujourd'hui l'existence de Léguman, le chef-d'oeuvre de Roland Topor. Complètement par hasard, en feuilletant Arte+7, comme quoi aucun honnête homme n'est à l'abri de la compromission. Vrai choc esthétique, si bien que j'admets publiquement avoir englouti les trois saisons d'affilée (ce qui prend au moins un quart d'heure, tout de même !).
Elles se trouvent en ligne.
Je les indique temporairement, puisque ce n'est manifestement pas mis en ligne par les détenteurs des droits, manière d'informer les lecteurs les plus ingénus. Les autres n'auront qu'à s'infliger l'intégrale Téléchat en DVD - ce qui, à mon humble avis, est particulièrement cruel en plus d'être considérablement plus long.
- Saison 1
- Saison 2
- Saison 3
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2. Evolution et hiérarchie esthétiques
Pour moi, la plus marquante est sans conteste la deuxième.
=> D'abord parce qu'on y trouve les affrontements les plus marquants : le pollueur fou, la faucheuse, la veuve noire, le cracheur de noyaux fou.
=> Ensuite parce que c'est dans cette saison que se trouve le véritable tournant esthétique, où apparaît le salut hystérisant des biscotos, qui apparaissait beaucoup plus statique dans la première saison, et dont l'agitation deviendra systématique dans la troisième.
=> Détail non négligeable, c'est aussi la fin des rimes pauvres assez lamentables de la première saison. (On abandonne aussi le systématique "Les carottes sont-elles cuites ?", qui était plutôt sympathique pour sa portion part.)
=> Enfin musicalement, c'est de loin la saison la plus aboutie, avec une grande variété de générique (choral, vocal seul ou usage initial de type ritornello du thème au saxophone), alors que dans les saisons 1 (voix avec écho) et 3 (choeur limité à l'appel "Léguman !"), le traitement ne varie pas d'un épisode à l'autre. En termes de qualité, c'est la version solo de la deuxième saison, différente de celle de la première, qui est la plus belle, avec une élocution nette et un chant très élégant.
Cela dit, il faut rendre hommage à l'émission très ouverte de l'interprète de la première version sonore, particulièrement personnelle, et à la postproduction qui adoucissait judicieusement les typicités de ses mâles rugosités au moyen d'un écho discret.
Non, vraiment, cette deuxième saison représente l'aboutissement le plus remarquable de l'école stylistique Léguman.
Je préviens tout de même les âmes sensibles, c'est aussi la saison la plus violente, avec le viol de la mouche casquée perpétré sous les yeux de bébé, et parmi les derniers épisodes la veuve (noire) battue à mort.
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3. Bibliographie sommaire
Pour prolonger : une étude érudite de l'esthétique cinématographique de Roland Topor.
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