Jedi-Symphonie
Par DavidLeMarrec, lundi 10 octobre 2011 à :: En passant - brèves et jeux - Les plus beaux décadents - Domaine symphonique :: #1841 :: rss
Impressionnant, n'est-ce pas ?
L'orchestre se tait quasiment, à la brucknérienne, un glissando de harpe, et puis l'explosion du thème du jedi triomphant. Il n'est vraiment pas certain, vu la confidentialité de l'oeuvre, que John Williams y ait eu accès, mais la parenté jusque dans l'orchestration est saisissante - et très amusante.
Il s'agit du début du troisième mouvement de la Natursymphonie de Siegmund von Hausegger (1911), et ce thème est repris dans le quatrième mouvement, en mineur.
Hausegger était célèbre comme chef, il est notamment le premier à avoir joué la Neuvième Symphonie de Bruckner dans sa version originale. Toutefois la prodigieuse orchestration, la virtuosité et la redoutable modernité de cette symphonie, en particulier dans ce mouvement, l'éloignent absolument des postromantiques à la façon de Franz Schmidt ou Hans Pfitzner. L'oeuvre ne pâlit pas face à Mahler ou à Schreker, loin s'en faut, et ses inventions comme son métier forcent l'admiration. On n'y trouve peut-être pas des thèmes ou des situations aussi marquantes que chez ces collègues cités, mais la qualité constante de son inspiration est assez stupéfiante.
Dans son dernier mouvement, l'oeuvre utilise (d'une façon un peu superfétatoire, vu le peu de plus-value musicale de la chose) un choeur qui chante du Goethe de façon un peu plate, mais l'essentiel ne se situe véritablement pas de ce dispositif, si bien qu'on a cité l'oeuvre parmi la sélection de symphonies chaudement recommandées par CSS.
--
L'oeuvre, bien plus rare encore que la Symphonie de Rott, n'a été enregistré qu'une seule fois, assez récemment (2008), chez CPO (a-t-elle seulement été jouée en public depuis sa création ?). On en doit l'exécution à l'admirable chef Ari Rasilainen, toujours pourvu d'un lyrisme et d'une clarté puissants, qui illuminaient déjà son excellente Première Symphonie de Nielsen et sa superlative intégrale des Symphonies de Kurt Atterberg. Ici, c'est aux côtés de l'Orchestre de la Radio Ouest-Allemande (= de Cologne).
Chaleureusement conseillé, et même assez indispensable si l'on est déjà sensible aux wagnérismes et mahlérismes.
Commentaires
1. Le lundi 6 août 2012 à , par klari :: site
2. Le lundi 6 août 2012 à , par DavidLeMarrec
3. Le vendredi 13 avril 2018 à , par Andika
4. Le samedi 14 avril 2018 à , par DavidLeMarrec
Ajouter un commentaire