La diplomatie est-elle possible en 140 caractères ?
Par DavidLeMarrec, jeudi 20 septembre 2012 à :: Vaste monde et gentils - Langue :: #2078 :: rss
Si l'on en doutait encore, le format influe sur la forme et sur le sens.

(Sur Twitter, échange du 13 septembre dernier, entre le compte de l'Ambassade des Etats-Unis en Egypte et le compte officiel des Frères Musulmans, suite aux menaces contre la première, en réaction à la diffusion en arabe du film dont tout le monde parle. Le fil d'information en arabe était, semble-t-il, sensiblement moins compatissant.)
Depuis, les messages ont disparu mais ont été abondamment cités dans la presse. Nul doute que l'échange aurait eu un peu plus de mesure avec l'aide de quelques mots supplémentaires. Je reste intensément admiratif des gens qui parviennent à utiliser cet outil pour dire des choses intelligentes.
140 caractères, c'est à peine plus que la taille d'un distique d'alexandrins. Autant dire rien en matière de sens, tout au plus peut-on produire une sentence. Et certainement pas un raisonnement, ni même une nuance un peu fine. Si l'on ajoute à cela le fait pratique que publier plusieurs messages équivaut à alimenter directement les pages de vos abonnés, les propos en plusieurs envois peuvent s'apparenter à de la pollution.
D'où cette déchéance avancée de l'art diplomatique.
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