Shakespeare - Troilus & Cressida - Éric Ruf, Comédie-Française 2013
Par DavidLeMarrec, lundi 6 mai 2013 à :: Au théâtre - Saison 2012-2013 :: #2248 :: rss
Un mot (dépité) sur les conditions d'entrée au répertoire de cette oeuvre :
Soirée 51 : Troilus & Cressida de Shakespeare salle Richelieu
(Jeudi 2 mai 2013.)
Loin de la virtuosité d'André Lima (même si la pièce s'y prête évidemment moins), la mise en scène de Ruf distend un peu son sujet.
Surtout, une fois encore, la sonorisation est très exagérée (je doute qu'on entende Gilles David sans micro, par exemple).
Et j'ai été plus que de coutume agacé par la façon comédie-française de dire le texte, en multipliant les effets d'accélération ou d'alanguissement, d'emphase ou de désinvolture, mais à des moments du texte qui semblent aléatoire. Comme s'il était vulgaire de suivre la pente du texte... Je ne demande pas de l'effet-stabilo façon Callas, mais à la longue, j'avoue que j'ai fini, ce soir-là, par me lasser d'entendre les acteurs essayer sans cesse de déjouer la musicalité naturelle du texte - sans percevoir la plus-value qu'ils m'offriraient en échange.
Le cas emblématique est incarné par Georgia Scalliet (Cressida), qui serait assez touchante si elle ne multipliait pas les mise à distance de son propre texte - souvent amusantes et réussies, mais trop permanentes pour permettre au personnage de prendre corps. Et le point limite est atteint par Éric Ruf lui-même (Ulysse), dont les chamarrures, sans lien avec le sens, m'ont galamment invité à regarder le plafond en attendant la fin de ses tirades.
(Par ailleurs, j'ai été très déçu par la traduction d'André Markowicz, dont la traduction des vraies tragédies m'avait ébloui, parvenant en plusieurs endroits à égaler l'original.)
Retrouver tous les commentaires du fil de la saison.
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Ajouter un commentaire