[Sélection lutins] – Les plus beaux concertos pour clarinette
Par DavidLeMarrec, mercredi 3 juillet 2013 à :: Goblin Awards, Sélection Lutins & Putti d'incarnat - Domaine symphonique :: #2276 :: rss
Toujours sur le même modèle que les autres remises des putti d'incarnat : il s'agit de signaler des oeuvres, souvent assez peu diffusées, qui me paraissent apporter un supplément aux corpus habituellement joués. Pour donner un peu la mesure de mes inclinations, je laisse les oeuvres célèbres qui me plaisent dans la liste.
Ce n'est donc surtout pas une hiérarchie, et l'absence de tel ou tel standard (pas vraiment le cas, en l'occurrence !) ne prête pas vraiment à conséquence, ce sont plutôt les noms qui donneront des idées de découverte qui seront précieux.
La liste des concertos pour clarinette étant particulièrement imposante (surtout au vingtième siècle), je ne prétends bien sûr pas en avoir fait le tour. Je propose simplement certains titres qui me séduisent tout particulièrement. Les astérisques indiquent simplement mon intérêt personnel, sans lien avec la qualité mesurable des oeuvres.
Tout complément est bien évidemment bienvenu !
1791 - Mozart*
fin XVIIIe - Cartellieri, n°1**
fin XVIIIe - Cartellieri, n°3**
fin XVIIIe - Cartellieri, Double
fin XVIIIe - Cartellieri, Allegro aperto
1802 - Krommer, Double n°1 (Op.35)*
1808 - Spohr, n°1
1810 - Spohr, n°2*
1811 - Weber, n°1**
1811 - Weber, n°2
1821 - Spohr, n°3
1828 - Spohr, n°4*
1928 - Nielsen
1936 - Fernström, Op.30*
1948 - Copland*
1955 - Lutosławski, Préludes de danse
1969 - Boulez, Domaines (clarinette et ensemble)
1977 - Corigliano
2002 - Hillborg, Peacock Tales*
2001 - Hakola**
2003 - Mantovani, Mit Ausdruck* (clarinette basse)
Les oeuvres les plus distinguées sont en réalité les plus intensément jubilatoires : Cartellieri excelle dans cette veine exaltée, le premier de Weber combine tous les charmes d'un romantisme tempêtueux et d'un mouvement lent à la grâce mozartienne (le second est encore plus beau de ce point de vue !), enfin chez Hakola on bénéficie d'une extraversion très dansante, rare dans la musique contemporaine.
On remarquera aussi la tendance à la citation chez Hillborg et Mantovani ; le premier n'hésite pas à citer Tosca et à jouer de l'orientalisme, avec un babil protéiforme ; le second utilise des thèmes tirés de Schubert (Marguerite au rouet est le plus reconnaissables) pour bâtir l'univers de strates emboîtées et de transitions timbrales qui font sa spécificité (une de ses plus belles oeuvres).
On remarque la concentration temporelle au tournant du XIXe siècle ; il faut dire que les mouvements lents des cinq compositeurs représentés sont d'une poésie ineffable (Weber et Spohr atteignent les sommets mozartiens dans le domaine, et les autres, dans le même esprit, n'en sont pas loin) — ce ton mélancolique et lyrique sied idéalement à la clarinette, et a manifestement été exploité à grande échelle avec les mêmes recettes que le fameux mouvement lent du concerto de Mozart, chef-d'oeuvre évidemment, mais qui n'apparaît plus aussi isolé. (Par ailleurs, ses mouvements extrêmes sont sensiblement moins intéressants, ce qui n'est pas forcément le cas de la concurrence !)
L'instrument a en plus le mérite d'une grande étendue qui permet la virtuosité, d'une multiplicité de timbres qui ouvre la voie aux changements de caractère et de couleur jusqu'au sein d'un même mouvement, et pour couronner le tout une propension évidente au lyrisme, avec un timbre immédiatement émouvant (un peu le syndrome Ferrier ou Hunt-Lieberson) — idéalement taillé pour la forme concerto, que je ne prise guère de coutume, la virtuosité ayant tôt fait de remplacer la finition musicale de la composition, et les ficelles techniques s'imposant aisément comment le coeur du discours.
Commentaires
1. Le dimanche 7 juillet 2013 à , par Music Privilège :: site
2. Le dimanche 7 juillet 2013 à , par David Le Marrec
3. Le mercredi 12 février 2014 à , par sk†ns
4. Le mercredi 12 février 2014 à , par DavidLeMarrec
5. Le mercredi 2 avril 2014 à , par pube
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