Épiphanie
Par DavidLeMarrec, mardi 5 novembre 2013 à :: Opéra romantique et vériste italien :: #2346 :: rss
Je me demandais depuis longtemps pourquoi, au fil de l'évolution naturelle de mes goûts, Il Trovatore demeurait toujours au firmament, alors que d'autres œuvres découvertes au même moment déclinaient un peu dans mon intérêt (Don Carlos) ou se valorisaient progressivement (Aida). Il s'agit pourtant d'une œuvre particulièrement vocale, alors que mon inclination me pousse généralement plutôt vers les opéras déclamatoires.
Après de nouvelles relectures de la partition et beaucoup d'interrogations, l'explication tient finalement en peu de mots : la prosodie du Trouvère est extraordinaire, à un degré rare pour une œuvre aussi intensément mélodique. Chaque syllabe forte est mise en valeur, et avec des procédés variés – notamment les accents « hors temps » qui sont une innovation célèbre de Verdi : les notes fortes ne sont pas forcément sur les temps forts, et les syllabes fortes ne sont pas forcément sur les notes fortes. Procédé excessivement rare chez les belcantistes ; Verdi le notait au moyen d'accents en V sur sa partition.
Les accompagnements eux-mêmes, issus de patrons belcantistes, sont particulièrement mouvants et sensibles aux atmosphères des scènes.
Fiat lux.
Commentaires
1. Le dimanche 17 novembre 2013 à , par Cololi :: site
2. Le dimanche 17 novembre 2013 à , par DavidLeMarrec
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