Petits motets italiens et français du XVIIe siècle — Ensemble Tirsi e Clori
Par DavidLeMarrec, samedi 8 novembre 2014 à :: Saison 2014-2015 :: #2554 :: rss
Simplement un mot pour ce concert donné dans la chapelle du lycée Henri IV par le petit Ensemble Tirsi e Clori (spécialisé dans le XVIIe siècle), et un programme peu couru, donné dans le cadre du Festival Marin Marais.
¶ Pelegrini : Laudate Dominum
¶ Grandi : Egredimini, filiæ Sion
¶ Cavalli : O quam suavis et decora
¶ Sances : Vulnerasti cor meum
¶ Du Mont : Converte oculos tuos, Quand l'esprit accablé, Desidero te millies
¶ Lorenzani : O sacramentum pietatis, Litanies à la Vierge

Musiques instrumentales pour théorbe de Pittoni (Xe Sonate) et Piccinini (XIIe Toccata), et Suite en ré pour viole de Machy.
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Le principe du Festival Marin Marais est astucieux : adhésion indispensable pour assister aux concerts, mais elle est de 10€, se remplit en quelques instants, et permet d'accéder à tous les concerts (où l'on présente le chapeau à la sortie). La programmation est plutôt centrée sur la musique instrumentale, et est très inégalement servie, depuis les pièces de viole par la Princesse Margaux Blanchard jusqu'à d'autres concerts pas aussi passionnants.
Ensemble Tirsi e Clori
- Anne Delafosse, soprano
- Françoise Lemée, soprano
- Yves Müller, ténor
- Frédéric Gruber, basse
- Marie-Françoise Bloch, dessus et basse de viole
- Charles Henry Beneteau, théorbe et guitare baroque
- Pierre-Étienne Nataf, théorbe et guitare baroque
En l'occurrence, j'ai passé un petit moment à me demander s'il s'agissait d'excellents amateurs ou de professionnels paumés (seconde option en fait) : cette musique réclame une certaine ardeur pour en exalter l'expression — du Beethoven ou du Wagner joués froidement fonctionnent assez bien ; du Cavalli ou du Lully s'effondrent sur eux-mêmes. Or, en l'occurrence, chacun semblait très occupé à bien faire sa petite partie, et il ne se passait pas grand'chose — il est vrai aussi que l'accompagnement sans clavier manquait peut-être de corps, surtout vu la timidité de la gambe et la réalisation uniquement par accords de théorbes (ça ne dansait pas beaucoup, assurément).
Je suppose qu'ils devaient morts de trouille (pourtant leur agenda est chargé !), parce qu'en seconde partie, c'était beaucoup mieux (y compris sur les mêmes dispositifs et compositeurs). Les deux sopranes étaient très à l'aise (en particulier Anne Delafosse, la plus habitée de l'équipe), mais les hommes devaient avoir une crève de tous les diables — Frédéric Gruber, pâle comme la mort, peinait à tenir debout (et la voix sonnait comme non travaillée) et Yves Müller, malgré un timbre fantastique (on dirait Max van Egmond, vraiment) chantait très bas, régulièrement au tiers et ou au quart de ton inférieur (ce qui n'est pas logique vu son très bon niveau technique).
Quoi qu'il en soit, un programme de ce genre est une gourmandise. Les motets déclamatoires rarement donnés de Cavalli et Sances étaient en plus très bien réussis, et Converte oculos meos d'Henry du Mont (qu'on peut retrouver dans le beau disque de Bruno Boterf chez Ricercar) demeure un bijou de sensibilité Grand Siècle, frémissant de couleurs légères.
On peut entendre l'Ensemble Tirsi e Clori plus en forme sur leur chaîne DailyMotion, par exemple en 2013 à Guérande.
Commentaires
1. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par clairem
2. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par hok6sai
3. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par victoire77
4. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par Eleusis
5. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par DavidLeMarrec
6. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par clairem
7. Le dimanche 9 novembre 2014 à , par DavidLeMarrec
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