… wirst du, mein Herz
Par DavidLeMarrec, samedi 15 novembre 2014 à :: Intendance :: #2559 :: rss
Lors de la disparition de Carnet sur sol, les quelques mots d'explication postés sur http://www.carnetsol.fr/css/ (qui deviendra à terme l'adresse définitive et mobile du site, mais pas pour l'instant).
Bonjour à vous, aimable lecteur ;
Vous voici sur la page temporaire de Carnets sur sol. Beaucoup de témoignages de sympathie et d'offres d'aide ont afflué, sensiblement plus que ce que mérite un bac à sable personnel — ce dont je ne saurais trop remercier mes lecteurs d'une part, mes amis de l'autre (certains appartiennent aux deux catégories, pas de panique).
Beaucoup étaient curieux de ce qui s'était passé, aussi, je vais centraliser dans cette notule quelques informations (et considérations profondes, n'en doutez pas) pour votre édification. Bien qu'ici encore, cela concerne davantage l'emploi de mon loisir dans la ou les prochaines semaines que les lecteurs de Carnets sur sol, qui trouveront ailleurs leur compte, et qui devraient de toute façon voire une large partie du site reparaître. En principe.
Pourquoi cette disparition ?
Toute trace du domaine operacritiques.free.fr a purement et simplement disparu : site en PHP, site en HTML, accès aux bases MySQL, accès au FTP. L'accès au compte est impossible dans l'interface de l'hébergeur, et le compte principal (Free étant aussi mon fournisseur d'accès) ne mentionne même pas le domaine, comme s'il n'avait jamais existé.
Après quelques heures d'enquête, il apparaît que cela fait partie d'une politique plus générale de Free : tout ce qui prend de la place est considéré comme spam, fermé et détruit. Peut-être y avait-il un pirate qui avait secrètement installé une application dans un coin de CSS — mais, pour vérifier certains détails régulièrement, je n'en suis pas persuadé — ; peut-être la quantité de commentaires, relativement conséquente pour un hébergement gratuit, a-t-elle été considérée comme parasite. L'explication ne sera jamais fournie, et je n'ai toujours pas accès à ce qui reste du site.
Je crois tout simplement (mais peut-être est-ce pur procès d'intention) que l'hébergement n'est plus vraiment un produit d'appel, et que cela prend beaucoup d'espace à Free, qui cherche à dégoûter les utilisateurs les plus coûteux sans renier officiellement ses engagements.
Pourquoi pas, mais ce qui m'est moins sympathique est qu'il faut, pour récupérer les données non incriminées, soumettre un dossier expliquant les modifications à apporter à sa page. Passer un entretien, plus ou moins. Et si ce n'est pas bon, inutile d'attendre une réponse. De ce fait, je ne suis pas encore en mesure de restaurer CSS, car je ne suis pas sûr de ce que je peux récupérer et de ce que je dois réparer.
Pourquoi n'y a-t-il pas de sauvegarde complète de Carnets sur sol ?
Un site de ce genre comprend plusieurs parties :
¶ les textes, stockés dans la base MySQL ; en principe, si celle-ci n'est pas corrompue lors des sauvegardes chez Free (pas toujours de bonne qualité), il ne doit pas manquer grand'chose (simplement les notules des deux dernières semaines à remettre en forme) ;
¶ les images et sons (qui sont une partie importante des notules « pédagogiques ») ; là aussi, sauvegardés, mais c'est malcommode, donc plutôt tous les ans… et, en juin, mon PC ayant fondu, j'ai une copie sur un serveur (malcommode pour récupérer des dossiers entiers), mais du printemps 2014. L'essentiel devrait être récupérable avec un peu de patience ;
¶ l'architecture du site : feuille de style, lecteurs flash (je ne suis même pas sûr d'avoir le nom du second utilisé !), multi-catégories… là, je n'ai pas de sauvegarde récente, donc il y a un peu de travail, et certains outils ne sont plus disponibles (CSS est sur du Dotclear 1.2, qui n'est plus développé depuis des années, donc beaucoup de ces additifs ne sont plus en ligne).
À cela, il faut ajouter les liens et peut-être les accents (c'est bricolable dans la base, mais un peu fastidieux, et il restera forcément du déchet).
Vient ensuite la question du référencement : ce n'était pas prévu, mais au fil des années CSS a été cité dans pas mal d'endroits inattendus, et où les liens ne sont pas susceptibles d'être mis à jour. Changer d'hébergeur, cela signifie se retrouver au fond de Google pendant des années ; certes, désormais, des lecteurs ont pris leurs habitudes, mais il est frustrant de constater que tel lien sur tel site institutionnel ne débouchera plus sur rien.
Bref, remettre tout cela en route ne se fait pas en un instant.
Prévisible. Pourquoi s'être confié imprudemment à Free dès le départ, alors ?
Carnets sur sol est issu d'une double expérimentation. À l'origine le site Operacritiques (2002-2004), un exercice de jeunesse (entièrement codé à la main en vieux html à frames) où je me suis essayé à parler de musique. Puis Carnets sur sol (2005-2014) : c'était la mode des carnets, j'étais simplement de curieux de voir comment ça fonctionnait techniquement. Et puis l'outil ayant ses charmes, je me suis laissé prendre au jeu.
La difficulté étant que rien n'était prévu pour la longue durée :
¶ le nom de domaine n'avait plus de rapport avec son contenu. Le projet de CSS était à l'origine de s'amuser avec des sites interactifs plus faciles à mettre en place de façon automatique, nul besoin de changer de domaine pour ce qui devait me divertir quelques semaines et de loin en loin. Puis ce fut le partage de simples instantanés (avec la maîtrise des données, pas sûr que j'aurais pour autant cédé à Facebook ?)… et depuis pas mal d'années à présent, le choix de mettre en lumière des œuvres ou des répertoires moins courus, d'expliquer grâce aux facilités multimédias quelques notions difficiles à explorer dans les livres… C'est devenu un passe-temps d'ampleur relativement respectable.
¶ l'hébergeur, gratuit (à l'époque où avoir un site, était déjà à la pointe du progrès), répondait à ce qui était à peine un projet. Il n'était pas question que le site soit mentionné en dehors éventuellement de quelques autres carnets où j'aimais converser.
Quand CSS a fini par être relativement fréquenté et bien référencé, il était impossible de changer sans briser tout le travail de référencement. Sans parler du temps dépensé en bidouille au lieu d'écouter des disques, de lire des ouvrages, de proposer des notules. J'ai donc accepté la situation, tout en tremblant chaque jour de ce qui arriverait lorsque… eh bien, lorsque ce serait aujourd'hui.
Dans ce cas, il aurait fallu redoubler de précautions
Grande question aux confins de la philosophie. Le format numérique est à la fois duplicable à l'infini, résistant donc aux destructions localisées de type incendie, et infiniment fragile : une fois corrompu, il n'en reste rien. C'est vertigineux, et je crois que tout webmestre, et même tout abondant utilisateur du traitement de texte, des photos numériques (tout le monde, en somme) en frémit tous les jours. Une ogive nucléaire dans la stratosphère au-dessus de l'Europe, et hop, tout ce que nous avons écrit (les maniaques du papier étant toujours moins nombreux) depuis quinze ans disparaît à tout jamais. Saine paranoïa oblige, j'ai tout de même un serveur de sauvegarde en Amérique, même si dans l'absolu j'aurais peut-être dû choisir une nation moins « alliée ».
Il reste deux solutions : soit on passe un temps important à tout sauvegarder systématiquement (ce qui finit par alourdir considérablement ce qui n'est qu'un loisir), soit on embrasse l'Anitya de notre Saṃsāra, et à la suite d'Épictète, on chérit nos données numériques, mais comme données impermanentes et mortelles.
Fatalement, la plupart des gens sains (non pas que je me flatte de l'être, moi je veux un « -t » ou rien) choisiront la seconde solution. Bref, pas de trépignements : le cycle vital va nécessairement dans ce sens-là. Et quel que soit le support, impossible de garantir la permanence… Sauf à se consacrer à la sauvegarde à temps plein (un écrit ? hop, un double sur le serveur, sur le DD, en impression papier, dont un envoyé par coursier au Chili), ce qui par essence ne fait pas vraiment sens.
Prospective
Malgré la légitime tentation d'élever des carottes dans les prés verdoyants de Lozère (ou de planter des chèvres au soleil de Bretagne), il reste probable que Carnets sur sol aura un avenir. Le nom de domaine est encore incertain : selon ce qui restera des vestiges d'operacritiques.free.fr, selon ce qui sera transportable… Il est un peu rageant de devoir renoncer à tous les fignolages accumulés au fil des ans, mais il n'y a pas forcément de solution simple — c'est-à-dire en dehors de passer des semaines à restaurer le vieux au lieu de bâtir du neuf.
Pour l'heure, Carnets sur sol mettra ses nouvelles notules ici, sur le nouveau domaine http://www.carnetsol.fr/css/ , hébergé chez OVH qui a fait en quelques instants ce qui était toujours long et pénible chez Free. Une fois récupéré les anciennes données, il faudra aviser sur un nécessaire retour chez Free, ou sur une mise à jour ici.
Encore une fois, je voudrais dire combien les témoignages compatissants et les offres de service m'ont touché, merci.
Si certains lecteurs ont des suggestions en matière de transfert (considérant que Free interdit les redirections franches), et plus largement de sauvegarde de données (sur serveur à distance, avec synchronisation automatique, consultable sur PC comme un dossier sans l'interface web, assez vaste et pas complètement ruineuse), je suis bien sûr très curieux.
Commentaires
1. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par Olivier
2. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par David Le Marrec
3. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par Benedictus
4. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par David Le Marrec
5. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par Faust
6. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par Diablotin :: site
7. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par David Le Marrec
8. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par David Le Marrec
9. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par Julia B
10. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par Palimpseste
11. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par David Le Marrec
12. Le mercredi 19 novembre 2014 à , par DavidLeMarrec
13. Le jeudi 20 novembre 2014 à , par Julia B
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