Carnets sur sol

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Quelques versions choisies des Sonates & Partitas pour violon de Bach


À l'occasion d'une exécution récente par Patrick Cohën-Akenine de la Chaconne pour violon de Bach, quelques pistes discographiques ont été proposées. Si jamais ce peut fournir des idées de versions (pas forcément couramment recommandées) à nos aimables lecteurs, en voici le contenu :

Ce n'est pas ce qui manque, tout dépend ce que tu veux.

Moi, j'ai avant tout un faible pour les versions pour guitare. Paul Galbraith et Timo Korhonen sont très bons, mais c'est Graham Devine et surtout l'immense Kazuhito Yamashita (référence personnelle aussi pour les Goldberg…, avec Rodarmer également à la guitare, Finch à la harpe, Väyrynen à l'accordéon et, pourquoi pas, Perahia au piano) qui me touchent le plus profondément.

Pour la chaconne seule, ce que j'ai entendu de mieux serait Nemanja Radulović, mais il ne l'a pas gravée, je crois, et en tout cas pas les Sonates & Partitas.

Pour les versions intégrales, mon premier conseil n'est pas de plus grande aide : Lara Lev chez Erato, un équilibre assez idéal entre l'énergie des HIP et la générosité sonore des tradis. Je crois que ça a partiellement été chez Apex, mais ce doit être épuisé quand même. Peut-être en dématérialisé.

La version que je dois avoir le plus écouté, c'est Sergey Khachatryan (Naïve) : totalement tradi, un son vraiment romantique, mais une énergie, une poussée permanence, sans chercher la pose, l'effet ou le contraste. Magnétique, je peux vraiment écouter les deux heures de musique sans faiblir, sans sentir l'étouffement de la musique très « pleine » de Bach.

Sinon, si tu veux du baroqueux, il y a Lucy van Dael (Naxos), phrasés courts, couleur ambrée un peu sèche. Un peu moins radical, il y a Isabelle Faust (HM), saluée par tous, et totalement à juste titre, pour ses élégants équilibres entre danse et plénitude sonore, alliant les qualités des deux partis pris.

Au contraire, pour le grain large des grands solistes, il y a Hilary Hahn (Sony) à l'orée de sa gloire… un son boisé exceptionnel, des phrasés frémissants. C'est une lecture plutôt hédoniste, mais tellement belle qu'elle suffit largement à rassasier.
Vraiment du côté tradi, tout baignant dans un fondu romantique, je me surprends à être très convaincu par Itzhak Perlman (Sony), qui fait tout ce qu'il ne faut pas (legato omniprésent, effets d'écho…), mais avec sa chaleur et sa conviction habituelles, si bien que cela fonctionne.
J'ai longtemps beacoup aimé Nathan Milstein II chez EMI (et on te le recommandera sûrement à un moment donné), mais je trouve que ça a décidément mal vieilli : lent, un peu rêche, pas sans charme, mais tellement loin de la maîtrise, de l'élan et de la diversité des violonistes de ces trente dernières années…

Sinon, pêle-mêle, quelques autres excellentes versions, si tu les croises : David Juritz, Leoš Čepický (premier violon du Quatuor Wihan), et même la redoutable (à cause des pochettes) Lara St. John, pas du tout irréprochable instrumentalement, mais pas sans chaleur.

Bonne chasse, et bonnes délices !



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Commentaires

1. Le jeudi 11 décembre 2014 à , par Benedictus

Forcément, puisque c'est dans Bach que nos attentes respectives sont les plus diamétralement opposées, «mes» versions (du moins à la dernière réécoute) sont tout autres: pour les tradis, Milstein II (mais pour moi, «lent, un peu rêche», c'est très bien dans Bach) mais plus encore Grumiaux (Philips) pour le côté intimiste et chaleureux et Szeryng I (CBS) pour le romantisme solaire; parmi les HIP ou assimilés, Hélène Schmitt (Alpha) pour les maniérismes colorés et Viktoria Mullova (Onyx) pour l'austérité sans concession. Nous avons quand même Isabelle Faust comme recommandation commune (c'est dire si cette version est consensuelle!)

En revanche, sans surprises, Khachatryan, van Dael, Hahn et Perlman, ce sont vraiment des versions auxquelles je n'ai rien à reprocher mais qui ne m'ont jamais transporté (sauf peut-être un peu Hahn, à la première écouté). Je ne connais pas les autres. (Ah, si, Yamashita, qui de toute façon est magistral dans tout ce qu'il a enregistré de Bach.)

2. Le vendredi 12 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Benedictus !

Ah oui, on est vraiment en miroir… les joliesses homogènes de Grumiaux et la vigueur un peu univoque de Szeryng, très peu pour moi. Schmitt, c'est intéressant, mais tellement démonstratif et « original » que c'est même un peu trop, les phrasés sont courts, et ça finit par masquer la musique derrière l'interprète (très intéressante au demeurant). C'est une version que j'aime en tout cas.

[Yamashita rules grave, en effet.]

3. Le dimanche 14 décembre 2014 à , par Diablotin :: site

Pour moi, ça reste Marty et Kremer I avant tout, et puis quand même Heifetz. Milstein, je n'ai jamais été totalement convaincu, même si c'est daté. Et la guitare, ça passe très bien aussi, sauf quand c'est moi qui joue sur une guitare électrique -j'ai fait ça, oui, il y a quelques années : noyées dans la réverbération, l'écho et la distorsion, ça évitait d jouer toutes les notes !-.
Sinon, j'aime beaucoup la transcription pour piano main gauche de Brahms dans la version d'Ugorski, même si c'est très particulier.

4. Le lundi 15 décembre 2014 à , par RomainTristan :: site

Hopkinson Smith, au luth (naïve) ! une de mes versions de chevet tous instruments confondus.

Sinon Amandine Beyer, parmi les sorties de ces dernières années (Zig-zag Territoires), est assez grandiose.

5. Le lundi 15 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

(et bienvenue, RomainTristan !)

Je suis effectivement très loin de Kremer et Heifetz là-dedans (l'un qui devrait être parfait mais qui, physiquement, ne parvient jamais à m'agripper ; l'autre aux antipodes de tout ce que je peux vouloir).

H. Smith, j'avais trouvé ça un peu raide (du fait du luth, sans doute, qui n'autorise pas les mêmes souplesses, les mêmes contrastes dynamiques ni la même longueur de résonance que la guitare dix cordes !)

Beyer, écouté, et c'est fulgurant techniquement, mais là non plus, j'ai davantage été sensible à des lectures moins parfaites. On sent assez la volonté de faire marquant, et ça rend finalement moins prégnant au bout du chemin, pour moi.

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