Quelques versions choisies des Sonates & Partitas pour violon de Bach
Par DavidLeMarrec, mardi 9 décembre 2014 à :: Discographies :: #2576 :: rss
À l'occasion d'une exécution récente par Patrick Cohën-Akenine de la Chaconne pour violon de Bach, quelques pistes discographiques ont été proposées. Si jamais ce peut fournir des idées de versions (pas forcément couramment recommandées) à nos aimables lecteurs, en voici le contenu :
Ce n'est pas ce qui manque, tout dépend ce que tu veux.
Moi, j'ai avant tout un faible pour les versions pour guitare. Paul Galbraith et Timo Korhonen sont très bons, mais c'est Graham Devine et surtout l'immense Kazuhito Yamashita (référence personnelle aussi pour les Goldberg…, avec Rodarmer également à la guitare, Finch à la harpe, Väyrynen à l'accordéon et, pourquoi pas, Perahia au piano) qui me touchent le plus profondément.
Pour la chaconne seule, ce que j'ai entendu de mieux serait Nemanja Radulović, mais il ne l'a pas gravée, je crois, et en tout cas pas les Sonates & Partitas.
Pour les versions intégrales, mon premier conseil n'est pas de plus grande aide : Lara Lev chez Erato, un équilibre assez idéal entre l'énergie des HIP et la générosité sonore des tradis. Je crois que ça a partiellement été chez Apex, mais ce doit être épuisé quand même. Peut-être en dématérialisé.
La version que je dois avoir le plus écouté, c'est Sergey Khachatryan (Naïve) : totalement tradi, un son vraiment romantique, mais une énergie, une poussée permanence, sans chercher la pose, l'effet ou le contraste. Magnétique, je peux vraiment écouter les deux heures de musique sans faiblir, sans sentir l'étouffement de la musique très « pleine » de Bach.
Sinon, si tu veux du baroqueux, il y a Lucy van Dael (Naxos), phrasés courts, couleur ambrée un peu sèche. Un peu moins radical, il y a Isabelle Faust (HM), saluée par tous, et totalement à juste titre, pour ses élégants équilibres entre danse et plénitude sonore, alliant les qualités des deux partis pris.
Au contraire, pour le grain large des grands solistes, il y a Hilary Hahn (Sony) à l'orée de sa gloire… un son boisé exceptionnel, des phrasés frémissants. C'est une lecture plutôt hédoniste, mais tellement belle qu'elle suffit largement à rassasier.
Vraiment du côté tradi, tout baignant dans un fondu romantique, je me surprends à être très convaincu par Itzhak Perlman (Sony), qui fait tout ce qu'il ne faut pas (legato omniprésent, effets d'écho…), mais avec sa chaleur et sa conviction habituelles, si bien que cela fonctionne.
J'ai longtemps beacoup aimé Nathan Milstein II chez EMI (et on te le recommandera sûrement à un moment donné), mais je trouve que ça a décidément mal vieilli : lent, un peu rêche, pas sans charme, mais tellement loin de la maîtrise, de l'élan et de la diversité des violonistes de ces trente dernières années…
Sinon, pêle-mêle, quelques autres excellentes versions, si tu les croises : David Juritz, Leoš ÄŒepický (premier violon du Quatuor Wihan), et même la redoutable (à cause des pochettes) Lara St. John, pas du tout irréprochable instrumentalement, mais pas sans chaleur.
Bonne chasse, et bonnes délices !
Commentaires
1. Le jeudi 11 décembre 2014 à , par Benedictus
2. Le vendredi 12 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec
3. Le dimanche 14 décembre 2014 à , par Diablotin :: site
4. Le lundi 15 décembre 2014 à , par RomainTristan :: site
5. Le lundi 15 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec
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