[divination] Éléments acoustiques à la Philharmonie de Paris
Par DavidLeMarrec, vendredi 19 décembre 2014 à :: Saison 2014-2015 :: #2587 :: rss
Tandis que, de l'aveu même des techniciens (et de Laurent Bayle), le chantier ne sera pas achevé en janvier (dans quelles proportions ?), le compte Twitter de la Philharmonie a mis à disposition (avec aimable autorisation du journal, je suppose) le dossier que Le Monde avait consacré au projet au début du mois : http://t.co/xd1mQuhgsi. Point de vue délibérément assez favorable : Paris n'avait pas de grand complexe symphonique – Pleyel n'ayant pas de salle de répétition ; par ailleurs l'Orchestre de Paris a vagabondé à travers le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre de l'Est parisien, le Palais des Congrès, la salle Pleyel, le Théâtre Mogador, et enfin la salle salle Pleyel rénovée, ce qui est inconfortable pour travailler, et en particulier, techniquement parlant, peaufiner un son d'orchestre.
Sans qu'il y ait de révélations majeures, on peut y lire la longue suite de projets interrompus pour cette grande salle symphonique (depuis les souhaits de 1981, partiellement accomplis bien plus tard avec la Cité de la Musique) et surtout le principe de la conception acoustique de la salle de concert, due à Harold Marshall et Yasuhisa Toyota :
¶ il ne s'agit ni d'une « boîte à chaussure » (comme à Vienne), ni d'un « vignoble » (balcons en terrasse tout au tour, comme à Berlin), mais d'une « double chambre ».
Le premier espace est celui de la proximité avec le public (32 d'éloignement maximum, sensiblement moins qu'à Pleyel), pour la clarté du son. Le second est celui qui permet, derrière les balcons (qui ne touchent pas le mur) de laisser une réverbération agréable de 2 secondes, pour donner de la présence et du caractère au son.
Ces deux espaces étant de plus modulables, de même que le réflecteur horizontal (ou « canopée ») qui permet aux musiciens de disposer d'un retour sur leur propre son, tout semble réuni pour une acoustique d'exception.
Dans le domaine acoustique, on sait bien que les meilleures intentions du monde, surtout lorsqu'il s'agit d'innover, ne sont en rien une garantie : les compétences requises sont très complexes, et les résultats… aléatoires. Il y a un mois, j'aurais dit que tant qu'on met de bons matériaux (du bois…), ça fonctionne un minimum, mais je n'en suis plus aussi persuadé.
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Par ailleurs, comme on pouvait s'y attendre, les coûts majorés de fonctionnement et de programmation (il faut bien rémunérer tous les intervenants à la fois pédagogiques et prestigieux, qui nourrissent le concept de départ d'« ouverture à tous les publics » !), a fortiori au sein d'une période qui ne s'y prête guère, posent déjà des problèmes de financement et sont déjà rabotés. Voir par exemple ici (un article parmi une foule d'autres).
Commentaires
1. Le samedi 20 décembre 2014 à , par Faust
2. Le samedi 20 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec
3. Le jeudi 15 janvier 2015 à , par Faust
4. Le jeudi 15 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec
5. Le jeudi 15 janvier 2015 à , par Faust
6. Le jeudi 15 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec
7. Le vendredi 16 janvier 2015 à , par Faust
8. Le vendredi 16 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec
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